Fordisme
Le fordisme désigne, au sens premier, le mode d'organisation du travail mis en place par l'industriel américain Henry Ford (1863-1947) dans ses usines d'automobiles de Détroit, notamment pour la production de la Ford T, noire, à partir de 1907.
Cette organisation du travail s'appuie sur le taylorisme (organisation scientifique du travail) et le travail à la chaîne, mais elle ajoute des notions d'économie, comme l'indexation des salaires sur la productivité. Ford prétendait ainsi vouloir que ses ouvriers puissent se payer les voitures qu'ils produisaient.
Beaucoup de keynésiens se sont appuyés sur cette idée, en faisant une condition pour qu'un capitalisme régulé puisse fonctionner (les débouchés de la consommation ouvrière seraient forcément nécessaires). C'est pour cela que l'on parle souvent de « compromis fordiste » pour désigner la période allant du New Deal des années 1930 au tournant néolibéral des années 1980
Le constructeur automobile américain Henry Ford disait en avoir eu l'idée en visitant, adolescent, les abattoirs de Chicago. Cette innovation, la chaîne de montage, lui permit de réduire considérablement le temps de construction du modèle de voiture appelé Ford T, qui passa de 6 heures à 1h30 par voiture. La productivité de l'usine était multipliée par 4, tandis que les salaires ne faisaient que doubler, passant à cinq dollars par jour, ce qui les plaçait toutefois largement au-dessus de la moyenne.
Mais les conditions de travail étaient très dures. L'ouvrier était rivé à un poste, pour assembler les pièces standardisées qui défilaient devant lui, répétant à l'infini les mêmes gestes et subissant en plus la cadence de la chaîne. Malgré les cinq dollars journaliers, les ouvriers fuyaient l'entreprise, et en 1914, Ford reconnaissait lui-même que pour garder un effectif permanent de 14 000 ouvriers, il devait en embaucher 53 000 par an.
En France, Renault fut la première usine à expérimenter cette organisation du travail. A l'époque, les journées de travail y étaient fastidieuses, les ouvriers travaillant encore 12 heures par jour, et la parcellisation du travail les rendait encore plus pénibles.
Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- Cercle Léon Trotski : Cercle Léon Trotski : Temps de travail, salaires et lutte des classes