Calcul économique en économie socialiste
Le débat sur le calcul économique en économie socialiste est un débat qui a animé les économistes à partir des années 1920 autour de la possibilité même d'une économie socialiste, suite aux critiques lancées par les économistes libéraux de l'École autrichienne (Ludwig von Mises, Friedrich Hayek...). Ceux-ci avançaient qu'en empêchant des prix libres (déterminés par le jeu du marché), la planification socialiste engendre des prix qui divergent des valeurs des biens. Les principaux contradicteurs ont été dans un premier temps des tenants du « socialisme de marché » comme Oskar Lange. Le débat a été aussi en grande partie un débat entre socialistes, faisant apparaître trois grande positions : ceux qui voient la monnaie comme unité de calcul sous le socialisme, ceux qui défendent son remplacement par une unité de temps de travail, et ceux qui proposent un calcul « en nature ».
1 Historique[modifier | modifier le wikicode]
1.1 Chez Marx et Engels[modifier | modifier le wikicode]
Dès sa formation au 19e siècle, l'économie socialiste et en particulier l'économie marxiste s'est affrontée aux économistes « classiques » (tout en s'inspirant largement de leurs travaux) qui faisaient l'apologie du laissez-faire. Cependant Marx et Engels n'ont jamais été très précis dans leur description du socialisme, et ils l'assumaient : ils étaient convaincus que le capitalisme était condamné par ses propres crises et la croissance du prolétariat, et que le mouvement ouvrier n'avait pas besoin de plans clés en main pour engendrer le socialisme. Leur idée de base était cependant que la production pour le profit soit remplacée par la production pour les besoins, avec une décision consciente des producteurs associés (la communauté de travailleur·se·s sans patrons et sans concurrence).
Marx et Engels avaient dénoncé comme une illusion le mutuellisme des proudhoniens (une forme de socialisme de marché). Ils tendaient à considérer comme les saint-simoniens que la production sous le communisme serait une simple affaire d'optimisation technique. Cela correspond à la planification, que Marx et Engels n'imaginaient pas bureaucratique mais issue d'une participation généralisée.
1.2 Les premières critiques[modifier | modifier le wikicode]
Aussitôt après la popularisation des travaux de Marx, des critiques apparurent : celles de Böhm-Bawerk (1896), de Bortkiewicz[1], de Pierson (1902)[2], de Menger et de Wieser.
L'économiste italien Enrico Barone publie en 1908 Le ministère de la production dans l'État collectiviste, ouvrage dans lequel il étudie le fonctionnement qu'aurait selon lui une économie planifiée, qu'elle soit centralisée ou décentralisée. Il reprend l'idée de l'école de Lausanne (Walras, Pareto) selon laquelle on peut formaliser l'économie en un système d'équation complexe.
1.3 La guerre de 1914-1918 et l'interventionnisme étatique[modifier | modifier le wikicode]
Pendant la Première guerre mondiale, les États bourgeois prennent des mesures d'exception qui vont parfois jusqu'à des nationalisations de secteurs entiers pour appuyer l'effort de guerre. Cette tendance (bien qu'elle connaisse un reflux dès la fin de la guerre), combinée à la révolution bolchévique de 1917, va engendrer de nombreuses prises de positions.
Par exemple, l'intellectuel autrichien Otto Neurath, qui prit des responsabilités dans l'éphémère République des conseils de Bavière (avril-mai 1919), défendait la planification totale de l'économie, en avançant que les statistiques et les calculs pourraient remplacer la monnaie. Pour lui, la socialisation devrait débuter par la sphère de la circulation : les patrons pourraient dans un premier temps conserver la propriété de leurs entreprises, mais les quantités qu'ils seraient autorisés à mettre sur le marché seraient encadrées par le plan.[3]
En Allemagne, une Commission de socialisation de l'industrie du charbon est mise en place en 1918. Il s'agissait d'un groupe de réflexion réunissant des socialistes et des libéraux.[4][5] La question est aussi discutée au sein des conseils ouvriers et de leurs congrès nationaux.[6]
Entre 1917 et 1925 les socialistes viennois débattent particulièrement de ces questions. Outre Neurath, les principaux contributeurs sont Karl Polanyi, Otto Bauer[7], Otto Leichter et Victor Schiff.
Le haut fonctionnaire Alfons Horten, à la tête du « département des matières premières stratégiques » pendant la guerre, voit de près les profiteurs de guerre, et se montre favorable à la socialisation.[8]
Karl Kautsky, qui avait comme beaucoup de marxistes jusque là plutôt refusé de parler concrètement du socialisme, par refus du socialisme utopique, se prend à la discussion. Il a par exemple critiqué Neurath en estimant qu'il avait une vision beaucoup trop simpliste des flux de marchandises : il est facile de compter des quantités générales comme "charbon", "acier", etc. mais dans la pratique chacun se décompose en de multiples produits intermédiaires qui rendent le calcul bien plus complexe.[9]
En réaction, Ludwig von Mises publie en 1920 Le calcul économique dans une économie socialiste[10], et en 1922, Socialisme. C'est à partir de ce moment qu'émerge le terme de socialist calculation debate.
1.4 Stagnation des années 1930[modifier | modifier le wikicode]
Dans les années 1920 et 1930, des articles apparurent dans les journaux économiques anglophones, arguant qu'un calcul rationnel était, au moins théoriquement, possible en régime socialiste. La crise de 1929, qui débouche sur une profonde et longue période de dépression économique dans les pays capitalistes, ébranle les certitudes des économistes bourgeois et favorise les courants hétérodoxes et marxistes, d'autant plus que l'URSS continue dans la période à connaître une forte croissance.
En 1932, Cläre Tisch publie (sous la direction de Schumpeter) une thèse[11] sur le calcul économique en économie centralement planifiée. Cette thèse sera très remarquée, et sera la première contribution d'un courant que l'on appelera les « socialistes néoclassiques » (Henry D. Dickinson, Oskar Lange, Abba Lerner...).
Un des plus célèbres articles de cette période fut publié en 1933 par H.D. Dickinson : Price Formation in a Socialist Economy. Il soutenait qu'un procédé d'essais et d'erreurs pouvait remplacer le marché (il s'inspirait de Enrico Barone).
En 1935, Friedrich Hayek publie Collectivist Economic Planning : Critical Studies of the Possibility of Socialism dans lequel il réaffirme les critiques de von Mises. Il complètera ses critiques dans un article de 1940[12]. Hayek se pose en ferme défenseur à la fois du libre marché et de la propriété privée des moyens de production.
En 1935 également, Boris Brutzkus, un russe anti-bolchévik vivant en Israël, publie Economic Planning in Soviet Russia.
En 1936, Oskar Lange répond aux arguments de Hayek, en défendant un modèle de socialisme de marché sans propriété privée des moyens de production (les entreprises seraient publiques et leur plus-value socialisée). Lange accepte l'idée que le calcul en valeur monétaire est nécessaire, mais soutient que les planificateurs pourraient fixer des prix les plus proches possibles du coût marginal constant, par une méthode itérative d'essais et d'erreurs. De cette façon l'équilibre économique et l'optimum de Pareto seraient atteints. Ce modèle sera connu comme le modèle de Lange, ou modèle de Lange-Lerner suite aux compléments apportés par Abba Lerner[13].
Le marxiste Karl William Kapp prit par au débat en publiant en 1936 un texte, Planwirtschaft und Aussenhandel, dans lequel il avançait qu'une économie planifiée n'était « pas condamnée à l'autarcie car il existe des moyens de traiter le problème de la valeur pour organiser le commerce et les échanges avec les économies de marché »[14].
1.5 L'après 1945[modifier | modifier le wikicode]
En plus de Hayek, qui continuera jusqu'à sa mort à polémiquer contre le communisme, de nombreux auteurs prolongent les critiques libérales : Michel Polanyi en 1951[15]... Les critiques seront particulièrement virulentes aux États-Unis pendant le maccarthysme.
Néanmoins, la présence de l'immense Bloc de l'Est et la force du mouvement ouvrier (malgré sa bureaucratisation) imposant des compromis aux capitalistes (« fordisme »...) maintenait les ultra-libéraux dans une position affaiblie, face à un courant dominant keynésien et une minorité marxiste assez forte.
1.6 Les années 1980[modifier | modifier le wikicode]
Après le ralentissement économique des années 1970, une offensive dérégulatrice gagne un à un tous les pays capitalistes. Pour justifier ce tournant comme inévitable, une véritable contre-offensive idéologique est alors menée (« tournant néolibéral »). La stagnation qui est observée en URSS et les témoignagnes qui se multiplient sur les gaspillages bureaucratiques contribuent à décrédibiliser progressivement l'idée de planification.
Même parmi les socialistes, l'idée d'un socialisme de marché comme seul compromis possible gagne du terrain. On peut noter par exemple en 1983 la parution du livre d'Alec Nove, The Economics of Feasible Socialism. Nove y défend un système où les grandes entreprises sont publiques, les petites et moyennes organisées en coopératives, et où cohabitent une planification macro-économique et le marché. Ernest Mandel[16] répondra en détail à ce livre, défendant l'idée que si la phase socialiste est une cohabitation de marché régulé et de secteurs publics gratuits, ces derniers (et donc la planification) gagnent du terrain à mesure que se réalise une sorte de « saturation des besoins » (abondance relative).
Dans les années 1980-1990, Michael Albert et Robin Hahnel développent l'idée d'économie participative[17], sorte de planification décentralisée.
En 1992, James Yunker publie un ouvrage qui défend un « socialisme de marché pragmatique », dans lequel un organisme central public est « actionnaire » des entreprises, tout en laissant faire l'allocation des ressources en fonction du marché. Selon lui le système serait au moins aussi efficace que le marché capitaliste, tout en permettant une redistribution du dividende social.[18]
1.7 Le débat aujourd'hui[modifier | modifier le wikicode]
L'effondrement de l'Union soviétique et le passage à l'économie de marché de la plupart des pays du Bloc de l'Est a été largement utilisé pour discréditer la perspective d'une économie socialiste. Les défenseurs du capitalisme pensent pouvoir décréter la fin de l'histoire.
Avec le recul du mouvement ouvrier organisé et des idées communistes, le débat sur le calcul économique semble largement ignoré. Les apologistes du capitalisme continuent cependant à défendre l'idée que l'économie socialiste est disqualifiée par l'impossibilité de réaliser un calcul économique efficace.[19][20]
Selon certains, les progrès de l'informatique, de la cybernétique et d'internet fournissent une base facilitant l'agrégation des informations et donc la mise en place d'une planification. C'est notamment ce que soutient une contribution de 1993 de Paul Cockshott, Allin Cottrell, et Andy Pollack.[21]
Le socialiste australien David McMullen défend l'idée que la propriété collective des moyens de production serait supérieure au capitalisme, expliquant qu'elle est tout à fait compatible avec un système de prix décentralisé (qu'il différencie d'un socialisme de marché parce que les échanges monétaires entre entreprises n'engendreraient pas de pertes ou de gains pour leurs gestionnaires).[22][23][24]
2 Les trois grands modes de calcul[modifier | modifier le wikicode]
2.1 Calcul en nature[modifier | modifier le wikicode]
La calcul en nature, en unités physiques, a été défendu par certains socialistes, notamment parce qu'il permettrait de se passer de l'argent.
Otto Neurath défendait une planification sans monnaie, considérant que la mesure en monnaie ne permettait pas d'obtenir des informations adéquates sur le bien-être matériel des consommateurs, ou sur le bilan réel des avantages et des inconvénients d'une décision donnée. Il soutenait que compter sur un indicateur unique, que ce soit des heures de travail ou des kilowattheures, serait toujours inadéquat, et que les calculs devaient utiliser plusieurs unités désagrégées pertinentes (des KWh, des tonnes, des mètres...).[25],[26]
Dans les années 1930, le mathématicien soviétique Leonid Kantorovich chercha à montrer comment une économie pourrait, en termes purement physiques, utiliser une procédure mathématique pour déterminer quelle combinaison de techniques devaient être utilisées pour accomplir tel objectif planifié.
Certains groupes marxistes (comme le Mouvement socialiste mondial[27]) estiment qu'une phase de transition n'est pas nécessaire étant donné les technologies modernes, et que le calcul en nature peut être introduit directement.
2.2 Utilisation de la monnaie[modifier | modifier le wikicode]
Contrairement à Neurath, Karl Kautsky soutenait que la monnaie devrait être utilisée dans une économie socialiste. Il expliquait que la différence fondamentale entre le socialisme et le capitalisme n'était pas dans l'absence ou non de monnaie, mais dans leur rôle différent : sous le socialisme, la monnaie ne serait plus utilisée comme capital financier.[9]
Pour Kautsky, non seulement la monnaie mais les mécanismes de marché doivent continuer à être utilisés dans la phase de transition vers le socialisme. En effet, il considère que la coordination de nombreuses entreprises isolées ne peut se faire que via le marché, ou via une bureaucratie qui serait moins efficace. Les secteurs économiques qui sont mûrs pour la socialisation sont les secteurs des grandes entreprises qui forment déjà des oligopoles. Non seulement ces secteurs ne subissent pas le marché, mais ils le dominent (les exproprier permet donc d'éviter des phénomènes de rente de situation).
Ces secteurs ne seraient pas dirigés par la bureaucratie de l'État, mais par une direction conjointe de représentants des salarié·es de l'entreprise, du reste de la société, et d'experts techniques (en charge de l'innovation).
A côté de ce secteur socialisé, un secteur privé régulé continuerait à fonctionner, et « les entreprises socialisées isolées devront s'efforcer d'attirer dans la sphère de socialisation les entreprises privées qui leur font concurrence. »
David McMullen défend l'idée que la propriété collective des moyens de production est compatible avec un système de prix décentralisé, qu'il différencie d'un socialisme de marché parce que les échanges monétaires entre entreprises n'engendreraient pas de pertes ou de gains pour leurs gestionnaires.
2.3 Calcul en unité de temps de travail[modifier | modifier le wikicode]
L'idée d'un paiement des travailleur·ses en « bons » représentant du temps de travail, échangeables contre d'autres biens, circulait chez de nombreux socialistes du 19e siècle. Marx a critiqué l'idée que les bons de travail puissent amener par eux même au socialisme, sans lutte politique pour socialiser les moyens de production. En revanche, il a évoqué l'idée que les bons de travail puisse servir à la distribution des biens produits, une fois l'économie socialisée.[28]
Jan Appel initia une contribution favorable au calcul en temps de travail, qui fut publiée en 1930 par le syndicat Allgemeine Arbeiter-Union Deutschlands (syndicat dirigé par la gauche communiste).[29]
3 L'expérience de l'URSS[modifier | modifier le wikicode]
L'expérience de l'URSS est évidemment utilisée abondamment par les critiques du socialisme. Bien que l'économie planifiée bureaucratiquement du régime stalinien ne soit pas du socialisme, il est nécessaire d'étudier cette expérience pour élaborer une réponse marxiste révolutionnaire aux critiques.
Au début de la révolution, les bolchéviks n'avaient pas l'intention d'instaurer immédiatement une économie planifiée. Après la période particulière du « communisme de guerre », ils libéralisent partiellement l'économie au nom de l'efficacité (NEP). Ainsi Trotski disait :
« Théoriquement, nous avons toujours affirmé que le prolétariat, après la conquête du pouvoir, serait obligé, pendant un temps très long encore, de tolérer aux côtés des entreprises étatiques, les entreprises privées, moins perfectionnées au point de vue technique, moins susceptibles d´être centralisées ; nous n´avons jamais douté que les rapports entre les entreprises étatiques et privées, et dans une mesure considérable, les rapports réciproques entre les différentes entreprises ou leurs groupes, seraient régularisés par la voie du marché, au moyen du numéraire. »[30]
Trotski ajoutait : « Seule l’interaction des trois éléments suivants, planification d’Etat, marché et démocratie soviétique, permettra de diriger correctement l’économie de l’époque de transition. »
A la fin des années 1920, Staline décrète la collectivisation soudaine du secteur agricole. A partir des années 1930, l'URSS a donc un système de planification impérative, avec un calcul en nature. Les résultats sont ambivalents. Du point de vue de l'objectif d'industrialisation, le rythme a effectivement extrêmement rapide[31]. Mais cela s'est fait au prix de nombreux dysfonctionnements, de pénuries, et surtout au prix de nombreux vies humaines (famines) et d'une absence de liberté.
4 Principaux arguments[modifier | modifier le wikicode]
4.1 Gaspillage structurel de moyens de production[modifier | modifier le wikicode]
Dans une société où les moyens de production sont socialisés, ils n'ont pas de prix de marché. Les libéraux avancent que dans ces conditions, il est impossible de faire les bons choix en terme d'investissement (en quantité, dans le choix entre deux technologies différentes...).
A l'inverse, les critiques du marché (y compris les régulationnistes modérés) pensent que spontanément, le marché conduit à des décisions individuelles (ou d'entreprise) qui produisent une absurdité globale.
4.2 Impossibilité de connaître la myriade d'information nécessaire[modifier | modifier le wikicode]
Hayek développe l’idée que l’information pertinente pour le calcul économique est dispersée, que seul « l’ordre spontané » du marché permet la coordination de cette myriade d’informations (par la formation des prix), tandis qu’un planificateur central pourra difficilement l’obtenir et la rassembler. C'est précisément pour cette raison que Trotski critiquait la planification totalement bureaucratique mise en place par Staline au tournant des années 1930 :
« S’il existait un cerveau universel, décrit par la fantaisie intellectuelle de Laplace, (il) pourrait construire a priori un plan économique définitif et sans aucune faute, en commençant par calculer les hectares de fourrages et en finissant par les boutons de gilet. En vérité, la bureaucratie se figure souvent que c’est elle qui principalement a un tel cerveau ; c’est pourquoi elle se libère si facilement du contrôle du marché et de la démocratie soviétique. En réalité, la bureaucratie se trompe foncièrement dans l’évaluation de ses ressources intellectuelles... »[32]
4.3 Critique des pseudo-prix[modifier | modifier le wikicode]
Des mécanismes de marché ont été utilisés en URSS, bien que toujours subordonnés au contrôle politique de l'Etat. Les libéraux répondent que « le marché ne peut être imité artificiellement ».
4.4 Dépendance aux autres pays[modifier | modifier le wikicode]
Les libéraux avancent que l'URSS pouvait s'appuyer sur l'observation des prix sur le marché mondial (établi par les marchés des pays capitalistes) et qu'ainsi elle ne tâtonnait pas totalement dans le noir. Selon eux, un communisme mondial se serait effondré encore plus vite. Ils prennent donc le contrepied de l'argument des trotskistes, selon lequel l’impossibilité du « socialisme dans un seul pays » est le facteur principal de l'échec soviétique.
« Les responsables du Gosplan était littéralement incapables d’établir une échelle de prix et en étaient réduits à utiliser les espions du KGB pour récupérer les catalogues de La Redoute ou de Sears. La plus grande entreprise de planification économique jamais conçue n’avait ainsi due sa survie... qu’à l’existence d’économies de marché à ses portes et les écrits de Mises, formellement interdits par le pouvoir soviétique comme naguère par les nazis, circulaient de mains en mains au cœur même de l’appareil de planification (anecdote rapportée, notamment, par Yuri Maltsev, un des économistes chargés par Gorbachev de mettre en œuvre la perestroika). » George Kaplan
5 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- Gérard Marie Henry, Histoire de la pensée économique, Chapitre 17 - Le socialisme et le calcul économique, 2009
- David Steele, From Marx to Mises: Post-Capitalist Society and the Challenge of Economic Calculation, Open Court Publishing Company, 1992
- Séminaire Lectures de Marx, Cycle « Planification, marché et autogestion » (2024), (1) Approches marxistes de l’expérience yougoslave, (2) Penser la coordination socialiste.
- https://en.wikipedia.org/wiki/Socialist_calculation_debate
- ↑ Michel Rosier, De l’erreur de la rectification par Bortkiewicz d’une prétendue erreur de Marx, 2003
- ↑ Nicolaas Pierson, Le problème de la valeur dans une société socialiste, 1902
- ↑ Otto Neurath, Wesen und Weg der Sozialisierung, 1919
- ↑ The First Socialization Debate (1918) and Early Efforts Towards Socialization, by Jürgen Backhaus, Günther Chaloupek, Hans A. Frambach, 2019
- ↑ Max Beer, Book Reviews: Socialisation in Germany, August 1922
- ↑ Intervention de Kautsky publiée en brochure à Vienne (Was ist Sozialisierung?). Cité dans Die proletarische Revolution und ihr Programm, 1922
- ↑ Otto Bauer, Der Weg zum Sozialismus, 1919
- ↑ Alfons Horten, Sozialisierung und Wiederaufbau, 1920
- ↑ 9,0 et 9,1 Karl Kautsky, The Labour Revolution, June 1922
- ↑ Ludwig von Mises, Le calcul économique dans une économie socialiste, 1920
- ↑ Wirtschaftsrechnung und Verteilung im zentralistisch organisierten sozialistischen Gemeinwesen, (Bonner Dissertation), Wuppertal-Elberfeld 1932
- ↑ Firedrich Hayek, Socialist Calculation III: The Competitive
- ↑ https://en.wikipedia.org/wiki/Lange_model
- ↑ http://www.kwilliam-kapp.de/
- ↑ Michael Polanyi, La Logique de la liberté, 1951
- ↑ Ernest Mandel, En défense de la planification socialiste, Quatrième Internationale n°25, septembre 1987
- ↑ https://en.wikipedia.org/wiki/Participatory_economics
- ↑ James Yunker, Socialism Revised and Modernized: The Case for Pragmatic Market Socialism, Praeger, 1992 (ISBN 978-0275941345)
- ↑ https://www.wikiberal.org/wiki/Débat_sur_le_calcul_économique_en_régime_socialiste
- ↑ http://fr.liberpedia.org/Impossibilité_du_calcul_économique_en_régime_socialiste
- ↑ Cockshott, Cottrell, Allin, Towards A New Socialism, Russell Press, 1993 (ISBN 0851245455)
- ↑ David McMullen, Re-Opening the Debates on Economic Calculation and Motivation under Socialism, 2014
- ↑ Blog de David McMullen, The Economics of Social Ownership
- ↑ David McMullen, Bright Future: Abundance and Progress in the 21st Century, 2007
- ↑ Paul Cockshott, Calculation in-Natura, from Neurath to Kantorovich, 15 mai 2008
- ↑ Günther Chaloupek, Otto Neurath's concepts of socialization and economic calculation and his socialist critics, 2007
- ↑ https://en.wikipedia.org/wiki/World_Socialist_Movement
- ↑ Karl Marx, Critique du programme de Gotha, avril 1875
- ↑ Jan Appel, Fundamental Principles of Communist Production and Distribution, 1930 (traduit en anglais en 1990 par le Movement for Workers' Councils de Londres)
- ↑ Trotski, La nouvelle politique économique des Soviets et la révolution mondiale, 14 novembre 1922
- ↑ Robert C; Allen, Farm to Factory: A Re-interpretation of the Soviet Industrial Revolution (2003)
- ↑ Trotski, L’économie soviétique en danger. Au seuil du plan quinquennal, octobre 1932