Révolution de Mars/Différents lieux

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1 Grand-duché de Bade[modifier | modifier le wikicode]

Dessin en noir et blanc, Hecker est représenté sous les traits de Robin des bois à gauche de l'image levant une main au ciel.
Représentation idéalisée de Friedrich Hecker (1811-1881).
Tableau représentant les révolutionnaire, l'armée prussienne et Friedrich von Gagern abattu par un cavalier allemand.
Lithographie contemporaine du combat de Kandern, depuis la perspective des révolutionnaires.
Portrait
Gustav Struve (1805-1870).

Le , une assemblée populaire se forme à Mannheim qui, par ses revendications, pose les bases de la révolution à venir[1]. Parmi les révolutionnaires badois, c'est l'aile radicale-démocrate, assez représentative du mouvement, qui réclame les changements les plus extrêmes[2].

Menés par les avocats Friedrich Hecker et Gustav Struve, les révolutionnaires exigent entre autres la création d'une souveraineté populaire de fait, l'abolition des privilèges, la fin de la censure, l'armement du peuple et un impôt sur le revenu progressif ; exigences qui sont reprises ailleurs par tous les mouvements sociaux-révolutionnaires et socialistes[3]. Le , la Ständehaus du parlement de Bade à Karlsruhe est occupée[4].

Struve et Hecker, en tant que représentants de l'aile gauche au pré-parlement de Francfort (qui doit préparer l'élection d'un parlement chargé de la rédaction d'une constitution) exigent une république allemande fédérative qui conduit à des changements politiques et sociaux. Un programme représentatif publié par Struve est cependant refusé par la majorité du pré-parlement[5].

Le , Hecker et Struve prennent la route en essayant de promouvoir leurs idées en chemin. En Allemagne du sud-ouest, leur action est appelée « soulèvement d'Hecker ». Ainsi à Constance, ils prétendent avoir proclamé la république le avec le professeur de faculté de Bonn Gottfried Kinkel et d'autres sympathisants ; cependant, aucun des trois journaux de Constance ne mentionne le discours en question. Le cortège d'Hecker, composé d'environ 1 200 hommes, se met en route vers le fossé rhénan[6], où il veut fusionner avec un cortège, dit « Légion des démocrates allemands », mené par le poète révolutionnaire de gauche Georg Herwegh et sa femme Emma qui joue le rôle d'éclaireuse ; tout cela en vue de marcher sur la capitale badoise Karlsruhe et ainsi d'étendre à partir de là la république à tout le grand-duché de Bade. Mais les deux groupes sont en peu de temps vaincus et dispersés par l'armée régulière : celui d'Hecker le dans un combat à Kandern et celui de Herwegh, une semaine plus tard, à Dossenbach[5]. Hecker parvient à s'exiler aux États-Unis[7],[8].

En , à Lörrach, une nouvelle insurrection menée par Gustav Struve échoue également. Avec ses partisans, il tente de proclamer la république le [9], mais est défait dès le 24[10]. La suite du développement révolutionnaire du grand-duché de Bade se réduit aux algarades au parlement de Francfort. Struve est arrêté[4] et condamné à une peine d'emprisonnement avec quelques autres révolutionnaires lors d'un procès pour haute trahison, et n'est libéré que lors des troubles de .

En , après l'échec du parlement à Francfort, il y eut de nouveaux soulèvements dans des États allemands, dont le grand-duché de Bade, appelés les « soulèvements de mai ». Les démocrates veulent ainsi obtenir par la force, dans une constitution impériale, la reconnaissance de leurs gouvernements respectifs[11].

Le , la garnison badoise se mutine dans la forteresse de Rastatt[12]. Peu de temps après, le grand-duc Léopold Ier de Bade fuit en Alsace-Lorraine[11]. Le , un gouvernement provisoire dirigé par le politicien libéral Lorenz Brentano prend le pouvoir[13]. Cela mène à des combats contre des troupes de la Confédération et l'armée prussienne sous les ordres du « prince de la mitraille,[14] » Guillaume de Prusse, le futur empereur allemand Guillaume Ier. L'armée révolutionnaire badoise cède devant la supériorité des troupes prussiennes[15],[16].

Rebel peasants in Waldenburg castle April 5 1848.gif

En , les révolutionnaires badois sont sous les ordres du général révolutionnaire polonais Ludwik Mierosławski, un stratège et un soldat expérimenté de la révolution. Au cours de la révolution de Mars, il a déjà conduit des soulèvements en Pologne dont, en 1848, le soulèvement de la province de Posnanie contre la domination prussienne. Mierosławski abandonne cependant dès le le commandement des troupes révolutionnaires badoises ; il est déçu par l'attitude frileuse du gouvernement de Brentano, qui mise sur des négociations et retarde l'armement général du peuple. Cela mine le moral des troupes, Mierosławski conclut que la situation militaire ne permet pas la victoire de la république badoise[17],[18].

Aux côtés des révolutionnaires badois, le socialiste Friedrich Engels participe aussi aux combats. En 1848-1849, Engels est rédacteur de la Nouvelle Gazette rhénane (Neue Rheinische Zeitung) publiée par Karl Marx, ainsi qu'un observateur critique et sympathisant de la révolution[19]. Un an auparavant, en , Engels a publié avec Karl Marx le Manifeste du parti communiste. Wilhelm Liebknecht, le futur cofondateur du Parti ouvrier social-démocrate (SDAP), est également adjudant de Gustav Struve et actif aux côtés des révolutionnaires[20].

Le , la forteresse de Rastatt tombe après trois semaines de siège, ce qui met un terme à la révolution badoise[15]. 23 révolutionnaires sont exécutés, d'autres comme Gustav Struve, Carl Schurz ou Lorenz Brentano sont purement exilés. En tout, environ 80 000 Badois quittent leur pays après la révolution, c'est-à-dire environ 5 % de la population[15].

La caractéristique majeure de la révolution badoise, par opposition aux autres soulèvements de la Confédération germanique, est la fermeté avec laquelle la revendication d'une république démocratique est défendue[21]. En effet, dans les commissions et les parlements révolutionnaires des autres principautés de la Confédération germanique, une monarchie constitutionnelle héréditaire est privilégiée[22].

2 Territoires sous domination prussienne[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Prusse[modifier | modifier le wikicode]

De jeunes combattants sur les barricades, en 1848 à Berlin.
De jeunes combattants sur les barricades, en 1848 à Berlin.
Caricature de l'attaque de l'arsenal de Berlin
Caricature de l'attaque de l'arsenal de Berlin.
Des députés se dressent dans la salle blanche du château de Berlin devant les soldats entrant.
La dissolution de l'assemblée nationale prussienne, représentation contemporaine (novembre 1848).

Sous la pression des événements révolutionnaires ayant lieu à Berlin depuis le , le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse fait des concessions dans un premier temps. Il consent à la mise en place d'un Landtag, à introduire la liberté de la presse, à supprimer les barrières douanières et à réformer la Confédération germanique. Le , après la lecture de la loi en question, deux tirs surviennent des rangs de l'armée et dispersent des milliers de citoyens qui sont réunis sur la place du château de Berlin. Cela provoque d'abord un mouvement de panique puis des combats sur les barricades et dans les rues de Berlin entre les révolutionnaires et l'armée régulière prussienne ; les rebelles réussissent dans un premier temps à l'emporter. Le , les troupes sont retirées de Berlin sur l'ordre du roi. Ces combats ont pour conséquence plusieurs centaines de morts et plus d'un millier de blessés, des deux côtés[23],[24],[25].

Photo montrant une tombe.
Le cimetière des victimes de Mars, dans le quartier Berlin-Friedrichshain.

Au vu du nombre des victimes, le roi honore les révolutionnaires tués. Le , il s'incline devant les corps exposés des « victimes de Mars » (Märzgefallenen), avant qu'ils ne soient enterrés le au « cimetière des victimes de Mars », et il se montre en public avec un bandeau aux couleurs de la révolution (noir, rouge et or). Cette manœuvre sert surtout à gagner du temps : en utilisant le vocabulaire des révolutionnaires et en allant dans leurs sens, il s'assure de calmer une révolution aux conséquences incertaines. Dans un appel à « Mon peuple et la nation allemande », il promit la dissolution de la Prusse dans l'Allemagne. Le , un ministère de Mars libéral est mis en place, qui ne peut cependant pas s'imposer face à la noblesse et à l'armée. Le , le premier ministre Ludolf Camphausen présente sa démission. Son ministre des finances David Hansemann est alors chargé de former un nouveau gouvernement dont le ministre-président est Rudolf von Auerswald. Ce gouvernement dure jusqu'au , date à laquelle est appelé Ernst von Pfuel, militaire de formation, à la tête du gouvernement[26].

Fin , lorsque les troubles se sont un peu calmés, le roi entreprend un revirement réactionnaire. Le , avec « l'attaque de l'arsenal », le bouillonnement révolutionnaire reprend : le peuple prend les armes de l'arsenal[27]. Le , le général Frédéric Guillaume comte de Brandebourg est nommé ministre-président de Prusse[28],[29]. Une semaine plus tard, les troupes royales entrent à Berlin[30]. Le député conservateur Otto von Bismarck se trouve parmi les personnes qui participent activement à cette contre-révolution ; il devient plus tard ministre-président de Prusse, puis chancelier impérial de l'Empire allemand, fondé en 1871[31]. Les négociations de l'assemblée nationale prussienne, menées depuis le pour l'obtention d'une constitution (promise sans cesse depuis 1815 par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV et ses successeurs), sont infructueuses. L'ébauche de constitution présentée en , la charte Waldeck, qui prévoit quelques réformes libérales-démocrates, est rejetée aussi bien par les députés conservateurs que par le roi[32].

Les 10 et , le roi fait disperser par l'armée l'assemblée nationale prussienne[30]. Le , il ordonne la dissolution de l'assemblée nationale, qu'il a fait déplacer à Brandebourg et accorde le jour-même une constitution, bien en dessous des revendications de la révolution de Mars[28],[33]. Le pouvoir royal reste ainsi intact. Le roi s'octroie un droit de veto suspensif contre chaque décision du Landtag prussien, aussi bien que le droit de dissoudre le parlement à tout moment. Le gouvernement prussien n'est pas responsable devant le parlement, mais seulement devant le roi. Néanmoins, la constitution dite « octroyée » contient quelques concessions libérales tirées de la charte Waldeck, qui sont cependant modifiées dans les mois suivants[29],[34].

À la fin du mois de , l'assemblée nationale est remplacée par la deuxième chambre des députés prussienne. Un système des trois classes est mis en place, afin d'assurer la suprématie des grands propriétaires. Ce droit de vote inégalitaire reste en vigueur jusqu'en 1918[35],[36].

Cette réaction aboutit avant tout à des mouvements de protestation dans les provinces occidentales de Prusse[11]. Dans les anciennes circonscriptions à dominante libérale ou catholique de la province de Rhénanie et de la province de Westphalie, de multiples députés démocrates sont élus à la chambre des députés prussienne. Les troupes du roi ont cependant, au plus tard en , repris le dessus sur la révolution, avec l'échec du soulèvement d'Iserlohn en Westphalie et de celui de l'attaque de l'arsenal de Prüm en Rhénanie[37].

2.2 Posnanie et Pologne[modifier | modifier le wikicode]

Carte représentant la division de la Pologne après le congrès de Vienne.

Le grand-duché de Posnanie, la région la plus peuplée de Pologne, est en 1848 une province prussienne. L'ancien État lituano-polonais est déjà au 18e siècle le jouet politique des grandes puissances européennes. Après plusieurs partages de la Pologne entre la Russie, la Prusse et l'Autriche, l'État cesse d'exister en 1795[38].

Au début du 19e siècle, il n'y a un État polonais qu'entre 1807 et 1815, en tant qu'État vassal sous protection napoléonienne : le duché de Varsovie du duc Frédéric-Auguste Ier de Saxe, qui est également roi de Saxe. Après la victoire des alliés (Russie, Prusse et Autriche) sur Napoléon Ier, le duché de Varsovie est partagé en 1815 entre la Russie et la Prusse au congrès de Vienne, mais reconnaissent une obligation de garantir l'identité polonaise des habitants.

Par la suite, de plus en plus de conjurations se forment dans les régions polonaises de Russie, de Prusse et d'Autriche, dans le but d'établir de nouveau une Pologne autonome. À la suite de la révolution de Juillet de 1830 en France, il y a une insurrection dans la partie russe, qui est cependant un échec[39].

Portrait en noir et blanc et en gros plan.

En 1846, un soulèvement polonais préparé secrètement dans le grand-duché de Posnanie est découvert et étouffé dans l'œuf[39]. Son meneur, le révolutionnaire polonais Ludwik Mierosławski, est fait prisonnier et condamné à mort en au procès polonais de Berlin, mais ensuite gracié avec sept autres personnes le , et sa peine est convertie en détention à vie[40].

Après les combats des 18 et à Berlin, quatre-vingt-dix révolutionnaires polonais, dont Mierosławski et Karol Libelt, sont relâchés de la prison de Moabit[41]. Au premier stade de la révolution de Mars, qui est ressentie en Europe comme le Printemps des peuples, une attitude pro-polonaise prédomine encore parmi les révolutionnaires, qui salue et encourage les insurrections en Posnanie[42]. Peu après sa libération, en avril et , Mierosławski se place à la tête du soulèvement de la Posnanie contre la domination prussienne, qui est à présent ressentie comme étrangère[18]. Le soulèvement se dirige contre l'intégration des régions majoritairement polonaises aux votes pour l'élection du parlement de Francfort, et ainsi contre l'incorporation d'une partie de la Pologne au sein d'un État national allemand. Un objectif plus lointain est la réunification de toute la Pologne[43]. À cet égard, la révolution en Posnanie vise également la libération du royaume de Pologne, nommé Royaume du Congrès, qui est depuis 1831 une province sous la domination indirecte de la Russie[44].

Au cours du déroulement de la révolution en Prusse, où les forces conservatrices ont de nouveau progressivement gagné une position déterminante, l'enthousiasme initial pour la Pologne se mue en une position nationaliste[42]. En outre, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV ne veut pas risquer une guerre avec la Russie à cause du soulèvement en Posnanie[45]. Le 9 mai 1848, l'insurrection en Posnanie est écrasée par les troupes prussiennes, largement supérieures, et Mierosławski est de nouveau arrêté. Sur intervention de la France révolutionnaire, il est amnistié peu après et expulsé en France — jusqu'à ce que, en juin 1849, il soit appelé par les révolutionnaires badois qui veulent le placer à la tête de leur armée révolutionnaire (voir ci-dessus[40]).

Après la révolution de 1848, les Polonais de Prusse reconnaissent qu'un soulèvement violent ne conduit jamais au succès. Comme méthode pour maintenir leur cohésion nationale et en parade à la politique de germanisation de la Prusse, le « travail organique » prend une importance toujours grandissante au sein du désormais État prussien constitutionnel[46].

3 Territoires sous domination autrichienne[modifier | modifier le wikicode]

3.1 Autriche[modifier | modifier le wikicode]

Une foule se tient devant une place forte.
Le 25 mai, les étudiants de la Légion académique, des gardes nationaux et des ouvriers élèvent plus de 160 barricades dans le centre de Vienne. Barricade sur la Michaelerplatz dans la nuit du 26 au , toile d'Anton Ziegler, 1848.
On voit des étudiants en arme. Au fond se trouve un drapeau allemand.
Les étudiants sont les ressorts de la révolution et l'aula de la vieille université (aujourd'hui Académie des Sciences) est de plus en plus le centre du mouvement révolutionnaire. Poste de garde des étudiants de la Légion universitaire de la vieille université en 1848, toile de Franz Schams.

Dans l'Empire des Habsbourg et l'État plurinational de l'Empire d'Autriche, la monarchie n'est pas menacée uniquement par de violents soulèvements en Autriche, c'est-à-dire l'État central de l'Empire, mais aussi par d'autres troubles révolutionnaires, comme en Bohême, en Hongrie ou en Italie du Nord[47]. Le royaume de Sardaigne soutient militairement les révolutionnaires. Alors que les soulèvements hongrois, bohémiens et italiens visent entre autres à l'indépendance vis-à-vis de la domination autrichienne, la révolution autrichienne a pour objectif un changement libéral et démocratique de la politique du gouvernement, et la fin de la Restauration[48],[49],[50].

Metternich est représenté en costume d'apparat terrorisé prenant la fuite sur un petit âne.
Caricature contemporaine de la fuite de Metternich ().
texte
La promesse d'une Constitution de Ferdinand Ier du .

1847-1848 est pour l'Autriche un hiver de famine pour les plus défavorisés[51]. Dans les milieux ouvriers également, la colère contre le système politique devient très forte. Des œuvres comme Nouveaux esclaves d'Alfred Meissner ou Pourquoi nous sommes pauvres, ainsi qu'un poème de Karl Isidor Beck donnent une image parlante de la colère et du désespoir qui règnent dans la population.

Finalement, la révolution éclate en Autriche le avec l'attaque de la Ständehaus à Vienne et des attentats de révolutionnaires socialistes contre des magasins et des usines dans les faubourgs[52]. La chanson Ce qui nous vient d'en haut, où « haut (Höh) » désigne la police et les casernes, devient la chanson de la révolution. Elle est chantée aujourd'hui encore par diverses fraternités d'étudiants pour commémorer la participation de la légion académique. Avant l'attaque de la Ständehaus, la colère contre le système policier et les revendications des révolutionnaires pour une transformation constitutionnelle de la monarchie et la mise en place d'une constitution dans les pays autrichiens a déjà été exprimées le dans un discours rédigé par le chef nationaliste hongrois Lajos Kossuth[1].

Le soir du , le chancelier Metternich, âgé de 74 ans, détesté par les socialistes et les réformateurs, démissionne[47] et s'enfuit en Angleterre. Cet événement inspire notamment Hermann Rollett, qui écrit le poème Le Tilleul de Metternich.

Le , l'empereur Ferdinand Ier d'Autriche fait ses premières concessions : il consent à l'établissement d'une garde nationale et lève la censure. Le lendemain, il précise à ce sujet qu'il a « octroyé une totale liberté de la presse » et il promet également par décret une constitution[53].

Le , le premier gouvernement est formé ; son ministre de l'intérieur Franz von Pillersdorf esquisse une constitution à laquelle on donne son nom par la suite, et qui est rendue publique pour l'anniversaire de l'empereur, le [47]. Cette constitution ne va pas assez loin selon les révolutionnaires. Le bicamérisme et le système électoral pour l'élection du Reichstag publié le provoquent notamment l'indignation, et mènent ainsi à de nouvelles perturbations (révolution de mai). En raison de la pétition du , cette constitution est réaménagée : le Reichstag ne doit plus être constitué que d'une seule chambre et celle-ci doit être déclarée « constituante », c'est-à-dire qu'elle a la charge d'établir une constitution définitive[54],[55]. La constitution de Pillersdorf reste en vigueur de façon provisoire. L'empereur, dépassé par les émeutes qui s'intensifient, part se mettre en sécurité à Innsbruck[54],[47].

Le , le Reichstag constituant autrichien, composé de 383 délégués venus d'Autriche et des pays slaves, est ouvert par l'archiduc Jean-Baptiste d'Autriche. On y décide, entre autres, la libération des paysans de la féodalité le [56],[57].

Les événements qui ont lieu en Hongrie à partir du , pendant lesquels le soulèvement hongrois dirigé par Lajos Kossuth mène à un affrontement contre les troupes impériales puis par la suite à l'assassinat du ministre de la Guerre autrichien Theodor Baillet von Latour le , provoquent à Vienne la troisième phase de la révolution autrichienne, appelée insurrection viennoise d'octobre 1848. Au cours de son développement, les citoyens, étudiants et travailleurs viennois parviennent à prendre la capitale après que les troupes du gouvernement s'enfuirent. Mais les révolutionnaires ne peuvent la garder en leur pouvoir que pendant une courte période[54],[50].

Le , Vienne est encerclée par des troupes contre-révolutionnaires venant de Croatie, sous les ordres du Ban Josip Jelačić, et de Prague, sous les ordres du maréchal Alfred de Windisch-Graetz. Malgré la résistance farouche quoique désespérée de la population viennoise, la ville est reprise par les troupes impériales en une semaine. Quelque 2 000 insurgés sont tués. D'autres meneurs de l'insurrection viennoise d'octobre sont condamnés à mort ou à de longues peines de prison[58],[32].

Des hommes debout entourent un homme agenouillé au centre.
L'exécution de Robert Blum, toile de Carl Steffeck, 1848-1849.

Parmi les victimes des exécutions sommaires, figure notamment le député populaire gauche-libéral et républicain du Parlement de Francfort, Robert Blum, qui est exécuté le en dépit de son immunité diplomatique et est ainsi élevé au rang des martyrs de la révolution[32]. Cet événement est repris dans la Chanson de Robert Blum qui est surtout chantée dans les États allemands en dehors de l'Autriche.

Le , il y a en Autriche une passation du pouvoir impérial. Les événements révolutionnaires ont mis en évidence les faiblesses de l'empereur Ferdinand Ier. À l'initiative du ministre-président autrichien, le maréchal-prince de Felix zu Schwarzenberg, l'empereur Ferdinand abdique et cède le trône à son neveu âgé de 18 ans, qui prend pour nom d'empereur François-Joseph Ier d'Autriche[59].

C'est ainsi que la révolution en Autriche est matée. La constitution élaborée en mars n'entre jamais en vigueur[32]. Cependant, les événements qui suivent en Hongrie et en Italie demeurent un obstacle à la prétention de François-Joseph d'imposer son pouvoir dans l'ensemble de l'Empire des Habsbourg[60].

L'année 1848 est marquée par l'abolition de courte durée de la censure. En conséquence, on publie une multitude d'œuvres, les magazines se multiplient puis disparaissent et la culture écrite se modifie radicalement. La Presse libre ! de Friedrich Gerhard, Le Censeur mort de Moritz Gottlieb Saphir, Police secrète de Ferdinand Sauter ou Chanson du censeur permettent de dresser un tableau de cette ambiance de renouveau. On critique aussi sévèrement le système existant. On en trouve des exemples dans certaines œuvres de Johann Nestroy comme Liberté à Krähwinkel, dans les poèmes politiques d'Anastasius Grün ou dans les écrits de Franz Grillparzer.

3.2 Bohême[modifier | modifier le wikicode]

Six gravures représentant de nombreux soldats et des barricades.
Série d'images représentant des scènes du soulèvement de Prague.

La Bohême est également touchée par la vague révolutionnaire. Le , František Palacký, l'une des figures du nationalisme tchèque, refuse de s'associer aux révolutionnaires allemands dans une lettre adressée au Parlement de Francfort. Il adopte cette position au nom de l'austroslavisme, à savoir la création d'un État confédéral dont Vienne sera la capitale. Il écrit ainsi que « si l'Empire d’Autriche n'existait pas depuis longtemps, il faudrait l'inventer, dans l'intérêt même de l'Europe et dans celui de l'humanité »[61]. Puis, entre le 2 et le se tient le congrès panslave auquel assistent 350 participants tchèques, polonais, moraves, croates, serbes et slovaques[62], sous la présidence de Palacký. Ils réclament la conversion de la « Monarchie du Danube » en un État confédéral garantissant l'égalité des droits entre les peuples. La revendication d'un État national tchèque est expressément rejetée, les Moraves (des Allemands) craignant de se retrouver en minorité face aux Tchèques ; à la place, ils demandent seulement des droits d'autonomie vis-à-vis du gouvernement central autrichien et refusent l'intégration dans un État allemand[49]. L'empereur Ferdinand Ier d'Autriche refuse strictement chacune de ces revendications. Ainsi le , les révolutionnaires tchèques commencent leur soulèvement à Prague contre la suprématie autrichienne. L'insurrection est écrasée le par les troupes autrichiennes menées par Alfred de Windisch-Graetz[63].

3.3 Hongrie[modifier | modifier le wikicode]

Portrait en noir et blanc d'un homme barbu, appuyé sur une carte.
Lajos Kossuth (1802-1894), Lithographie de Jacott.

En Hongrie, les nouvelles de la révolution à Vienne arrivent le . Lajos Kossuth fait alors une déclaration devant le parlement hongrois pour réaffirmer ses revendications libérales[64]. Le , une délégation hongroise se rend à Vienne y transmettre ses souhaits[65]. Le lendemain, le Stadthalterbeirat (l'organe administratif suprême de la partie hongroise de l'empire d'Autriche), impressionné par 20 000 manifestants, satisfait les « douze points » de revendication des intellectuels hongrois radicaux rassemblés autour de Sándor Petőfi (notamment un ministère et un parlement hongrois indépendants de Vienne, le départ de toutes les troupes autrichiennes de Hongrie, la mise en place d'une armée nationale hongroise et la création d'une banque nationale) et fait ainsi réellement du royaume de Hongrie un État indépendant[24]. Lajos Kossuth succède le au ministre-président libéral Lajos Batthyány. Les révolutionnaires hongrois empêchent, à la suite des événements révolutionnaires autrichiens, l'empereur Ferdinand Ier d'être reconnu roi de Hongrie[50].

Fin août, Josip Jelačić est nommé gouverneur de Croatie. Le , il déclare la guerre à la Hongrie. Le 29, ses troupes sont repoussées à Pákozd par les Hongrois[66].

Le décret impérial octroyant la constitution de Mars pour la Hongrie comme pour l'Autriche débouche le sur un soulèvement pour l'indépendance[67]. Afin d'écraser l'insurrection, l'armée impériale, menée par Alfred de Windisch-Graetz, marche sur la Hongrie. Mais, devant l'armée révolutionnaire renforcée par des corps franc et des émigrants polonais, elle se retire le .

Le , la Diète de Hongrie annonce son indépendance vis-à-vis de la maison de Habsbourg-Lorraine et proclame la république[68]. Lajos Kossuth est alors nommé régent et investi des pleins pouvoirs[69].

Cependant, les autres États européens ne reconnaissent pas l'indépendance de la Hongrie. Ainsi, les troupes russes prêtent assistance à l'armée autrichienne et, ensemble, elles écrasent la révolution hongroise[60]. Le , les dernières unités hongroises capitulent à Világos[70]. Dans les semaines qui suivent, plus de cent meneurs du soulèvement hongrois sont exécutés à Arad. Le , les derniers révolutionnaires hongrois capitulent face aux Autrichiens dans la forteresse de Komárom[71]. Le , au jour anniversaire de la révolution d'octobre à Vienne, l'ancien ministre-président Batthyány est exécuté à Pest[72],[71].

Lajos Kossuth, le représentant politique le plus important du mouvement de libération hongrois, s'exile en . Jusqu'à sa mort à Turin en 1894, il plaide pour l'indépendance de la Hongrie[69].

3.4 Provinces et États italiens[modifier | modifier le wikicode]

Au 19e siècle, après la fin de l'hégémonie napoléonienne en Europe et dans les principautés italiennes, l'Italie est composée de différents États. Les régions d'Italie du Nord (Lombardie, Émilie (duchés de Parme et Plaisance et de Modène et Reggio), grand-duché de Toscane et république de Venise) sont sous domination autrichienne. À partir des années 1820 a lieu les soulèvements du Risorgimento, mouvement qui aspire à un État unitaire italien et s'oppose ainsi à la domination autrichienne en Italie du Nord[50]. À la suite de la révolution de Juillet, dans les années 1830, plusieurs soulèvements sont initiés dans différentes régions italiennes par des groupes clandestins comme ceux gravitant autour des groupes radicaux-démocrates partisans du Risorgimento de Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi ; cependant, tous échouent[73].

À l'époque de la révolution de Mars, ces révolutionnaires jouent également un rôle important en Italie. Les thèses de Mazzini d'une Italie unie et libre au sein d'une Europe des peuples libérée des dynasties monarchiques, qui sont diffusées par le journal interdit Giovine Italia, n'ont pas seulement une influence sur les révolutions des États italiens, mais sont aussi significatives pour les courants radicaux-démocrates dans de nombreuses autres régions d'Europe[73].

De nombreuses personnes dans une grande salle. Des hommes discourent au centre. Un drapeau allemand est également visible.
Le premier détachement de volontaires à l'ancienne gare-sud de Vienne (Gloggnitzer Bahn), avant leur départ pour apporter un soutien à l'armée de Radetzky en Italie. Départ des volontaires pour l'Italie le , toile d'Alois Schönn.

Les événements révolutionnaires de 1848 ont un fort retentissement, non seulement en Italie du Nord, mais aussi dans d'autres provinces d'Italie. En déjà, de premiers soulèvements de combattants pour la liberté ont lieu en Sicile, à Milan, à Brescia et à Padoue contre la suprématie des Bourbons au sud et des Autrichiens au nord, qui s'intensifient le à Venise et à Milan le 18. Les combats durent cinq jours dans la capitale lombarde. Finalement, les révolutionnaires déclarent l'indépendance de la Lombardie vis-à-vis de l'Autriche, et son rattachement au royaume de Sardaigne. Cette situation mène à la guerre entre le royaume de Sardaigne et l'Autriche[74].

Le , le roi Charles-Albert de Sardaigne a déjà concédé dans son État une constitution représentative d'inspiration française, avec laquelle il introduit une monarchie constitutionnelle, de façon à tirer profit de l'élan révolutionnaire pour unifier l'Italie sous son règne. Le , malgré leurs premiers succès, les troupes du roi Charles-Albert sont défaites par les Autrichiens menés par le maréchal Joseph Radetzky lors de la bataille de Custoza[68],[50]. Selon l'armistice du , la Lombardie doit retourner à l'Autriche et seule Venise demeure insoumise. Les révolutionnaires italiens ont déclaré la ville indépendante le et proclamé la république de Saint-Marc, dirigée par Daniele Manin[74].

Hommes sur des gondoles qui fêtent la proclamation. En arrière-plan, une grande foule et la place Saint-Marc.
Proclamation de la république de Saint-Marc devant le palais des Doges, le , lithographie de Sanesi, vers 1850.

En , lorsque les insurgés fomentent un putsch contre le grand-duc Léopold II de Toscane de la maison des Habsbourg, la guerre est relancée. Celle-ci tourne de nouveau en faveur des Autrichiens menés par Radetzky, lors de la bataille de Novare contre l'armée de Sardaigne[68],[67], forte de 100 000 hommes. Le mouvement d'unification italien est ainsi momentanément anéanti, et la prédominance autrichienne en Italie du Nord est, pour l'essentiel, de nouveau restaurée. Le roi Charles-Albert de Sardaigne abdique au profit de son fils, Victor-Emmanuel II, et part en exil au Portugal. Le nouveau roi conclut le à Milan un traité de paix avec l'Autriche[74].

Le , la république révolutionnaire de Venise, dernier bastion des soulèvements italiens de 1848-1849, est écrasée. Joseph Radetzky reçoit de l'empereur la charge de gouverneur général, civil et militaire du royaume de Lombardie-Vénétie[75].

Dans de nombreuses régions non-autrichiennes d'Italie, il y a également en 1848-1849 des troubles révolutionnaires ; dans le royaume des Deux-Siciles par exemple, où les soulèvements de poussent le roi Ferdinand II à se doter d'une constitution le [50].

En , le pape Pie IX fuit Rome et abandonne les États pontificaux devant les troubles qui s'intensifient. Il se replie à Gaète, sur la côte du royaume des Deux-Siciles. Le , les révolutionnaires romains menés par un triumvirat comprenant Giuseppe Mazzini proclament la République romaine dans les États pontificaux. Le , la révolution romaine est écrasée par les troupes françaises essentiellement, mais aussi espagnoles et autrichiennes[76] aux ordres des gouvernements de partis cléricaux, ce qui provoque, cependant, des protestations en France, comme à Lyon. Par la suite, le pouvoir du comité exécutif est transféré aux cardinaux. Ce n'est qu'en 1850 que le pape revient ; il annule une grande partie de ses réformes de 1846 et met en place des mesures particulièrement réactionnaires dirigées contre les libéraux[50].

4 Bavière[modifier | modifier le wikicode]

À partir du , il y a en Bavière une recrudescence de troubles et de soulèvements à visée démocratique et libérale. Le roi Louis Ier de Bavière cède le à certaines revendications des révolutionnaires et convoque un cabinet plus libéral. Cependant, le roi se trouve dans une situation délicate en raison d'une liaison non conforme à son rang avec la prétendue danseuse espagnole Lola Montez, qui lui fait délaisser en partie les affaires d'État. Cette affaire expose également Louis aux critiques des camps conservateur et catholique. Le , Lola Montez est bannie de Munich. Il y a de nouveaux troubles lorsque le bruit court que la danseuse est de retour. À la suite de cela, le , le roi abdique au profit de son fils Maximilien II de Bavière[77],[4].

Après l'échec de la Constitution de Francfort, survient en Rhénanie-Palatinat (qui appartenait autrefois à la Bavière) le soulèvement palatin de . Au cours de ce soulèvement, la Rhénanie-Palatinat est temporairement séparée du pouvoir bavarois. Cependant l'insurrection est rapidement écrasée par l'armée prussienne[11].

5 Saxe[modifier | modifier le wikicode]

Portrait Homme assez corpulent.
Mikhaïl Bakounine (1815-1876).

Dans le royaume de Saxe il y a, à la suite des événements révolutionnaires, un changement de ministres et quelques réformes libérales[78]. Après que le roi de Saxe refuse la constitution de l'empire votée à Francfort le , il y a un soulèvement à Dresde le [79].

La figure centrale de ce soulèvement d'environ 12 000 insurgés est l'anarchiste russe Mikhaïl Bakounine[79]. La Saxe est un bastion des démocrates radicaux, organisés au sein des « associations de Mars », le drapeau rouge flotte donc au côté de celui noir-rouge-or[80]. Comme le déclare Stephan Born, la lutte pour la constitution est secondaire, la souveraineté du peuple est plus importante à ses yeux[81].

Après que le roi fuit la ville pour se réfugier dans la forteresse de Königstein, que les chambres sont dissoutes et que les ministres se retirent, les révolutionnaires forment un gouvernement provisoire. Les troupes saxonnes sont pour la plus grande partie dans le duché de Holstein. Le gouvernement saxon en fuite se tourne vers la Prusse pour obtenir de l'aide. Les troupes prussiennes et les unités militaires régulières saxonnes restées sur place écrasent l'insurrection le après des combats de rue acharnés[79].

6 Holstein et Schleswig ; première guerre dano-allemande[modifier | modifier le wikicode]

Dans la ville, un grand groupe de cavaliers en uniforme bleu se dirige au galop vers les barricades au fond.
Prise d'assaut des barricades par l'armée prussienne sur la Konstablerwache à Francfort le . Lithographie de E. G. May d'après un dessin de Jean Nicolas Ventadour.

Fin , un soulèvement allemand national se produisit dans les duchés nordiques de Schleswig et de Holstein, après que le roi Frédéric VII de Danemark, sous l'influence des nationaux-libéraux danois, a voulu faire adopter une constitution commune au Royaume de Danemark et aux duchés de Schleswig et de Holstein. Ces duchés dépendent à l'époque du roi danois en sa qualité de duc. Le Holstein, en tant que fief allemand, est cependant membre de la Confédération germanique depuis 1815, tandis que le Schleswig est un fief du Royaume de Danemark. Les nationaux-libéraux allemands craignent l'incorporation du Schleswig dans le Danemark et forment un gouvernement provisoire. Il est reconnu par le Bundestag de la Confédération germanique à Francfort avant même l'ouverture du Parlement de Francfort, toutefois l'absorption formelle du Schleswig dans la confédération est évitée. À la suite de la formation du gouvernement nationaliste, la première guerre dano-allemande commence. À la demande de la confédération, les troupes prussiennes, dirigées par le Generalfeldmarschall Frédéric von Wrangel, parviennent jusqu'au Jutland[82].

Cette manœuvre conduit à une pression diplomatique sur la Prusse de la part de la Russie et du Royaume-Uni qui menacent de soutenir militairement le Danemark. La Prusse cède et le roi Guillaume IV conclut l'armistice de Malmö avec le Danemark le [83]. Le retrait des troupes de la Confédération germanique du Schleswig et du Holstein ainsi que la dissolution du gouvernement provisoire de Kiel y sont prévus[84].

Cette action arbitraire de la Prusse conduit à une crise au sein du Parlement de Francfort, qui a commencé entre-temps à siéger. Il devient clair que les moyens et l'influence du Parlement sont minimes. Il est soumis au bon vouloir de la Prusse et de l'Autriche. Puisque le Parlement ne dispose d'aucun moyen de poursuivre la guerre contre le Danemark sans la Prusse, il se voit contraint d'approuver l'armistice le [84]. Cette approbation a pour conséquence de nouveaux troubles dans toute l'Allemagne, et plus particulièrement à Francfort. Puis, les troupes prussiennes et autrichiennes sont envoyées à Francfort contre ce qui dégénère en combats de barricades. Lors de ces affrontements, il n'est plus tellement question du Schleswig-Holstein pour les insurgés, mais désormais, et de manière grandissante, de la défense de la révolution elle-même[85].

Le , le Danemark adopte une constitution établissant une monarchie constitutionnelle ainsi qu'un parlement à deux chambres élu au suffrage universel[39].

  1. 1,0 et 1,1 Gall 1998, p.114
  2. Dipper et Speck 1998, p.54
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées sie
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Winkler 2002, p.100
  5. 5,0 et 5,1 Siemann 1985, p.72
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  11. 11,0 11,1 11,2 et 11,3 Gall 1998, p.374
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  13. Dipper et Speck 1998, p.66
  14. Winkler 2002, p.124
  15. 15,0 15,1 et 15,2 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées g376
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  39. 39,0 39,1 et 39,2 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées br210
  40. 40,0 et 40,1 Gall 1998, p.108
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  73. 73,0 et 73,1 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées g56
  74. 74,0 74,1 et 74,2 Botzenhart 1998, p.34-40
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  83. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées g16
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