Révolution de Mars

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3 révolutionnaires au centre du tableau se dressent sur les barricades et exultent, 4 Drapeaux allemands sont présents.
Révolutionnaires triomphant sur les barricades le 18 mars 1848 à Berlin.

La révolution de Mars (Märzrevolution en allemand), également dénommée révolution allemande de 1848, est le Printemps des peuples germaniques. Il s'agit de l'ensemble des révolutions qui éclatent entre mars 1848 et la fin de l'été 1849 au sein de la Confédération germanique et dans les provinces et pays sous domination de l'empire d'Autriche (Hongrie et Italie du Nord) et du royaume de Prusse (province de Posnanie).

Le Vormärz qui précéda est marqué par la restauration politique mise en place par la Sainte-Alliance et en particulier par le chancelier autrichien Metternich. En outre, le début de la révolution industrielle en Allemagne provoque un appauvrissement des artisans et une accentuation de la lutte des classes.

Après les révolutions en Italie début janvier 1848 et en France en février, les États allemands rejoignent le soulèvement européen. Les révolutionnaires aspirent à l'établissement des libertés politiques ainsi qu'à l'unité nationale, c'est-à-dire le contenu classique d'une révolution bourgeoise.

Mais dans ce contexte où la révolution industrielle est déjà avancée, les ouvriers sont déjà nombreux et la bourgeoisie est effrayée à l'idée de miser sur l'énergie révolutionnaire des masses. Elle est donc dominée par un courant très modéré, tout juste libéral, qui essaie de convaincre les monarchies de les écouter. Le rapport de force est totalement insuffisant. Si bien qu'après une première série de concessions faites au début de la révolution, la réaction relève vite la tête, et écrase le mouvement.

Les acquis de la révolution ne sont cependant pas négligeables, marqués par la fin de la féodalité et un fort développement de la presse. Elle aidera aussi le mouvement ouvrier et les socialistes à tirer des leçons et à se développer de façon autonome.

1 Contexte[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Vormärz.

Les territoires allemands issus du Saint-Empire romain germanique étaient morcelés et aux mains de nombreux princes ecclésiastiques ou laïcs désunis. De nombreux rapports sociaux féodaux y subsistaient. Or l'industrialisation rapide bouleversait le continent. Il y avait de plus en plus d'échanges, de marchandises, de voyageurs, d'idées. Au lieu d'une écrasante majorité de paysans avec une vision très locale, il y avait de plus en plus de couches de bourgeois, petits-bourgeois et d'ouvriers de plus en plus informés. Les populations étaient donc de plus en plus décidées à ne plus subir la politique.

Les conquêtes napoléoniennes avaient eu eu double effet : d'une part, un enthousiasme de nombreux secteurs de la population pour les acquis de la révolution française apportés (fin du féodalisme, rénovation de la justice avec le Code civil...), surtout dans les territoires occupés, et un sursaut national pour chasser l'envahisseur. Cela donna un grand stimulant aux désirs d'unité et de liberté politique (« Einheit und Freiheit »).

Mais ce n'était pas du tout l'intention des puissances monarchiques victorieuses. Le congrès de Vienne (1815) décide une politique de retour à la société d'Ancien Régime, avec le rétablissement des privilèges de la noblesse, et le maintien de l'éclatement en différents États[1],[2]. Maigre concession au désir d'unité, le congrès mit en place la Confédération germanique. Elle comptait 41 États indépendants mais n'avait pas de chef d'État. Elle dépendait du bon vouloir des deux plus grands États qui la composait : l'Autriche et la Prusse.[3]

L'homme fort de cette période était le chancelier autrichien Metternich, qui appliqua une politique réactionnaire implacable, notamment les décrets de Carlsbad (1819) qui durcissent la censure et la répression de toute idée libérale ou proche des Lumières.

Pourtant des mouvements libéraux se forment avec notamment les Wartburgfeste. En 1847 est fondé la Deutsche Zeitung, un journal libéral destiné à être diffusé dans tous les États allemands.

De nombreux diplomates sont assis dans un salon luxueux. Au fond est accroché un tableau montrant l'empereur d'Autriche.
Le congrès de Vienne - gravure d'après un dessin de Jean-Baptiste Isabey, 1819.

2 Déroulement[modifier | modifier le wikicode]

2.1 L'étincelle et les premières victoires[modifier | modifier le wikicode]

Le facteur déclencheur de la révolution de Mars est la révolution française de 1848, à partir de laquelle l'étincelle révolutionnaire se propage rapidement aux États allemands limitrophes[4],[5]. Les événements aboutissent en France à la destitution du roi Louis-Philippe Ier qui s'éloigne de plus en plus des idées libérales et à la proclamation de la Deuxième République, ce qui amorce une agitation révolutionnaire qui tient le continent en haleine pendant plus d'un an et demi. Des mouvements analogues se développent dans le pays de Bade, le royaume de Prusse, l'Empire d'Autriche, l'Italie du Nord, le royaume de Hongrie, le royaume de Bavière et le royaume de Saxe, tandis que se produisent des soulèvements et des rassemblements revendicatifs dans d'autres États et principautés. À la sortie de l'assemblée populaire de Mannheim du 27 février 1848, pendant laquelle les « revendications de Mars » sont formulées pour la première fois, les principales revendications de la révolution en Allemagne consistent en « 1. Armement du peuple avec libre élection des officiers, 2. Liberté de la presse inconditionnelle, 3. Cour d'assises selon l'exemple anglais, 4. Établissement immédiat d'un parlement allemand[6],[7]. » Les droits fondamentaux avec les « exigences du peuple » sont exigés durant l'assemblée d'Offenbourg de 1847 du 12 septembre, où les politiciens badois radicaux-démocrates s'assemblent[8]. Le 10 octobre suivant, lors de la réunion d'Heppenheim, les libéraux modérés rédigent leur programme politique[9].

Dans certains pays de la Confédération germanique, comme les royaumes de royaume de Wurtemberg et d'Hanovre, ou le grand-duché de Hesse, les princes cèdent rapidement au profit de ministères de Mars d'orientation libérale, qui répondent en partie aux exigences révolutionnaires, en instituant notamment des cours d'assises, en abolissant la censure de la presse et en libérant les paysans[10]. Cependant, il ne s'agit souvent que de simples promesses. Ces concessions rapides aux révolutionnaires permettent à ces pays de connaître des années 1848 et 1849 relativement pacifiques[11],[12]. Au Danemark également, le roi Frédéric VII de Danemark cède sans qu'aucun coup de feu ne soit tiré[13].

Une grande partie de la population paysanne se mobilise, et parvient à imposer l'abolition du servage héréditaire et des redevances féodales, en particulier en Autriche[14].

Les révolutionnaires parviennent aussi à imposer une modernisation de la justice, en particulier des procès publics et des cours d'assises.

2.2 Foisonnement d'associations politiques[modifier | modifier le wikicode]

La liberté de réunion a pour conséquence la formation de nombreuses associations, politiques notamment.

Les libéraux bourgeois sont réunis dans des associations constitutionnelles, dites aussi « patriotiques ». Leur association nationale rassemble, en avril 1849, 160 associations locales[15].

Les associations démocratiques, dites aussi « populaires », sont plus implantées dans la petite-bourgeoisie et comportent beaucoup plus de membres[16] : début 1849, elles se rassemblent pour former le Centralmärzverein qui, en mars, compte 950 associations et 500 000 adhérents[17].

La fraternité générale des travailleurs allemands est fondée le 3 septembre 1848 à Berlin[18],[19], fédérant 170 associations, pour un total de 15 000 membres au début de 1849[20]. C'est la première organisation de travailleurs présente dans plusieurs régions en Allemagne : elle aura un rôle important dans l'émergence des syndicats[21].

Les associations catholiques, dites aussi « Pi », sont aussi très répandues : dans le seul pays de Bade, il y a 400 associations pour 100 000 membres[22]. Les associations rurales, présentes seulement en Silésie, se regroupent en août 1848 dans le Hauptristikalverein. Elles sont au nombre de 200, pour 200 000 membres[23]. Les associations conservatrices sont peu développées[24].

Vaste pièce circulaire.
Le Parlement de Francfort dans l'église Saint-Paul de Francfort.
Voir description précédente
Un débat au Parlement de Francfort pendant un discours de Robert Blum.

2.3 Le parlement de Francfort[modifier | modifier le wikicode]

Après que Friedrich Daniel Bassermann a exigé le 12 février 1848 au parlement de Bade une représentation populaire au sein du Bundestag de la Confédération germanique[25], cette revendication se propage au-delà du parlement et ainsi, le 5 mars, l'assemblée d'Heidelberg se conclut par une invitation à un pré-parlement constituant[7], qui se réunit à Francfort.

Le Bundestag de la Confédération germanique, qui a réagi à la pression publique en accordant la liberté de la presse, essaie aussi de redevenir aussitôt le centre de souveraineté : il se dit ouvert à une révision de l'Acte confédéral allemand et à la mise en place d'un comité pour en définir les modalités. Le « pré-parlement », au sein duquel les libéraux ont le dessus sur la gauche radicale, décide dans les premiers jours d'avril de travailler en commun avec la Confédération germanique et d'amorcer avec elle les élections pour une assemblée nationale constituante afin de donner un cadre juridique au mouvement[7]. Le comité des cinquante est mis en place pour représenter le mouvement révolutionnaire auprès du Bundestag, et celui-ci appelle les États de la Confédération germanique à mettre en œuvre l'élection de l'assemblée nationale. Elle se réunit pour la première fois le 18 mai 1848 en l'église Saint-Paul de Francfort et élit le libéral modéré Heinrich von Gagern comme président.

L'assemblée nationale établit le pouvoir central provisoire le 28 juin 1848, un gouvernement faisant office d'exécutif pour le parlement, et reprend le pouvoir étatique du Bundestag[26]. Le poste de chef de l'exécutif (régent impérial) est attribué à Jean-Baptiste d'Autriche, connu pour ses opinions libérales. Le prince Charles de Linange est nommé ministre-président de ce nouveau « ministère de l'empire »[27].

2.4 Inflexion du rapport de force[modifier | modifier le wikicode]

Dès mai et juin 1848, les maisons princières réaffirment leur volonté de restauration, et les révolutionnaires des pays de la Confédération germanique se raidissent dans la défensive[28]. Au même moment, la défaite à Paris des insurgés des journées de Juin constitue une victoire décisive pour la contre-révolution. Elle influence fortement la suite de la révolution de Février en France ainsi que les événements révolutionnaires dans toute l'Europe[29]. Ce soulèvement des ouvriers parisiens en juin 1848 marque aussi historiquement la scission entre le prolétariat et la bourgeoisie[28].

2.5 Débats du parlement[modifier | modifier le wikicode]

Évolution des différentes fractions au sein de l'hémicycle[30].

Le parlement de Francfort doit préparer l'unité allemande et élaborer la constitution de l'empire[31]. Au sein de ce parlement, la plupart des membres sont issus de la bourgeoisie : de grands propriétaires cultivés, de hauts fonctionnaires, de professeurs, d'officiers, de magistrats, d'avocats, etc. Pour cette raison, le parlement est raillé par les classes populaires : « parlement des notables » ou « parlement des professeurs »[32],[33].

Différents groupes parlementaires se forment bientôt. Ils sont baptisés en fonction des cafés où leurs membres se rencontrent entre les séances. Les sujets sont nombreux, et les alliances changeantes. Deux pôles s'opposent :

  • Les libéraux, die Halben (« à moitié ») : ils cherchent le compromis avec les monarques et privilégient la monarchie constitutionnelle héréditaire, avec un suffrage censitaire.[34][35][36]
  • Les démocrates, die Ganzen (« entiers ») : ils tiennent à la souveraineté du peuple, donc au suffrage universel (masculin) et à un régime fortement parlementaire. À partir de début 1849, ils sont globalement réunis au sein du Centralmärzverein.

Les députés les plus à droite sont principalement des conservateurs protestants. Les plus à gauche sont pour une république.

Mais les alliances des courants centristes l'emportent sur la radicalité, et les libéraux sont majoritaires - bien qu'ils représentent des forces bien moins populaires hors du parlement.[37],[38]. La bourgeoisie ne veut surtout pas d'une révolution débouchant sur une « terreur rouge »[39], c'est pourquoi elle veut une évolution graduelle en accord avec le régime, quitte à renoncer à beaucoup de revendications - elle peut de toute façon s'accomoder d'une monarchie constitutionnelle censitaire. Les leaders de la démocratie petite-bourgeoise n'osent pas rompre radicalement avec les libéraux.

Ils sont en train de coudre une carte de l'Allemagne et sont habillés en tisserand.
Caricature de la création d'un État national. De gauche à droite : Heinrich von Gagern, Alexander von Soiron, Carl Theodor Welcker et Friedrich Daniel Bassermann.

Sur la question nationale, deux positions s'opposent

  • la solution grande-allemande (avec l'Autriche) : elle a la faveur des démocrates[37], mais elle devient clairement inatteignable par la négociation, vu la position réactionnaire de l'Autriche et les intérêts divergents entre Prusse et Autriche.
  • la solution petite-allemande (sans l'Autriche) : les libéraux se rabbatent vite sur cette position, espérant convaincre le roi de Prusse d'accepter une Constitution avec le titre d'empereur.

Les groupes parlementaires débattent vivement sur le droit de veto à accorder à l'exécutif sur les décisions du parlement. La majorité souhaite un veto suspensif, mais certains libéraux comme Dahlmann souhaitent attribuer un veto absolu pour faciliter l'acceptation par le roi de Prusse.

2.6 Refus de la constitution impériale[modifier | modifier le wikicode]

Le désaccord des députés paralysant le parlement, il vient à manquer un pouvoir exécutif capable de faire appliquer les décisions (qui échouent souvent en raison des initiatives individuelles de l'Autriche ou de la Prusse[32]). Cela mène à plusieurs crises, comme la guerre contre le Danemark au sujet de la question du Schleswig-Holstein.

Malgré tout, le parlement se prononce le 28 décembre 1848 pour un ensemble de droits fondamentaux[40], puis, le 28 mars 1849, vote la Constitution de Francfort avec une majorité de 42 voix. Pour ce vote, les libéraux du centre-droit s'allient à ceux du centre-gauche, on parle de « pacte Simon-Gagern[30] ». Elle prévoit une monarchie constitutionnelle héréditaire, une unification avec la solution petite-allemande dont le roi de Prusse sera l'empereur, le suffrage universel direct et secret, ainsi qu'un veto suspensif.

Le 3 avril, lorsque le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV refuse la dignité d'empereur que lui propose la députation impériale, le Parlement de Francfort est de fait un échec[41],[42]. Vingt-neuf des États de moyenne puissance approuvent la Constitution. L'Autriche, la Bavière, la Prusse, la Saxe et Hanovre la refusent. Les députés prussiens et autrichiens quittent le Parlement lorsqu'ils sont révoqués par leur gouvernement[43].

2.7 Fin du parlement et de la révolution[modifier | modifier le wikicode]

Dessin en noir et blancs ; des militaires à cheval menacent une foule à pieds de leurs sabres.
Dissolution du « parlement croupion » le 18 juin 1849 à Stuttgart : des dragons wurtembergeois dispersent la manifestation des députés maintenus dehors (illustration d'un livre de 1893).

Il y a en mai 1849 dans certains centres révolutionnaires des « soulèvements de mai » dans le cadre de la campagne pour la Constitution du Reich. Ces soulèvements créent un deuxième sursaut révolutionnaire radicalisé qui prend des proportions semblables à une guerre civile dans certaines régions de la Confédération, par exemple le Bade et la Saxe[44]. Le Parlement de Francfort perd la plus grande partie de ses membres en raison des révocations et d'autres défections, et se retire à Stuttgart le 30 mai 1849 sans les députés prussiens et autrichiens (parlement croupion). Il reste 130 députés[45]. Le 18 juin 1849, ce parlement est violemment dissous par les troupes du Wurtemberg. C'est avec la défaite des derniers combats révolutionnaires du 23 juillet à Rastatt que la révolution de Mars est définitivement mise en échec[43],[46].

3 Activités de Marx et Engels[modifier | modifier le wikicode]

En juin 1847, Marx et Engels avaient transformé la Ligue des Justes en Ligue des Communistes, pour laquelle ils rédigent le Manifeste du parti communiste, qui sera publié juste avant la Révolution de Février, sans avoir eu le temps d'avoir un impact quelconque. Après l'éclatement de la révolution en France, Marx quitte la Belgique (sous le coup d’une expulsion) pour Paris puis rejoint l'Allemagne en avril 1848.

La plupart des militants émigrés de la Ligue rentrent d'exil pour participer à la révolution en Allemagne. Par exemple à Paris se forme un Club communiste allemand, qui organise le rapatriement de 300 à 400 ouvriers. Mais Marx et Engels refusent la ligne de former des légions prenant les armes en France pour marcher sur l'Allemagne. Avec les nombreux mouvements de militants, l'organisation de la Ligue en société secrète n'est plus possible ni souhaitable, et les mots d'ordre sont désormais diffusés par la presse, en particulier la Neue Rheinische Zeitung (à partir du 1er juin 1848).

« Sur les bords du Rhin, où la Neue Rheinische Zeitung constituait un point de ralliement solide, dans le Nassau, dans la Hesse rhénane, etc., le mouvement démocratique extrémiste était partout dirigé par des membres de la Ligue. De même à Hambourg. Dans l’Allemagne du Sud, la prépondérance de la petite bourgeoisie démocratique barrait la route. À Breslau, Wilhelm Wolff déploya jusqu’en été 1848 une activité très fructueuse ; il fut élu par la Silésie représentant suppléant au Parlement de Francfort. »[47]

A Berlin, des membres de la Ligue, autour de Stephan Born, créent la Fraternité des travailleurs, qui devient l'organisation révolutionnaire la plus importante du moment. Marx et Engels lui reprocheront cependant d'avoir joué un rôle trop effacé et conciliateur sur le plan politique, et trop replié sur les revendications économiques.

Le 10 mai 1848, Marx et Engels partent de Cologne pour observer les événements dans le Bade et le Palatinat.

Fin 1848, Marx et Engels étaient en relation avec Karl Ludwig Johann D'Ester, alors membre du gouvernement provisoire dans le Bade et le Palatinat. C'était un médecin démocrate et socialiste qui avait été membre du groupe de Cologne de la Ligue des communistes.

D'Ester avait été élu député à l'Assemblée nationale prussienne en 1848, et par ailleurs élu au Comité central des Démocrates allemands, avec Reichenbach et Hexamer, au Second congrès démocratique tenu à Berlin les 26-30 octobre 1848. A cause de ses engagements pour le gouvernement provisoire, D'Ester n'étaient pas en mesure de participer à une importante réunion du Comité central allemand à Paris. Il rencontra Marx et Engels dans la ville de Kaiserlautern, et donna à Marx mandat pour le représenter. Marx se mit en route pour Paris.

La Neue Rheinische Zeitung sera interdite le 19 mai 1849 par les autorités prussiennes.

Engels resta dans le Palatinat, où en 1849 il participa à des barricades à Elberfeld, se préparant à résister aux troupes prussiennes. Sur le chemin d'Elberfeld, Engels emmena deux caisses de cartouches de fusil rassemblées par les ouvriers de Solingen, quand ceux-ci avaient pris l'arsenal de Gräfrath. Mais les troupes prussiennes arrivent, et écraseront finalement le soulèvement en août 1849. Engels et quelques autres s'échappent vers Kaiserlautern. Là, le 13 juin 1849, Engels rejoignit un groupe de 800 ouvriers entraînés militairement par August Willich, un ancien officier prussien devenu membre de la Ligue des communistes. Le groupe de Willich se joignit à d'autres groupes révolutionnaires pour former une troupe d'environ 30 000 hommes.

Mais les troupes prussiennes, très bien entraînées, ont le dessus, et les combattants survivants traversent la frontière pour se réfugier en Suisse. Engels y parvient le 25 juillet 1849. Il écrit alors à la famille Marx à Londres pour informer de sa survie.[48] De Suisse, Engels commence à écrire sur son expérience de la révolution.[49][50]

4 Féminisme[modifier | modifier le wikicode]

A la faveur de la révolution, les femmes participent aux événements et commencent à s'organiser. Le 12 mai 1849 la journaliste et avocate Louise Otto-Peters fonde le journal Frauen-Zeitung (Journal des femmes), où elle appelle au regroupement des ouvrières au sein d'associations afin de défendre leurs intérêts[51],[52].

Si leur rôle reste marginal, les femmes participent à la révolution. Soit en s'intéressant à la politique, comme en atteste le fait qu'une partie des estrades pour les spectateurs du parlement de Francfort sont réservées aux femmes, soit directement comme Amalie Struve, Carola Lipp, Mathilde Franziska Anneke ou Emma Herwegh. Elles sont aussi actives dans les associations, bien que leurs interventions soient souvent dénigrées par les hommes présents[53].

5 Chronologie et différents lieux[modifier | modifier le wikicode]

Il est difficile d'établir un déroulement chronologique de la révolution dans son ensemble, car les événements ne peuvent pas toujours être mis en relation de manière univoque[54].

Les événements en Allemagne suivent directement ceux en France.
Frise chronologique de la révolution de Mars en 1848 pour la France, la Prusse, l'Autriche, le Grand-Duché de Bade et Francfort.
Le refus de la couronne de Frédéric-Guillaume IV et la campagne pour la constitution sont les événements majeurs de 1849
Frise chronologique de la révolution de Mars en 1849.
La révolution en Italie suit une chronologie par rapport à celle germanique
Frise chronologique de la révolution en Italie.
Carte de l'Europe faisant la synthèse des différents événements
La révolution de 1848 en Europe.

6 Répercussions et conséquences[modifier | modifier le wikicode]

6.1 Ere réactionnaire[modifier | modifier le wikicode]

Caricature. Sur une carte de l'Europe on voit Christian du Danemark, Napoléon III, Frédéric-Guillaume IV et la reine Victoria.
La déroute du Printemps des peuples en 1849 caricaturée par Ferdinand Schröder dans le Düsseldorfer Monatshefte

Suite à l'écrasement de la révolution, une série de procès ont lieu contre les démocrates et les communistes[55], et c'est le retour de la censure[56]. La décennie qui suit 1848 est appelée « ère réactionnaire ». La réaction est par ailleurs continentale : en France la République est renversée en 1851, et les constitutions ne se maintiennent durablement qu'au Danemark, en Prusse et au royaume de Sardaigne. Le projet d'unification nationale est encore rejeté lors de la conférence d'Olmütz de 1850.

La plupart des démocrates radicaux, quand ils n'ont pas été emprisonnés ou exécutés, se sont exilés. Les années 1848-1849 voient une vague d'émigration massive. Pendant les années 1847, 1848 et 1849, respectivement 78 800, 59 000 et 61 700 Allemands émigrent, surtout vers les États-Unis, où on les désigne comme Forty-Eighters (« quarante-huitards »). Beaucoup de ces émigrés s'impliquent dans la vie démocratique locale[46]. Ainsi ils sont nombreux à soutenir Lincoln lors des élections présidentielles américaines, à combattre l'esclavage ou à prendre part à la guerre de Sécession au côté des États du Nord de 1861 à 1865. Certains font également une carrière politique comme Brentano ou Schurz (ministre de l'intérieur de 1877 à 1881).

6.2 Évolutions de long terme[modifier | modifier le wikicode]

Caricature en noir et blanc suivi de textes.
Première édition du magazine satiriqueKladderadatsch (mai 1848).

Malgré l'échec des objectifs nationaux et des revendications les plus démocratiques, certains acquis sont durables. La contre-révolution ne pourra rétablir l'ordre féodal dans les campagnes[57], ne rétablir la justice inquisitrice du Vormärz. La répression n'atteindra pas les sommets du Vormärz[57],[58].

L'émergence d'une presse pluraliste sera ralentie par la réaction, mais pas stoppée. Le nombre de journaux politiques passe ainsi de 118 en 1847 à 184 en 1850. En Autriche, il n'y a que 79 journaux avant la révolution, contre 388 ensuite. Dans toute l'Allemagne, le nombre de journaux a atteint 1700 en 1848[59].

A partir de 1858 s'ouvre une ère plus libérale dite Neue Ära. Elle voit notamment les forces libérales se renforcer et se rassembler en 1861 dans le parti progressiste allemand (souvent considéré comme le premier parti allemand[60]). Lassalle fonde le premier parti socialiste allemand, l'ADAV, en 1863. Les démocrates radicaux de 1848 restés en Allemagne ou qui y sont revenus après l'amnistie de 1862 rejoindront massivement le mouvement ouvrier et la social-démocratie[61].

La solution nationale de la « petite Allemagne » sera progressivement réalisée « d'en haut » par la Prusse sous la direction de Bismarck à partir de 1862, après les trois guerres d'unification allemande menées par la Prusse contre le Danemark, contre l'Autriche et contre la France. En 1871, à la suite de la victoire de la Prusse sur la France, le roi Guillaume de Prusse est couronné premier empereur allemand à Versailles sous le nom de Guillaume Ier et l'Empire allemand est proclamé.

Finalement, les revendications modérées des libéraux (une monarchie constitutionnelle limitée et l'unité allemande) auront été obtenues « par le haut », très lentement.

7 Historiographie[modifier | modifier le wikicode]

La peinture met en scène des anges et un démon.
Allégorie de la défaite de la révolution de 1848, peinture d'Alfred Rethel, 1849.

La Révolution de Mars a été un point de référence constant par la suite dans l'histoire de l'Allemagne. L'Empire allemand qui a fini par être constitué « par le haut » a pu se présenter comme l'aboutissement de la révolution, tout en ne représentant pas du tout ses aspirations les plus démocratiques.

La République de Weimar a affirmé sa fidélité à la révolution de Mars, et sa Loi fondamentale a été fondée sur le projet de constitution élaboré à Francfort[62],[63].

Adolf Hitler détourne la révolution à des fins expansionnistes, y trouvant une justification pour l'Anschluss. Finalement, après la Seconde Guerre mondiale, les deux États allemands se disputent l'héritage révolutionnaire : la RFA se prévaut de la liberté d'expression, de presse et de circulation réclamée en 1848 ; la RDA, de sa tradition révolutionnaire[63]. Au 20e siècle, un grand nombre de mouvements politiques allemands, surtout en Allemagne de l'Est, de la gauche radicale aux nationalistes en passant par les démocrates, se réclament de la révolution de 1848[64].

Les causes de l'échec de la révolution ont donné lieu à beaucoup d'analyses[39]. L'élément central que mettent en avant les marxistes est le rejet de la révolution par les bourgeois et les libéraux de peur de la voir déboucher sur une « terreur rouge ». Ce facteur est souvent reconnu par divers historiens.[39] Parmi les autres facteurs évoqués, on peut citer le dualisme Autriche/Prusse qui empêche toute évolution ; la division entre les libéraux et les démocrates ; le manque de soutien des autres grandes puissances européennes ; le choix personnel du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV qui est trop vu comme l'homme providentiel ; la rapide victoire en Mars qui donne aux députés des attentes irréalistes comme la création simultanée d'un État-nation, la proclamation des droits fondamentaux et d'acquis sociaux. Botzenhart dit résumer la pensée de Dieter Langewiesche, Hans-Ulrich Wehler et Siemann en disant qu'il y a trop de problèmes à régler. Il ajoute que les difficultés de la Révolution française, alors que là-bas la situation est plus simple, montre combien la tâche est difficile[58]. Nipperdey quant à lui expose les « pour » et les « contre » de la politique des libéraux, puis conclut que la faute n'est à imputer ni aux démocrates ni aux libéraux, car leur mésentente est inévitable. Il conclut que les éléments contraires sont trop nombreux[39].

Certains historiens ont développé une théorie selon laquelle l'échec de la révolution de 1848 aurait créé une particularité allemande (Sonderweg[65],[66]) par rapport aux révolutions française ou états-unienne, un découplage entre idées de « nation » et de « démocratie », qui aurait été un facteur clé conduisant au nazisme.

8 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

8.1 Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Jean Sellier et André Sellier, Atlas des peuples d'Europe occidentale, La Découverte, , « L'Allemagne et l'Autriche de 1815 à 1945 », p. 120
  2. Burg 1984, p.7
  3. Jean Sellier et André Sellier, Atlas des peuples d'Europe occidentale, La Découverte, , « L'Allemagne et l'Autriche de 1815 à 1945 », p. 120.
  4. Gall 1998, p.14
  5. Brandt 2002, p.192
  6. Siemann 1985, p.61
  7. 7,0 7,1 et 7,2 Gall 1998, p.184
  8. Nipperdey 1994, p.390
  9. (de) « séance d'Heppenheimer » (consulté le 2 mars 2012)
  10. Siemann 1985, p.76
  11. Hesse 2010, p.17
  12. Botzenhart 1998, p.76
  13. (de) Wolfgang Zank, « In Gottes Namen Drauf! », die Zeit, no 6,‎ , p. 17.
  14. Botzenhart 1998, p.131
  15. Siemann 1985, p.105
  16. Langewiesche 1983, p.304
  17. Siemann 1985, p.103
  18. (de) « Hurrapatriotismus », sur Landschaftsverband Rheinland (consulté le 25 novembre 2012)
  19. Botzenhart 1998, p.164
  20. Siemann 1985, p.95
  21. Nipperdey 1994, p.255
  22. Siemann 1985, p.108
  23. Langewiesche 1983, p.390
  24. Siemann 1985, p.110
  25. Siemann 1985, p.82
  26. Siemann 1985, p.133
  27. Gall 1998, p.188
  28. 28,0 et 28,1 Brandt 2002, p.204
  29. Brandt 2002, p.196
  30. 30,0 et 30,1 Siemann 1985, p.196
  31. Gall 1998, p.16
  32. 32,0 et 32,1 Dipper et Speck 1998, p.240
  33. Langewiesche 1983, p.50
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  46. 46,0 et 46,1 Gall 1998, p.376
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  48. Friedrich Engels, Letter to Jenny Marx, July 25, 1849
  49. Friedrich Engels, La campagne pour la constitution du Reich allemand, 1850
  50. Friedrich Engels, Révolution et contre-révolution en Allemagne, 1852
  51. Gall 1998, p.138
  52. Botzenhart 1998, p.190
  53. Dipper et Speck 1998, p.272-280
  54. Pour une chronologie, consulter Hesse 2010, p.68.
  55. Textes de Karl Marx sur les procès.
  56. Nipperdey 1994, p.674-686
  57. 57,0 et 57,1 Langewiesche 1983, p.84
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  60. Siemann 1985, p.92, le « Centralmärzverein » peut également revendiquer ce titre
  61. partiellement sourcé dans Langewiesche 1983, p.153
  62. Siemann 1985, p.10
  63. 63,0 et 63,1 Langewiesche 1983, p.8
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8.2 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

En allemand

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En français

  • Heinrich August Winkler (trad. Odile Demange), Histoire de l'Allemagne 19e-20e siècle - Le long chemin vers l'Occident, Fayard, 2005, (ISBN 2213624437)