Anarchisme en Russie

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Voline, représentant d'une des sensibilités de l'anarchisme

L'anarchisme russe a été un courant politique assez important, bien que très éclaté en différentes mouvances (communisme libertaire, anarcho-syndicalisme, anarchisme individualiste et anarchisme non-violent). Pendant la Révolution de 1917, l'anarchisme en tant que tel n'a joué qu'un rôle marginal.

1 19e siècle[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Bakounine et l'exil des anarchistes[modifier | modifier le wikicode]

Félix Nadar 1820-1910 portraits Makhail Bakounine.jpg

En 1848, Mikhaïl Bakounine retourne à Paris et publie un texte à l'encontre de la Russie ce qui cause son expulsion. Bakounine a joué un rôle important dans le courant anarchiste. Comme Marx, il est d'abord proche des milieux démocrates avant d'évoluer (plus tard que lui vers le socialisme). En 1869, ses partisans intègrent l'Association internationale des travailleurs co-fondée par Marx, tout en maintenant leur propre organisation secrète, la Fraternité internationale. Les bakounistes, après avoir fait front sur la question du collectivisme avec les marxistes, s'opposeront à eux en les accusant d'être autoritaires. Ces « socialistes anti-autoritaires », qui deviendront les anarchistes, se sépareront finalement lors de l'éclatement de l'AIT en 1872. Bakounine comme Marx se revendiqueront de l'expérience de la Commune de Paris de 1871.

1.2 Kropotkine[modifier | modifier le wikicode]

Pierre Kropotkine, était le fils d'un riche prince russe, et fut un touche-à-tout (géographe, explorateur, zoologiste, anthropologue, géologue)[1]. Il est considéré comme un théoricien du communisme libertaire[2],[3],[4]. Voline souligne que le mouvement anarchiste est resté ultra-minoritaire en Russie, bien que deux de ses principaux théoriciens, Bakounine et Kropotkine aient été des Russes :

« [En 1905] il existait aussi (…) un certain mouvement anarchiste. Très faible, totalement inconnu de la vaste population, il n’était représenté que par quelques groupements d’intellectuels et d’ouvriers (paysans dans le Midi), sans contact suivi (…) Leur activité se bornait à une faible propagande, d’ailleurs très difficile, à des attentats contre les serviteurs trop dévoués du régime, et à des actes de "reprise individuelle". La littérature libertaire arrivait en fraude de l’étranger. On répandait surtout les brochures de Kropotkine »[5]

1.3 Nihilisme[modifier | modifier le wikicode]

Le mouvement du nihilisme est un mouvement russe du 19e siècle, qui est le plus fulgurant de 1860 à 1870. Il a pour but d'exprimer une pensée prônant un monde dénué de sens et de signification propre.

Serge Netchaïev, militant nihiliste, était proche de Bakounine avec qui il rédigea le Catéchisme révolutionnaire (1868), qui disait par exemple : « Le révolutionnaire méprise tout doctrinalisme, il a renoncé à la science pacifique qu'il abandonne aux générations futures. Il ne connaît qu'une science — celle de la destruction. »

1.4 Terrorisme[modifier | modifier le wikicode]

Une partie du mouvement narodnik (« populiste ») s'est orienté sur une politique d'attentats contre les dignitaires tsaristes

En particulier l'organisation Narodnaïa Volia parvint à assassiner le tsar Alexandre II en 1881. Ce mouvement était proche de l'anarchiste Serge Netchaïev. Alexandre Oulianov, le frère aîné de Lénine, fit partit de ce mouvement et fut exécuté pour avoir tenté d'assassiner le tsar Alexandre III.

1.5 Tolstoï[modifier | modifier le wikicode]

Léon Tolstoï fut un grand écrivain, et il est considéré par beaucoup comme un anarchiste pacifiste et un anarchiste chrétien, même si lui-même ne s'est jamais nommé comme tel. Il a développé philosophie contre l'État mais très mystique et faisant appel avec beaucoup de confusion au peuple et surtout aux paysans russes.

Il a notamment inspiré le mouvement des Doukhobors.

1.6 Makhaïsky[modifier | modifier le wikicode]

Jan Makhaïsky était un militant polonais (à l'époque la Pologne était dans l'Empire russe), qui commença par fréquenter le milieu socialiste polonais, puis se mit à le critiquer au nom du marxisme révolutionnaire. Rapidement, il évolua vers une critique de l'ensemble des marxistes, puis de la pensée de Marx. Il accusait le mouvement de ne viser qu'à une domination des intellectuels sur la classe ouvrière.[6][7] Cependant, de l'aveu même de certains anarchistes, il admettait implicitement un rôle d'avant-garde d'un petit groupe de révolutionnaires, comme Bakounine.[8]

2 Social-démocrates et anarchistes au début du 20e siècle[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Marxistes et anarchistes[modifier | modifier le wikicode]

Trotski raconte comment, au cours de l'année 1900, alors que de nombreux révolutionnaires étaient en déportation en Sibérie, il prit connaissance des polémiques entre marxistes et anarchistes :

« Au cours de la même période, nous nous heurtâmes à la critique de gauche. Il y avait, dans une des colonies les plus éloignées vers le Nord, à Viliouisk je crois, un déporté dont le nom, Makhaïsky, gagna bientôt une assez large célébrité. Makhaïsky débuta par une critique de l'opportunisme dans la social-démocratie. Son premier cahier hectographié, qui avait pour objet de dénoncer l'opportunisme de la social-démocratie allemande, obtint un grand succès dans nos colonies d'exilés. Le deuxième cahier donnait la critique du système économique de Marx, et aboutissait à cette conclusion inattendue: le socialisme est un régime social basé sur l'exploitation des ouvriers par les intellectuels professionnels. Le troisième cahier apportait, dans l'esprit de l'anarcho-syndicalisme, la négation de la lutte politique. Durant plusieurs mois, les travaux de Makhaïsky prirent toute l'attention des déportés de la Léna. Ce fut, pour moi, un puissant sérum contre l'anarchisme qui a beaucoup d'allant quand il s'agit de nier, mais qui manque de vie et se montre même timoré dans les déductions pratiques.

J'avais rencontré pour la première fois un anarchiste en chair et en os au dépôt de Moscou. C'était un instituteur, du nom de Louzine, un homme fermé, taciturne, rêche. En prison, il avait un penchant marqué pour les criminels de droit commun et les écoutait avec intérêt raconter des assassinats et des cambriolages. Il n'aimait pas beaucoup s'engager dans des discussions théoriques. Une fois seulement, comme je le pressais, lui demandant comment, dans un ensemble de communes autonomes, seraient administrés les chemins de fer, il me répliqua:  _Au diable! Pourquoi, en anarchie, irais-je rouler sur des voies ferrées ? »[9]

2.2 Révolution de 1905[modifier | modifier le wikicode]

Quelques groupes anarcho-syndicalistes apparurent durant la Révolution de 1905, principalement à Odessa et à Pétersbourg.

2.3 La guerre mondiale de 1914-1918[modifier | modifier le wikicode]

L'éclatement de la Première Guerre mondiale provoque de vives tensions au sein du mouvement anarchiste comme au sein de l'Internationale socialiste. Le mouvement se divise entre « défensistes » et « antimilitaristes ».

A Pétrograd, des groupes anarchistes réapparurent dans les arrondissements de Vyborg, de Narva et de Moskovski au cours de la guerre mais ils ne comptaient qu’un nombre infime de membres. Le plus important appartenait à la tendance anarcho-communiste, reprenant les thèses de Kropotkine.

En 1916, Kropotkine corédige avec Jean Grave, le « Manifeste des Seize »[10]. Le texte est signé par, notamment, Christiaan Cornelissen, Charles-Ange Laisant, François Le Levé ou Charles Malato. Ils prennent ainsi publiquement parti pour le camp des Alliés et contre « l’agression allemande ». Une centaine d'autres personnalités anarchistes apportent leur soutien au Manifeste qui soutient que l'Allemagne était l'agresseur et que sa victoire représenterait le triomphe du militarisme et de l'autoritarisme en Europe. Ils opposaient l'Allemagne, « bastion de l'étatisme », à la France, patrie de la Révolution de 89 et de la Commune.

Les « antimilitaristes », majoritaires dans le mouvement, dont Errico Malatesta[11], Emma Goldman, Alexander Berkman, Rudolf Rocker, Voline ou Ferdinand Domela Nieuwenhuis s'opposent à cette prise de position[12], considérant la guerre comme l'aboutissement inévitable du régime capitaliste et de l'existence des États en tant que tels. Certains brocardent Kropotkine du nom d'« anarchiste de gouvernement »[13],[14].

2.4 Social-démocrates, bolchéviks et anarchistes[modifier | modifier le wikicode]

Dans la Première internationale, ceux qui allaient devenir les anarchistes et les socialistes cohabitaient encore. Lors de la fondation de la Deuxième internationale (1889), en revanche, le mouvement est d'emblée séparé. Les social-démocrates reprochent aux anarchistes de ne pas avoir de méthode d'analyse politique (marxisme) et de verser dans le romantisme révolutionnaire.

Au sein du mouvement socialiste, les courants de gauche vont régulièrement être traités d'anarchistes. Ainsi, tout comme la droite du SPD taxe Luxemburg d'anarchisme, les menchéviks vont renvoyer cette accusation aux bolchéviks. Par exemple, au congrès de 1907 du POSDR, Plékhanov déclare :

« Nos 'bolcheviks' considèrent la loi avec les yeux des anarchistes » ; « les bolcheviks cheminent sur la voie de l'aventurisme révolutionnaire [...] la voie de l'anarcho-socialisme. »

Cela n'empêchait pas que de leur côté, les bolchéviks se faisaient critiquer par les anarchistes. Par exemple, durant l'année révolutionnaire 1905, les anarchistes reprochaient aux bolchéviks d'appeler à ne pas détruire inutilement les biens des petits-bourgeois pour ne pas les effrayer.[15]

Les bolchéviks ont en commun avec les anarchistes certaines actions, comme les « expropriations » (nom donné aux braquages de banques d’État servant à financer les activités révolutionnaires), dénoncées par les menchéviks - et certains bolchéviks.

Dans L'État et la Révolution, écrit au cœur de la Révolution de 1917, Lénine fera un retour critique sur la ligne politique réformiste qui gangrène la Deuxième internationale. Il revendique un retour à la politique révolutionnaire de Marx et Engels, positionnant le bolchévisme entre la social-démocratie et l'anarchisme. Contrairement aux anarchistes, il réaffirme qu'il est impossible d'abolir l'Etat soudainement et qu'il faut un État ouvrier, mais contrairement à la droite social-démocrate, il réaffirme que l'État ouvrier ne peut être construit que par une révolution qui détruit l'État bourgeois. Le nouvel État ouvrier est « du type de la Commune de Paris », du type soviétique. Ce livre sera évidemment dénoncé comme anarchiste par les pontes de la social-démocratie comme Kautsky.

3 Les anarchistes et la Révolution de 1917[modifier | modifier le wikicode]

Il faut noter qu'il y a un manque d’études historiques qui soient à la fois globales et suffisamment documentées sur l'anarchisme russe dans la révolution russe. Selon Voline il y avait tout au plus 3000 anarchistes (200 selon d'autres[16]) au début de la révolution et « le mouvement anarchiste (…) était encore bien trop faible pour avoir une influence immédiate et concrète sur les événements. Et le mouvement syndicaliste n’existait pas (…) les anarcho-syndicalistes et les anarchistes [sont] peu nombreux et mal organisés ».[5] Il témoigne qu’à sa grande surprise, quand il rentre en Russie à l'été 1917, « au cinquième mois d’une grande révolution aucun journal anarchiste, aucune voix anarchiste ne se faisait entendre dans la capitale [face à] l’activisme sans limite des bolchéviques ». En novembre, un périodique libertaire de Pétrograd affirmait : « Jusqu’à présent, l’anarchisme n’a eu qu’une influence extrêmement limitée sur les masses, ses forces sont faibles et insignifiantes, et l’idée elle-même en est corrompue et déformée. »[16]

3.1 Radicalisation bolchévique, fronts communs et divergences[modifier | modifier le wikicode]

Entre février et octobre 1917, les anarchistes et les bolchéviks collaborent très souvent dans l'action. La radicalisation des bolchéviks après les thèses d'Avril de Lénine en fait un pôle d'attraction très fort de tous les militants révolutionnaires sincères. Beaucoup de démocrates bourgeois ou de socialistes réformistes taxaient même les bolchéviks d'anarchistes durant cette période. Quand les thèses d'Avril de Lénine furent connues, un ancien membre du Comité central bolchevik, Goldenberg, qui se tenait à cette époque en dehors du parti, déclara : « Pendant de nombreuses années, la place de Bakounine dans la révolution russe est restée inoccupée ; maintenant, elle est prise par Lénine. »[17] Lors de la Conférence d'État de Moscou, Milioukov accuse :

« En présence de faits évidents ces groupes plus modérés [SR, menchéviks] ont été forcés d'admettre que, parmi les bolcheviks, il y a des criminels et des traîtres. Mais ils n'admettent pas jusqu'à présent que l'idée même, l'idée fondamentale qui unit ces partisans des actes combatifs de l'anarcho-syndicalisme, est criminelle. »

Certains militants avaient un parcours entre marxisme et anarchisme, comme Bill Chatov, qui fut social-démocrate, organisateur des IWW aux États-Unis, puis revint en Russie en 1917 où il restera allié aux bolchéviks tout en gardant sa sensibilité anarchiste. Ou encore Victor Serge, anarchiste belge d'origine russe, qui rejoint les bolchéviks en 1917, puis fut proche du trotskisme, et ensuite s'éloigne du marxisme par rejet du stalinisme. On peut encore citer Perkus ou Petrovski. Des anarchistes que Voline qualifiait de « soviétiques », dans le sens de pro-bolchéviks.[5]

Mais les anarchistes étaient eux-mêmes considérés comme gauchistes par les bolchéviks, par leurs actes impatients et inorganisés. Le 5 juin des anarchistes prennent l’imprimerie du journal de droite Rousskaïa Volia (La Volonté de la Russie). Deux semaines plus tard ils font un raid contre la prison de Kresty. Beaucoup admiraient leur bravoure, surtout parmi les marins et les soldats. Alors que les bolchéviks essayaient globalement de canaliser la colère en lui donnant une forme organisée, en tentant d'éviter les actions prématurées, les anarchistes faisaient tout pour la faire exploser, avec des appels à l'action directe commme : « Volez les voleurs ! » ou « Exterminez la bourgeoisie et ses larbins ! ». Cela fut déterminant dans l’explosion populaire des Journées de juillet, qui conduisit à une dure répression de l'aile révolutionnaire.

Ils posaient très peu la question du pouvoir et de la situation politique d'ensemble. Trotski dresse le portrait critique suivant :

« Comme toujours, en présence de grands événements et de grandes masses, ils manifestaient leur inconsistance organique. Ils niaient d'autant plus facilement le pouvoir d'État qu'ils ne comprenaient pas du tout l'importance du Soviet comme organe du nouvel État. D'ailleurs, abasourdis par la révolution, ils gardaient le plus souvent le silence, tout simplement, sur la question de l'État. Ils manifestaient leur autonomie, principalement, dans le domaine d'un médiocre putschisme. L'impasse économique et l'exaspération croissante des ouvriers de Pétrograd créaient pour les anarchistes certaines positions d'appui. Incapables d'évaluer sérieusement le rapport des forces sur toute l'échelle nationale, prêts à considérer chaque poussée d'en bas comme le dernier coup de la délivrance, ils accusaient parfois les bolcheviks de pusillanimité et même de conciliation. Mais, d'ordinaire, ils se bornaient à grogner. La réaction des masses devant les manifestations des anarchistes permettait parfois aux bolcheviks de mesurer le degré de pression de la vapeur révolutionnaire. »[18]

Beaucoup d'anarchistes avaient une attitude négative vis-à-vis des soviets, les dénonçant comme des organes de pouvoir. En revanche les anarchistes étaient les seuls à aller plus loin que les revandications ouvrières au sein de l'usine. Alors que les bolchéviks ne faisaient que reprendre a posteriori une revendication assez vague de contrôle ouvrier, le programme anarchiste publié fin mars prônait « la saisie des usines et l’expropriation des bourgeois par les travailleurs ».

Parmi leurs arguments anti-partis, les anarchistes rappelaient que l'insurrection de Février s'était réalisée sans la direction de partis. Trotski répond à cela :

« Mais l'insurrection de Février avait des tâches toutes faites, élaborées par la lutte des générations, et, au-dessus de ce soulèvement, se dressaient la société libérale d'opposition et la démocratie patriote, héritiers désignés du pouvoir. Le mouvement de juillet, par contre, devait se frayer une voie historique toute nouvelle. Toute la société bourgeoise, y compris la démocratie soviétique, lui était irréductiblement hostile. Cette différence radicale entre les conditions d'une révolution bourgeoise et celles d'une révolution ouvrière, les anarchistes ne la voyaient pas ou ne la comprenaient pas. »[19]

3.2 La villa Dournovo[modifier | modifier le wikicode]

Des groupes anarchistes étaient aussi plus investis dans des occupations locales. Un des exemples fut l'occupation de la villa de Dournovo, ancien haut dignitaire du tsar qui, comme ministre de l'Intérieur, s'était fait une réputation en écrasant la Révolution de 1905. Après Février, sa villa déserte fut occupée par des organisations ouvrières du quartier de Vyborg, principalement à cause de son parc immense qui devint la promenade favorite des enfants. La Fédération anarcho-communiste y établit son siège. La presse bourgeoise représentait la villa comme un repaire de pillards, comme « le Cronstadt de Vyborg ».

Début juin, le gouvernement provisoire bourgeois exigea du Comité exécutif des soviets des mesures de sanction. Le menchévik Tsérételli obéit et ordonna l'expulsion dans les 24 heures. Les ouvriers de Vyborg se mirent en alerte, 28 usines déclarèrent une grève de protestation, et les anarchistes menacèrent de résister par les armes. Le Comité exécutif publia un manifeste dénonçant les ouvriers de Vyborg comme des alliés objectifs de la contre-révolution. Mais lorsque ses représentants pénétrèrent dans la villa, ils constatèrent seulement que plusieurs organisations ouvrières culturelles s'y abritaient et que la gestion était exemplaire. Le Comité exécutif dut reculer.

Pendant la grande manifestation du 18 juin, des anarchistes attaquèrent des prisons et libérèrent des prisonniers, pour la plupart criminels de droit commun. Trotski laisse entendre que la libération fut anormalement facile et qu'il pourrait s'agir d'un coup monté d'agents provocateurs.[17] Le ministre de la Justice Péréverzev, qui s'était déconsidéré quelques jours auparavant avec l'affaire de la villa Dournovo, résolut de prendre sa revanche et, sous prétexte de rechercher les détenus évadés, fit procéder à une nouvelle incursion dans la villa. Les anarchistes résistèrent, l'un d'eux fut tué au cours de la fusillade, la villa fut saccagée. Les ouvriers du quartier de Vyborg, qui considéraient la villa comme leur appartenant, donnèrent l'alarme. Plusieurs usines débrayèrent. L'alarme fut transmise à d'autres rayons ainsi qu'aux casernes.

3.3 Cronstadt[modifier | modifier le wikicode]

Les marins de l'île fortifiée de Cronstadt était parmi les forces vives de la révolution, et parmi les plus à gauche des révolutionnaires. Les anarchistes étaient très présents parmi eux. Le 23 juin, des délégués de la place de l'Ancre, sans l'assentiment du soviet de Cronstadt, exigeaient du ministère de la Justice la libération d'un groupe d'anarchistes pétersbourgeois, sous menace d'un raid de matelots qui attaqueraient la prison.

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3.4 Kropotkine pendant la révolution russe[modifier | modifier le wikicode]

En 1917, après la révolution de Février, Kropotkine retourne en Russie.

Il refuse un poste de ministre proposé par Alexandre Kerenski, même s'il soutient son gouvernement.

3.4.1 Conférence d'État d'août 1917[modifier | modifier le wikicode]

Lors de la Conférence d'État de Moscou, Kérensky tente de renforcer sa position, notamment en faisant intervenir des fondateurs du socialisme russe, devenus bien inoffensifs. Parmi eux, Kropotkine, devenu chauvin et conciliateur. Il appelle « tout le peuple russe à rompre une fois pour toutes avec le zimmerwaldisme ». Il rappelle que la défaite militaire entraînerait non seulement la perte de grands territoires et des contributions, mais ajoute : « il y a quelque chose de pire que tout cela : c'est la psychologie d'un pays vaincu. » En revanche Kropotkine vante le camp des alliés :

« Tous commencent à comprendre qu'il faut édifier une vie nouvelle sur de nouveaux principes socialistes... Lloyd George prononce des discours pénétrés d'esprit socialiste... En Angleterre, en France et en Italie, se forme une nouvelle intelligence de la vie, pénétrée de socialisme, malheureusement étatiste. »

Il défend quant à lui une République fédérative « telle que nous en voyons une aux États-Unis ». Et enfin il termine par un appel ouvert à la collaboration de classe :

« Promettons-nous donc enfin entre nous que nous ne nous diviserons plus en parties droite et gauche de ce théâtre... Car enfin nous avons tous une seule et même patrie, et, pour elle, nous devons tenir ou tomber au besoin, nous tous, ceux de droite et ceux de gauche. »

Pour Trotski, « l'anarchie représentée par Kropotkine se trouva peut-être le plus fantomatique de tous les spectres de la conférence d'Etat. » [20]

3.4.2 Échanges avec Lénine[modifier | modifier le wikicode]

En 1918, il rencontre Lénine par l'intermédiaire de Vladimir Bontch-Brouïevitch, et leur discussion est cordiale.[21] Lénine considère que Kropotkine est alors assez déconnecté des enjeux de la situation (il parle essentiellement des coopératives en insistant sur l'autogestion), mais qu'il a rendu de grands services au mouvement révolutionnaire et qu'il mérite le respect. Lénine propose notamment d'aider à republier l'ouvrage de Kropotkine sur la Révolution française, qu'il trouve remarquable. Lénine lui dit de ne pas hésiter à lui écrire pour émettre ses critiques, ce que Kropotkine fera.[22]

3.5 Union anarcho-syndicaliste et Fédération anarcho-communiste[modifier | modifier le wikicode]

Voline, à son retour en Russie en juillet 1917, adhére à l’Union de propagande anarcho-syndicaliste de Pétrograd, laquelle publie bientôt l’hebdomadaire puis quotidien Golos Trouda (La Voix du travail).

Grigori Maximov, qui émigra aux États-Unis, participa également à Golos Truda. Il fut pendant une courte période membre du Conseil central des comités d’usine de Pétrograd, et prétendit que leur idéologie était proche de l’anarcho-syndicalisme. Lui et Berkman ont visiblement tendance à exagérer fortement l'influence anarchiste.

Il existait également une Fédération anarcho-communiste, dont la principale figure était I. S Bleikhman. Selon A. Rabinowitch[23], Golos Trouda était marginale, mais la Fédération était implantée parmi les soldats et ouvriers de Pétrograd et de sa région (dont Kronstadt), et en particulier dans le 1er régiment de mitrailleurs, qui fut à l’avant-garde de l’effervescence révolutionnaire de l’été 1917.

Golos Trouda et la Fédération étaient assez hostiles l'une envers l'autre. Dans le Golos Trouda du 27 janvier 1918 il est écrit que le programme anarcho-communiste est une « collection de phrases creuses ». La propagande de la Fédération était assez abstraite et grandiloquante : un tract diffusé au début de l’été 1917 appelait à la destruction immédiate de tous les gouvernements autocratiques et parlementaires, du système capitaliste, de l’armée, la police et toutes les frontières, prônant une société communale "totalement libre", sans gouvernement ni lois, où la liberté individuelle serait absolue, les paysans posséderaient la terre et les usines appartiendraient aux travailleurs.

A la fin 1917, il y avait 33 groupes anarchistes et 21 journaux pour toute la Russie.[16]

3.6 Impatience en Octobre[modifier | modifier le wikicode]

En Septembre-Octobre, la crainte de voir des groupes d'ouvriers impatients basculer du côté des anarchistes a joué un rôle dans la conviction de Lénine que l'insurrection ne pouvait plus être reportée[24]. Trotski témoigne que lorsque les délégués du soviet de Cronstadt au Congrès arrivent à Smolny dans la journée du 24 octobre, il y avait « le bolchevik Flerovsky et l'anarchiste Iartchouk qui prenait le pas sur les bolcheviks ».

Lors de la Conférence panrusse des comités d'usine (18 octobre), la motion anarchiste n'a que 5 voix contre 65 pour les bolchéviks. Toutefois, Milioutine prit la peine de réfuter la motion anarchiste sur la saisie des usines par les ouvriers, ce qui laisse supposer qu’à la base l’influence de ce courant était peut-être en expansion. Cela semble confirmé par une source menchévique qui regrettait l'influence anarchiste dans cette conférence.[16]

En tant que communistes, les bolchéviks défendaient que l'objectif à terme était la planification de la production. Mais d'Octobre jusqu'au printemps 1918, il n'y a pas encore de nationalisations généralisées, au nom du fait que l'économie russe est arriérée, et qu'il vaut mieux trouver des compromis avec certains capitalistes. Beaucoup de nationalisations vont avoir lieu très vite sur l’initiative de comités d'usines. Selon Voline : « Les anarchistes rejetaient le mot d'ordre vague, douteux, de « contrôle de la production ». Ils prêchaient l'expropriation progressive mais immédiate — de l'industrie privée par des organismes de production collective ».[5]

Après la prise du pouvoir, les bolchéviks laissèrent tomber le soviet central des comités d'usine. Le Centre Révolutionnaire des Comités d'usine, d'inspiration anarchiste, tenta de prendre sa place mais n'y réussit pas.

Le détachement qui dispersa l'Assemblée constituante en janvier 1918 était mené par un marin anarchiste de Cronstadt, Zheleznyakov. L'historien anarchiste Daniel Guérin parle d'une « période libertaire des bolchéviks », dont il situe la fin vers le printemps 1918.

3.7 Divorce progressif avec les bolchéviks[modifier | modifier le wikicode]

Au printemps 1918, la situation se tend pour le nouveau pouvoir soviétique. Pour la première fois, des groupes révolutionnaires sont frappés par la Tchéka. Les groupes libertaires de Pétrograd et de Moscou sont désarmés les 11 et 12 avril au prix de quelques tués et de 500 arrestations. Les bolchéviques estimaient que cette "Garde noire" armée représentait un danger à l'arrière car des espions et des saboteurs contre-révolutionnaires s'y infiltraient sans difficultés du fait de l'absence de contrôle et d'organisation centralisée des anarchistes. Ces groupes continuèrent d'exister politiquement et leur principal journal reparut dès le 21 avril.

Ce sont les groupes anarchistes les plus anti-bolchéviks qui sont d'abord frappés. Ceux-ci étaient souvent catégorisés comme « bandits », comptabilisés dans les mêmes décomptes officiels que les bandits de type « droit commun ».

En mai le pouvoir interdit Bourevestnik, Anarkhia, Goloss Trouda, et d'autres journaux anarchistes importants.

Du 21 août au 1er septembre 1918 a lieu la première Conférence pan-russe des anarcho-syndicalistes, à Moscou. La résolution sur la situation dans l'industrie accusait le gouvernement d'avoir trahi la classe ouvrière en supprimant le contrôle ouvrier au profit de méthodes capitalistes comme la «  direction d'un seul », la « discipline dans le travail » et l'emploi d'ingénieurs et de techniciens «  bourgeois ». En abandonnant les Comités d'usine, «  fils bien-aimés de la grande révolution ouvrière » pour « ces organisations mortes », les syndicats, les dirigeants bolcheviks étaient en train de créer un monstre, un «  capitalisme d'État » bureaucratique déguisé en socialisme.

Volny Goloss Trouda [La Voix Libre du Travail] avait pris la succession de Goloss Trouda. Le nouveau journal fut lui aussi interdit après la parution de son quatrième numéro (le 16 septembre 1918). Il contenait un article de «  M. Sergven » (probablement Maximov) intitulé «  Les Chemins de la Révolution », qui refusait de présenter les partisans de Lénine comme des cyniques assoiffés de pouvoir, mais développait sa critique sur le fait que la division de la société en administrateurs et en travailleurs ne pouvait que ruiner l'émancipation du prolétariat. Dans le même numéro du journal Maximov s'en prenait aux « Manilov »[25] du camp anarchiste, aux « visionnaires romantiques, ayant la nostalgie des utopies pastorales, qui oublient la complexité des forces à l'œuvre dans le monde moderne ». Il était temps de cesser de rêver à l'Âge d'or. Il fallait maintenant « s'organiser et agir ». Maximov et les anarcho-syndicalistes furent férocement accusés d'être des « Judas anarcho-bureaucratiques » par d'autres tendances du mouvement anarchiste.[26]

La deuxième Conférence pan-russe des anarcho-syndicalistes se tient à Moscou entre le 25 novembre et le 1er décembre 1918.

Enfin, la Révolte de Kronstadt en mars 1921 fut un des moments qui ébranla le plus le pouvoir soviétique, car elle se produisait aux portes de Pétrograd. Le mouvement était politiquement hétérogène mais une forte composante anarchiste y était présente.

En 1920, les anarchistes Emma Goldman et Alexander Berkman, réprimés aux États-Unis alors en pleine « peur rouge », visitent la Russie soviétique avec grand enthousiasme initial. Angelica Balabanoff, qui les accueille, raconte qu'elle avait des préjugés parce que « la plupart des anarchistes [qu'elle avait] rencontrés durant [s]es activités en Europe occidentale [lui] avaient toujours paru se complaire dans une attitude idéaliste et hyper-critique, sans aucun souci des circonstances ni des condi­tions objectives »[27]. Cependant, les deux militants lui sont recommandés par John Reed et elle est impressionnée en lisant les pamphlets antimilitaristes qu'ils avaient écrits pendant la guerre. Ils confient cependant à Balabanoff leur déception face à la répression des opposants et aux progrès de la bureaucratisation. Balabanoff leur arrange un entretien avec Lénine, qui les accueille chaleureusement et soutient qu'aucun anarchiste n'est emprisonné pour cause de ses opinions, et que les soviets s'étaient seulement débarrassés des « bandits » et des partisans de Makhno. Ils acceptèrent néanmoins quelques temps de travailler pour le jeune État (on les avait chargés de superviser la transformation de certains anciens hôtels particuliers de Petrograd en maisons de repos pour les ouvriers) avant de le quitter en opposants.

En mars 1920, le Second Congrès Panrusse des Travailleurs de l'Industrie Alimentaire (avec une forte influence des syndicalistes-révolutionnaires) se réunit à Moscou. On y reprocha au régime bolchevik d'avoir instauré « une domination absolue et incontrôlée sur le prolétariat et la paysannerie, et poussé jusqu'à l'absurde un effroyable centralisme!... détruisant dans le pays tout ce qui est vivant, spontané et libre ». « La soi-disant dictature du prolétariat est en réalité la dictature du Parti sur le prolétariat, et même la dictature de quelques individus »[28]

Malgré cet approfondissement des clivages, lorsque Lénine meurt début 1924, un certain nombre d'anarchistes lui rendent publiquement hommage, dont Appollon Karéline (groupe anarcho-communiste) et Alexandre Aguienko (anarchistes biocosmistes).[29]

3.8 Armées noires[modifier | modifier le wikicode]

Certains parlent de gardes noirs et d'armées noires pour les forces anarchistes dans la guerre civile. Le surnom a principalement été utilisé pour la Makhnovtchina, même si celle-ci est aussi souvent rattachée aux armées vertes du fait de sa base paysanne.

Dans l'Extrême-Orient russe, un bataillon dirigé par un anarchiste, Yakov Triapitsyn, a pris possession de Nikolaïevsk-sur-l'Amour, et y a massacré les habitants japonais présents (Incident de Nikolaïevsk). Il était alors, de façon confuse, dans le camp pro-bolchévik. Sous pression du Japon, le pouvoir bolchévik fera exécuter Triapitsyn.

4 Synthésistes vs plateformistes[modifier | modifier le wikicode]

La révolution de 1917 a eu un grand impact non seulement sur le mouvement socialiste marxiste (rupture des communistes d'avec les social-démocrates), mais également sur le mouvement anarchiste. En effet les deux principaux courants rivaux de l'anarchisme dans les années qui suivent sont dirigés principalement par deux russes, Archinov et Voline, et leurs débats sont marqués par l'expérience de l'année 1917.

4.1 Archinov[modifier | modifier le wikicode]

Piotr Archinov était un ouvrier russe, qui devient anarchiste à 19 ans. Il fut un miliant actif (subissant la répression, participant à des expropriations...) et il avait le souci de militer au sein de la classe ouvrière. Il est l'un des fondateurs et le secrétaire de la Fédération des groupes anarchistes de Moscou, secrétaire de l’Union pour la propagande de Moscou, organisateur des éditions Golos Truda et du périodique Anarjia (à partir du 19 septembre 1917). Il participe à la conférence des groupes anarchistes de Moscou en juin 1918.

En 1918, il combat pendant la guerre civile en Ukraine dans la Makhnovchtchina, s'occupant avec Voline, du département de la culture.

Du 12 au 16 novembre 1918, à Koursk, il participe à la première conférence générale de la Confédération d'organisations anarchistes d'Ukraine, Nabat. Il y retrouve entre autres, Voline, Aron Baron, Fanya Baron, Senya Fleshin, Mark Mratchnyi, Grigori Gorelik, Nikolaï Dolenko, Efim Yartchouk et Olga Taratuta[30].

Après la défaite des makhnovistes en 1921, il émigre à Berlin puis en France.

En 1926, avec Nestor Makhno, Ida Mett, Valevsky, Linsky et Ida Mett, il rédige la « Plate-forme organisationnelle de l’union générale des anarchistes » (qui deviendra le document fondateur du plateformisme).

4.2 Voline[modifier | modifier le wikicode]

Voline est un militant libertaire et historien de l'anarchisme ukrainien d'origine juive. Lors de la révolution russe de 1905, il est parmi les fondateurs du premier soviet de Saint-Pétersbourg.

En 1918, il est mandaté par la Confédération des organisations anarchistes d'Ukraine, Nabat, pour rédiger un programme visant à réunir les communistes libertaires et les anarcho-syndicalistes. En 1919, il combat les bolcheviks dans les rangs de l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne de Nestor Makhno avant d'être condamné à mort par Trotski puis, finalement banni par le nouveau pouvoir soviétique. Il est connu pour avoir rédigé en français La Révolution inconnue qui retrace l'histoire révolutionnaire russe de 1825 à 1921. Voline a beaucoup été critiqué, y compris par certains anarchistes[31], pour être écrit de façon très subjective, manquer de références, et faire beaucoup d'affirmations gratuites et inexactes.[32]

Voline élabore, avec Sébastien Faure, le concept de synthèse anarchiste qui vise à réunir dans une même organisation, les courants pluriels du mouvement : communiste libertaire, anarcho-syndicaliste et individualiste.

5 L'anarchisme russe aujourd'hui[modifier | modifier le wikicode]

Aujourd'hui plusieurs fédérations anarchistes existent en Russie. Les plus importantes sont la Confédération révolutionnaire des anarcho-syndicalistes (section russe de l'Association internationale des travailleurs), la fédération anarchiste révolutionnaire Action Autonome et l'Association des mouvements anarchistes.

Toutefois, les anarchistes n'ont désormais qu'une influence marginale, car des décennies de répression sous le stalinisme ont réussi à marginaliser le mouvement.

6 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

6.1 Articles[modifier | modifier le wikicode]

6.2 Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. BNF : notice.
  2. « grande figure du communisme libertaire », Jean-Guillaume Lanuque, Bibliothèque de comptes rendus, Revue électronique Dissidences, 2 février 2012, texte intégral.
  3. « Le communisme libertaire de Piotr Alekseïevitch Kropotkine », Cho Se-Hyun, Les anarchistes. En Extrême-Orient aussi..., Le Monde diplomatique, janvier 2009, texte intégral.
  4. « le théoricien du communisme libertaire », Pierre Kropotkine, Mémoires d'un révolutionnaire, 2012, Éditions du Sextant, quatrième de couverture.
  5. 5,0 5,1 5,2 et 5,3 Voline, La révolution inconnue, 1947
  6. Jan Makhaïski, Le marxisme en Russie, 1900
  7. Jan Makhaïski, La Révolution ouvrière, juin 1918
  8. Max Nomad, Bakunin, Marx and freedom, March 1968
  9. Léon Trotski, Ma vie, 1930
  10. Hem Day, « Seize (le manifeste des) », Encyclopédie anarchiste, texte intégral.
  11. Errico Malatesta, Réponse au manifeste des 16.
  12. Collectif, « À propos du Manifeste des Seize. Déclaration et protestation », Paris, 1916, Institut international d'histoire sociale (Amsterdam) : notice.
  13. Maurice Laisant, « Les anarchistes et l'Internationale durant la guerre de 1914 », texte intégral.
  14. Errico Malatesta, Anarchistes de gouvernement. Réponse au Manifeste des Seize, sans mentions ni date, Institut international d'histoire sociale (Amsterdam) : notice.
  15. Lenin, The Guilty Blaming the Innocent, 20 April 1905
  16. 16,0 16,1 16,2 et 16,3 Stephen A. Smith, Pétrograd Rouge. La Révolution dans les usines (1917-1918), éd. les Nuits Rouges, 2017
  17. 17,0 et 17,1 Léon Trotski, Histoire de la révolution russe - 22. Le Congrès des soviets et la manifestation de Juin, 1930
  18. Léon Trotski, Histoire de la révolution russe - 21. Regroupements dans les masses, 1930
  19. Léon Trotski, Histoire de la révolution russe - 27. Les bolcheviks pouvaient-ils prendre le pouvoir en Juillet?, 1930
  20. Léon Trotski, Histoire de la révolution russe - 31. La conférence d'État à Moscou, 1930
  21. Vladimir Bontch-Brouïevitch, Une rencontre entre Lénine et Kropotkine, 1930
  22. Deux lettres de Kropotkine à Lénine (sur MIA)
  23. Alexander Rabinowitch, Prelude to Revolution – The Petrograd Bolsheviks and the July 1917 Uprising, 1968, Indiana University Press, réédition 1991, Midland Books
  24. Tony Cliff, [https://www.marxists.org/francais/cliff/1976/soviets/cliff_umg_19.htm Lénine (volume 2) Tout le pouvoir aux soviets, Ch. 19], 1976
  25. Manilov, propriétaire foncier rêveur, est un personnage des Âmes mortes de Gogol.
  26. Paul Avrich, The Russian Anarchists, Princeton, 1967,
  27. Angelica Balabanoff, Ma vie de rebelle, 1938
  28. Vmesto programmy : rezolyutsii I i II vserossiiskik konferentsii anarkho-sindikalistov, Berlin, 1922, p. 28.
  29. Les anarchistes communistes russes sur la tombe de Lénine, Pravda, 30 janvier 1924
  30. L'Éphéméride anarchiste : notice.
  31. Maurice Brinton, Les bolcheviks et le contrôle ouvrier 1917-1921, 1973
  32. NPA, Marxistes, populistes, anarchistes… Un mouvement ouvrier révolutionnaire, 14 mars 2017