Bibliographie sur le matérialisme dialectique
Cette bibliographie sur le matérialisme dialectique a d'abord été constituée majoritairement à partir de l'Histoire des philosophies matérialistes de Pascal Charbonnat. Cependant, depuis sa création d'autres ressources ont été apportées.
Le livre de Charbonnat de la collection matériologique des éditions Syllepses, bien que datant de 2007 n'est plus disponible et difficilement trouvable à l'achat sinon en occasion à des prix exorbitants. Cela fait suite à un changement de politique éditoriale des éditions Syllepses qui ont retiré de leur catalogue tous les livres de la collection matériologique. Les directeurs de collection ont créé en 2010 les Éditions Matériologiques. C'est un éditeur électronique indépendant proposant à l'origine des ouvrages scientifiques et philosophiques dans le cadre du naturalisme philosophique et du matérialisme. Le matérialisme dialectique y est peu représenté ou caricaturé. On y trouve cependant, deux livres de feu Simon Gouz sur J.B.S. Haldane.
Jusqu'à fin 2012, l'Histoire des philosophies matérialistes n'était plus réédité. Cependant, en mars 2013, une seconde édition est publiée aux éditions Kimé. Il était jusqu'à cette date le seul livre contemporain (XXI) à décrire de façon claire et objective le matérialisme dialectique dans son contexte historique. Depuis 2019, il existe des essais sur les problématiques dialectiques sur le vivant mis en lumière par les chercheurs : le discret et le continu, le critique et le chaotique, la singularité et l'universelle.
D'après un simple constat, on s'aperçoit clairement qu'il existe très peu de personne à la fois véritablement matérialiste et véritablement dialecticien quand bien même le matérialisme dialectique fait polémique au XIX et XX. Dans la sphère de la grande crise historique du vingtième siècle (Guerre civile européenne de 1914-1945; Guerre froide de 1952-1982 en Occident), la dialectique a été vue comme une doctrine sur les lois générales de l'existence par les philosophes (cf existentialisme). Elle a été reprise comme une arme du prolétariat dans la guerre idéologique par les militants. Elle s'est vue totalement être banalisée et vidée sous la forme d'une idéologie de guerre civile mondialisée, puis enfin être rejetée par la philosophie soviétique.
La dialectique a été ainsi, au cours du XX jusqu'à aujourd'hui, méprisée et reniée de façon injustifiée et irrationnelle par la majorité des chercheurs occidentaux. Or, seule une petite poignée d'irréductibles scientifiques met en avant la dialectique dans leur objet d'étude.
Ainsi, depuis son origine du vivant de Karl Marx à sa fossilisation par les Partis des sociétés communalistes modernes, il existe très peu de fidèle au matérialisme hégélo-marxien c'est à dire ayant directement et véritablement une conception à la fois matérialiste et dialectique. Ces derniers sont répertoriés dans notre bibliographie dans : la fondation, la défense et le renouveau. Ceux-ci ne sont qu'une petite vague vis à vis du tsunami que représente sa dénaturation sous la pression d'une crise historique (listé partiellement ci-dessous); et ses détracteurs de toutes obédiences et convictions (non listés ici).
En supplément à la liste, il a été ajouté des citations explicites de l'Histoire des philosophies matérialistes de Pascal Charbonnat ainsi que des commentaires entre crochets ou grisés qui complètent et dépassent ses propos afin de corriger les erreurs et de sortir des calomnies sur les auteurs et le matérialisme dialectique. La pagination des citations est de la première édition (Syllepse, 2007).
1 Histoire et principe[modifier | modifier le wikicode]
- Ollman, B. (2005). La dialectique mise en œuvre - Le processus d'abstraction dans la méthode de Marx (140p.). Syllepse. ((Version française - Cliquez ou « Enregistrer la cible du lien sous ». Le texte original et complet est également sur le site de l'auteur)
- Charbonnat, P.
- (2007). Histoire des philosophies matérialistes (651p.). Syllepse. (ISBN 978-2849501245) [1]
- (2013). Histoire des philosophies matérialistes (2nd éd.). Kimé (706p.). (ISBN 978-2-84174-622-4) (nouvelle édition avec quelques modifications - note à la fin des chapitres, suppressions de l'index des noms, quelques précisions -, et suppléments de références dont Simon Gouz (†2014) sur J.B.S. Haldane et Patrick Tort sur Darwin/Marx)
- Sanchez-Palencia, É. (2012). Promenade dialectique dans les sciences (476p.). Hermann.
- Evariste Tshishimbi Katumumonyi (2017). Le paradigme dialectique dans la méthododologie en sciences sociales. L'Harmattan. [origine de l'esprit dialectique, Marx et Engel, Politzer]
=> Citations sur le matérialisme dialectique
2 La fondation[modifier | modifier le wikicode]
Les principes philosophiques, dialectiques matérialistes
« ne sont pas le point de départ de la recherche mais son résultat final; ils ne sont pas appliqués à la nature et à l'histoire des hommes mais abstraits de celle-ci; ce ne sont pas la nature et l'empire de l'homme qui se conforment aux principes, mais les principes ne sont exacts que dans la mesure où ils sont conformes à la nature et à l'histoire. »[2] (F. Engels)
- Marx, L'idéologie allemande, 1845
- Marx, Thèse sur Feuerbach, 1845
- Marx, Le Capital
- Engels et Marx, Anti-Dühring, 1878
- Engels, Dialectique de la nature
- Engels, Ludwig Feuerbach ou la fin de la philosophie classique allemande., 1886
- Josef Dietzgen,
- L'Essence du travail intellectuel humain (1865), traduit de l'allemand aux éditions Champ Libre (180p.), Paris, en 1973. Avec préface d'Anton Pannekoek (en ligne [archive])
- L'essence du travail intellectuel. Écrits philosophiques annotés par Lénine., Présentation et traduction de J.P. Osier aux éditions François Maspero (249p.), en 1973. (en ligne sur les archives d'Anton Pannekoek [archive]) avec
- Le socialisme scientifique,
- La religion social-démocrate, Six sermons,
- La morale de la social-démocratie, Deux sermons,
- La philosophie social-démocrate, Sept conférences,
- L’incompréhensible. Une pièce principale de la philososophie social-démocrate,
- Les limites de la connaissance,
- Nos professeurs à la limite de la connaissance,
- Incursions d'un socialiste dans la région de la connaissance, 1887
3 La défense[modifier | modifier le wikicode]
« Ils ont en commun le soucis de maintenir l'intégrité du matérialisme dialectique, face aux tentatives de révisionnismes philosophiques qui apparaissent à la fin du 19e siècle. » [3]
3.1 Avant la révolution russe[modifier | modifier le wikicode]
- Paul Lafargue[4], Le matérialisme économique de Karl Marx
- Georgi Valentinovich Plekhanov[5]:
- 1892/3 : Essai sur l'histoire du matérialisme (1896)
- 1895 : Essai sur le développement de la conception moniste de l'histoire
- 1898 : D'une prétendue crise du marxisme - réponse à Édouard Bernstein et Conrad Schmidt
- 1901 : La conception matérialiste de l'histoire (1926)
- 1908 : Le Matérialisme militant (1910) - réponse à Alexandre Bogdanov
- 1910 : Les questions fondamentales du marxisme - sa « dernière étude générale du matérialisme dialectique » [6]
- Antonio Labriola[7],
- 1899 - Socialisme et Philosophie - en réponse à Georges Sorel [dernière éd. 2007, 264p. Sandre]
- 1902 - Essais sur la conception matérialiste de l'histoire [réimp 2nd éd., G+B, 315p. 1970 (1902); nv trad, 404p. Vrin, 2011]
- 1895 _ En mémoire du Manifeste communiste (98p.) - réponse à Benedetto Croce;
- 1896 _ Le Matérialisme historique (180p.) - réponse à Georges Sorel
- 1896 _ Discours sur le socialisme et la philosophie (Vrin, 89p. ?) - réponse à Giovanni Gentile
- 1899 _ À propos de la crise du marxisme (2nd éd., 34p.) - réponse à Th. G. Masaryk
[ Sur la quatrième de couverture de l'avant dernière édition d'Essais sur la conception du matérialiste réimprimé par Gordon et Breach (Paris, NY, Londres) en 1970 est écrit :
« La traduction de ces articles fondamentaux avait été revue par le “père du marxiste italien” lui-même, en 1899. Il fut un des maître à penser de Gramsci [cf Les Orthodoxes]. Son œuvre représente une tentative vigoureuse pour arracher “l'immense révolution théorique de Marx” à l'affadissement positiviste à la Engels-Kautsky ou à la Plekhanov [cf Les hétérodoxes], ce pour quoi le jeune Lénine lui rendra hommage [cf les exégètes]. »
=> On retrouve ainsi les 3 calomnies anti-dialectiques : * d'une part, leur vision révolutionnaire reste enfermé dans l'action pragmatique et la pensée rationaliste selon une interprétation a-historique de Gramsci qui n'explicite en rien la situation historique du moment; * d'autre part, ça rejette la dialectique dans la nature malgré ses mises en lumière dans le réel en science (cf Le renouveau dialectique en science); * et enfin ça cherche à séparer Engels de Marx ou de Lénine. Lénine s'inspire pourtant d'Engels et rend aussi hommage à Plekhanov malgré leurs divergences dans l'action politique lors de la Révolution russe.
=> Par ailleurs, Labriola se défend des « deux espèces de critiques qui |lui] ont été faites « - Vous êtes un marxiste orthodoxe; - vous n'êtes plus du tout marxiste ». Or, « ni l'une ni l'autre de ces affirmation sont exactes. La vérité c'est que, ayant accepté la doctrine du matérialisme historique, [il] l'[a] exposée en tenant compte des conditions actuelles de la science et de la politique et dans la forme qui convient à [son] tempérament intellectuel. » [8]
=> Il met aussi toujours Marx et Engels ensemble : « cette nouvelle théorie fut l'œuvre personnelle de Marx et d'Engels »[9]. Engels n'a jamais figé les connaissances scientifiques de son époque. Il sait parfaitement qu'elles vont être dépassées dans l'avenir. ]
- Lénine [10], Matérialisme et empiriocriticisme, (1908) - réponse à Vladimir Bazarov, Alexandre Malinovski (Bogdanov) et Anatoli Lounatcharski du courant néokantien russe influencé par Ernst Mach et Richard Avenarius
3.2 Après la révolution russe[modifier | modifier le wikicode]
- György Lukács [11]
- Histoire et conscience de classe (1923) - critiqué par des marxistes russes comme Grigori Zinoviev et Déborine bien que « Lukács ne fait qu'exprimer le point de vue de l'Idéologie allemande »[12]
- Dialectique et spontanéité (1925) - idem
- Existentialisme ou marxisme ? (1961) - réponse à Jean-Paul Sartre
- L'Ontologie de l'Être social (posthume 1984) - « alors que la référence au mot "matérialisme" a disparu, le philosophe tente de montrer comment la dialectique marxiste embrasse la totalité des formes de l'être, et non pas seulement de l'être social. »[13]
- Anton Pannekoek [14]
- Anthropogenèse, traité de l'origine de l'homme (1953) - Un rapprochement de Marx et Darwin
- Lénine philosophe : examen critique des fondements philosophiques du léninisme (1938) - réponse à Lénine. « Il semble que la critique de Pannekœk ait surtout pour but d'exprimer sur le plan philosophique la thèse du capitalisme d'État, au risque d'être en contradiction avec les mots même de Lénine. Ce dernier, en effet ne défend pas une vision physicaliste de la matière. »[15]
Dans sa préface de Lénine philosophe, Paul Mattick réitère les erreurs de Pannekœk.
__ Il accuse notamment Lénine de ne pas s'appuyer sur le « marxisme » (matérialisme historique) contre l'empirisme logique de Mach et d'Averanus teinté de spiritualisme mais sur le « matérialisme bourgeois » du XVIII. Or, on sait qu'Henri Wallon utilise le matérialisme mécaniste de Pavlov contre l'idéalisme en psychologie mais de manière cartésienne et non pavlovienne. De la même manière, Lénine use du matérialisme mécaniste selon un regard hégélien. C'est une posture militante. D'ailleurs, Matérialisme et empiriocriticisme se veut d'abord politique plutôt que philosophique comme le rappelle Lénine lui-même. Ce n'est pas non plus un essai scientifique mais il opère à raison en police épistémologique[16].
Cependant tout comme Hegel avec Auguste Comte, si la vision sur le monde de Bogdanov d'après ses études touche le vrai par les faits et dans les détails qui sont selon lui absolument relatifs culturellement[17], le regard de Lénine se rapproche plus justement du réel et de sa globalité complexe relativement absolus.
Alexandre Bogdanov reste profondément un individu de la société communaliste tsariste ultra-féodale et hyper-traditionaliste. Leur scientificité est brouillée par leur vision métaphysique du monde. Les « empiristes logiques » ont ainsi renoncés aux matérialismes au profit d'un nouveau spiritualisme : le techno-scientisme. Ce dernier est incarné à partir des années 50 notamment par la notion d'« information »[18] qui est définie comme immatérielle en occultant sa production dans/par la matière et son résultat matériel. Au plus haut degré des pratiques actuelles, la notion d'information est à l'état du probabilisme qui comme dans d'autres domaines permet de faire fi de la dialectique. Ce manque de dialectique laisse la place au technoscientisme comme chez les martiens de l’Étoile rouge, livre de S.F. d'Alexandre Bogdanov[19].
Sur les questions de la connaissance, Lénine répond à ces grands ingénieurs en pur Moderne avec force et verve.
Par ailleurs, après son échec politique Alexandre Bogdanov tombe encore bien plus profondément dans le spiritualisme et le technoscientisme : recherche de l'immortalité par transfusion sanguine qui a conduit à sa mort[20][21]; recherche de la gestion humaine (la tectologie), prélude des visions empiriste, pragmatiste, stucturalistes, programmistes de l'organisation du travail, de l'homme et de l'intelligence : transhumanisme, taylorisme/fordisme, cybernétique, néo-darwinisme (systématique, synergique), structuralisme, cognitivisme, code linguistique, système en réseau,... .
__ Mattick accuse également Lénine d'avoir une vision absolue et donc dogmatique. Ce qui aurait conduit au « capitalisme d'état ». Lénine rejetterait selon lui radicalement le relativisme mis en avant par les études d'Einstein (1905). Or, le dialecticien met en lumière l'unité dynamique « absolu <> relatif » :
« le subjectivisme (le scepticisme et la sophistique, etc.) se distingue de la dialectique, entre autres, en ce que dans la dialectique (objective) la différence entre le relatif et l'absolu est elle-même relative. Pour la dialectique objective, dans le relatif il y a l'absolu. Pour le subjectivisme et la sophistique, le relatif est seulement relatif et exclut l'absolu... ».[22]
Lénine contrairement à Mattick et les empiriomonistes appréhende parfaitement la question de la dialectique (1920).
Il faut aussi savoir que la théorie sur la relativité d'Einstein comme d'autres, a été reprise par la philosophie fasciste contre le matérialisme historique. C'est l'origine des interdictions radicales de domaines scientifiques et littéraires qui s'alignent sur les pensées bourgeoises; et des jugements expéditifs des scientifiques et auteurs réfractaires mis en scène par une poignée d'opportunistes dans les années 1930, en plein milieu de la guerre civile mondialisée (1914-1945). Ce qui n'a pas empêché les fidèles de continuer à développer en silence ou par détour les études des domaines censurés. Par exemple, contrairement à la légende noire, Lyssenko n'a pas mis à mal la génétique. Comme la plupart de ses domaines, elle s'actualisait mais en écart des visions occidentales bourgeoises et du mouvement soviétique du Proletkult.
Malgré leur technicité à forte application universelle, les empirocriticistes sont fondamentalement traditionalistes.
On sait que la dynamique « spiritualisme <> technoscientisme » est caractéristique d'une société impérialiste : « traditionalisme <> capitalisme » (1880-1945, 1984-2020...). D'ailleurs, dans les années 50/60, les maoïstes accusaient les cybernéticiens russes et leurs soutiens des Partis (Nikita Krouthchtchev, Savador Allende...) de vouloir instaurer un « impérialisme soviétique »[23].
__ Par ailleurs Bogdanov est aussi un des penseurs bien avant Lyssenko de la théorie des deux sciences : « la science peut être bourgeoise ou prolétarienne par sa “nature” même »[24] puisque le vrai est absolument relatif. Le vrai est idéologique. L'empirisme logique reste dans un subjectivisme et un relativisme purs et durs prélude du postmodernisme et du néolibéralisme[17] - où « Il n’existe pas de critère de la “vérité objective” »[25]. D'ailleurs la théorie sur la relativité le prouve selon eux.
Or, dans la société communaliste en recherche d'une nouvelle spiritualité, les visions de cet ami des « constructeurs de Dieu » s'accordent avec la pensée orthodoxe et sa vision matérielle[26] en opposition avec Lénine et le matérialisme dialectique. On les rencontre notamment dans le culte de la personnalité incarné par l'embaumement de Lénine - voulant représenter l'immortalité; et dans la planification « économique » soviétique qui s'inspire de la tectologie.
Cependant, malgré son influence idéologique, il semble qu'il en ait peu en science malgré son anticipation à la cybernétique - qui a fait des émules en RDA dans les années de guerre froide[27] -; et malgré son influence dans la technologie de la communication et de l'information - qui préfigure en occident le « capitalisme cognitif » à partir des années 50. Or,
la technique ne fait pas la science.
Cette conception métaphysique de l'information et de la communication engendre ici suite à la révolution fasciste de Thatcher et Reagan une « société de piston » cachant la lutte des classes sous des politiques du travail mettant sur un piédestal le volontarisme entreprenarial[28] (dont le bénévolat, l'engagement, l'auto-entreprise,...) et le management technocratique aux pratiques cyber-idéologiques[29].
L'« intelligence logique » de l'empiromonisme reste complétement à côté - par son rejet de la dialectique - de l'intelligence sociale et du General intellect de Karl Marx.
__ De plus, les partisans du communisme de conseil, Trotski et les trotskistes n'ont pas compris la nature communaliste de la Russie et de l'URSS bien que Marx l'avait perçue dans ses études sur la Russie et qu'Engels avait été mis au courant par Pierre Tkatchev. Mais, les uns la réduisent à un capitalisme d'état, et les autres à une trahison de la Révolution Russe. D'un point de vue sociologique, c'est aussi le cas de Lénine de ne pas avoir vu la structure communaliste de la Russie. Cependant contrairement aux autres, il en a reconnu son erreur dans les années 20 :
« Nous comptions (…) pouvoir, par les ordres exprès de l'État prolétarien, organiser à la manière communiste, dans un pays de petits paysans, la production et la répartition des produits par l'État. La vie a montré notre erreur »[30].
Plekhanov avait prévenu Lénine en 1917 du manque de classe bourgeoise et donc d'une classe prolétarienne qui auraient permis un passage direct vers un socialisme selon Marx.
Dans son exil et ses études de la société capitaliste, puis impérialiste, il a omis la particularité historique et sociologique de son pays et son « mode de production asiatique » (MPA). Or,
« le marxisme orthodoxe, en particulier en Union soviétique, ne voyait guère d’un bon œil une telle différenciation qui laissait entendre que l’histoire russe ne pouvait être analysée dans le cadre du schéma d’évolution historique orthodoxe tel qu’il a été défini par Engels dans L’Origine… Non seulement un tel cadrage posait problème, mais en plus le MPA était censé se caractériser par une « stagnation » historique qui le rendait imperméable à toute transformation socio-économique ; thèse qu’aucun marxisme, orthodoxe ou non, ne pouvait admettre. »[31]
__ Le passage d'une société communaliste à une société professionnelle socialisante qu'aurait voulu Lénine afin de faire émerger le communisme de Marx était réaliste sur le long terme en Russie quand bien même collectiviste et ultra-féodale. « Des forces productives hautement développées » et « un prolétariat bien préparé » et surtout « le temps » furent les trois points définis par Lénine en 1905 pour réaliser le socialisme là-bas.[32]
Mais, « le temps » a manqué. Dans les conditions de la crise historique, ce fut une impossibilité comme l'avait anticipé Rosa Luxemburg :
« Établir une dictature prolétarienne et accomplir un bouleversement socialiste dans un seul pays, encerclé par l'hégémonie sclérosée de la réaction impérialiste et assailli par une guerre mondiale, la plus sanglante de l'histoire humaine, c'est la quadrature du cercle. Tout parti socialiste était condamné à échouer devant cette tâche et à périr, qu'il soit guidé, dans sa politique par la volonté de vaincre et la foi dans le socialisme international, ou par le renoncement à soi-même. »[33].
La configuration socio-historique sous contrainte externe extrême ne jouait pas en faveur de l'actualisation de la société communaliste russe vers un communisme à l'occidental de type professionnel selon Marx tant rêvé par Lénine et Trotski.
Même, la N.E.P. a échoué dans ses conditions de guerre de trente ans. La crise historique a accentué les spéculations sur le prix du blé et les famines qui s'en suivent. On retrouve ces processus de manière analogue sous Louis XV en France générés et conduits par les divers mesures libérales afin de rattraper le retard sur la révolution industrielle par rapport à l'Angleterre. La solution pour sortir de ce dilemme est un retour en 1929 à la collectivisation ancestrale qui passe ainsi par une modernisation accélérée conduite par une industrialisation à outrance en relation avec la guerre civile mondialisée. Comme lors du premier essai d'industrialisation en 1892, cela n'a pas été sans catastrophe : exode rurale rapide, baisse de production agricole, grande famine. Mais, cette industrialisation fut paradoxalement un outils à la victoire contre le colonialisme du III Reich et contre les famines récurrentes de l'ancien régime. On est passé d'une société communaliste féodalisée à une société communaliste modernisée : une nouvelle voie d'évolution vers un développement moderne totalement imprévue par personne et encore incomprise dont par les marxistes du XX et XXI qui y voient abomination et trahison par le haut.
Ainsi, de ces faits socio-historiques,
on ne peut pas réduire l'URSS à un « capitalisme d'état ».
L'URSS procède d'une « société communaliste modernisée » dont les processus sont exacerbés et distordus par la pression d'« une crise historique » entre 1914-1945 et 1952-1984 analogue à 1618-1648 et 1789-1815.
C'est aussi, le cas de tous les pays communistes du XX (1952-1984) également née de la guerre de trente caractéristique de la fin d'un ancien régime. (cf plus bas : Origine socio-historique et dépassement psycho-sociologique)
- Karl Korsch[34], Marxisme et philosophie (1923) - réponse au bolchevisme
- Trotski [35], Lettre ouverte au camarade Burnham[36] (7 janvier 1940) - réponse à James Burnham et Max Shachtman
3.3 Au vingt-et-unième siècle[modifier | modifier le wikicode]
- Georges Politzer
- Principes fondamentaux de philosophie. éd. Delga [Notes de cours de 1935-1936 mais édités dans l'après guerre seulement]
- Recueil de textes : Sur wikisource
[ Politzer est vivement critiqué par l'idéaliste Costanzo Preve in l'Histoire critique du marxisme (éd. Armand Colin, 2011) à cause d'une métaphore sur la réalité de la matière plutôt rigolote mais qui ne plaît pas au marxiste italien. Cette fois-ci ce n'est pas la dialectique qui est visée. Preve ne veut pas entendre parler de matérialisme qu'il considère inexistant chez Marx.
Politzer est un des premiers chercheurs qui enseigne les démarches dialectique en France. Il n'emploie cependant pas le terme de matérialisme dialectique qui arrive en France en 1936 dans À la lumière du marxisme[37]. Bien qu'enseigner dans les années 30, la première édition des cours de Politzer, Principes fondamentaux de Philosophie, date seulement de l'après guerre (1946). Ce sont des notes de cours regroupés par un ancien étudiant. Ce qui arrive souvent comme pour Socrate, Aristote ou Hegel entre autres.
Mais, c'est principalement au XXI que l'œuvre de Georges Politzer est mis en lumière dont par des biographies et des études. Il y eut cependant des tentatives d'édition des Principes dans les années 60 et 80. Mais, ils ont été modifiés selon les points de vue manichéens de la guerre froide. La publication en français des Principes fondamentaux de philosophie la plus respectueuse des cours de Politzer est celle de l'édition Delga au XXI toujours disponible en 2020. ]
- Lucien Sève
- 2005 (en collaboration). Émergence, complexité et dialectique: sur les systèmes dynamiques non-linéaires. Éditions Odile Jacob.
- Penser avec Marx aujourd'hui : « Marx et Nous » (2004), « L'homme » (2008), « La philosophie ? » (2014), « Le communisme » (2019), Éditions La Dispute.
- Émile Jalley
- 1981. Wallon lecteur de Freud et Piaget. Les Éditions Sociale.
- 2014.a. La crise de la philosophie en France au 21ème siècle (t.1). L'Harmattan.
- 2014.b. Louis Althusser et quelques autres - Note de cours 1958-1959 (t.2). L'Harmattan.
- Forter, J.-B. (2011). Marx écologiste (145p.). éd. Amsterdam.
- Lilan Truchon :
- 2013 Lénine épistémologue - Les thèses du Matérialsme et Empiriocriticisme et la constitution d'un matérialisme intégrale. Delga.
- 2015 Lénine épistémologie : édition numérique mise à jour et libre. URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01232102/document
- Janine Gespin-Michel (2015). Emancipation et pensée du complexe (123 p.). éd. du croquant (Enjeux et débat).
- Patrick Tort (2016), Qu’est-ce que le matérialisme ? Introduction à l’analyse des complexes discursifs. Editions Belin, 2016 (992 p.)
- Guillaume Suing (2016). Evolution : La preuve par Marx - Dépasser la légende noire de Lyssenko. éd. Delga.
- Georges Gastaud (2016, 2018). Lumières Communes - Traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique. 4 tomes. éd. Delga.
- tome 1 : Philosophie et matérialisme dialectique (508 pages grand format), 2016
- tome 2 : Une approche dia-matérialiste de la connaissance (305 pages grand format), 2016
- tome 3 : Sciences et matérialisme dialectique (510 pages grand format), 2016
- tome 4 : Pour une approche marxiste de l’homme (496 pages grand format), 2016
- tome 5 : Fin(s) de l'histoire pour une approche marxiste des « valeurs », 2018
4 Les dénaturations dans la crise historique[modifier | modifier le wikicode]
« L'état d'avancement de la dialectique du commencement et de l'origine est inégale sur l'ensemble du 20e siècle. du point de vue de l'homme social et historique, la question a stagné, voire régressé, en raison du stalinisme et du recul du mouvement ouvrier. Les termes du problème de l'origine et du commencement de l'homme social demeurent les même que ceux posés par Marx et Engels, pour ceux qui s'inscrivent dans une démarche matérialiste. Le matérialisme dialectique est confronté à la la question de survie.» [38]
Au 20e siècle, « L'appellation “matérialiste” y est utilisé et revendiqué comme jamais dans toute l'histoire de la philosophie. Mais, c'est pour en faire principalement une révision de ce qu'elle a été dans la clandestinité. Autrement dit, le succès du matérialisme au 20e siècle a conduit à l'adjonction d'une entité étrangère au sein même de l'immanentisme. Juste après l'avoir formulée, le matérialisme fait ainsi lui-même l'expérience de la négation. »[39]
4.1 Les Caricatures[40] dans la crise historique du XX[modifier | modifier le wikicode]
Dans cette configuration de crise historique, comme le fait remarquer Pascal Charbonnat « La philosophie devient une expression dogmatique des mœurs politiques. » [41]. Or, cette période fut plutôt selon Lilian Truchon, l'apogée de la séparation de la philosophie et de la science même si les textes ont mis l'accent sur quelques points considérés comme les plus important(e)s des « lois » au s.l. (F. Engels), des « traits fondamentaux » (Staline) ou des « principes » (É. Sanchez-Palencia) de la dialectique[42].
- Staline, Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique
[Selon Alexandre Zinoviev, c'est une vulgarisation qui aurait été écrite par un étudiant et non par Staline lui-même.]
- Mao Tsé-Toung, De la pratique (1937), De la contradiction (1939)
[Mao Zedong reste en réalité dans le regard matérialiste et dialectique de son éducation chinoise et de sa langue syllabaire figurative[43]. Il a écrit De la contradiction contre le dogmatisme du Parti. Il met en avant chez Marx des contradictions type antagonique et des contradictions type non-antagoniques.]
- Béla Fogarasi, Marxisme et Logique, 1946
- ... etc
=> Selon Pascal Charbonnat, « une fois que les dogmatismes staliniens et maoïstes sont énoncés, une philosophie officielle peut voir le jour. »[44] Elle « n'apportent donc rien de neufs aux caricatures de départ, si ce n'est des variations répétitives, plus ou moins élaborées. Après Staline, les philosophes inventent un nom pour désigner cet ensemble de principe suprêmes à l'origine de tout savoir, le “Diamat”. Une littérature orthodoxe se développe pour en faire le commentaire même après 1953, où malgré l'assouplissement les bornes de l'orthodoxie s'élargissent à peine » (...) « Plus l'époque du règne de Staline s'éloigne, plus il semble qu'une pensée libre peut à nouveau s'épanouir. Or, il n'en n'est rien. Les habitudes de servilités vis-à-vis des textes érigés en vérité absolue se conservent. » [45]
Cependant, le cadre historique et sociologique de ce dogmatisme est bien plus complexe qu'une volonté par le haut comme nous le verrons juste ci-dessous.
4.2 Origine socio-historique et dépassement psycho-sociologique[modifier | modifier le wikicode]
4.2.1 L'origine des caricatures et nature du communisme du XX[modifier | modifier le wikicode]
Les caricatures dans les pays communistes du XX sont produites par une éducation en accélérée et en masse de la population majoritairement illettrée. Il fallait aller au plus vite dans le cadre de la crise historique de 1914-1945 et de 1952-1984. Les caricatures rentrent ainsi dans un cadre éducatif idéologique en lien avec la guerre civile mondialisée. Ce qui conduit spontanément à figer dans la population les processus naturels et les doctrines relatives de la science en mécanismes techniques et en dogmes absolus. Malgré leur scientificité, les savants soviétiques adoptent en définitif le langage idéologique de la sphère communautaire caractéristique des sociétés communalistes.
Comme l'explicite Alexandre Zinoviev : « Le lavage idéologique des cerveaux constitue l'essence et le fondement de la formation de l'homme soviétique. […]. Dans le cadre de la formation idéologique, les gens apprennent à interpréter "correctement" les phénomènes auxquels ils sont confortés dans leur vie. […] Il ne s'agit pas là d'abrutissement. L'homme idéologique ainsi formé ne devient pas bête. c'est plutôt l'effet inverse qui a lieu. » [46].
L'URSS est la première société communaliste qui est passée d'un stade communaliste ultra-féodal, traditionaliste, rural, paysan à 80% illettré à un stade modernisé/mécanisé, moderne, urbain, technicien plus lettré qu'en occident. Et cela en seulement 15/20 ans dans les pires conditions de l'histoire (1914-1945).
Au XIX, le bourgeois croyait que le capitalisme était la condition à la modernité et au moderne.
L'URSS a ouvert, sans le vouloir, une nouvelle voie évolutive des sociétés communalistes vers la modernité et le moderne sans passer par le stade capitaliste que le bourgeois croit encore obligatoire. Le XX fut en fait la fin de l'ancien régime soit l'hégémonie de l'aspect communaliste traditionaliste de la société, après 3/4 grandes révolutions de crise historique (1618-1648, 1789-1815, 1914-1945/1952-1984). Le XX est donc une rupture sociétale entre le XIX et le XXI. Cependant, les membres survivants mariés à la haute-bourgeoisie perdurent dans les milieux du pouvoir générant une dynamique fascisante « traditionalisme d'ancien régime/de guerre froide (spiritualisme) <> capitalisme industriel/financier (technoscientisme) » (1880-1945, 1984-2019...) en opposition avec la dynamique sociétale moderniste et moderne. Au XXI, c'est l'aspect capitaliste qui est hégémonique sur l'aspect traditionaliste.
Dans les sociétés communalistes (primitives, féodales, modernes) chef/état/Parti fort, mythe/religion/idéologie puissant(e) et communauté/collectivité/collectivisation ancien(ne) ne font qu'un(e). Lors de la crise historique du XX, l'idéologie fut une idéologie de guerre civile mondialisée.
D'où l'importance de l'idéologie pour Alexandre Zinoviev qui prône « une nouvelle idéologie du monde de demain » soit une « nouvelle utopie » en devenir inspirée du communisme de confort de Thomas More, du socialisme de production de biens de Saint Simon, de la défense de la nature de Étienne-Gabriel Morelly, de l'idéologie moderne (matérialiste) de Destut de Tracy et de l'Homme Nouveau des Lumières du XVIII en plus lumineux : « Svetly Bright »[47].
Le communisme d'Alexandre Zinoviev est un communalisme moderne.
4.2.2 De la confusion en occident au retour de Marx[modifier | modifier le wikicode]
4.2.2.1 Le syncrétisme infantile[modifier | modifier le wikicode]
L'erreur des marxistes occidentaux et des militants communistes est d'avoir cherché un unique modèle au communisme.
La volonté des militants occidentaux est de faire d'un modèle applicable partout et pour tout temps le mode de vie des sociétés communalistes modernes formant des homo-sovieticus. Ils font la même erreur que les néolibéraux qui cherchent à imposer depuis les années 50, le mode de vie pseudo-démocratique et l'idéologie nationale-libérale de la société états-unienne en Europe et dans le monde. Malgré son effondrement depuis les années 90[48], le modèle US est encore vu en occident comme un idéal. Mais, on y occulte la ségrégation, les défaillances juridiques et les déficiences sociales et sanitaires. Les sociétés professionnelles sont sous l'égide du privé de la propriété de moyen de production et de service. La sphère professionnelle est aliénée à la sphère communaliste de pouvoir et d'administration caractérisée par le privé de la propriété. C'est ce qui génère le processus de lutte des classes. Les types d'individus formant cette sphère professionnelle aliénée sont les homo-bancus (travailleurs endettés par la finance), les misérables (paupérisation entretenu par l'industrie) et les migrants (exode rurale/mondialiste).
Contre les modèles US et soviétique, il se forme des écoles hétérodoxes. Elles vont à l'encontre du capitalisme et du communisme de la guerre civile mondialisée (caricature, orthodoxie). Si, il existe dans les années 80, une synthèse dialogique entre orthodoxe et hétérodoxe dans l'exégète (contradictions non antagoniste), leur vision moderne reste dans un cadre communaliste laissant en politique la place au postmodernisme (Althusser, Foucault) soit à un facteur de trahison (Alexandre Zinoviev) depuis les années 60 et à la fin de l'histoire (Fukuyama) depuis les années 90.
Cependant des irréductibles se détachent volontairement de ce mouvement anti et pseudo-dialectique : ce sont Lucien Sève, Émile Jalley. Ils y promeuvent une défense du matérialisme dialectique authentique et de sa fondation (cf ci-dessus).
4.2.2.2 La source du communisme chez Marx[modifier | modifier le wikicode]
Chez Marx, et donc dans les sociétés capitalistes, la source du communisme est dans la sphère professionnelle. Si le pédagogue John Dewey, par son pragmatisme et sa dialectique, est l'équivalent de Marx aux USA[49], il reste enfermer dans l'aspect communaliste par sa démocratie scolaire. Il ne touche pas en définitif à la sphère professionnelle qui caractérise la société capitaliste. Cette sphère est aliénée à la sphère communaliste de pouvoir et d'administration caractérisée par le privé de la propriété des moyens de productions et de services.
Le communisme de Marx est l'abolition du privé de la propriété afin de libérer la propriété, d'émanciper ceux qui créent la propriété (animaux-végétaux, travailleurs-chômeurs), de potentialiser (Yves Richez) les forces de travail (Karl Marx) et d' orienter (Henri Wallon) les personnes (Lucien Sève) selon les modes opératoires naturels (Yves Richez).
En effet, dans le Manifeste du parti communiste en 1848, Marx et Engels montrent pour la condition de la libération du prolétariat que :
« le communisme, ce n'est pas l'abolition de la propriété en général, mais l'abolition de la propriété bourgeoise »,
Ainsi,
« Le communisme n'enlève à personne le pouvoir de s'approprier des produits sociaux ; il n'ôte que le pouvoir d'asservir à l'aide de cette appropriation le travail d'autrui ».[50]
Le communisme de Karl Marx est un modernisme commun.
Chez Marx, le communisme ne peut donc pas se réduire à un idéal comme le cas du communisme de type communaliste. En effet,
- dans les Manuscrits de 1844, Marx écrit :
« Le communisme est la forme nécessaire et le principe dynamique de l'avenir immédiat, mais le communisme n'est pas en tant que tel ni le but du développement humain ni la forme de la société humaine ».[51]
- En 1845, dans L'Idéologie allemande, pour Marx et Engels,
« le communisme n'est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. »
Ils appellent,
« communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement. »[52]
- En 1847, Engels définit ce mouvement réel dans le premier des Principes du communisme, « Qu'est ce que le communisme ? » :
« le communisme est l'enseignement des conditions de la libération du prolétariat ».
Pris dans la spirale de la crise historique, il y eu une incapacité à percevoir la synthèse suivante :
« communalisme moderne (Alexandre Zinoviev) <> modernisme commun (Karl Marx) »
Cette dynamique caractérise le « communisme individuant » que l'on rencontre chez Jules Guesde et Georges Gastaud sous le nom de « communisme personnalisant ». C'est la mise en lumière de la spirale « idéalisme <> matérialisme » ou « dialectique matérialiste <> matérialiste dialectique »]
4.3 Les Réformistes[53][modifier | modifier le wikicode]
4.3.1 Les orthodoxes[modifier | modifier le wikicode]
- Antonio Gramsci[54] : « Sa philosophie n'est pas matérialiste, comme il l'affirme lui même. Pour lui, Marx n'aurait jamais appelé sa conception "matérialiste" et n'aurait fait que critiquer le matérialisme français sans rien en retenir. Marx aurait utilisé le terme de "dialectique rationnelle", uniquement par opposition à la mystique hégélienne. Dans cette perspective, Gramsci propose une "philosophie de la praxis", qui uniraient l'histoire, la politique et l'économie dans une seule théorie » [55]
- Louis Althusser[56] : « En réalité, Althusser exprime ici un évolutionnisme déguisé, c'est à dire un refus de la pensée dialectique. »[57] Dans les années 50, il est influencé par le structuralisme (Saussure, Strauss). À partir des années 1960-1970[58], il suit le mouvement post-structuraliste/postmoderniste avec sa vision anti-humaniste (anti-Montaigne, anti-utopique), anti-historiciste (anti-Hegel, anti-Marx) et anti-philosophique (anti-dialectique).
- Autres[59] : Marcel Prenant, Georges Teissier, Francis Halbwachs, Golvano Della Volpe, Ludovico Geymonat, Roger Garaudy
=> « Au lieu de s'interroger sur l'histoire, ils ont cru à nouveau en la toute puissance de l'idée. Finalement, ils n'ont jamais pu se défaire de l'idéalisme qui les a toujours accompagné, même du temps de leur orthodoxie » [60]
4.3.2 L'enseignement du matérialisme dialectique[modifier | modifier le wikicode]
[Dans le cadre de la crise historique de 1914-1945 et avant les années 60, les savants et les philosophes marxistes nageaient dans le maelström de l'Histoire. Ce qui ne va pas sans romantisme d'espoir-désespoir soit un « romantisme rationnel » (J.B.S. Haldane) pour le scientifique et une foi spirituelle du progrès pour le philosophe. Ce processus historico-cognitif a produit une forte motivation de l'éducation scientifique et de vulgarisation philosophique pour les citoyens lambda. Le contenu de cette vulgarisation n'est en rien idéaliste, ni dogmatique, ni spiritualiste. D'ailleurs pour le biologiste Marcel Prenant dans sa préface de Science, Marxisme, Guerre de J.B.S. Haldane :
« le matérialisme dialectique, parce qu'il répond à la réalité des choses, a comme elle des aspects divers et multiples, difficiles à épuiser. Il ne tient ni dans un dogme, ni dans quelques formules. »
Même si un enseignement de savoir semble toujours être idéaliste, la connaissance et la pratique y sont continuellement actualisées. Les orthodoxes se font pédagogue dans les conditions historiques extrêmes qui sont les leurs.
4.3.3 De l'orthodoxie à l'hétérodoxie[modifier | modifier le wikicode]
Contrairement au livre de Pascal Charbonnat qui classe les marxistes orthodoxes comme idéalistes, on observe que les marxistes orthodoxes scientifiques rentrent plutôt dans les défenseurs du matérialisme dialectique. Si dans la situation historique, leur « romantisme rationnel » (J.B.S. Haldane) les fait paraître idéaliste, les enjeux sont au contraire matérialiste et dialectique. C'est le cas de Marcel Prenant mais aussi du Georges Politzer, de J.B.S. Haldane ou d'Henri Wallon.
Par contre, les philosophes marxistes orthodoxes comme Roger Garaudy rentre à la lumière de Pascal Charbonnat dans les caricatures. Ainsi, les philosophes sont plus dans une action de propagande soit une vulgarisation express, plus ou moins radicale selon la situation historique du moment. Si par leur foi du progrès, leurs discours et leurs idées se parent d'idéalisme, leurs enjeux s'adaptent à la crise historique du XX avec toutes ses contradictions. Ils sont par conséquent en phase avec le mouvement dialectique de l'histoire du XX.
Or, quand le feu de la guerre s'éteint, la foi de ses philosophes marxistes orthodoxes s'éteint. Pour combler le vide spirituel, ils cherchent d'autres combats. Mais, ils vont rompre avec leur premier combat comme Garaudy (du communisme en Europe à l'antisionisme au Proche-Orient) et Althusser (du déterminisme historique au (post)-structuralisme) dans les années 60/70, ou s'opposer à leur conviction comme les jeunes maoïstes à la Stéphane Courtois (du fondamentalisme estudiantine 68ard à l'anti-communisme primaire post-68) dans les années 80/90... : Après la foi générée par la crise historique du XX, les philosophes tombent dans les années 60 dans un processus de facteur de trahison (Alexandre Zinoviev) contre la dialectique, le matérialisme, l'histoire, le commun, l'universel, l'humanisme.
On ne rencontre pas directement de manière apriori ce processus historico-cognitif chez les scientifiques marxistes orthodoxes quand bien même ils ont été limogés du Parti pour leur critique sur « la théorie des deux sciences sciences » lors de l'affaire Lyssenko.
Cependant, au sein de la communauté scientifique occidentale proche du mouvement communiste du XX, la dialectique va soit être reniée par les uns tombant ainsi dans l'absolutisme (Jacques Monot) et une nouvelle religion qu'est le technoscientisme; soit être occulté - en vain - par les autres en surfant sur le relativisme contre l'absolutisme et l'occidentocentrisme. D'autres encore restent silencieux face à la dialectique mise en lumière dans leurs propres objets études. Ils n'osent dire le terme de matérialisme dialectique par peur d'être ostracisés ou moqués. Seulement quelques scientifiques irréductibles défendent ouvertement le matérialisme dialectique.]
4.3.4 Les hétérodoxes[modifier | modifier le wikicode]
- interprétation religieuse[61] : Ernst Bloch, Roger Garaudy, Michel Henry, Ferdinand Belo
- retour de l'interprétation kantienne de Marx[62]: Max Adler et l'École de Francfort (Max Hokheimer, Herbert Marcuse, Theodor Adorno, George Lichtheim), Claude Bachelard
- L'éclectisme[63] : Trần Đức Thảo; Cesare Luporini ; Giulo Preti; Pierre Naville; Dominique Lecourt, Alain Badiou, Lucien Goldmann
=> « Dans l'ensemble, l'hétérodoxie marxiste s'est distinguée par une critiques presque unanime de la dialectique, à la fois telle que le stalinisme l'a déformée et telle qu'elle apparaît dans les textes d'Engels, voire de Marx. [...] Ces contestataires du stalinisme ont alors cru qu'il fallait critiquer, ou rénover, le matérialisme dialectique lui-même. Pour comprendre la cause de la dictature stalinienne, il faut d'abord se tourner vers ses racines sociale et historique, avant de discuter du caractère ontologiques de la dialectique ou du problème de l'objectivité. C'est dans cette perspective que Marx et Engels se sont servis des concepts philosophiques, en tant qu'abstractions destinées à ordonner l'étude patient et minutieuse des connaissances empiriques. En ce sens, l'hétérodoxie n'a pu, elle aussi, débarrasser sa critique de l'idéalisme. » [64]
4.3.5 Les exégètes[modifier | modifier le wikicode]
« Orthodoxes et hétérodoxe se réconcilient à la fin des années 1980, en même temps que le bureaucratie en URSS exprime son vœu de rejoindre l'ordre capitaliste. Le matérialisme de Marx (soigneusement distingué de celui d'Engels) devient l'objet d'un long et interminable commentaire. Il est interprété dans sa seule perspective historique et perd sa qualité de conception générale du monde. Il est donc purgé d'Engels."[65] « L'exégète s'oriente aussi vers l'idée d'un dépassement de la philosophie au moyen de la science historique mise au point par Marx »[66]
- Lucien Sève, Science et dialectique de la nature, La dispute, 1998[67].
- Denis Collin, La théorie de la connaissance chez Marx, 1996
- François Chatelin, Logo et Praxis, 1962
- Henri Lefebvre[68], Le Matérialisme dialectique (1940); Logique formelle, logique dialectique (1946)
- Autres : Sidney Hook, Marcel Conche, Pierre Raymond
=> « Ainsi, les exégètes sont contraints d'explorer des voies toujours plus original pour tenter de réaliser ce dépassement. Ainsi, Henri Lefebvre (1901-1991), après avoir reformulé le matérialisme dialectique au sein de l'orthodoxie (note 24), s'engage successivement dans la "Métaphilosophie" et le "différentialisme", après 1968. Ses tentatives s'appuient toutes sur les concepts et les textes de Marx, et cherchent à en dégager une nouvelle pensée, susceptible de transformer le réel. Mais, elles échouent à sortir du cadre réflexif et à exister en dehors des cercles philosophiques. C'est que le projet d'utiliser Marx comme "boîte à outils" (Vincent & Vakaloulis, 1997:t2. 2, 8) selon les mots de Jean-Marie Vincent, ne peut déboucher que sur une glose impuissante » [69]
5 Le renouveau dialectique en science[modifier | modifier le wikicode]
Depuis le XIX le matérialisme est mieux représenté par les scientifiques[70]. Quelques scientifiques seulement reconnaissent la dialectique dans leurs objets d'étude :
5.1 De l'application en science[modifier | modifier le wikicode]
- Lev Vygotski
- Vygotski, L. (2013). La signification historique de la crise en psychologie. La Dispute (http://atheles.org/ladispute). (texte original paru en 1926-1927)
- Vygotski, L. (2013) - avec un petit commentaire de Jean Piaget de 1979. Pensée & langage (546p.). La Dispute (http://atheles.org/ladispute). (texte original paru en 1934)
- Vergnaud, G. (2013). Lev Vygotsky - Pédagogue et penseur de notre temps (95p.). Hachette (éducation).
- J.B.S. Haldane[71]
- La philosophie marxiste et les sciences, 1946[72]
- Paul Langevin[73][74]
- Propos d'un physicien engagé : Pour mettre la science au service de tous, Vuibert, 2007
- La Pensée et l'Action, Editions sociale, 19..
- Paul Langevin - Ecrits Philosophiques et Pédagogique (préface d'Henri Wallon). G, 1947.
- Recueil d'articles : https://fr.wikisource.org/wiki/Paul_Langevin
- Henri Wallon
- Wallon, H (2012). L'évolution psychologique de l'enfant', (éd. 12). Armand Colin (texte d'origine datant de 1941).
- Wallon, H (1982).La vie mentale. Editions sociales. (texte d'origine datant de 1938)
- É. Jalley & L. Maury (1990). Henri Wallon : écrits de 1926 à 1961 - Psychologie et dialectique (pp.120-127). Paris : Messidor.
- Oeuvres complètes en 6 volumes sous la direction d'Emile Jalley, L'Harmattan (2015)
- Recueil d'articles : https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Henri_Wallon_%281879-1962%29
- Eftichios Bitsakis[75],
- Physique contemporaine et matérialisme dialectique, Editions Sociales, 1973 et ses mises à jour :
- Physique et matérialisme, éd. Sociales, 481p, 1983 (édition mise à jour et rallongée)
- Le nouveau réalisme scientifique : Recherches philosophiques en microphysique, éd. L'Harmattan, 269p., 2000 (nouveau livre)
- La nature dans la pensée dialectique, L'Harmattan, 2001.
- Physique contemporaine et matérialisme dialectique, Editions Sociales, 1973 et ses mises à jour :
- Richard Lewontin[82][83]
- avec Richard Levins[84], Le Biologiste dialectique, 1985
- Avec Steven Rose, Léon J. Kamin, Nous ne sommes pas programmés, La Découverte, 1985[85]
- La triple hélice : Les gènes, l'organisme, l'environnement, Seuil, 2003[86]
- Alexandre Zinoviev
- Le communisme comme réalité, L'âge d'Homme, 1981
- Les confessions d'un homme en trop, Gallimard, 1991
- L'Occidentisme, essai sur le triomphe d'un idéologie, Plon, 1995 (Introuvable comme censuré. Il est cependant disponible en libre sur https://www.fichier-pdf.fr/2017/04/26/zinoviev-occidentisme/)
5.2 Des retrouvailles à l'effet réversif de l'évolution[modifier | modifier le wikicode]
- Charles Darwin, La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, 1871
- Anton Pannekoek, Darwinisme et Marxisme (1909) avec commentaires, notes et extraits intercalés de Patrick Tort, aux éditions arkhé, 2012
- Patrick Tort, L'effet Darwin : Sélection naturelle et naissance de la civilisation, Seuil, 2008
5.3 Autres scientifiques[modifier | modifier le wikicode]
De nombreux scientifiques mettent en lumière de manière inconsciente la dialectique dans leurs objets d'étude et leur méthodologie. Le plus connu est Charles Darwin. Mais, voici ci-dessous une liste non exhaustive de scientifiques à la fois dialecticien et matérialiste :
- Sigmund Freud en psychanalyse [87]
- John Stuart Mill en logique[88]
- Alfred Wegener en géologie
- Jean Piaget en psychologie surtout après les années 50. Avant les années 50, sa conception encore linéaire est influencée par Herbert Spencer (néo-lamarckien) et l'évolutionnisme en général (Darwinisme). Il a d'ailleurs reçu des critiques scientifiques de Lev Vygotski et de Henri Wallon sur son aspect exclusivement cognitif de ses études reniant le « milieu » notamment social dans le développement de l'enfant. Cependant après les années 50, il s'intéresse au matérialisme dialectique même si sa dialectique reste plus hégélienne que marxienne. Pourtant, nous sommes en pleine affaire Lyssenko en occident qui conduit bon nombre de scientifiques à rejeter la dialectique jusqu'à aujourd'hui. Jean Piaget se concilie ainsi jusqu'à sa mort avec les conceptions de Lev Vygotski et de Henri Wallon.
- Yvez Richez en management et éducation par sa dialectique chinoise. La théorie du talent et de l'émergence des potentiels d'Yves Richez élargie et dépasse la théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner (Cf Intelligence. chap. 2.2). Elle se concilie à Henri Wallon où l' « on ne saurait distinguer l'intelligence de ses opérations » selon la formule d' Émile Jalley résumant Principe de psychologie appliquées (Henri Wallon, Œuvre 1. éd. L'Harmattan, 2015). Sa pratique de management et de pédagogie se corrèle à celle du rapport Langevin-Wallon et l'éducation nouvelle principalement d'Ovide Decroly et Amélie Hamaïde soit à la Méthode globale.
- John Dewey en pédagogie. C'est un des rare pragmatiste dialecticien. Il a lu Hegel. Il a ainsi appréhendé sa dialectique qu'il use pour le pragmatisme et sa notion de l' « action ». Dans le cadre de sa propre société US, Dewey est l'équivalent de Marx (sociétés européennes).
« Les textes de Marx restent en partie intouchés par cette dénonciation des pratiques communistes.
Il faut rappeler ici que Dewey a été proche des intellectuels américains sinon marxistes, du moins spécialistes de Marx, qu'il a eu souvent recours à l'interprétation économique de l'histoire et que, comme le rappelle Geiger, de nombreux partisans de sa philosophie et d'anciens étudiants, comme Beard, Barnes, Pound et Cardozo, ont eux-mêmes proposé une telle interprétation dans divers domaines comme le droit, l'histoire ou la sociologie[7].
Il semble cependant que Dewey n'ait lu les œuvres de Marx que tardivement, et superficiellement.
Jim Cork, syndicaliste et spécialiste de Marx, et Sydney Hook, un ancien étudiant de Dewey et l'un des premiers philosophes américains à étudier la pensée de Marx, l'y avaient fortement incité, apparemment sans grand succès[8]. Car, pour Westbrook : « il n'est pas surprenant que Dewey ait pensé que la plus grande part de ce qu'on disait que Marx lui offrait, il l'avait déjà, et que ce qu'il n'avait pas ne l'attirait pas particulièrement[9]. »
Sydney Hook voit entre les travaux de Marx et ceux de Dewey une si grande proximité qu'il considère que Liberalism and Social Action (1935) « pourrait bien être au vingtième siècle ce que le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels a été au dix-neuvième[10]. »
Jim Cork, quant à lui, repère une similitude entre Marx et Dewey qu'il décline en 9 points :
- un héritage commun dans le sens de l'historicité du jeune Hegel,
- l'intégration de la philosophie dans le contexte des pratiques humaines présentes,
- une opposition à toute forme d'irrationalité,
- une certaine forme de matérialisme (« ni mécanique, ni réducteur »),
- une critique des essences,
- une opposition au dualisme rationaliste traditionnel,
- aux vérités absolues (remplacées par des vérités provisoires d'enquête),
- un rejet d'esprit darwiniste du dualisme entre l'esprit et la nature,
- et l'importance de l'unité de la pratique et de la théorie (thèses N°.1, 2, et surtout 11 sur Feuerbach)[11].
Ainsi, lorsque, au cours des années trente, Dewey repère dans l'organisation économique de la société américaine le problème présent le plus distinctif et le plus urgent, ses angles d'analyse évoque ceux de Marx :
- la prédominance des facteurs économiques,
- la démonstration, dans Liberalism and Social Action, que la crise sociale américaine est due à un décalage entre les relations sociales de production issues du passé
- et les forces modernes de productivité liées à la technologie moderne,
- la dénonciation de l'économie capitaliste,
- l'appel à socialisation des moyens de production,
sont en effet des angles critiques proches de ceux de Marx.
Pour Charles Frankel, cette proximité explique d'ailleurs que l'influence de Marx ait été marginale aux États-Unis »[49]
- Evald Ilyenkov en philosophie. Il est avec Alexandre Zinoviev undes chefs de fil de la philosophie soviétique réelle (sans intrusion idéologique) dans les années 1960 et 1970.
6 Notes et références de la bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Jean-Guillaume Lanuque et Florent Schoumacher. un petit aperçu de l'Histoire des philosophies matérialistes de Pascal charbonnat, site de la revue universitaire Dissidences
- ↑ Anti-Dühring, Friedrich Engels (trad. Émile Bottigelli), éd. sociales, 191 , p. 66
- ↑ Pascal Charbonat, 2007, p 482
- ↑ Noëllne Castagnez-Ruggiu Repères, numéro 223 : Histoire des idées socialistes, La Découverte, 1997
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p484-492
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p 486
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p482-485
- ↑ Labriola, A. (1970). Préface. In Essais sur la conception matérialiste de l'histoire (p.III). éd. Gordon & Breach.
- ↑ Labriola, A. (1970). En mémoire du Manifeste communiste. In Essais sur la conception matérialiste de l'histoire (p.25). éd. Gordon & Breach
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p548-558
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p561-563
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p562
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p563
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p563-565
- ↑ Pascal Charbonnat, 2007, p564
- ↑ Sejin Park, S. & Guille-Escuret, G. (2017). Sociobiologie versus socio-écologie : Les enjeux d'un débat en suspens. ISTE.
P. 11: « Il n’y a rien de choquant à la mise en place d’une police épistémologique « verbalisant » des incorrections méthodologiques sur lesquelles, en principe, toutes les sciences concernées devraient s’entendre bien qu’elles ne soient pas toujours habituées à les débusquer. » - ↑ 17,0 et 17,1 Garcia, R. (2015). Le désert de la critique - déconstruction et politique (pp 65-67). L'Échappé (collection Versus) :
« Ainsi considérée, la liquidation de la prédilection des Lumières pour la vérité, telle qu'elle se manifeste chez les relativistes, aurait des effets de liberté.
L'attitude relativiste se présente en effet souvent sous les oripeaux éthique de la modestie, de la tolérance, de l'ouverture d'esprit, qualités sociales et morales indiscutables, qui assurent la liberté d'autrui.
Or, si penser posséder la vérité absolue peut inciter au dogmatisme et à l'abus de pouvoir, cela ne constitue pas une raison suffisante pour se débarrasser purement et simplement de l'idée de vérité, en remplaçant l' « être-vrai » par le « tenir-pour-vrai ».
C'est d'ailleurs toute la subtilité d'un scepticisme bien conduit que de maintenir 'et' l'horizon de la découverte de la vérité 'et' le doute épistémologique.
Mais dans ce dernier cas, il est clair que nous présupposons unee norme soustraite aux affaires humaines trop humaines, par rapport à laquelle nous devons précisément redoubler d'humilité intellectuelle.
Cette opposition théorique est d'importance, car autour de cette question de la vérité se joue par exemple le devenir de l'école.
Un simple regard jeté sur le fonctionnement de l'orientation des élèves dans le système scolaire, au niveau des textes officieks, des discours des directions, des fédérations de parents et de plus en plus souvent des élèves eux-même, suffirait pour saisir en quoi lez rapport entre l'étude et la vérité est en train de péricliter.
Désormais, pour un élève et une part crissante d'enseignants, connaître ce n'est plus se rapprocher de la vérité, exercer sa rigueur intellectuelle et pouvoir enrichir sa vision du monde, pour soi-même et pour les autres.
Connaître, c'est désormais, au sens de Friedrich Hayek [Grand prêtre néolibéral] dans son article de 1945 « L'usage de la connaissance dans la société », posséder une information pertinente qui améliorera ma position sur le marché, puisque je serai en possession d'un élément à valoriser qui fera défaut aux autres.
Il s'agit là d'un utilitarisme généralisé de l'école dont le prophète post-moderne Lyotard, soucieux de la « performativité » du système social, avait annoncé avec enthousiasme le déferlement dès 1979 :
« La question, explicite ou non, posée par l'étudiant professionnaliste, par l'État ou par l'institution d'enseignement supérieur n'est plus est-ce vrai ? Mais : à quoi ça sert ? Dans le contexte de mercantilisation du savoir, cette dernière question signifie le plus souvent : est-ce vendable ? Et, dans le contexte d'augmentation de la puissance : est-ce efficace ? Or la disposition d'une compétence performante paraît bien devoir être vendable dans les conditions précédemment décrites, et elle es efficace par définition/ Ce qui cesse de l'être, c'est la compétence selon d'autres critères, comme le vrai/faux, le juste/l'injuste, etc., et évidemment la faible performativité en général » » - ↑ La Théorie de l'information sous sa forme idéaliste, voir même spiritualiste, est prisée par les réactionnaires (Friedrich Hayek), les libéraux (Raymond Boudon) et les postmodernes (Jean-François Lyotard). Pour un regard dialectique sur l'information, je vous envoie à Gilbert Simondon.
- ↑ Un billet de Jean-Guillaume Lanuque de L’Etoile rouge (1908) et de L’Ingénieur Menni (1912) (L’Âge d’homme, 1985). URL : https://dissidences.hypotheses.org/4587
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- ↑ Dont le summum est chez les grands groupes comme Médiapost du groupe Laposte, Adrexo, Uber, Amazone ...
- ↑ (Pour le quatrième anniversaire de la révolution (1921) : cf les Citations de Lénine).
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