Capitalisme

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Le capitalisme est le mode de production que l'humanité subit actuellement, et qui profite à la bourgeoisie au détriment du prolétariat. Il est très récent à l'échelle de l'histoire humaine, et pour nous communistes révolutionnaires, il peut et doit laisser place à une société sans classe.

1 Définition brève

Né avec la Révolution industrielle au 18e siècle, le capitalisme est un mode de production, un système économique et social concret, caractérisé par la séparation entre détenteurs de capital (et donc des moyens de production) et ceux qui leur vendent leur force de travail. C'est sur cette séparation que repose la division entre classe bourgeoise et classe travailleuse.

Le capitalisme se caractérise aussi par le marché, sur lequel règne la concurrence entre capitalistes pour le profit, et la concurrence entre travailleurs pour survivre (salariat).

L'économie capitaliste peut cohabiter avec tout type de régimes politiques (monarchies, républiques, fascismes...). Cependant, le développement du capitalisme dans un pays donné (niveau d'industrialisation, croissance ou crise, rang dans le système impérialiste) a une influence forte sur la composition sociale et sur la politique.

Historiquement, le capitalisme a eu tendance à développer dans les pays industrialisés des formes de démocratie représentative, qui assurent par plusieurs mécanismes sociaux et politiques que le pouvoir reste aux mains de la bourgeoisie (démocratie bourgeoise). Cependant ces mécanismes ne sont pas tout puissants, et les luttes de classes qui traversent la société conduisent régulièrement à des évolutions autoritaires (bonapartisme, fascisme). Dans les pays dominés par l'impérialisme, moins industrialisés, souvent le capitalisme se développe en se combinant aux anciennes formes de pouvoir.

2 Analyse économique du capitalisme

Karl Marx, en particulier dans son ouvrage Le Capital, a développé une analyse fondamentale pour comprendre le capitalisme.

2.1 La marchandise

Avec l'essor capitaliste, la production de marchandises se développe de façon fulgurante, et tous les objets et services tendent à devenir des marchandises. C'est le point de départ concret qu'utilise Marx pour débuter son étude dans Le Capital. Une marchandise est un bien (matériel ou immatériel) standardisé pour lequel il existe une valeur d'usage (l'utilité concrète qu'en moyenne les consommateurs lui donnent) et une valeur d'échange. Marx a montré que la valeur d'échange d'une marchandise correspond au temps de travail socialement nécessaire à sa production (loi de la valeur).

2.2 L'argent, le capital et la plus-value

Le capitalisme est une économie monétaire et marchande. Le capital se présente initialement sous forme d'argent. Mais, par lui-même l'argent n'est pas du capital (une personne qui gagne au loto ou fait un énorme héritage et conserve cet argent ou bien le dépense pour sa consommation ne se comporte pas comme un capitaliste). L'argent ne devient du capital que lorsqu'il est utilisé de manière à créer une valeur supplémentaire, la plus-value, pour augmenter encore le capital. Le capital au sens de Marx n'est pas une chose, mais un rapport social.

2.3 L'exploitation et le profit

L'exploitation du travail est la source de plus-value et donc de profit des capitalistes. Elle provient du fait que les travailleurs produisent plus qu'ils ne coûtent à leurs employeurs. La force de travail des salarié-e-s est une marchandise, et les biens qu'ils produisent en sont d'autres, et leur valeur ne coïncident pas. La valeur d'usage de la force de travail est précisément de produire plus de richesses qu'elle n'en consomme. Comme toute marchandise, la valeur de la force de travail (salaire) est déterminée par le temps de travail nécessaire pour la produire : c'est-à-dire la somme des valeurs des biens de consommation nécessaires au travailleur pour manger, se reposer, et revenir le lendemain dans les mêmes conditions. Bien évidemment, la valeur de la force de travail connaît de nombreuses variations par rapport à cette valeur de marché, en fonction du rapport de force établi par les travailleurs (augmentations acquises par la lutte, mais aussi parfois salaire en dessous du minimum vital si le chômage est très fort et les salaires trop faibles).

2.4 Les crises régulières

🔍 Voir : Crises économiques.

Les actions de chaque capitaliste pris isolément conduisent à un système qui a ses propres lois, mais que personne ne maîtrise. Globalement, leur accumulation de capital engendre une tendance permanente à la croissance. Mais le rythme de la croissance connaît des variations plus ou moins cycliques (phases de forte croissance, phases de ralentissement et de stagnation). Or quand la croissance est faible, les créations d'emploi sont insuffisantes et le chômage augmente, ainsi que la précarité de l'ensemble de la classe travailleuse (llicenciements en hausse, pression à la baisse sur les salaires...). Pourtant, sauf de rares épisodes de crise, le PIB par habitant continue de croître ou de stagner. C'est l'organisation capitaliste du travail qui n'est pas capable d'utiliser les moyens de production pour satisfaire les besoins de tous-tes.

Le dynamisme de l'accumulation du capital dépend fondamentalement non pas de telle ou telle politique économique, mais du niveau du taux de profit. Marx a montré que c'est l'accumulation du capital elle-même qui conduit à une situation de suraccumulation : le profit dégagé devient trop faible par rapport à la masse de capitaux engagé (loi de la baisse tendancielle du taux de profit).

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Augmentation de la part des capitalistes au détriment de celle des travailleur-se-s, en particulier dans les périodes de stagnation.
Exemple : début 19e, période 1970-2010...
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Situation de croissance de l'économie avec concession (toujours au prix de luttes) d'une part constante aux travailleur-se-s.
Exemple : 30 glorieuses, Belle-Époque...


3 Évolutions du capitalisme

3.1 Naissance de la bourgeoisie

Des embryons de bourgeoisie existent au sein du mode de production antique, mais régresse dans la période féodale. C'est aux 9e et 11e siècles que commence à émerger une bourgeoisie commerçante en Europe, qui s'enrichit d'abord lentement.

A partir de la fin du 14e siècle, le sud de l'Europe, qui a plus de contacts avec le reste du monde, connaît un développement technique et culturel : redécouverte de la culture de l'Antiquité (via les Arabes), développement de l'imprimerie en 1440 (venue de Chine), manufactures de textile, innovations militaires (poudre), cartographie et caravelles... Les "grandes découvertes" et la progression du commerce européen vont alors s'auto-alimenter et s'accélérer : exploration et comptoirs en Afrique aux 14e-15e, découverte de l'Amérique par les Européens en 1492, commerce triangulaire massif au 18e siècle...

Ce processus va conduire à une accentuation des luttes de classes entre bourgeoisie et noblesse, et déboucher sur des victoires politiques de plus en plus nombreuses et notamment de grandes révolutions bourgeoises comme en Angleterre au 16e siècle, ou en France en 1789. La bourgeoisie industrielle ne naît vraiment qu'au début du 19e siècle, mais c'est elle qui transforme radicalement le mode de production, donnant naissance au capitalisme.

3.2 Accumulation primitive et reproduction sociale

Avec l'essor du capitalisme, de grandes familles bourgeoises se sont constituées, avec des fortunes colossales. Même si les grands groupes sont en général durables, des entreprises vivent et meurent, et il arrive que des entrepreneurs parviennent à s'enrichir à partir d'une innovation. Cependant les principaux investisseurs de capitaux (et donc les principaux actionnaires qui en tirent profit) restent majoritairement les mêmes capitalistes ayant hérité d'une fortune accumulée. Par ailleurs les entrepreneurs innovants sont eux-mêmes très rarement issus du prolétariat, et même s'ils n'ont pas eux-même hérités de moyens de production, ils héritent de nombreux avantages matériels et immatériels (capital culturel).

Les idéologies dominantes (bourgeoises) cherchent à décrire le système comme juste et notamment "méritocratique", en passant sous silence tous les mécanismes sociologiques qui assurent qu'en général, les descendants de bourgeois restent bourgeois, et les descendants de prolétaires des prolétaires (reproduction sociale).

Par ailleurs, Marx consacre tout une partie du Capital à étudier les procédés qui ont permis aux premiers capitalistes de constituer leurs fortunes, bien au delà de ce qui est aujourd'hui accepté (enclosures, expulsion des paysans et prolétarisation souvent brutale des vagabonds, traite négrière, commerce inégal...). C'est ce que Marx appelait l'accumulation primitive du capital.

3.3 Industrialisation et naissance du prolétariat

En recherchant à réaliser toujours plus de profits, les capitalistes ont complètement réorganisé le travail et ont amorcé un processus d'augmentation continue de sa productivité. Cela s'est fait à la fois par des aspects organisationnels (regroupement de travailleurs dans des manufactures, coopération et division du travail...), et par l'utilisation de machines toujours plus puissantes. De grandes entreprises se sont formées en ruinant ou absorbant des plus petites (centralisation du capital).

L'industrialisation a profondément transformé les sociétés capitalistes. La paysannerie a drastiquement décliné, et une classe ouvrière toujours plus nombreuse s'est développé en parallèle de la bourgoisie industrielle. Les métiers ont évolué et la production industrielle moderne repose de plus en plus sur un secteur tertiaire massif, mais la majorité de la population dans les pays industrialisés correspond toujours au prolétariat, c'est-à-dire aux travailleurs obligés de vendre leur force de travail.

3.4 Mondialisation, libre-échange, protectionnisme

Dès les années 1840, Marx et Engels relevaient que le capital avait une tendance à se mondialiser. Ils écrivaient dans le Manifeste communiste, en 1847 :

« La grande industrie a fait naître le marché mondial, que la découverte de l’Amérique avait préparé. […] En exploitant le marché mondial, la bourgeoisie a donné une forme cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a dérobé le sol national sous les pieds de l’industrie ».

Cette tendance à la mondialisation n'a pas cessé de se développer jusqu'à nos jours, même si elle connaît tantôt des accélérations par des politiques de libre-échange, tantôt des freinages par des politiques protectionnistes.

Le capitalisme s'est progressivement étendu au monde entier, mais les bourgeoisies des pays riches se sont érigées en puissances dominantes, capables d'extorquer des richesses en se soumettant des peuples entiers.

3.5 Stade impérialiste

🔍 Voir : Stade impérialiste.

Vers le début du 20e siècle, beaucoup ont étudié les changements survenus dans le capitalisme, sur le plan économique comme politique. Les puissances impérialistes s'opposent entre elles et se partagent le monde, par exemple en 1885 à la Conférence de Berlin (13 États européens + États-Unis). Parmi les marxistes, certains s'efforcent,  avec différents points de vues, d'en faire une analyse systématique, notamment Lénine. L'idée d'un « stade impérialiste » s'est imposée dans l'Internationale communiste.

Les principales caractéristiques de ce stade impérialiste et les conclusions politiques sont :

Les évolutions du 20e siècle ont soulevé de nombreux débats sur le stade actuel du capitalisme et les nouvelles analyses qui en sont faites.

4 Les idéologies

« Partout où existe une classe dominante, c’est de ses intérêts de classe et de ses sentiments de supériorité de classe qu'émane une large part de la moralité publique.» John Stuart Mill

4.1 La religion

La religion préexiste au capitalisme, mais elle a été utilisée par la bourgeoisie et continue de l'être. Mais dans la phase de pourrissement actuelle du système, elle joue quasi-sytématiquement un rôle réactionnaire.

4.2 La justice

Fondamentalement, la justice bourgeoise est faites pour préserver les intérêts des grands, comme l'illustre les propos de Théodore Roosevelt en 1905 :

« Nous savons tous qu'en l'état de choses acutel, un grand nombre des membres les plus influents et les mieux rétribués du barreau, dans toutes les agglomérations riches, se font une spécialité d'élaborer des plans hardis et ingénieux, en vue de permettre à leurs clients fortunés, individus ou corporations, d'éluder les lois faites, dans l'intérêt du public, pour régir l'usage des grosses fortunes. »

En pratique, cela permet aux hauts-bourgeois, actionnaires et aux trusts d'échapper aux impôts (niches fiscales...).

4.3 Les doctrines économiques

4.3.1 Mercantilisme

A leur naissance, les bourgeoisies nationales étaient "faibles". Elles ont eu besoin d'un fort protectionnisme de leur Etat, et elles ont pu exploiter les richesses et les hommes des colonnies de ces Etats. C'est la doctrine mercantiliste.

4.3.2 Libéralisme

L'Angleterre a été le premier pays à se convertir à des idées libérales, autant en politique qu'en économie. Hasard ? Non, l'Angleterre était le berceau du capitalisme. Ce fût un changement radical d'économie : beaucoup de paysans deviennent "libres" d'aller se faire exploiter dans telle ou telle manufacture, plus de servage agricole ! Les libertés montrent d'ailleurs toujours leur aspect relatif, le vagabondage a été sévèrement réprimé à le même époque : il était intolérable que les paysans chassés par les enclosures errent en boudant le travail d'ouvrier. Les entreprises anglaises devenues puissantes, et pouvant tirer leur épingle du jeu, les politiciens anglais avaient beau jeu de prôner l'abandon des protections douanières et l'ouverture de la concurrence.

En fait, les gros capitalistes ont assez tôt pu former des trusts, des cartels, et obtenir des monopoles de fait. Il fallait légitimer le fait que ces entreprises n'aient que peu de comptes à rendre à l'Etat : et la "main invisible du marché" devint à la mode. Sans surprise, ce sont ces richissismes qui colportèrent le plus volontier ces idées de "self-made-man".

4.3.3 Keynésianisme

Après les ravages de la IIème guerre mondiale, les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.

Le keynésianisme constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.

4.3.4 Néolibéralisme et financiarisation

Dans l'après-guerre, en échange du pacte social de type keynésien, le capitalisme a reconstruit son outil de production et ses profits. Les investissements et le développement technologique prodigieux ont logiquement débouché sur la contraction des taux de profits et leur baisse à la fin des années 60. Le principal problème auquel se heurte le capitalisme est de réaliser la plus-value des marchandises créées et donc de réaliser ses profits. D’où l’émergence de la sphère financière dans laquelle les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Ce faisant, le capital pense pouvoir ainsi anticiper ses profits avant même que les marchandises aient été vendues sur le marché réel. Il ne peut y avoir appropriation de la plus-value ou du surtravail sur une longue période que pour autant qu’elle ait pu être préalablement produite, ce qui exige de laisser aux firmes de quoi investir. Pour sortir des solutions fictives de la sphère financière, le capitalisme est obligé de pomper et d’assécher tous les gisements financiers : sécu, retraite, services publics... en cassant pour cela toutes les législations. Cette opération permet, en plus de ces aspects voyants, d’augmenter violemment le taux d’exploitation. Et c’est bien là, dans cette sphère non commentée par les médias et autres politiciens que réside la violence de l’offensive. Les fonds de pension pour dans 20 ans, c’est de la prospective. Par contre les taux de profit aujourd’hui, c’est de la réalité. Et cette réalité, c’est celle que vivent les salariés actifs ou au chômage.

On a justifié ça depuis les années 80 par un retour du libéralisme, qui avait aussi l'avantage de justifier la vampirisation des économies du Sud, à travers les organismes bourgeois comme le FMI. C'est d'autant plus hypocrite que les capitalistes du Nord n'ont pas cessé de se faire subventionner par leurs Etats (des milliards chaque année).

La « liquidité » des marchés a pour fonction de permettre aux investisseurs financiers de placer leurs fonds dans telle ou telle forme de titres tout en étant en mesure de vendre ceux-ci à volonté. Des marchés « liquides » supposent la réunion de plusieurs conditions importantes : la libéralisation complète des mouvements de capitaux, et surtout que le marché soit suffisamment « alimenté » et qu’il ait un volume de transactions suffisamment important. L’alimentation du marché en produits financiers a ainsi favorisé les privatisations des fleurons de l’industrie française, puis des grandes entreprises de service publics (surtout celles riches en technologies grâce au financement public comme France Télécom ou Aérospatial), qui sont venues et qui viennent toujours nourrir la Bourse et en relancer le « dynamisme » par vague ou par tranche successives de vente de titres.

4.3.5 Retour sur les contre-réformes libérales

Pour que le marché ait le maximum de « liquidité », il faut prendre toutes les mesures pour que « l’épargne » s’y dirige. Il faut surtout que des sommes très élevées qui échappent aux marchés financiers, à commencer par les flux financiers du système des retraites et de l’assurance maladie, cessent de leur échapper. Il faut donc créer des fonds de pension et puisqu’il y a résistance, il faut multiplier dans l’immédiat, les systèmes d’épargne salariale pour les couches les plus stables de salariés. En outre, les méthodes employées permettent d’augmenter l’exploitation.
Notre salaire est composé de deux parties : notre salaire net et un salaire différé composé des cotisations salariées et cotisation patronales (indûment appelées « charges »). Lorsque le patronat veut réduire ses charges, cela réduit d’autant notre salaire global. Avec la réforme Fillon, globalement, nous allons travailler plus pour gagner moins.

5 Contradictions du capitalisme

5.1 Contradictions sociales

S'opposant frontalement aux libéraux qui présentaient la nouvelle société en train de naître comme la meilleure possible et entrevoyaient la fin de l'histoire, les socialistes comme Marx ont analysé les contradictions qui minent le capitalisme. Le capitalisme n'a pas renversé la société de classes, il en a subsistué d'autres, dont les deux principales sont le prolétariat et la bourgeoisie. C'est ce qui a amené Marx et Engels à déclarer dans leur célèbre Manifeste communiste :

« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours, n'a été que l'histoire de luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte... La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois. Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat. »

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Le capitalisme a permis un fort développement des forces productives de par le monde et a entamé un processus de mondialisation, mais il a crée du coup de très fortes inégalités à tous les niveaux : développement inégal et combiné, accroissement des inégalités entre classes et entre pays...

La contradiction entre les classes, qui n'est pas un trait nouveau, est la première des contradictions que Marx met en lumière. Mais il insiste aussi sur la contradiction entre la socialisation de la production et l'appropriation des richesses qui reste privée. C'est-à-dire que la production devenue industrielle rend tous les travailleurs (d'une région, d'un pays, du monde...) toujours plus interdépendants, les fait travailler ensemble dans de grandes structures (multinationales, usines ou plateformes...), mais elle est toujours dominée par la concurrence au lieu d'être administrée par la collectivité.

5.2 Déséquilibres écologiques

On assiste également à des déséquilibres écologiques de plus en plus graves, qui menacent l'humanité et les autres espèces : changement climatique, pollution des eaux, de l'air et des sols, déforestation... Pour les marxistes, ce n'est pas "l'humanité" ou la "modernité" en soi qui en est la cause, mais le mode de production capitaliste. En effet même si des limitations de certaines pollutions sont possibles par des réformes, le fonctionnement intrinsèque du capitalisme (concurrence pour le profit) accentue les dégâts environnementaux et empêche la planification rationnelle qui serait nécessaire.

6 Un système périmé

Le capitalisme est donc un système qui a fait son "temps" : il a permis un fort développement des capacités productives et en conséquent du niveau de vie de la classe laborieuse, mais au prix d'un accroissement des inégalités sans commune mesure et de choix déraisonnés qui ont aboutit à d'énormes catastrophes (aussi bien humaines que naturelles). Au capitalisme, Marx et Engels, suivi par tous les autres marxistes proposaient de lui subsistuer le communisme, un système fondé sur la répartition équitable des ressources dans le respect des impératifs écologiques.