Armées noires
Les gardes noirs et les armées noires désignent des bataillons anarchistes dans la guerre civile russe (par analogie avec les gardes rouges et l'Armée rouge).
1 Origine[modifier | modifier le wikicode]
Des gardes noires ont été créées à l'été 1917 en Ukraine par Maria Nikiforova, et se sont développés en janvier 1918 à Moscou, sous le contrôle des anarchistes présents dans les entreprises industrielles, via le Comité des fabriques et des usines, et la Fédération des groupes anarchistes de Moscou.
Maria Nikiforova organisa la première unité de Gardes Noirs. Plus connue sous son surnom de Marusya, elle était une dirigeante anarchiste ukrainienne qui mit sur pied la première cellule de Gardes noirs dans la ville d'Alexandrovsk en Ukraine. Maria Nikiforova, qui a souvent été comparée à Jeanne d'Arc en raison de son rôle de meneuse dès son plus jeune âge dans un conflit essentiellement masculin, initia la première cellule de Gardes noirs dans l'objectif de faire adopter la réforme des terres et la redistribution des richesses dont les paysans appelaient la réalisation. Terroriste auto-proclamée, elle dirigea son unité de Gardes noirs pour semer la terreur au sein du gouvernement local d'Alexandrovsk en vue d'obtenir les changements politiques qu'elle appelait de ses vœux. Ultérieurement, d'autres cellules du même type furent mises en place par Nestor Makhno sur d'autres parties de l'Ukraine. Nestor Makhno menait à une existence « à la Robin des Bois » pendant la Révolution, confisquant des terres et redistribuant les richesses au sein de la paysannerie[1]. Très vite après la création des premières cellules de Gardes noirs, il devint évident que ces petites structures terroristes étaient idéales à utiliser par les chefs anarchistes politiques et militaires, afin de tenter d'atteindre par la force les changements idéologiques désirés par leur parti. Les Gardes noirs furent finalement organisés en réseau de cellules plus structuré par la Fédération des groupes anarchistes de Moscou, conduite par Lev Chernyi.
2 Fédération des groupes anarchistes de Moscou[modifier | modifier le wikicode]
La Fédération des groupes anarchistes de Moscou, qui aida à l'organisation des Gardes Noirs à Moscou, fut formée en mars 1917. Lev Chernyi était le secrétaire de l'organisation. Les Gardes Noirs et la Fédération des groupes anarchistes de Moscou n'ont jamais réussi à gagner le soutien politique qu'ils désiraient.
Dans la nuit du 11 au 12 avril 1918, Dzerjinski, dirigeant de la Tchéka, envoya une force d'environ 5000 soldats soviétiques attaquer le quartier général de la Fédération des groupes anarchistes de Moscou[2]. Le quartier général, connu sous le nom de « Maison de l'Anarchie », fut perquisitionné et tous les membres présents, arrêtés.
3 L'Armée noire de Makhno[modifier | modifier le wikicode]
Le surnom d'Armée noire a principalement été utilisé pour la Makhnovtchina, même si celle-ci est aussi souvent rattachée aux armées vertes du fait de sa base paysanne.
4 Autres bataillons anarchistes[modifier | modifier le wikicode]
Dans l'Extrême-Orient russe, un bataillon dirigé par un anarchiste, Yakov Triapitsyn, a pris possession de Nikolaïevsk-sur-l'Amour, et y a massacré les habitants japonais présents (Incident de Nikolaïevsk). Il était alors, de façon confuse, dans le camp pro-bolchévik. Sous pression du Japon, le pouvoir bolchévik fera exécuter Triapitsyn.
Enfin la révolte de Kronstadt de mars 1921 est notamment dirigée par des anarchistes.
5 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
5.1 Livres[modifier | modifier le wikicode]
5.2 Documentaire[modifier | modifier le wikicode]
- Hélène Châtelain, Nestor Makhno, un paysan d’Ukraine, Arte, 1996
5.3 Articles[modifier | modifier le wikicode]
- Anarchisme en Russie
- Libcom : The Black Guards, traduction en français.
- URSS 1918 : l'affrontement Bolchevics / Anarchistes sur Le Monde libertaire.
- Азбука анархиста
- Махно Нестор Иванович
- Нестор Иванович Махно (Михненко)
- "С большевиками против Центральной рады, гетмана Скоропадского и украинской Директории"
6 Note et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Edward R. Kantowicz, The Rage of Nations, Wm. B. Eerdmans Publishing, (ISBN 0802844553, lire en ligne), p. 173
- ↑ Richard Polenberg, Fighting Faiths: The Abrams Case, the Supreme Court, and Free Speech (New York: Cornell University Press, 1987), p.348.