Salariat

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Affiche des IWW pour l'abolition du salariat

Le salariat désigne à la fois les rapports sociaux d'exploitation qui lient salariés et patrons[1], et l'ensemble des salariés[2] (c'est-à-dire, plus ou moins le prolétariat).

L'abolition du travail salarié ou abolition du salariat est une revendication issu des courants anarchistes et des communistes révolutionnaires.

Dans un sens plus récent[3], le terme de salariat en est venu à désigner au contraire les institutions qui protègent les salarié·es et leur permettent une continuité de revenus.

1 Définitions[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Sens originel[modifier | modifier le wikicode]

Les salariés dépensent leur force de travail sur les moyens de production d'un capitaliste en échange d'un salaire. C'est parce qu'il existe une classe de bourgeois, propriétaires des moyens de production, et en face d'eux, une classe de prolétaires, qui ne possèdent que leur force de travail, que le système du salariat peut fonctionner.

Globalement, les salariés sont des prolétaires, et les bourgeois sont leurs employeurs. (En revanche les prolétaires peuvent ne pas être salariés mais chômeurs, retraités, enfants...) Dans certains cas, des salariés sont des capitalistes :

  • cadres supérieurs possédant une part du capital de leur entreprise ou ayant un pécule suffisant pour créer une entreprise
  • PDG de sociétés anonymes, qui sont formellement salariés, les appartenant à un ensemble d'actionnaires

Le système du salariat ne réside pas dans le fait qu’un travailleur soit rémunéré dans un cadre collectif où il participe à la production de biens. Dans les processus de production modernes, il est rationnel que la production s’organise ainsi. Le salariat désigne le rapport de soumission économique et sociale d'une classe à une autre.

1.2 Évolution du terme[modifier | modifier le wikicode]

Mais avec le temps, un glissement du sens du terme de « salariat » a eu lieu. Sans doute parce que pour beaucoup, l'horizon du « marché du travail » est devenu indépassable, naturalisé par l'idéologie dominante. Mais sans doute aussi parce que le salaire est devenu synonyme de somme fixe versée régulièrement dans le cadre d'un contrat de travail, et dans ce sens il est « souhaitable » par rapport à la condition de journalier, de précaire, de chômeur·se...

Dans ces conditions, parler « d'abolition du salariat » est aujourd'hui très peu compris.

Ce d'autant plus que certains courants, dont le Réseau salariat autour de Bernard Friot (qui se revendique communiste), désignent par salariat les institutions qui protègent les salarié·es et leur permettent une continuité de revenus.

2 Grandes évolutions[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Salariat et précarité[modifier | modifier le wikicode]

Fondamentalement, le prolétaire obligé de chercher un employeur est soumis à la conjoncture. Au grès de l'offre et de la demande de force de travail, il peut se retrouver au chômage, et voir le salaire moyen diminuer.

Pendant tout le 19e siècle en particulier, la condition de salarié était synonyme de précarité. Le cas extrême est celui des journaliers, qui se réunissent le matin devant un ou des employeurs qui les embauchent pour la journée, ou pas.

Lassalle comparait le dos de l'ouvrier à un tapis vert « sur lequel entrepreneurs et spéculateurs jouent à ce jeu de hasard qu'est devenue aujourd'hui la production ».

Pendant la période dite des « Trente glorieuses » (1945-1975), les travailleur·ses des centres impérialistes ont globalement obtenu des acquis, dont des garanties de stabilité de leur emploi. Cela a conduit à ce que le terme de salariat est devenu implicitement lié à celui de contrat de travail stable, comme le CDI en France. Par conséquent, avec la tendance à toujours plus de précarisation du travail à partir du tournant néolibéral, des sociologues ont théorisé l'émergence d'un « précariat » par opposition au salariat. En particulier, ces dernières années les formes de travail basées sur des nouveaux statuts comme travailleur indépendant ont amené certains à prédire une fin du salariat. Pourtant, dans l'immense majorité des cas, le statut de travailleur indépendant (comme dans les sociétés Uber, Deliveroo, etc.) masque un rapport d'exploitation salarial. Sous l'aspect moderne, on retrouve bien souvent, paradoxalement, des formes de précarité faisant penser au 19e siècle.[4]

2.2 Code du travail et autres réformes[modifier | modifier le wikicode]

Plus généralement, les travailleur·ses ont obtenu des améliorations de leur rapport de force face au patronat, par rapport au 19e siècle. Cela s'est concrétisé, selon les pays, par des lois sociales (parfois codifiées comme en France dans le Code du travail), des conventions collectives (accords de branche entre patronat et syndicats)...

Mais si ces avancées peuvent adoucir les effets du capitalisme, limiter le pouvoir patronal, même le Code du travail reconnaît que le rapport salarial est intrinsèquement inégalitaire. Il le définit comme un contrat de louage, fixant une durée pendant laquelle le salarié se subordonne aux ordres de son employeur.

Le « despotisme d’usine » dont parlait Marx est une réalité quotidienne qui ne sévit pas seulement dans des petites entreprises ou au détriment du salariat précaire, c’est une réalité quotidienne, plus ou moins vive, plus ou moins oppressive, mais toujours présente. Le rôle fondamental de l’encadrement, dans les entreprises, n’est pas tant la réalisation de tâches rationnelles d’organisation du travail, que celles d’exercer, par la délégation patronale, la contrainte, pour permettre que la force de travail rende le maximum de son efficacité. La chasse aux temps morts, aux temps de pause, le flicage, la contestation des arrêts de travail ou des accidents de travail, le droit disciplinaire dont dispose l’employeur sont bien la concrétisation de cette guerre incessante pour que le salarié augmente sa production, pour pouvoir mieux calculer en permanence l’effectif indispensable.

3 Importance numérique[modifier | modifier le wikicode]

La Révolution industrielle a développé le salariat au point de le rendre très majoritaire dans les centres impérialistes et dans beaucoup de pays dominés.

En France, il concerne 24 355 000 de personnes en 2008 pour 26 766 000 actifs occupés, soit 91% des actifs. Les 2 411 000 emplois restants sont ceux des entrepreneurs individuels et des professions libérales[5].

4 Abolition du salariat[modifier | modifier le wikicode]

L'abolition du salariat est une revendication issue du mouvement ouvrier, et particulièrement des courants anarchistes et communistes révolutionnaires. Elle signifie l'abolition du rapport d'exploitation entre patrons et salarié·es.

4.1 Mouvement ouvrier naissant[modifier | modifier le wikicode]

Dessin de mai 1919 paru dans One Big Union, journal des IWW, dénonçant le syndicalisme réformiste

Le salariat est un rapport de production né avec le capitalisme. Dans un premier temps, les capitalistes ont acquis la force économique leur permettant de rendre de plus en plus dépendant d'eux des artisans encore formellement indépendants. Avant le développement des usines et manufactures, le travail fonctionnait de façon dominante sous la forme du putting-out system : les travailleurs (souvent dans l’industrie textile, avant l’invention des machines à coudre modernes et du prêt-à-porter) étaient des sous-contractants, qui travaillaient chez eux ou dans des workshops, pour une entreprise qui donnait le capital circulant (matières premières, etc.) aux travailleurs, qui ensuite lui livraient les produits finis pour que celle-ci puisse ensuite vendre.

Puis les patrons se sont mis à organiser directement les lieux de travail, le machinisme, l'encadrement... Le capital imprime sa marque aux forces productives : c’est le stade de la subordination réelle du travail au capital. Marx parlait à ce propos de despotisme d'usine. Ce développement des forces productives est allé de pair avec la ruine massive d'artisans et de paysans.

Au 19e siècle, le salariat massif et subi de cette nouvelle classe de prolétaires était une forme neuve. Pour beaucoup d'ouvriers fraîchement prolétarisés (et pour la plupart des observateurs), l'aspect aliénant du travail aux ordres du patronat sautait aux yeux.

De nombreuses associations d'ouvriers ont planté la revendication d'abolir le salariat pour établir une société collectiviste (définie de façon plus ou moins utopique).

4.2 Mot d'ordre marxiste[modifier | modifier le wikicode]

Marx soutenait les travailleur·ses dans leurs luttes quotidiennes, offensives ou défensives, mais insistait sur la nécessité d'une abolition du salariat pour en finir avec la précarité et l'exploitation qui lui est inhérente.

En 1865, il concluait sa conférence au Conseil général de la Ière Internationale, publiée ensuite sous le titre « Salaire, prix et profit », en ces termes ; « (Les syndicats) manquent entièrement leur but dès qu’ils se bornent à une guerre d’escarmouche contre les effets du régime existant, au lieu de travailler en même temps à sa transformation et de se servir de leur force organisée comme d’un levier pour l’émancipation définitive de la classe travailleuse. (...) Au lieu du mot d'ordre conservateur: « Un salaire équitable pour une journée de travail équitable », ils doivent inscrire sur leur drapeau le mot d'ordre révolutionnaire: « Abolition du salariat ». ».[6]

Engels adresse la même recommandation aux syndicats anglais en 1881.[7]

On peut évidemment interpréter cette citation comme un appel à tracer la perspective lointaine du communisme. Mais on peut aussi comprendre qu’en système capitaliste, la lutte pour l’abolition du salariat est à la fois une tâche stratégique, puisqu’elle suppose l’abolition de l’exploitation, et aussi une tâche immédiate, en cela qu’elle implique une action de chaque jour pour contester, remettre en cause un système d’aliénation quotidienne subi par les travailleurs.

En 1875, Wilhelm Liebknecht, un des fondateurs de la social-démocratie allemande, écrivait :

« "A bas le salariat !" Telle est la revendication fondamentale de la social-démocratie, l’alpha et l’oméga de notre agitation. Le salariat et sa domination de classe doivent être remplacés par le travail coopératif et associatif. »[8]

4.3 Syndicalisme révolutionnaire[modifier | modifier le wikicode]

Jusqu'en 1969, l'Article 1 des statuts de la CGT indiquait l'objectif d'une « dissolution du salariat et du patronat ».[9]

Il est à noter que dans les congrès du mouvement ouvrier révolutionnaire, ce terme avait tendance à être présent au 19e siècle, et à disparaître au 20e siècle. Par exemple il n’est plus mention d’abolition du salariat dans les synthèses des congrès de la CNT de 1931 et 1936.

4.4 « Abolition du travail »[modifier | modifier le wikicode]

Ainsi lorsque l'on entend des revendications ou des perspectives de « fin du travail », ou « d'abolition du travail », il faut toujours clarifier en ne restant pas dans une simple question économique dépolitisée de quantité d'emplois disponible, de productivité technique, etc., mais rappeler que la condition de salarié·e est avant tout une question politique, de lutte des classes.[10]

🔍 Voir : Abolition du travail.

4.5 Réseau Salariat[modifier | modifier le wikicode]

Les théorisations de Bernard Friot et du Réseau salariat, qui visent à « étendre et généraliser le salariat », ne sont qu'en contradiction apparente avec l'idée « d'abolition du salariat ». Dans leur optique, généraliser le salariat c'est généraliser un statut garantissant un revenu à tous les travailleur·ses, donc sortir du marché du travail, c'est-à-dire sortir du salariat au sens de Marx.

4.6 Démarche transitoire[modifier | modifier le wikicode]

C’est l’ensemble de ce système que les communistes révolutionnaires dénoncent en permanence dans les entreprises, et nous le faisons parce que nous en contestons les fondements mêmes : la propriété privée des moyens de production, et l’exploitation que représente le système du salariat.

Toutes les revendications que nous mettons en avant dès aujourd’hui s’articulent autour de cette contestation du pouvoir patronal : contestation du droit d’embaucher et de licencier, du droit disciplinaire, du droit de mutation, de fixer les grilles horaires, de créer ou de supprimer des unités de travail, du droit de fixer les salaires et de répartir les augmentations le plus souvent à la tête du client. Cela ne part pas seulement d’une exigence de justice, d’équité, mais de la contestation même du pouvoir patronal.

C’est donc bien une démarche transitoire qui nous guide dans tous ces mots d’ordre, partant de ce qui est insupportable dans l’existant pour esquisser la voie d’une autre organisation de la production des biens nécessaires, d’une autre organisation de la société.

Tout ce qui fait la subversion de l’action gréviste, le sentiment ludique de liberté que l’on peut y ressentir, vient justement que dans ces moments là c’est la chape de plomb de la soumission salariale qui se soulève, balayant pendant un temps la pression de l’encadrement, le pouvoir patronal dans l’atelier ou le bureau. Des expériences de redémarrage de production sont une remise en cause frontale du système salarial. Dans toute crise révolutionnaire, les salariés remettent d’abord en cause ce quotidien et les organes de conseils, de comités d’usines qui émergent toujours dans de telles situations intègrent cette dimension.

5 « Salaire » sous le socialisme ?[modifier | modifier le wikicode]

L'abolition du salariat (au sens marxiste de rapport social) ne signifie pas en soi abolition du « salaire » au sens de somme d'argent, même si on peut, par ailleurs théoriser sur une abolition de l'argent à long terme.

5.1 Position marxiste classique[modifier | modifier le wikicode]

Pour la plupart des marxistes, un « salaire » existe toujours dans la phase socialiste qui suit la révolution socialiste. En effet, les normes bourgeoises de distribution (méritocratiques) existent encore. Au fur et à mesure du développement de la civilisation socialiste, la société progresse vers le communisme, c'est-à-dire la réalisation du principe « à chacun selon ses besoins ». Il n'y a donc plus de revenu distribué en fonction du temps de travail, et donc plus de salaire. C'est par exemple ce qu'exprimait Marx dans la Critique du programme de Gotha (1875).

Ce « salaire », même durant la première phase du socialisme, n'est pas de même nature que le salaire capitaliste. Il ne rémunère plus la force de travail (il n'y a plus de marché de la force de travail), mais la contribution à la production socialisée. Il n'y a donc déjà plus de salariat, même s'il reste un revenu lié au travail (pour maintenir un minimum d'émulation).

Pour ce qui est de la forme de ce « salaire », Marx et Engels sont restés volontairement évasifs, croyant fermement que le mouvement ouvrier trouverait lui-même les outils dont il aura besoin. Ils évoquaient notamment des « bons de travail » permettant de quantifier le temps de travail fourni à la collectivité, et permettre à chacun·e de recevoir l'équivalent en biens produits dans d'autres branches de l'économie.

Pour Karl Kautsky, considéré comme le principal théoricien marxiste de la Deuxième internationale, il était clair également qu'il y aurait sous le socialisme, au moins au début, des salaires, avec des niveaux différents.[11][12] On retrouve cela chez quasiment tous les socialistes de l'époque.[13][14][15]

5.2 Salaires en URSS[modifier | modifier le wikicode]

Les communistes révolutionnaires, issus du courant socialiste, ne différaient pas sur ce point. Par exemple Lénine :

« [Dans la première phase] tous les citoyens se transforment en employés salariés de l'État constitué par les ouvriers armés. Tous les citoyens deviennent les employés et les ouvriers d'un seul "cartel" du peuple entier, de l’État. Le tout est d'obtenir qu'ils fournissent un effort égal, observent exactement la mesure de travail et reçoivent un salaire égal. »[16]

Trotski écrivait également en 1920 :

« Nous avons conservé, et nous conserverons encore longtemps, le système du salaire. Plus nous avancerons, et plus sa signification sera d'assurer à tous les membres de la société tout qui leur est nécessaire; par là-même, il cessera d'être un salaire. Mais pour l'instant, nous ne sommes pas encore assez riches pour cela. L'augmentation de la quantité des articles produits est la tâche principale, à laquelle se subordonnent toutes les autres. Dans la difficile période actuelle, le salaire est pour nous, en premier lieu, non pas un moyen d'assurer l'existence personnelle de chaque ouvrier, mais un moyen d'estimer ce que chaque ouvrier apporte par son travail à la République ouvrière. »[17]

Pour Trotski, du moment que la production est socialisée, n'importe quel système d'organisation du travail et de rémunération peut être utilisé :

« Sous le régime capitaliste, le travail aux pièces et à forfait, la mise en vigueur du système Taylor, etc., avaient pour but d'augmenter l'exploitation des ouvriers et de leur extorquer la plus-value. Sous le régime de la production socialisée, le travail aux pièces, les primes, etc., ont pour objet d'accroître la masse du produit social et par conséquent d'élever le bien-être commun. Les travailleurs qui concourent plus que les autres à l'intérêt commun acquièrent le droit de recevoir une part plus grande du produit social que les fainéants, les négligents et les désorganisateurs. »

A propos de la société soviétique, Ernest Mandel écrivait en 1987 :

« Le concept de « salaire » rend compte de deux phénomènes (processus) qui se combinent sous le capitalisme, mais pas dans les sociétés pré ou postcapitalistes (ou du moins pas avec la même dynamique). D'une part, il signifie l'accès indirect aux biens de consommation, uniquement en échange d'un revenu monétaire et limité par lui. Dans ce sens, le travailleur russe est certainement encore un travailleur salarié. Mais le travail salarié signifie aussi l'existence d'un marché du travail, la contrainte des producteurs de vendre leur force de travail sur ce marché, et la détermination du prix de la marchandise « force de travail » par l'offre et la demande sur ce marché, un prix qui oscille autour d'une valeur sociale objective de cette marchandise. Pour que cela se produise, le travailleur salarié doit être privé d'accès aux moyens de production autant qu'aux moyens de subsistance. Cela n'existe pas encore en Union soviétique, dans la mesure où le « droit au travail » est garanti non seulement par la Constitution mais aussi en pratique. La force de travail (avec des exceptions significatives) n'est donc pas une marchandise, et le travailleur salarié n'est pas un travailleur salarié dans le sens capitaliste. »[18]

5.3 Positions alternatives[modifier | modifier le wikicode]

Certains courants se revendiquant aussi du marxisme (gauche communiste, communisation...) soutiennent que parler de salaire, même dans la première phase, signifie faire perdurer le salariat et donc l'exploitation.

6 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

Etymologie / Lexicographie sur le CNRTL

  1. « mode de rémunération par le salaire » Blanqui, Critique sociale, 1869
  2. Ce premier sens date d'environ 1836.
  3. Porté par Bernard Friot et le Réseau salariat.
  4. NPA, La fin du salariat, et tous Uber ?, mai 2016
  5. INSEE 2008
  6. Karl Marx, Salaire, prix et profit, 1865
  7. Friedrich Engels, Les syndicats, 20 mai 1881
  8. Wilhelm Liebknecht, Manifesto of the Gotha Program, 1875
  9. Institut d'histoire sociale, Depuis 1895, la CGT, Repères historiques, 2015
  10. Michel Husson, Fin du travail ou abolition du salariat ?, Critique communiste, n° 144, hiver 1995 - 1996
  11. Karl Kautsky, Le programme socialiste, 1892
  12. Karl Kautsky, The Social Revolution, 1902
  13. Anton Menger, L'État Socialiste, page 35;
  14. Vandervelde, Collectivism, pages 149-150.
  15. John Spargo, Socialism. A summary and interpretation of socialist principles, June 1906
  16. Lénine, L'État et la révolution, 1917
  17. Léon Trotski, Terrorisme et communisme, 1920
  18. Ernest Mandel, Bureaucratie et Production Marchande, avril 1987