Dumping
Le terme de dumping (de l'anglais to dump, « déverser », « se débarrasser de ») désigne des pratiques commerciales contraires à la "concurrence libre et non faussée" (définie par des accords entre Etats capitalistes).
1 Cas de dumping[modifier | modifier le wikicode]
1.1 Vente à perte[modifier | modifier le wikicode]
L'exemple central de dumping est la vente à perte (vente d'un produit à un prix inférieur au prix de revient). Mais cela peut être plus généralement une vente à un prix avec une marge très faible. L'objectif étant de conquérir des marchés en ruinant des concurrents, ce qui permet ensuite d'avoir des marges supérieures, dans une situation de monopole. Ce procédé peut avoir lieu à l'intérieur d'un même pays, mais il est généralement utilisé dans le commerce international (ce qui a été appelé historiquement les "exportations monopolistiques").
Pour vendre à bas prix le temps d'évincer les concurrents, les entreprises peuvent par exemple :
- se reposer sur les marges confortables réalisées sur le marché intérieur lui-même protégé par des tarifs douaniers,
- être appuyées par des subventions accordées par le gouvernement du pays d'origine des marchandises
- se reposer sur un autre secteur d'activité rentable de la même entreprise
1.2 Par extension[modifier | modifier le wikicode]
Depuis quelques années, le concept s'est élargi aux pratiques de distorsion abusive de la concurrence :
- Le dumping social, qui désigne « toute pratique consistant, pour un État ou une entreprise, à violer, à contourner ou à dégrader, de façon plus ou moins délibérée, le droit social en vigueur — qu’il soit national, communautaire ou international — afin d’en tirer un avantage économique, notamment en termes de compétitivité. »[1] ;
- Le dumping fiscal, qui consiste pour un État à imposer faiblement (c'est-à-dire plus faiblement que ce que font les autres pays) les sociétés et les personnes sur son territoire afin d'attirer les capitaux et les personnes ;
- Le dumping environnemental, quand un territoire établit moins de règles environnementales que celles qui s'appliquent ailleurs, pour favoriser les entreprises locales par rapport à leurs concurrentes étrangères.
Le dumping social repose sur des attaques sur les droits des travailleur·ses pour accroître la compétitivité et les exportations, dont l’exemple type sont les réformes Hartz en Allemagne sous Schröder. Le dumping fiscal s'en rapproche, car il se fait la plupart du temps au détriment du financement de services publics ou d’aides sociales. Globalement, dans le cadre du capitalisme mondialisé, cela tend à attirer les multinationales et donc à faire apparaître les autres pays comme moins compétitifs. Pour cette raison, ces politiques sont parfois appelés « Beggar-My-Neighbour policies » (passe le chômage à ton voisin).
2 L'anti-dumping[modifier | modifier le wikicode]
Après la Seconde guerre mondiale, les vieux pays impérialistes se sont largement accordés pour réduire l'usage du protectionnisme et libéraliser les échanges. Cela augmente potentiellement leur vulnérabilité au dumping. Le dumping et l'anti-dumping eux-mêmes sont encadrés par les règles multilatérales comme celles de l'OMC :
- elles autorisent le pays consommateur à appliquer un droit de douane anti-dumping compensateur pour défendre les producteurs nationaux,
- elles encadrent les modalités de ces règles anti-dumping.[2]
Certains moyens de lutte contre le dumping fiscal existent, comme le fait d'instaurer du partage international d'information entre banques, et des dispositifs de taxation des revenus des expatriés.[3]
3 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Le dumping social en Europe, rapport d'information déposé par la délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne; et présenté par Gaëtan Gorce le 25 mai 2000.
- ↑ http://www.acte-international.com/index.php?page=veille_antidumping_UE
- ↑ Blast, Gabriel Zucman, l’économiste qui fait trembler les milliardaires, 23 oct. 2023