Parti bourgeois
Un parti bourgeois est un parti qui défend, implicitement ou explicitement, les intérêts de la bourgeoisie, classe dominante du système capitaliste. Ils ont une place très importante dans le maintien de l'illusion démocratique des démocraties libérales.
On parle souvent de parti de gouvernement pour désigner les partis qui ont l'habitude d'alterner au pouvoir. Ce sont de fait des partis bourgeois.
1 Quelques partis bourgeois[modifier | modifier le wikicode]
Cette section ne vise qu'à donner quelques exemples de variantes de partis bourgeois (ce qui ne signifie pas les mettre tous sur le même plan en toute circonstance). Elle ne vise pas à l'exhaustivité, ce qui serait une tâche sans fin étant donné que l'immense majorité des partis dans le monde sont des partis bourgeois.
1.1 France[modifier | modifier le wikicode]
1.1.1 Les Républicains[modifier | modifier le wikicode]
Anciennement UMP. Il s'agit du parti principal de la bourgeoisie française, conservatrice et pro-patronale. Le parti a connu des hauts et de bas, notamment sous la période sarkozyste, où le mouvement a dû faire face à plusieurs crises (comme l'affaire des frais de campagnes[1]), ce qui a quelque peu motivé le changement de nom. Depuis les primaires de la droite, le parti, sous la direction de Fillon, affiche clairement sa couleur : une politique anti-ouvrière et plus largement "antisociale" totalement assumée, avec la suppression de très nombreux postes de fonctionnaires, la remise en cause des trente-cinq heures[2]…
1.1.2 Rassemblement National[modifier | modifier le wikicode]
Anciennement FN, il s'agissait à l'origine d'un parti fasciste qui, depuis l'arrivée à sa tête de Marine Le Pen, a opéré un virage de dédiabolisation qui lui a permis de grimper dans les sondages. L'électorat du RN s'appuie surtout sur les xénophobes, islamophobes et de façon générale les masses de petits-bourgeois radicalisés par la crise.
1.1.3 Parti Socialiste[modifier | modifier le wikicode]
Le Parti socialiste est à l'origine un parti ouvrier, même s'il a dès son origine été un parti réformiste. Actuellement, certains considèrent qu'il est devenu un parti bourgeois (comparable au Parti démocrate états-unien) à cause des dérives survenue depuis sa fondation allant du tournant de la rigueur, au quinquennat de François Hollande.
1.2 États-Unis[modifier | modifier le wikicode]
La politique des États-Unis est restée dominée par deux partis bourgeois, même s'il a existé à certains moments d'autres partis notables (Parti populiste, Parti socialiste, Parti communiste...). En revanche le Parti républicain et le Parti démocrate ont connu des transformations notables de leur idéologie et de leur base sociale, finissant même par inverser leur positionnement gauche-droite au cours du 20e siècle.
Par exemple dans un discours en 1898, le socialiste Daniel De Leon expliquait :
« [P]ensant hâter le retour des "beaux jours," les chômeurs en question remplacent le Parti Républicain par le Parti Démocrate, puis le Parti Démocrate par le Parti Républicain — exactement à la manière de nos ouvriers mal informés d'aujourd'hui (Applaudissements.) — car ils ne comprennent pas qu'un Démocrate ne vaut pas plus qu'un Républicain ; ils ne comprennent pas que, Le Commerce Libre et le Protectionnisme, c'est la même chose ; ils ne comprennent pas, qu'en votant pour un partisan de l'étalon-or ou en votant pour un partisan de l'étalon-argent, ils posent un geste identique ; ils ne comprennent pas que toutes ces théories et tous ces partis et toutes ces étiquettes sont également capitalistes et, qu'en votant pour un programme capitaliste, ils contribuent à maintenir les principes sociaux qui les gardent chômeurs ou qui réduisent leurs salaires ! (...)
Le Parti Populiste, qui prône le monnayage libre de l'argent, est lui aussi, et il l'a été durant toute son existence, un parti du Capital : le comportement de ses promoteurs (les tzars des mines d'argent, qui faisaient et font encore crever à la tâche les mineurs à leur emploi) ne permettent pas de mettre en doute ce fait. »[3]
Aujourd'hui encore, des militants trotskistes expliquent la même chose.[4]