Le Capital

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Édition allemande de 1867

Le Capital est l'ouvrage majeur de Karl Marx. Sous-titré « Critique de l'économie politique », il vise à exposer le fonctionnement du capitalisme, les rapports sociaux qu'il engendre et les moyens de son dépassement.

Seul le Livre I a été publié du vivant de Marx, en 1867. Les Livre II et III ont été publiés après sa mort, par Engels, sur la base de ses notes manuscrites. Le Livre IV est publié par Kautsky en 1905-1910.

La conclusion de Marx est que le capitalisme est un système à la fois injuste et instable, qui aliène les êtres humains, et dont la base est « l'expropriation des travailleurs » sous la forme du système de salaire. En outre, Marx estime que le capitalisme devra être remplacé par un mode de production fondé sur la propriété commune, remplaçant le travail salarié par le travail libre et coopératif.

1 Présentation du contenu[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Livre I - Le procès de production du capital[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Capital, Volume I.

1.2 Livre II - Le procès de circulation du capital[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Capital, Volume II.

1.3 Livre III - Le procès d'ensemble de la production capitaliste[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Capital, Volume III.
Les théories sur la survaleur, publiées par Kautsky en tant que Livre IV

1.4 Livre IV - Théories de la plus-value[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Capital, Volume IV.

2 Autour du Capital[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Le Capital et son écriture[modifier | modifier le wikicode]

En 1857, Marx rédige sa première esquisse d'analyse économique du capitalisme, que l'on nomme en général « les Grundrisse » en référence à son titre en allemand, Grundrisse der Kritik der politischen Ökonomie.[1]

Puis en 1859, il publié Critique de l'économie politique,[2] et continue à travailler sur des brouillons de ce qui deviendra le Capital[3].


Du 17 avril à la mi‑mai 1867, Marx est hébergé à Hanovre par son ami Louis Kugelmann, où il travaille à la correction de ses brouillons de la première édition du Capital.[4]

Kugelmann a beaucoup fait pour populariser l'œuvre de Marx en Allemagne. Son dévouement lui a valu les éloges de Marx :

S'il y avait en Allemagne six personnes de votre calibre, la résistance de la masse des philistins et la conspiration du silence des spécialistes seraient [...] vaincues [5]

Ou encore :

Vous avez plus fait pour mon livre que l'Allemagne tout entière[6]

L'éditeur du Capital était également ravi de la publicité de Kugelmann.[7] Médecin connu, Kugelmann avait de nombreuses relations dans la bourgeoisie hanovrienne et pouvait toucher et faire toucher des organes de presse libéraux. Il réussit effectivement à faire insérer dans plusieurs journaux des comptes rendus anonymes du Capital qu'Engels avait écrits à la demande de Marx. C'est à cette occasion qu'Engels à son tour est entré en relation épistolaires avec Kugelmann et cette correspondance, dont on trouvera plus loin quelques exemples, se poursuivra d'ailleurs jusqu'à la mort d'Engels.

La correspondance entre Marx et Kugelmann renseigne beaucoup sur les conditions économiques et sanitaires douloureuses dans lesquelles Marx a écrit Le Capital. Dans sa lettre du 11 octobre 1867, Marx dira qu'aucun autre ouvrage n'a sans doute été écrit dans des conditions plus difficiles.

Marx voulait s'atteler à la « mise au net » du Capital dès 1863, alors qu'il ne put le publier qu'en 1867. Il était retardé non seulement par les tâches d'organisation de l'Association internationale des travailleurs, mais également parce que « sa situation économique atteint un point critique »[8]. Elle est quasi désespérée. Les dettes se sont accumulées. Engels ne cesse de lui venir en aide, mais cette aide ne peut suffire à faire vivre toute la famille. Et Marx se refuse à prendre une « occupation pratique » parce qu'il estime plus important « de travailler pour la cause »[9] et de terminer son ouvrage, auquel, à certains moments, il travaille « douze heures par jour »[9] consacre ses jours et ses nuits : « J'étudie le jour et j'écris la nuit. »[10] L'achèvement de cet ouvrage lui tient tellement à cœur, le préoccupe si fort qu'il en délire et parle en dormant de tel ou tel chapitre qui lui trotte par la tête, lorsqu'au début de 1866, un nouvel et grave accès de furonculose est venu interrompre l'ultime mise au point[11].

L'ouvrage connu sous le nom de Capital est en général le Livre I, qui devait être le premier tome d'un vaste ensemble que Marx n'a jamais eu le temps de finir. Le plan de l'ouvrage a évolué, et sa forme actuelle est définie dans une lettre à Kugelmann du 13 octobre 1866.

2.2 Publications et traductions[modifier | modifier le wikicode]

Traduction de J. Roy revue par Marx (1872)

La première publication du Capital eut lieu en 1867 à Hambourg, en Allemagne, avec un tirage de 1000 exemplaires qui mit cinq ans à être écoulé.

La première publication du Capital hors d'Allemagne eut lieu en 1872 en Russie. Alors que la censure y interdisait les « doctrines pernicieuses du socialisme et du communisme », les deux censeurs ayant lu le livre pensèrent, l'un que ce livre « scientifique » ne serait pas lu, et encore moins compris ; l'autre que le livre critiquait le capitalisme au Royaume-Uni, et que le capitalisme ne s'étant pas encore implanté en Russie, sa critique n'était pas pertinente en Russie et que donc il n'était pas dangereux. Les deux censeurs le jugèrent strictement scientifique. Poliakov écoula ses 3000 exemplaires du premier tirage en moins d'un an.[12]

La seconde traduction est la traduction française, en 1872 également[13]. Cette traduction, par J. Roy, est la seule a avoir été relue et révisée par Marx.

Les traductions suivantes sont, dans l'ordre chronologique : la version polonaise (1884-1890), danoise (1885), espagnole (1886), italienne (1886) et enfin anglaise (1887).

Des versions audio sont également disponibles.[14]

2.3 Vulgarisation du Capital[modifier | modifier le wikicode]

3 Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. Karl Marx, Introduction générale à la critique de l'économie politique (Grundrisse), août 1857
  2. Karl Marx, Critique de l'économie politique, 1859
  3. Karl Marx, Brouillon du Livre I du Capital, entre l'été 1863 et l'été 1864
  4. Lettres à L. Kugelmann - Avant-propos
  5. Lettre de Marx à Kugelmann du 7 décembre 1867
  6. Lettre de Marx à Kugelmann du 12 octobre 1868
  7. Lettre de Marx à Kugelmann du 11 février 1869
  8. Lettres à Kugelmann du 23 août et du 9 octobre 1866
  9. 9,0 et 9,1 Lettre à Kugelmann du 9 octobre 1866
  10. Lettre à Kugelmann du 6 avril 1866
  11. Lettre de Mme Marx du 26 février 1866
  12. Orlando Figes, La Révolution russe, 1891-1924 : la tragédie d'un peuple (tome 1), Denoël, 2007, p. 276 (1re édition 1996)
  13. Le Capital, édition Lachâtre, Paris, 1872 — sur Gallica.
  14. Livres audio du Capital sur litteratureaudio.com
  15. Charles-Louis Detournay, L’audacieux pari du "Capital" de Karl Marx en manga, ActuaBD le 7 février 2011
  16. «Le Capital» en scène: un show débridé, sur gauchebdo.ch, 3 mai 2018