Société de classe

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L'analyse matérialiste de l'histoire met en lumière la distinction entre les sociétés de classes, et les sociétés sans classes.

Une société sans classes est une société sans classes sociales, c'est-à-dire :

  • sans rapports de production engendrant des différenciations de classes ;
  • sans inégalités sociales entre ses individus (par inégalités sociales, on entend les grandes différences de revenus ou de conditions de vie).

Une telle société fonctionnerait nécessairement sur un mode de production communiste, où tous les moyens de productions seraient mis à disposition de la communauté. Pour nous communistes révolutionnaires, cette société n'a rien d'utopique car elle s'appuie sur les contradictions du capitalisme et le mouvement - réel - des travailleurs.

1 Des précédents dans l'histoire[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Communisme premier[modifier | modifier le wikicode]

Contrairement à ce que l'on entend dans certains discours, la société humaine n'a pas toujours été divisée en classes, cette division n'a donc rien de naturelle ni même de justifiable. En fait, l'apparition des sociétés de classe et ce qui en découle est assez récente.

Les communautés d'antan, antérieures à la découverte et au développement de l'agriculture, ne disposaient pas de surplus sociaux qui auraient pu être accaparés par quelques uns. Les individus vivaient en petits groupes ou clans où tous les membres participaient à la communauté, et les ressources étaient globalement partagées. Marx et Engels puis les marxistes employaient le terme de communisme primitif, ou premier.[1]

Il serait réducteur toutefois d'associer le communisme "moderne" au communisme primitif. Au contraire, la société communiste sans classes de demain suppose un accroissement des forces productives à l'échelle du monde entier (ce qu'a permis, en partie, le capitalisme), dans le cadre des nécessités écologiques.

1.2 Apparition des sociétés de classes[modifier | modifier le wikicode]

Les sociétés de classes sont apparues très vite après le développement de l'agriculture, il y a huit millénaires d'aujourd'hui. Elles prirent des formes différentes en fonction des époques et des modes de production associés, mais la classe dominante de nos jours est la bourgeoisie.

2 Le communisme[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Fin des classes sociales[modifier | modifier le wikicode]

Pour les marxistes, la lutte de la classe ouvrière contre les capitalistes a le potentiel de déboucher sur une nouvelle société. Une société dans laquelle non seulement le pouvoir passe pour la première fois à une classe majoritaire, et donc débouche rapidement sur une fin pure et simple de la division de l'humanité en classes sociales.

« Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité. Le prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans faire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la société officielle.  »[2]

La rupture avec le capitalisme passe d'abord par la prise du pouvoir par les prolétaires, pouvoir économique (socialisation des moyens de production) et politique (démocratie réelle basée allant de l'autogestion des lieux de vie et de travail jusqu'à des institutions nationales et internationales émanant réellement de la classe majoritaire).

Cette première phase, révolutionnaire, est appelée le socialisme, la « première phase du communisme ». Elle créé les conditions d'une transformation progressive en société réellement communiste, dans laquelle il n'y a plus de classe et plus d'État.

Manifestation d’ouvriers de la CGT et du PCF vers 1936-1937

Marx disait par exemple, à propos de la Commune qui était pour lui un début d'État ouvrier socialiste : « La Com­mune ne sup­prime pas les luttes de classes, par les­quelles la classe ouvrière s’efforce d’abolir toutes les classes et, par suite, toute domi­na­tion de classe […] mais elle crée l’ambiance ration­nelle dans laquelle cette lutte de classes peut pas­ser par ses dif­fé­rentes phases de la façon la plus ration­nelle et la plus humaine. » [3]

Une telle société engagée dans le socialisme évoluerait d'elle-même vers une égalité réelle plus complète :

« Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel, (...) quand, avec le développement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles aussi et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors l'horizon borné du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! » »[4]

2.2 Millénarisme ?[modifier | modifier le wikicode]

Certains raillent la perspective donnée par le matérialisme historique d'une société sans classes, y voyant une simple influence de la promesse chrétienne d'un paradis. Toutefois, qu'ils soient conservateurs ou réformistes de gauche, ils n'expliquent pas concrètement en quoi ce ne serait pas crédible, étant données les contradictions du capitalisme et le niveau actuel de la socialisation de la production. Et la nouveauté historique majeure, c'est que la seule classe susceptible de prendre le pouvoir, la classe ouvrière, ne peut pas devenir une classe dominante dans le cadre du système actuel. Et si elle abolit le capitalisme, c'est-à-dire rend la propriété des moyens de production sociale, elle abolit par là même les classes. Ce ne serait pas la "fin de l'histoire", comme ironisent certains, mais la fin d'un type d'histoire assez archaïque, caractérisé par la domination d'hommes sur d'autres hommes.

3 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]