Philosophes matérialistes
Les philosophes matérialistes sont des personnalités qui définissent et décrivent le monde selon une pensée matérialiste, c'est à dire une pensée définie sur l'immanence du monde réel selon la réalité et l'objectivité du monde global et non plus sur une entité fictive (spiritualiste) ou sur la spéculation de l'esprit (idéalisme).
Le matérialisme n’a ni lieu, ni a priori d’histoire. Il y a d’ailleurs rejet et occultation des philosophies matérialistes[1]; dans l’histoire des philosophies qui est ainsi dominée essentiellement et absolument par les philosophies transcendantes donnant une hégémonie aux religions et à l’idéalisme dans l’histoire et la pensée de l’humanité globale. Ainsi, cette universalité, étendue dans le temps et dans l’espace, fait que le matérialisme n’est pas une philosophie ou un courant de pensée en tant que tel mais autre chose situé en dehors de l’histoire et de la ligne de dichotomie entre transcendance et empiriocriticisme, ou entre métaphysique et expérience physique. Les contradictions de la société pesant sur cette ligne dichotomique au cours du temps sont à l’origine du matérialisme. Les philosophies matérialistes en tirent une vision qualitative du monde réel (nature et société) basé sur lui-même et non des finalités ou des résultats prônant la complexité ou l’impossibilité de découvrir le monde global par lui-même bien que le monde et son étude soient complexes.
1 Antiquité[modifier | modifier le wikicode]
1.1 Dans l’Inde ancienne[modifier | modifier le wikicode]
- Chārvāka[2][3]
- Kaṇāda[4]
- Kapila[5]
- Mahāvīra[6]
- Autres : Pakhuda Kātyāyana cofondateur de la secte athée Ājīvika ; les philosophes jaïns[7] avec leur théorie des molécules et des atomes, de la substance du vivant et du non-vivant ; la Philosophie bouddhiste dans sa notion de l’atome[8] et sa philosophie matérialiste de la condition humaine[9]
1.2 Antiquité grecque[modifier | modifier le wikicode]
1.3 Antiquité latine[modifier | modifier le wikicode]
2 Moyen Âge et époque moderne (I au XVII siècle)[modifier | modifier le wikicode]
- Dans cette longue période, seul Cyrano de Bergerac est matérialiste.
Les courants opposés à l'orthodoxie (pouvoir et religion chrétienne et musulmane) sont
- les hétérodoxes aristotéliciens du Ier au XIVe[13] (Averoes, Thomas d'Aquin),
- puis les naturalistes immanentistes du XVe[14] (Pomponazzi, Francesco de Vicomercato, Bernardino Telesio, Giordano Bruno, Cesare Cremonini, Giulio Cesare Vanini, Laurent Valla, Jean Louis Vivès, Pierre de La Ramée et Francis Bacon)
- jusqu’à l’apogée du naturalisme au XVIIe[15] avec Baruch Spinoza selon trois courants distincts :
- atomiste (Pierre Gassendi, Robert Boyle, Bernard Le Bouyer de Fontenelle),
- empiriste (Thomas Hobbes, Gabriel Naudé, Pierre Bayle, John Locke)
- et irréligieux (Cyrano de Bergerac).
Ainsi, les sciences (Johannes Kepler, Nicolas Copernic, Galilée, Isaac Newton…) influencées par les phénomènes sociétaux sont de même origine, c’est-à-dire issues du mouvement naturaliste.
Le rapprochement de ces trois pensées — atomisme, empirisme et irréligion — de manière inaliénable a pour conséquence, au XVIII, la renaissance et le développement du matérialisme.
3 Au XVIII, sa renaissance[modifier | modifier le wikicode]
- Jean Meslier
- Julien Offray de La Mettrie
- César Chesneau Dumarsais
- Denis Diderot
- Paul Henri Thiry d’Holbach
- Sylvain Maréchal
4 Au XIX, évolutionniste et dialectique[modifier | modifier le wikicode]
4.1 Matérialistes évolutionnistes[modifier | modifier le wikicode]
- Carl Vogt
- Jacob Moleschott
- Ludwig Büchner
- Vasile Conta
- Chōmin Nakae
- Autres : Jean André Rochoux, Alphonse Leblais, André Lefèvre, Gaétan-Pierre Stanski, Louis Asseline, Albert Regnard, Francisco Suñer y Capdevila
4.2 Matérialistes dialectiques[modifier | modifier le wikicode]
5 Matérialistes contemporains[modifier | modifier le wikicode]
5.1 Matérialistes dialectiques[modifier | modifier le wikicode]
5.2 Autres matérialistes[modifier | modifier le wikicode]
- Mario Bunge
- Richard Dawkins
- Guillaume Lecointre
- Noam Chomsky
- Bertrand Russell
- Willard Van Orman Quine
- Ivan Pavlov
- ...etc
Pseudo-matérialistes : Denis Collin, Michel Onfray, ...
6 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Pierre F. Daled, Le matérialisme occulté et la genèse du « sensualisme ». Écrire l’histoire de la philosophie en France, Paris, J. Vrin, coll. « Pour demain », 2005, 319 p
- ↑ Marc Ballanfat, Les matérialistes dans l’Inde ancienne, traduction, notes et commentaires, préface de Pierre-Svlvain Filliozat, Paris, L’Harmattan, 1997, 156 pages
- ↑ Jean Dubessy, Guillaume Lecointre et Marc Silberstein, Les Matérialistes (et leurs détracteurs), Syllepse, 2004., p725
- ↑ Dubessy, Lecointre, Silberstein, 2004, p.724
- ↑ Dubessy, Lecointre, Silberstein, 2004, p.724
- ↑ Heinrich Zimmer, Les philosophies de l’Inde, Payot, 1996
- ↑ Heinrich Zimmer, Les philosophies de l’Inde, Payot, 1996
- ↑ Dubessy, Lecointre, Silberstein, 2004, p.724
- ↑ Ballanfat, 1997, p11
- ↑ Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Syllepse, coll. « Matériologiques », 650p, 2007, p49-70
- ↑ Charbonnat, 2007, p71-95
- ↑ Charbonnat, 2007p95-141
- ↑ Charbonnat, 2007, chap.4: « Fossiles matérialistes exhumés par l’hétérodoxie (Ier-XIVe) », p.141-165
- ↑ Charbonnat, 2007, chap.5 : « Naturalismes immanentistes (XVe-XVIe) », p.|165-211
- ↑ Charbonnat,2007, chap.6 : « L’apogée du naturalisme (XVIIe) », p.211-252