Nazisme

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La croix gammée, emblème du régime nazi.

Le national-socialisme, plus couramment désigné en français sous l'abréviation nazisme, est l'idéologie fasciste du Parti nazi fondé en 1920 par Adolf Hitler. Par extension, cela désigne aussi le régime totalitaire mis en place après la prise du pouvoir par le Parti nazi en 1933.

Comme le phénomène fasciste de l'époque en général, le nazisme est né des contradictions du capitalisme en crise des années 1930. Mais le nazisme se distingue comme la pire horreur qu'ait produite l'humanité, avec une exaltation à une échelle sans précédant de discours nationalistes, racistes et antisémites, qui ont conduit à la mise en place d'un système d'extermination en masse de populations considérées comme des « sous-hommes » : environ 6 millions de Juif·ves, près d'un million de Tsiganes, des millions de slaves, 200 000 personnes handicapé·es, ainsi qu'environ 5000 homosexuel·les. Les organisations du mouvement ouvrier furent toutes détruites, et environ 600 000 socialistes, communistes, syndicalistes et autres prisonniers politiques furent envoyés en camps de concentration.

Le régime nazi est aussi une des principales causes de la Seconde guerre mondiale, et il n'est tombé que suite à sa défaite militaire en 1945.

1 Contexte[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Socialisme et impérialisme[modifier | modifier le wikicode]

Par sa structure sociale et économique, l’Allemagne du début du 20e siècle réunit les conditions objectives et subjectives d’un passage possible au socialisme. La classe ouvrière y est nombreuse et rassemblée dans de grandes villes et régions industrielles. L’économie est elle-même très concentrée, grâce aux cartels et autres Konzern permettant un regroupement et une rationalisation de la production dans de vastes chaînes maîtrisant l’ensemble des maillons productifs, d’amont en aval, en particulier dans les grands trusts chimiques (IG Farben), sidérurgiques (Krupp, Thyssen, Hoesch) et dans le secteur de l’électricité (AEG, Siemens). L’Allemagne est alors la deuxième puissance industrielle mondiale.

La conscience et l’organisation de classe chez les ouvriers sont fortes : le parti social-démocrate allemand (SPD) est une organisation impressionnante par sa structuration ; il dispose d’associations diverses (organisations de femmes socialistes, mouvements de jeunes, mouvements de plein air), d’universités populaires, de bibliothèques et de sociétés de lecture, de maisons d’édition, de journaux, de revues… D'élection en élection il progresse, se maintenant distinct des partis bourgeois, et proclame que son objectif est la révolution socialiste.

Cependant, la bourgeoisie elle aussi est forte. L'impérialisme allemand est en plein essor, et l'État, tente de détourner les ouvriers de leur conscience de classe internationaliste par une politique systématique de « réconciliation » du prolétariat avec le Reich : développement du christianisme social, « politique sociale » de Bismarck puis de Guillaume II, déploiement d’une idéologie nationaliste et chauvine visant à attacher les travailleurs à une culture du « peuple élu », par l’éducation officielle, la presse bourgeoise et la propagande d’État. Tout cela avait eu des effets insidieux dans le parti dès la fin du 19e siècle, infléchissant peu à peu sa pratique malgré le vernis marxiste officiel.

1.2 Le défaite dans la guerre de 1914-1918[modifier | modifier le wikicode]

Cette pression systématique en faveur d’un nationalisme exacerbé favorise la trahison de la social-démocratie allemande, avérée lors du déclenchement de la guerre inter-impérialiste en 1914. A ce moment-là, les députés du SPD votent les crédits de guerre, et promettent à l'empereur qu'ils seront loyaux, appelant les ouvriers à se battre contre leurs frères des autres pays. Cela ne tenait pas qu'à une poignée de mauvais dirigeants, mais cela prenait racine dans la mentalité des couches privilégiées du prolétariat, aristocratie ouvrière et permanents des partis et des syndicats. Karl Liebknecht écrit alors :

« L’opportunisme a été engendré pendant des dizaines d’années par les particularités de l’époque de développement du capitalisme où l’existence relativement pacifique et aisée d’une couche d’ouvriers privilégiés les “embourgeoisait“, leur donnait des bribes de bénéfice du capital, leur épargnait la détresse, les souffrances et les détournait des tendances révolutionnaires de la masse vouée à la ruine et à la misère. »

Pour les révolutionnaires internationalistes, l’ennemi à combattre est leur propre bourgeoisie et leur propre gouvernement. Mobilisé, Liebknecht diffuse un tract rappelant aux soldats-ouvriers que « l’ennemi principal est dans notre propre pays ». À partir d’avril 1917, de puissantes grèves se succèdent qui remettent profondément en cause la politique d’union sacrée à laquelle participe de plain-pied la direction de la social-démocratie. L’un des principaux dirigeants du parti social-démocrate, Friedrich Ebert, répète, pour mettre fin à ces grèves : « C’est le devoir des travailleurs de soutenir leurs frères et leurs pères du front et de leur forger de meilleures armes comme le font les travailleurs anglais et français. (…) La victoire est le vœu le plus cher des Allemands. »

1.3 L'échec de la révolution socialiste (1918-1923)[modifier | modifier le wikicode]

Une révolution prolétarienne éclate en novembre 1918 et se répand dans tout le pays. Alors que Liebknecht fait proclamer par acclamations la « république socialiste allemande », les dirigeants sociaux-démocrates s’accrochent de toute leur force à la démocratie parlementaire bourgeoise contre les conseils, affirment leur hostilité à toute « dictature de classe » et appellent à la participation des partis bourgeois au gouvernement. Au moment où des conseils sont constitués dans la plupart des grandes villes par les ouvriers et les soldats, des dirigeants sociaux-démocrates entrent dans le gouvernement de la République bourgeoise, proclamée sur les ruines du Reich : Ebert, « socialiste » qui se veut « modéré », dirige même ce gouvernement concurrent des conseils élus par les travailleurs. Pour promouvoir l’Assemblée constituante bourgeoise, la social-démocratie constitue le pivot d’une coalition qui rassemble toutes les forces politiques représentant les intérêts des classes possédantes. C’est le gouvernement d’Ebert qui liquide les conseils ouvriers, laisse assassiner, le 15 janvier 1919, les dirigeants communistes Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, et mène la répression du mouvement ouvrier sous l’autorité du ministre « socialiste » Gustav Noske : le 4 mars 1919, celui-ci donne ordre aux corps francs de marcher sur Berlin pour mettre à bas les conseils ouvriers. Plusieurs centaines de révolutionnaires sont alors exécutés sans jugement. Le parti communiste allemand (KPD) fondé en décembre 1918, sort profondément affaibli de cette épreuve. Mais il parvient à se construire et, l’année suivante, il compte environ 450 000 adhérents.

La crise économique et l’occupation de la Ruhr par les troupes françaises ouvrent à nouveau, en 1923, une situation révolutionnaire. Les conditions de vie sont de fait dramatiques pour la majorité écrasante de la population allemande : gigantesque inflation, misère généralisée, paupérisation absolue des travailleurs, ruine de la petite bourgeoisie. Le mouvement des conseils d’usines se développe à un rythme extrêmement rapide pendant l’année 1923. Mais la direction du KPD, qui a préparé avec soin l’insurrection ouvrière (incluant la mise sur pied de « centuries prolétariennes », groupes ouvriers d’autodéfense), se met à la remorque des sociaux-démocrates de gauche qui se refusent à appeler à la grève générale. L’insurrection, pourtant très bien préparée, est annulée, sauf à Hambourg où, totalement isolée, elle est réprimée dans le sang. C’est une retraite sans combat, une occasion révolutionnaire manquée. Indéniablement, ces deux défaites, en 1919 puis 1923, affectent profondément la confiance du prolétariat dans ses propres forces.

En octobre 1923, Trotski écrit :

La crise actuelle en Allemagne est née de l'occupation de la Ruhr. Stresemann s'est rendu à l'impérialisme français. Mais le capital des usuriers français n'a pas voulu discuter avec les vaincus. L'État bourgeois allemand est à l'agonie. Essentiellement, il n'y a plus d'Allemagne unie. La Bavière, avec ses neuf millions d'habitants, est sous la coupe d'un fascisme modéré ; la Saxe, avec ses huit millions d'habitants, a un gouvernement de coalition composé de communistes et de sociaux-démocrates de gauche. Aucun des deux États ne tient compte du gouvernement central, de Berlin, où règne maintenant l'impuissant Stresemann. Le Parlement lui a cédé ses pouvoirs, les pouvoirs de l'impuissance. Stresemann ne tient que parce que ni le parti communiste ni les fascistes n'ont encore pris le pouvoir. Mais l'aile gauche du front politique allemand continue de croître.[1]

Le « fascisme modéré » dont parle Trotski est un gouvernement séparatiste réactionnaire. S'il accueillait largement les éléments d'extrême droite de toute l'Allemagne, le parti nazi entra vite en conflit avec lui, ce qui donna lieu au putsch de la brasserie.

1.4 Crise économique et montée du nazisme[modifier | modifier le wikicode]

La crise économique du système capitaliste à partir de 1929 commence très vite en Allemagne, avec le rapatriement massif des capitaux américains. Son ampleur et sa violence rappellent celle de 1923. La production s’effondre, le chômage atteint des chiffres étourdissants : 3 millions fin 1929, 4,4 millions fin 1930, 6 millions fin 1932. Dans un tel contexte, les rapports de force se tendent à l’extrême. Le KPD accroît considérablement son potentiel électoral : d’une élection à l’autre, entre 1928 et 1930, il passe de 3,3 millions à 4,6 millions de voix. Mais les nazis progressent de façon beaucoup plus vertigineuse : de 800 000 voix en 1928 à 6 400 000 en 1930. À cette date, le NSDAP compte environ 150 000 membres, parmi lesquels les classes moyennes et les paysans sont sur-représentés. Rempart de l’ordre et de la propriété, le NSDAP attire aussi en nombre des membres de professions libérales, des patrons et des hauts fonctionnaires. De grands capitalistes le soutiennent financièrement : c’est en particulier le cas des magnats de l’industrie sidérurgique Fritz Thyssen et Friedrich Flieck, des banquiers von Stauss et von Schröder, du président de la Reichsbank Hjalmar Schacht, ainsi que de nombreux patrons d’entreprises petites et moyennes, tous sensibles à la violence anti-marxiste des nazis. Le noyau de l’électorat nazi réside cependant dans les classes moyennes, artisans, commerçants, paysans, représentants du petit capital (rentiers, pensionnés), toutes catégories sociales qui ont été les principales victimes de l’hyperinflation des années 1920. Face à cette montée du nazisme, les organisations de la classe ouvrière doivent réagir avec les plus extrêmes vigilance et combativité.

La rancœur des classes moyennes frappées par la crise s'accumule. Un professeur gagne moins qu’un ouvrier par exemple. La jeunesse étudiante se rend compte que son avenir est bouché à cause de la crise économique malgré ses diplômes. En Allemagne, en 1932, 26% des chômeurs sont des jeunes de moins de 24 ans.

1.5 Aveuglement et trahisons de la social-démocratie[modifier | modifier le wikicode]

Cela suppose que la classe ouvrière prenne la tête de ce combat, sans s’en remettre aux gouvernements bourgeois qui servent des intérêts contradictoires aux siens. En 1930, le chancelier Heinrich Brüning (dirigeant du parti catholique bourgeois, le Zentrum) applique une politique anti-ouvrière dure pour résoudre la crise par la « déflation » (austérité) : lois d’exception, baisse drastique des salaires, réduction de l’allocation-chômage… Certes, Brüning tolère les organisations ouvrières, parce qu’il n’a pas les moyens politiques et militaires de les liquider — et parce que les dirigeants sociaux-démocrates soutiennent ce gouvernement bourgeois qu’ils considèrent comme un moindre mal. Mais Brüning tolère aussi les nazis, car il craint par dessus tout la force révolutionnaire du prolétariat.

Entre 1930-1933, Trotski s'intéresse de près à la situation en Allemagne, où il observe la montée du parti nazi et critique la terrible politique des leaders du mouvement ouvrier qui lui ouvrent la voix.

« Le fascisme est le produit de deux facteurs : une crise sociale aiguë, d'une part, la faiblesse révolutionnaire du prolétariat allemand d'autre part. La faiblesse du prolétariat, à son tour, se décompose en deux éléments : le rôle historique particulier de la social-démocratie, ce représentant toujours puissant du capital dans les rangs du prolétariat, et l'incapacité de la direction centriste du Parti communiste de rassembler les ouvriers sous le drapeau de la révolution. »[2]

Lors de l’élection présidentielle de mars 1932, le SPD va jusqu’à apporter son soutien au maréchal Paulus von Hindenburg, sous prétexte de contrer la candidature de Hitler. Noble brandebourgeois, chef d’état-major à partir de 1916, soutenu par tous les partis de la droite allemande, Hindenburg est président de la République depuis 1925 et, à ce titre, applique une politique réactionnaire et violemment anti-ouvrière. On mesure ici les errements des dirigeants sociaux-démocrates : ils s’en remettent à Bruning et à Hindenburg, comme s’ils pouvaient être des remparts contre le fascisme, au lieu de mobiliser toutes leurs forces, qui sont puissantes — des centaines de milliers de militants et des millions de sympathisants, une organisation rigoureuse, une presse bien structurée, des liens organiques avec des syndicats encore plus puissants… —, pour prendre la tête de la lutte contre la politique de la bourgeoisie. La responsabilité des chefs de la social-démocratie est considérable : depuis août 1914 et leur adhésion à l’union sacrée de toutes les classes au service de la guerre impérialiste, ils se refusent à en appeler au combat indépendant de la classe ouvrière, préférant servir au sein de gouvernements bourgeois ou, sans y participer, les soutenir. Or, comme le souligne Trotski, « la petite bourgeoisie peut se ranger du côté des ouvriers si elle voit en eux un nouveau maître. La social-démocratie apprend à l’ouvrier à se comporter comme un laquais. La petite bourgeoisie ne suivra pas un laquais. La politique du réformisme enlève au prolétariat toute possibilité de diriger les masses plébéiennes de la petite bourgeoisie et par là même transforme ces dernières en chair à canon du fascisme. »

1.6 Zigzags du parti communiste[modifier | modifier le wikicode]

À la différence de la direction social-démocrate, les dirigeants communistes allemands rejettent tout soutien à Bruning. Mais c’est pour mieux, ponctuellement, s’inféoder à Hitler ! La direction du KPD n’a aucune conscience du danger mortel que représente le nazisme pour la classe ouvrière. Elle est persuadée qu’il périra de lui-même ; selon elle, « le succès électoral d’Hitler contient avec une certitude absolue le germe de sa future défaite ». L’Internationale Communiste va jusqu’à affirmer que le passage par le nazisme peut être bénéfique : « L’institution de la dictature fasciste ouverte, qui détruit les illusions démocratiques des masses et les libère de l’influence social-démocrate, accélère la marche de l’Allemagne vers la révolution prolétarienne. » En juin 1931, le parti communiste se joint ainsi au NSDAP, dans des manifestations, pour soutenir un référendum proposé par le parti nazi. Depuis 1928, appliquant avec docilité les consignes venues de Moscou, la direction du KPD, avec à sa tête Ernst Thälmann, l’homme de Staline, caractérise la social-démocratie de « social-fascisme » — Staline parle de la social-démocratie comme de « l’aile modérée du fascisme ». Selon la tactique dite de « classe contre classe », seul le parti communiste représente vraiment la classe ouvrière et il n’y a donc aucune distinction à faire entre le parti social-démocrate qui a la confiance de millions d’ouvriers et le parti nazi reposant sur la petite bourgeoisie et promu par le grand capital. Cette ligne ultra-gauchiste constitue l’une des variantes des différents virages et zigzags de l’Internationale communiste stalinisée. Elle ne fait que succéder à l’opportunisme des années 1923-1928, période durant laquelle les ententes avec la social-démocratie étaient considérées comme des préalables indispensables à toute action, auxquelles les directions communistes n’hésitaient pas à sacrifier l’indépendance de leurs partis et de leur programme comme leur liberté de critique. Ces zigzags correspondent, selon le mot de Trotski, à un « centrisme bureaucratique » qu’il convient de combattre avec la plus grande fermeté, comme le fait l’Opposition de gauche en URSS et au niveau international. Cette caractérisation détermine la politique à suivre pour les authentiques communistes révolutionnaires internationalistes : défense de l’URSS et des acquis de la révolution d’Octobre, mais critique ouverte de la bureaucratie et opposition implacable à la clique stalinienne. Celle-ci juge d’ailleurs le moment opportun pour lancer une campagne internationale contre le « trotskysme » : sabotage des réunions de l’Opposition de gauche, persécution généralisée, utilisation de la violence… « Telle est la situation humiliante, indigne et en même temps profondément tragique de l’Internationale communiste. » Et ce d’autant plus que la véritable tactique « classe contre classe » réside dans le front unique ouvrier, que la IIIe Internationale stalinienne refuse de mettre en œuvre.

2 Le régime nazi[modifier | modifier le wikicode]

Arrivé au pouvoir, le régime appuyé sur son mouvement de masse parvient à annihiler complètement et durablement la lutte de classe dans le pays. Son appareil gigantesque de gardiens d'immeubles, de policiers, de cellules du NSBO (Nationalsozialistische Betriebsorganisation : organisation du parti nazi (NSAP) dans les entreprises) et de simples mouchards, soumette les salariés conscients politiquement à une surveillance permanente, mais aussi à ce que la partie la moins consciente des ouvriers et, surtout, des employés soit influencée idéologiquement et partiellement réintégrée dans une collaboration de classes effective.

Les bénéfices des capitalistes explosent, ils passent de 6,6 milliards de Marks en 1933 à 15 milliards en 1938, alors que les salaires sont drastiquement réduits (baisse de 40% entre 1933 et 1935).

Peu avant le déclenchement de la Seconde guerre mondiale, Trotski faisait un pronostic qui s'est avéré terriblement réel :

«  Le nombre de pays qui expulsent les Juifs ne cesse de croître. Le nombre de pays capables de les accueillir diminue (…) On peut sans peine imaginer ce qui attend les Juifs dès le déclenchement de la guerre mondiale à venir. Même si la guerre est écartée, le prochain développement de la réaction mondiale implique avec certitude l’extermination physique des Juifs. »[3]

En effet, le passage à un état de guerre a fait passer le totalitarisme nazi à un degré supérieur. La plupart des tueries auront lieu pendant les années 1939-1945. Hitler et ses proches lieutenants nazis étaient particulièrement fanatiques dans leur antisémitisme : même aux derniers mois de la guerre, alors qu'il était clair que le rapport de force était désormais en leur défaveur, ils redoublaient d'efforts pour accélérer leur plan d'extermination des Juifs d'Europe.

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3 Idéologie national-socialiste[modifier | modifier le wikicode]

L'idéologie nazi a réussi à se présenter comme socialiste et nationaliste à la fois, récupérant donc une part de la popularité de ces deux "sensibilités". Bien évidemment, le nazisme n'a rien de socialiste, étant donné qu'il maintient une domination de classe brutale (même si elle s'exprime davantage par un capitalisme d'Etat que par le jeu de la libre concurrence). Les nazis n'hésitaient pas à dénoncer le capitalisme, mais lui donnaient un sens déformé, critiquant plutôt les financiers (tout en ayant leurs propres banquiers...) et surtout les juifs, que les patrons en général. Ils n'hésitaient pas non plus à dénoncer l'État bourgeois, mais pour eux cela signifiait dénoncer la démocratie bourgeoise (à la fois ses magouilles et les libertés individuelles qu'elle donne) mais pas le principe hiérarchique...

Goebbels disait par exemple :

« Nous sommes socialistes. Nous sommes ennemis, ennemis mortels de l’actuel système capitaliste, avec son exploitation de celui qui est économiquement faible, avec son injustice dans la redistribution, avec ses inégalités de salaires. Nous sommes décidés à détruire le système coûte que coûte… L’État bourgeois est arrivé à sa fin. Nous devons former une nouvelle Allemagne. Le futur c’est l’idée socialiste de l’Etat. Etre socialiste signifie soumettre le "je" au "tu". Le socialisme, c’est sacrifier la personnalité individuelle au "tout" ».

Hitler est encore plus explicite :

« Ce n’est pas l’Allemagne qui sera bolchevisée mais le bolchevisme qui deviendra une sorte de national-socialisme… Il existe entre nous et les bolcheviques plus de points communs que de divergences… Les petits bourgeois et les syndicalistes ne pourront jamais devenir de vrais socialistes nationaux, les communistes toujours ». « Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme. Si l’on dépouille cette doctrine de son dogmatisme judéo-talmudique pour n’en garder que le but final, ce qu’elle contient de vues correctes et justes, on peut dire aussi que j’en suis le réalisateur »

Hitler pensait également que le concept de propriété n’avait plus d’importance :

« A quoi ces questions riment-elles, quand j’ai soumis les individus à une discipline rigide dont ils ne peuvent s’échapper ? Qu’ils possèdent donc tout le sol, toutes les maisons et toutes les fabriques qu’ils voudront. Le point important, c’est que propriétaires ou pas, ils sont eux-mêmes la propriété de l’Etat ».

Lorsque les nazis arrivent au pouvoir, ils déclarent que « l’an 1789 sera rayé de l’Histoire », ce qui montre le rapprochement idéologique avec les franges traditionalistes de l'extrême droite, anti-Lumières...

4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]