Travail des femmes

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Taux d'emploi des femmes de 15 à 64 ans (2019)

Cet article décrit le travail des femmes dans les sociétés, et les différentes luttes politiques qui l'entourent. Les droits qu'ont les femmes par rapport au travail ont varié au cours du temps et géographiquement[1].

Les femmes représentent la moitié de la population active dans le monde. Elles occupent majoritairement des emplois dans les secteurs agricoles et tertiaire (services), notamment dans des postes relationnels ou touchant aux fonctions domestiques (cuisine, ménage, soins, garde et éducation des enfants).

Elles sont plus sujettes à l'emploi précaire ou à temps partiel, et la maternité ou l'idée que s'en font les employeurs constituent souvent un frein à leur progression professionnelle. Les personnes au foyer sont encore en grande majorité des femmes au foyer.

1 Différentes définitions du travail[modifier | modifier le wikicode]

Il existe différentes définitions du travail qui peuvent biaiser les statistiques. L'essor du capitalisme et du travail salarié a mis l'accent sur le travail comme activité en dehors de la sphère domestique, effectuée sous la direction d'un patron. Cela tend à invisibiliser le travail des femmes, dont de nombreuses tâches de travail domestique.

Selon l'Organisation internationale du travail, est une activité économique toute activité à destination du marché ou destinée à la consommation personnelle qui est susceptible de faire l'objet d'un échange marchand et qui est incluse dans la nomenclature du système de comptabilité nationale définie par l'ONU à des fins d'harmonisation. À titre d'exemple, l'auto-construction d'une habitation est considérée comme une activité économique, tandis que les activités domestiques, la prise en charge des soins aux enfants ou aux personnes âgées ou les activités bénévoles ne le sont pas, ce qui revient à souvent minorer le travail des femmes[2]. La population active comprend, outre les personnes exerçant de telles activités, celles qui sont au chômage ou en recherche de telles activités[2].

Certains experts opèrent parfois la distinction entre « activité » et « activité rémunérée » afin d'étendre leur champ d'analyse aux prestations non rémunérées : administrer le foyer, s'occuper des enfants et des personnes âgées et pratiquer l'agriculture de subsistance.

2 Préhistoire[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Communisme primitif.

Il y a très généralement une division sexuelle du travail. La plupart du temps, ce sont les femmes qui assurent le travail de cueillette, tandis que les hommes chassent. Même si l'on a pu constater dans certains cas que des femmes n'étant pas encore en âge de procréer pouvaient se joindre aux chasseurs.

Autre source majeure de différenciation des rôles : la guerre avec d'autres clans. D'abord, elle est très liée dans sa pratique à la chasse, ce qui tend fortement au monopole des hommes. Cette maîtrise de la guerre aurait permis aux hommes de concentrer très tôt en leurs mains le pouvoir politique. Économiquement, hommes et femmes sont des producteurs et se partagent les produits de leur travail, même de façon inégale. Il y a en même temps complémentarité et hiérarchie. 

3 Antiquité[modifier | modifier le wikicode]

3.1 Égypte antique[modifier | modifier le wikicode]

Le rôle des femmes dans rites funéraires comme pleureuse est attesté à partir de l'Égypte antique (en 1330 avant J.C.) et se pratiquera en Grèce ou à Rome avec les praeficae. Ces femmes avaient pour tâche d'exprimer la douleur de la famille mais aussi cherchent à émouvoir les divinités et montraient aux morts qu'ils étaient regrettés de par leur costume et leurs plaintes[3]. Cette pratique était répandue dans le bassin méditerranéen et est aujourd'hui répandue dans l'Asie ou l'Afrique.

3.2 Chine antique et impériale[modifier | modifier le wikicode]

3.3 Grèce et Rome antique[modifier | modifier le wikicode]

Vase à figure rouge - Sappho lisant un poème à ses amies, vase de Vari, vers 440-430 av. J.‑C.

De Homère (8e av. notre ère) à Galien (2e), les grands hommes ont pour habitude de dire du mal des femmes. Les femmes seraient passives et inférieures aux hommes.

Mise à part quelques poétesses reconnues dans la Grèce, comme Sappho, aux 7e et 6e siècles av. J.-C., les femmes sont souvent cantonnées au travail domestique. Dans la littérature homérique, leur activité principale reste le tissage. L’exemple phare de cette occupation est Pénélope, femme d’Ulysse, qui reste plusieurs années à attendre son mari en tissant une immense tapisserie. Même hors des récits mythologiques, cette activité était très développée chez les femmes grecques. Cela leur permettait d’ajouter une source de revenu au foyer en vendant leur production sur les marchés.

L’image de la femme antique cloîtrée dans sa maison est biaisée. En effet, si de riches aristocrates pouvaient se permettre de rester chez elles, la plupart des femmes allaient vendre les productions agricoles ou artisanales du foyer au marché et allaient elles-mêmes faire les courses lorsqu’elles n’étaient pas assez aisées pour avoir des esclaves.

Quelques décennies plus tard c’est un schéma similaire qui se répète dans la Rome antique.[4] Dans les riches propriétés les femmes jouent un rôle majeur dans l’organisation des domaines. En effet, ces matrones devaient diriger des très nombreux esclaves, les faire instruire, les affecter à leur tâche, veiller à la bonne exécution de ces tâches… Lors des absences répétées et longues de son mari, pour des raisons politiques et militaires, la matrone gère la maintenance du domaine et des productions. Elle prend aussi les décisions importantes qui s’imposent. Il s’agit là d’une activité non rémunérée mais pouvant être considérée comme un travail au vu du temps qu'y consacraient ces femmes. Le filage de la laine est une occupation centrale. Les femmes fabriquaient les vêtements pour toute la famille, qui pouvait être nombreuse. Les femmes n’avaient aucun droit politique. Cependant, à Rome, elles pouvaient devenir vestales : des prêtresses de Vesta, chargées de garder le feu sacré de Rome[5].

4 Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

En Europe, au 13e siècle, différents métiers peuvent être exercés par les femmes, aussi bien médecin que meunière, par exemple[1]. Toutefois, peu à peu, elles sont exclues des métiers les plus prestigieux et rémunérateurs[1].

Par exemple, la corporation des couturières existe depuis la fin du 17e siècle, période où les corporations passèrent complètement sous l'autorité du roi. Par l'édit du , Louis XIV prescrivit la constitution en communauté de tous les métiers dans les villes et bourgs. C'est à cet édit que la corporation des couturières de Paris doit son existence. « Il n'appartiendra qu'aux marchands maîtres tailleurs, disaient les statuts des tailleurs de 1660, de faire et vendre toutes sortes d'habits et accoutrements généralement quelconques à l'usage d'hommes, de femmes et d'enfants ». Cependant les tailleurs employaient beaucoup d'ouvrières ; beaucoup de femmes, d'autre part, faisaient de la couture pour leur compte personnel malgré les statuts. Les couturières, au nombre peut-être de 3000 à Paris, furent comprises en 1673, dans la liste des métiers de Paris à ériger en corporation. Ce ne fut toutefois qu'en 1675 que le roi ordonna la création, ayant entendu « la demande de plusieurs femmes et filles appliquées à la couture pour habiller jeunes enfants et femmes et ayant montré que ce travail était le seul moyen de gagner honnêtement leur vie» ; ces femmes suppliaient qu'on érigeât leur métier en communauté. Elles représentaient qu'« il était assez dans la bienséance et convenable à la pudeur et à la modestie des femmes et filles de leur permettre de se faire habiller par des personnes de leur sexe lorsqu'elles le jugeront à propos, que d'ailleurs l'usage s'était tellement introduit parmi les femmes et filles de toute condition de se servir des couturières pour faire leurs jupes, robes de chambres, etc. ; que nonobstant les saisies qui estoient faites par les jurez tailleurs et les condamnations prononcées contre les couturières, elles ne laissoient pas de travailler... ». Les couturières furent en effet constituées en communauté et purent légalement servir leur clientèle et faire concurrence aux maîtres tailleurs qui restèrent, il est vrai, investis exclusivement du droit de confectionner le corset et le vêtement de dessus. Cet épisode donne une idée des mille rivalités de métiers et des entraves au travail qui étaient alors la conséquence de l'organisation corporative[6].

Selon le Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le 13e siècle de Franklin, les métiers comptant des femmes sont bien présents, citons les abouresses (femmes qui travaillaient à rembourrer des vêtements), ou les sages-femmes. Mais pour de nombreux métiers, leur exclusion du métier était un fait, allant parfois jusqu'au paradoxe. Pour les acteurs et professions du spectacle, par exemple. Il exista de tout temps des troupes de jongleurs, histrions, ménétriers, qui, de ville en ville, de château en château, s'en allaient à l'aventure, amusant peuple et seigneurs par leurs tours de force, leurs chansons, leurs farces. Vers la fin du 14e siècle seulement, des troupes d'acteurs de profession commencèrent à parcourir la France, se mirent parfois aux gages de quelque prince. Dans les comptes de la maison d'Orléans pour les années 1392 et 1393, il est fait mention de sommes payées à quatre « joueurs de personnages » attachés à la maison du duc. Les femmes n'eurent pendant très longtemps aucune part dans les représentations. Tous les rôles de femmes étaient joués par de très jeunes gens que l'on choisissait imberbes, avec la voix la plus douce possible. On ne connaît que trois pièces antérieures à 1550 où les rôles de femmes aient été certainement tenus par des femmes[6].

5 Époque moderne[modifier | modifier le wikicode]

Au cours de la Renaissance, les corporations féminines sont dirigées par des hommes[1]. Au 15e siècle, le salaire d'une femme est la moitié de celui d'un homme[1].

En milieu rural, dans les familles vivant de l'agriculture, les activités domestiques, familiales et économiques sont intriquées les unes avec les autres ; les activités des femmes et des hommes sont liées les unes aux autres, et les relations familiales sont empreintes d'une forme de « complémentarité » des rôles. Dans certaines situations, des membres de la famille proche peuvent faire un travail complémentaire pour une ou un célibataire ou veuf, par exemple une sœur faisant le ménage pour son frère. Les attentes sociales font que le propriétaire agricole est censé se marier et avoir des enfants. Ces derniers vont également participer aux travaux de la maison et des champs en fonction de leur âge et leur sexe. Ceci se poursuivra durant le 19e siècle[7].

Selon les pays, il est mal vu de travailler pour des familles autres que la sienne, surtout pour les femmes, ou bien habituel. Ainsi, en Europe du Nord, les servantes et les ouvriers agricoles font souvent partie des personnes travaillant pour d'autres. Il existe une hiérarchisation des sexes pour les postes et pour les rémunérations[7].

Au cours du 18e siècle, le fait que la femme reste travailler dans son domicile est une attente sociale[1].

6 Révolution industrielle[modifier | modifier le wikicode]

6.1 Femmes ouvrières[modifier | modifier le wikicode]

Durant le 19e siècle, en lien avec la révolution industrielle, un certain nombre de femmes vont travailler dans les usines. Par rapport aux modes de production antérieurs où la petite production familiale était centrale, le capitalisme a nettement séparé les lieux de production (entreprises) et les lieux de reproduction (foyer). Cela en entraîné une division du travail plus marquée entre travail domestique (dévolu aux femmes) et travail salarié (hommes), mais aussi une tendance à l'intégration des femmes au travail salarié (entraînant le plus souvent une double journée de travail).

Selon beaucoup, dont Marx, le développement du machinisme a rendu le besoin de force physique secondaire, et aurait donc facilité l'emploi de femmes et d'enfants par les capitalistes. Par ailleurs, les industriels se sont permis de sous-payer les femmes, considérant qu'elles pouvaient moins tenir tête, et qu'elles avaient la pression familiale de ramener à tout prix un revenu.

Ce siècle voit aussi apparaître en Europe les premières lois encadrant le travail des femmes[8]. En France, la première loi les protégeant — considérant à l'époque la biologie et le statut des femmes dans la famille — interdit leur emploi dans les carrières et les mines, en 1874. 1892 voit pour elles la limitation de la journée de travail à une durée maximum de 11 heures et l'interdiction du travail de nuit[1].

La grève devient un dispositif permettant d'appuyer des revendications ; les grèves sont mixtes, masculines ou féminines, selon les secteurs d'emploi. Les premières grèves « de femmes » naissent dans les années 1860, même si les revendications sont communes quels que soient les genres, en lien avec les conditions de travail, le temps de travail et les salaires[9].

6.2 Milieux ruraux[modifier | modifier le wikicode]

En milieu rural, au 19e siècle, les femmes connaissent un travail qui est mêlé à leurs sphères domestique et familiale. Les conditions de vie et d'activité sont souvent liées à la famille et elles peuvent être très variées.

La répartition des tâches pour les personnes selon leur genre est variable selon les activités dominantes de la propriété agricole : l'élevage, la culture ou une mixité des deux vont voir ces répartitions différer ; de plus, le contexte juridique et politique peut avoir un rôle important. Selon les saisons, il peut aussi y avoir besoin de davantage ou moins de personnes. Ainsi, l'élevage impose des ouvriers agricoles et des servantes à l'année, tandis que pour la culture (de céréales, de vigne), il y a besoin de renforts saisonniers. Entre 1880 et 1925, il y a une augmentation du nombre de personnes travaillant dans l'agriculture ; en parallèle, l'activité agricole en général se féminise, bien qu'une tension se crée avec l'émigration de jeunes femmes allant travailler dans des industries. Les femmes restant dans le monde agricole ont alors surtout des activités liées au poulailler, à l'élevage laitier, au potager ; elles ont aussi souvent la possibilité de gérer elles-mêmes les bénéfices de la vente des produits issus de ceux-ci[7].

Une partie des femmes issues de milieux ruraux travaille en tant que domestiques pour d'autres personnes, dans le milieu rural ou en ville. Cette activité peut commencer à l'adolescence et se terminer au moment du mariage, se poursuivre par intermittence (au sein de commerces, ou dans une usine), ou être l'activité d'une vie. Au 19e siècle apparaît dans certaines études statistiques la catégorie « membres de la famille aidants » : sous les Habsbourg, celle-ci est composée aux trois-quarts par des femmes. D'autres pays, l'Angleterre et la Russie, n'ont établi de statistiques que pour les emplois salariés, ce qui a fait disparaître des comptes les employés non salariés : en Russie, autour de 1900, ce sont 23 millions de femmes agricultrices qui ne sont pas prises en compte[7].

Dans certains ménages, l'époux part en Amérique dans l'espoir de gagner davantage de revenus voire acheter une propriété tandis que l'épouse reste en Europe et gère la propriété familiale et le travail sur celle-ci[7].

6.3 Débuts du tertiaire[modifier | modifier le wikicode]

Différents autres métiers sont occupés par des femmes ; certaines sont institutrices[10]. Par ailleurs, certaines femmes sont religieuses. Le 19e siècle voit aussi le développement du travail social en Angleterre, puis en Europe occidentale et en Europe centrale. Issu notamment de démarches philanthropiques et ayant bénéficié des réseaux religieux chrétiens, il a l'objectif d'aider les familles populaires les plus pauvres ; il ne deviendra une activité professionnelle qu'au début du 20e siècle[11].

6.4 Luttes du mouvement ouvrier[modifier | modifier le wikicode]

Face à l'embauche de femmes par le patronat, les réactions du mouvement ouvrier furent contrastées. Beaucoup d'ouvriers revendiquaient une interdiction du travail des femmes, au nom de leur « protection », ou en raison de la concurrence qu'elles leur faisaient.

Mais les ouvrières, de leur côté, défendaient leurs revenus[12]. En 1848 en France, les femmes luttent et obtiennent le droit au travail dans les ateliers nationaux.

La plupart des socialistes du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle revendiquaient un encadrement spécifique du travail des femmes, au nom de leur protection, en particulier des mères. Très souvent, ces aménagements étaient défendus de concert avec la lutte contre le travail des enfants. Cela s'appuyait sur une réalité du contexte de la révolution industrielle anglaise, avec une forte mortalité des femmes et des enfants qu'elles portaient. Néanmoins on peut dire que le mouvement ouvrier a longtemps été imprégné d'un "féminisme maternaliste".

Les ouvriers hommes étaient souvent réticents à voir des femmes travailler, surtout dans des métiers réputés très durs (donc « masculins »). Par exemple le travail des femmes au fond des mines fut interdit en 1842, mais celles-ci travaillaient encore en surface. Marx cite des mineurs qui estiment que ce travail reste « humiliant et dégradant pour le sexe faible. Les femmes portent des vêtements d'hommes. Il y en a qui fument. Dans beaucoup de cas, toute pudeur est mise de côté. Le travail est aussi sale que dans les mines. Dans le nombre se trouvent beaucoup de femmes mariées qui ne peuvent remplir leurs devoirs domestiques. »[13]

En 1866, le congrès de l’AIT se prononce contre le droit des femmes au travail. C'est particulièrement la position des proudhoniens, pour qui « le travail des femmes doit être énergiquement condamné comme principe de dégénérescence pour la race et un des agents de démoralisation de la classe capitaliste » et « La femme n'est point faite pour travailler ; sa place est au foyer de la famille, elle est l'éducatrice naturelle de l'enfant, elle seule peut le préparer à l'existence civique, mâle et libre »[14][15]. La position de Marx et des délégués londoniens, rejetée, se positionnait pour le travail des femmes, mais disait : « les femmes doivent être rigoureusement exclues de n'importe quel travail de nuit, et de toute sorte de travail qui serait nuisible à l'organisme féminin si sensible »[16].

La question du travail des femmes est alors souvent mêlée à celle du travail des enfants dans les débats, ce qui dénote une vision très paternaliste au sujet des femmes, qu'il faudrait protéger.

Le 28 Juillet 1868, Marx parle au Conseil général de l'effet néfaste du machinisme aux mains des capitalistes sur "les enfants et les femmes". Il précise qu'il n'est pas contre l'intégration à la production des femmes et des enfants à partir de 9 ans, mais que dans les conditions actuelles l'effet est "abominable". Le débat se poursuivant le 4 août, Harriet Law dit que les machines ont rendu les femmes moins dépendantes aux hommes qu'auparavant, et qu'elles finiraient par les émanciper de l'esclavage domestique.

Le programme de Gotha du Parti ouvrier allemand (1875)[17] réclamait l'interdiction "du travail des enfants, ainsi que du travail des femmes, qui porte préjudice à la santé et à la moralité." Dans la critique que Marx fait de ce programme[18], il évoque la limitation de la journée de travail pour les femmes, voire des interdictions pour "branches d'industrie qui sont particulièrement préjudiciables à leur santé physique où contraires à la morale au point de vue du sexe", mais indique que les femmes doivent être intégrées à la production.

Le premier congrès ouvrier à se réunir, à Paris en 1876, est dominé par les conceptions très modérées des positivistes et des proudhoniens. Il affirmait notamment que l’homme devait pouvoir travailler pour pourvoir aux besoins de son foyer, « la femme ayant pour devoir d’élever ses enfants, de pourvoir à l’éducation de la famille ». Le congrès de Lyon (1878) sera sensiblement sur le même ton. Au congrès du Parti Ouvrier Français de 1877, des travailleurs proposent de voter pour l’interdiction du travail des femmes, demande rejetée. En septembre 1917 encore, le Comité fédéral national des Métaux adopte à l'unanimité une motion qui veut renvoyer les femmes au foyer.

Lors du congrès fondateur de la IIe Internationale, en 1889, Clara Zetkin fait l'un de ses premiers discours publics[19] où elle polémique contre les socialistes qui veulent interdire le travail des femmes.

Le programme du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, adopté en 1903, revendiquait « l'interdiction du travail des femmes dans toutes les branches dans lesquelles il est nocif pour l'organisme féminin ».[20]

7 20e siècle[modifier | modifier le wikicode]

7.1 Lents progrès[modifier | modifier le wikicode]

Le droit du travail continue à évoluer lentement selon les pays. En France, en 1907, la loi ouvre le droit aux femmes mariées d'être maîtresses de leur salaire ; auparavant, il était géré par l'époux, tout comme les autres biens de l'épouse. 1909 est l'année du premier congé maternité (8 semaines, non rémunéré) dans ce même pays ; l'année d'après, ce congé est rémunéré pour quelques institutrices. En ce qui concerne les institutrices françaises, elles resteront payées moins que leurs homologues instituteurs jusqu'en 1920 ; cette égalité de salaire en droit sera mise en place pour tous les fonctionnaires à partir de 1928[1].

La décennie 1910 verra une nouvelle poussée de la question féministe au sein du mouvement ouvrier, principalement sous l'effet du syndicalisme des institutrices.

Entre les deux guerres mondiales, de nouveaux produits et outils mécaniques arrivent dans la société, allégeant certaines tâches ; ceci se renforcera par la suite[7].

Du côté du travail social, les années 1920 voient les premières assistantes sociales professionnelles, formées dans des écoles dédiées, dans plusieurs pays d'Europe (Angleterre, France, Belgique, Roumanie, Pologne…) ; dans certains autres pays de ce continent, il faudra attendre les années 1940-1950 pour qu'elles apparaissent[11].

Le journal féministe La Fronde dénonçait comme dangereuses les législations spécifiques sur le travail des femmes, excepté les femmes enceintes. En 1918, la syndicaliste féministe Hélène Brion dénonçait l'hypocrisie de la loi contre le travail de nuit des femmes, votée en 1892 :

« Ne nous faites pas ressouvenir de cette fameuse loi sur le travail de nuit, par exemple, voulue par des hommes et votée par des hommes, soi-disant dans l’intérêt de la santé des femmes et aboutissant simplement à faire perdre leur gagne pain à des typotes qui gagnaient  dans les six francs par nuit, sans « protéger » pour cela les plieuses de journaux qui ne gagnaient, il est vrai, que 2 ou 3 francs. La faiblesse de la femme, la santé de la femme ! Ne l’invoquez pas, alors que la femme est depuis toujours dans les travaux les plus pénibles et les plus répugnants, à la mine et dans la culture, à la filature et au dévidage des cocons, à la boyauderie, dans les porcelaines et terres cuites, dans le travail des colles, des cirages, des graisses, dans les tanneries aussi bien qu’à l’hôpital et à l’hospice où elle soigne les plaies hideuses et fétides. Non ! ne venez pas me parler de santé à ménager pour la femme en tant que travailleuse, alors qu’elle reste soumise en tant que femme à votre absolu caprice d’hommes ! Alors que vous lui imposez à votre gré ou les maternités multiples et épuisantes, ou les avortements (que vos lois condamnent !) ou la stérilité qui, pour elle, réduit l’univers à une seule personne ! Ne parlez pas de votre souci de la santé ni pour la femme, ni pour la jeunesse tant que vous accepterez l’existence des maisons closes et de l’infâme régime de la police des mœurs ! »[21]

L'Organisation internationale du travail, institution bourgeoise née du réformisme social en 1919, mettra en avant ce type de restrictions, notamment son Service du travail des femmes et des enfants. Une association féministe fondée en 1929, Open Door International, combattait cette politique. L'OIT évoluera vers des positions plus égalitaristes après 1945.

7.2 Première guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

La première guerre mondiale va être un choc pour les sociétés, qui va étonnamment produire des remises en questions favorables aux femmes. Les femmes sont appelées à remplacer les hommes dans l'industrie, notamment dans l'armement ("munitionnettes" en Angleterre...). Des femmes sont recrutées dans les armées, mais quasiment toujours cantonnées au rôle d'infirmières. Aux États-Unis, des femmes sont recrutées dans la marine. En Russie le pourcentage de femmes dans l'industrie passa de 32 à 40%.

En milieu rural, lors des pics de charge de travail à certaines saisons, famille et voisins disponibles sont mis à contribution. En Angleterre, la Women's Land Army, créée en 1917 et comptant jusqu'à 16 000 membres, renforce la main-d’œuvre dans les campagnes[7]. De nouveaux métiers s'ouvrent aux femmes, tels que surintendantes d'usine (en Angleterre et en France) ou infirmières-visiteuses (en lien notamment avec la Croix-Rouge américaine)[11].

Cependant, à la fin de la guerre, une fois les hommes de retour chez eux, les femmes sont renvoyées au foyer et on attend d'elles surtout de procréer pour repeupler le pays[1].

7.3 Révolution russe[modifier | modifier le wikicode]

« Le 8 mars : un jour de rébellion des femmes travailleuses contre l'esclavage de la cuisine »

Après la Révolution russe de 1917, la Russie soviétique mène une politique volontariste pour l'égalité hommes-femmes[7], en misant sur l'intégration des femmes à la production comme levier de leur émancipation, et la mise en place de services publics pour socialiser les tâches domestiques. La misère économique provoquée par la guerre et la guerre civile ont cependant empêcher la réalisation de ces ambitions, ce qui a conduit à un retour en force du travail domestique féminin.[22]

L'Internationale communiste reprenait par ailleurs la position classique du mouvement ouvrier, de réglementation spécifique du travail des femmes dans certains secteurs :

  • « les fonctions spéciales imposées à la femme par la nature elle-même, c'est-à-dire la maternité et les particularités qui en découlent pour la femme, avec le besoin d'une plus grande protection de ses forces et de sa santé dans l'intérêt de toute la société. » 1921[23]
  • « Interdiction, en règle générale, du travail des femmes la nuit et dans les industries insalubres. Interdiction du travail des enfants. » 1928[24]

7.4 Régimes fascistes[modifier | modifier le wikicode]

Les années 1930 furent une période de reculs, notamment du fait des régimes fascistes mais pas seulement. Il y eut aussi une offensive contre le travail des femmes fonctionnaires en Suisse et en France.[25]

Dans les régimes fascistes, d'un côté les rôles de genre sont exaltés, de l'autre une certaine importance est attribuée aux femmes, tant sur le plan économique que de la propagande[7].

7.5 Seconde guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

De nouveau, la guerre provoque un appel d'air dans les industries pour le travail de femmes. Dans l'armée états-unienne, les femmes ont été admises comme auxiliaires en 1942. La figure de "Rosie the riveter" et le célèbre "We can do it" sont les célèbres symboles de cette démonstration. A la fin de la guerre, il y a cependant une réaction : alors que 80% de ces femmes voulaient conserver leur métier, elles furent encouragées à "rendre" ces postes aux hommes.

En 1940, en France, le régime de Vichy interdit d'abord l'emploi des femmes mariées dans l'administration, mais recule deux ans après du fait des besoins liés au contexte de guerre[1].

7.6 Après-guerre[modifier | modifier le wikicode]

Dans le boom de l'après 1945, les femmes entrent plus massivement sur le marché du travail. Cela leur donne une plus grande autonomie financière. En 1963, la loi sur l'égalité des salaires (Equal Pay Act) est votée. Le 2 juillet 1964, la loi sur les droits civiques (Civil Rights Act) abolit théoriquement toute forme de discrimination aux États-Unis.

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Dans beaucoup de démocraties bourgeoises on proclame de grands principes progressistes, dont le droit au travail pour les femmes. Cela devient un principe de l'ONU[8], du préambule de la Constitution française de 1946...

En 1947, en France, une première femme devient ministre, Germaine Poinso-Chapuis[1]. Les femmes gagnent le droit de signer un contrat de travail sans l'accord de leur mari en 1965 ; l'année suivante, une loi les protège du licenciement lorsqu'elles sont enceintes ou en congé maternité ; l'égalité salariale entre femmes et hommes est promulguée en 1972 ; 1983 impose l'égalité professionnelle en matière de formation, recrutement, rémunération et promotion — il y a parfois des problèmes dans l'application de certaines lois[1].

Enseignante en école publique à Dresde (République démocratique allemande), 1975.

Malgré la baisse de la croissance économique et de l'emploi à partir de 1973, l'afflux des femmes françaises vers le marché du travail continue : la proportion des femmes qui ont un emploi et celles qui en recherchent passe de 40 % au milieu des années 1970 à près de la moitié vers le milieu des années 1980. Le chômage de masse qui les frappe n'arrive pas à les convaincre à rester chez elles : au milieu des années 1980, elles sont plus de 1,25 million à la recherche d'un emploi rémunéré. Néanmoins, dans la hiérarchie des salaires, le travail qu'elles occupent n'est pas assez rémunérateur, ni assez stable. Si elles sont assez nombreuses à chômer plus d'un an que les actifs du sexe masculin, elles sont aussi moins nombreuses à bénéficier d'un emploi à durée indéterminée (contrat de travail à durée indéterminée), qui offre de multiples avantages en matière de rémunération (salaire plus élevé, primes et congés payés) et en matière de stabilité (moins de menaces de licenciement).[26].

La mécanisation, les nouveaux objets et les nouvelles méthodes de production (qui constituent, ensemble, le progrès technique) réduisent la charge de travail dans certains domaines[27],[26]. Il en est ainsi de la machine à laver et du tracteur agricole, dans les campagnes. Sur les exploitations agricoles, l'émancipation a pour symbole la conductrice de tracteur. Par ailleurs, la mécanisation permet de valoriser davantage certains secteurs professionnels, comme l'industrie laitière, mais ceux-ci connaissent en même temps une masculinisation[7].

8 21e siècle[modifier | modifier le wikicode]

Les femmes représentent environ la moitié de la population active dans le monde (51 % en 1990, 48 % en 2019)[28]. Cette évolution est très contrastée selon les pays, avec une tendance très forte à la baisse en Amérique latine (-10 %). Les baisses résultent souvent d'une mécanisation de l'agriculture (Asie, Afrique du Sud)[29].

8.1 Afrique subsaharienne[modifier | modifier le wikicode]

L'Afrique subsaharienne est la zone où la part des femmes dans le total de la population active est le plus élevé au monde : en 2017, dans plusieurs pays, il dépasse les 70% (Cameroun 71 %, Ghana 75 %, Mozambique 83 %, Rwanda 86 %, Zimbabwe 79 %) et est au-delà du taux élevé de 61 % rencontré en Suède ou en Norvège. L'origine de cette surreprésentation provient principalement du secteur agricole quand il est peu mécanisé, et du secteur des petites exploitations commerciales, où les femmes ont été incitées à s'investir afin de s'assurer une indépendance économique[29].

8.2 États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

En 2016, les États-Unis se situent au 17e rang des pays de l'OCDE pour le taux de travail des femmes. D’après une étude du Bureau du recensement de 2014, les salariées gagnent en moyenne 21 % de moins que leurs collègues hommes. L’écart s’accentue quand elles sont noires (36 % de moins) ou hispaniques (44 %). Les États-Unis comptent parmi les quatre pays — avec le Swaziland, le Lesotho, et la Papouasie-Nouvelle-Guinée — à ne pas garantir de congé maternité payé[30].

8.3 Moyen-Orient et Afrique du Nord[modifier | modifier le wikicode]

C'est la zone où la part des femmes au sein de la population active est la plus faible, bien qu'en augmentation par rapport aux années 1990 : Algérie 15%, Tunisie 24%, Maroc 25%, Égypte 22%, Liban 23%, Jordanie 14%, Oman 30%, Turquie 32%, Iran 17%[29].

8.4 Asie[modifier | modifier le wikicode]

Femmes travaillant dans un champ pour la culture du riz près de Junagadh, Gujarat, Inde. Novembre 2013.

Dans l'industrie textile au Pakistan, le patronat a tendance ces dernières années à embaucher plus de femmes, vues comme plus dociles, espérant contrer les résistances du mouvement ouvrier. [31]

8.5 Europe[modifier | modifier le wikicode]

Dans le secteur agricole, le travail des femmes, bien qu'ayant connu différentes évolutions, a été et reste visible[7]. Les métamorphoses du secteur, dont l'agrotourisme et autres accueils à la ferme, ont vu certains rôles être redistribués[7].

8.5.1 Belgique[modifier | modifier le wikicode]

Taux d'activité féminin par rapport à l'ensemble de la population pour la tranche d'âge 20-64 ans dans l'UE en 2011[32].

La première réglementation sur le travail des femmes a été adoptée par le Parlement en 1889[33].

8.5.2 Allemagne[modifier | modifier le wikicode]

En République démocratique allemande (RDA), le taux d'activité féminin était en 1990 le plus élevé au monde (91 %). Cette situation s'expliquait notamment par la quasi-gratuité des crèches et leur nombre, permettant aux femmes de conjuguer vie professionnelle et vie familiale. En République fédérale d'Allemagne (RFA), avec seulement 4 % des enfants de moins de trois ans fréquentant des crèches, la situation était alors inverse, avec un taux de 55 % de femmes actives parmi les plus faibles d'Europe. Après la réunification, la disparition de la gratuité des crèches et le démantèlement du réseau de structures destinées à accueillir des enfants et des adolescents marquent un recul du travail féminin dans l'ancienne RDA[34].

En 2017, la part des femmes en activité était de 71,5 %, contre 78,9 % chez les hommes, soit un écart de 7,4 %, contre à peine moins de 21 % en 1992. Sur le territoire de l'ancienne RDA, la part des femmes en activité reste supérieure (mais dans une moindre mesure) à celle que l'on enregistre à l'Ouest (73,3 % contre 71,1 %). L'augmentation de la part des femmes en activité est toutefois accompagnée d'une croissance du travail à temps partiel. Alors qu’en 1997, 35 % des femmes en activité travaillaient au maximum 32 heures par semaine, cette part frôlait les 48 % en 2017. Le phénomène des minijobs, promus en 2003 par les réformes Hartz et rémunérés à 450 euros au maximum, a pris des proportions considérables, le nombre des minijobs passant de 5,6 millions en 2003 à 7,8 millions en . Pour 5,1 millions de salariés (dont deux tiers de femmes), le minijob constituait la seule activité rémunérée[35]. Les personnes mariées dont le minijob ne constitue qu'un revenu d’appoint ne sont pas imposées et peuvent bénéficier de la sécurité sociale de leur conjoint. Cette solution peut paraître attrayante à court terme, notamment lorsque le ménage compte des enfants en bas âge, mais elle peut se révéler problématique après un divorce ou à l'âge de la retraite. Aucun autre pays européen, à l'exception des Pays-Bas, ne connaît un écart aussi important entre le temps de travail des femmes (souvent employées à temps partiel) et celui des hommes (dans la plupart des cas employés à temps plein et accumulant les heures supplémentaires). Les femmes représentent 36 % des revenus du travail en Allemagne en 2020[36].

8.5.3 Russie[modifier | modifier le wikicode]

En URSS, le taux d’activité des femmes s’élève à 84 % en 1989. Une certaine polarisation s'effectue toutefois entre les secteurs à domination masculine et féminine. Ainsi, en 1970, elles représentent 75 % du corps enseignant, des médecins et des dentistes, et 63 % des employés de bureaux. La fin de l'URSS advient en 1991, laissant place à plusieurs pays, dont la Russie.

En Russie, le taux d’activité des femmes s'effondre après la vague de privatisations de à  : deux millions d’entre elles perdent leur emploi. Dans l’ensemble, selon les historiens Bertram Silverman et Murray Yanowitch, ce recul reflète « la diminution du nombre d’emplois offerts et le déclin des services de garde »[37].

8.5.4 Espagne[modifier | modifier le wikicode]

Les inégalités salariales et d'accès à l’emploi ont diminué à partir des années 1990. À cette date, les femmes représentaient 24,7 % des revenus du travail, tandis qu'en 2020, cette part atteint 39,6 %[36].

8.5.5 France[modifier | modifier le wikicode]

En 2019, les femmes représentent 50% de la population active, un taux en légère augmentation depuis les années 1990[28].

8.5.5.1 Concentration des emplois féminins[modifier | modifier le wikicode]

En France en 2002, plus de la moitié des emplois féminins sont concentrés dans 10 familles professionnelles sur 84[38].

Conductrice de tramway à Toulouse en 1914-1918.
Profession Taux de féminisation
Toutes professions confondues 45,3 %
cadre 39,6 %
assistante maternelle 99 %
secrétaire 97 %
aide-soignant·e 88 %
sage-femme, infirmier·e 87 %
personnel d'entretien/ménage 74 %
enseignant·e 64 %
informaticien·ne 20 %
8.5.5.2 Évolution du travail féminin[modifier | modifier le wikicode]
Évolution de la part des femmes, entre 1970 et 2007, dans les professions suivantes : dentiste, médecin, avocat (en pourcents).

Source : Selon la Dares, l'emploi féminin progresse, mais il reste cantonné aux professions du tertiaire, Rémi Barroux, Le Monde, .

Femmes 1975 1985 1995 2000 2005
15-24 ans 45,5 39,7 26,5 26,0 29,9
25-49 ans 58,6 70,8 78,3 79,3 81,1
50 ans et plus 42,9 39,8 43,9 50,5 54,6
Ensemble 51,5 55,6 59,9 61,7 63,8
Hommes 15-24 ans 55,6 42,5 32,4 32,6 37,3
25-49 ans 97,0 96,5 95,5 94,8 94,4
50 ans et plus 79,5 64,5 58,6 63,2 63,6
Ensemble 82,5 75,9 74,0 74,4 74,5


Note : taux d'activité en mars de chaque année, sauf celles du recensement (avril en 1975 et 1982 ; janvier en 1990 et 1999), jusqu'en 2001, taux d'activité en moyenne annuelle à partir de 2002 ; le changement de série est signifié par une * dans le graphique.

Champ : personnes de 15 à 64 ans. Source : Insee, enquêtes sur l'emploi.

Il est à remarquer que la plupart des emplois créés le sont aujourd'hui dans le tertiaire également.

40,5 % : travail à domicile
24,6 % : ouvrière
15 % : domestique
8,5 % : employée de bureau
8.5.5.3 Inégalités de revenus[modifier | modifier le wikicode]

Les différences de revenus sont encore importantes en France :

Métier Femmes Hommes Rapport des salaires femmes/hommes

(% en 2005)

Cadres* 37253 48241 77
Professions intermédiaires 21380 24320 88
Employés 15755 16772 94
Ouvriers 14537 17290 84

(*) Y compris les chefs d'entreprise salariés.

Champ : Salariés à temps complet du secteur privé et semi-public.

Source : Insee, DADS 2005 (fichier définitif).

Au Royaume-Uni, une étude de 2018 révèle que la rémunération des femmes dans le secteur privé est de 12 % inférieure à celle des hommes. Près de 80 % des entreprises sont concernées[39].

8.5.5.4 Travail à temps partiel[modifier | modifier le wikicode]

Au fil des générations, on observe en France une augmentation de femmes travaillant à temps partiels de tout âge. Parmi les femmes ayant un emploi à 30 ans, 13 % nées entre 1955 et 1959 sont en temps partiel, contre 17% dans les générations nées entre 1960 et 1964, et 20 % pour les 1964-1969.

En 2010 et en France, 29,1 % des femmes entre 25 et 49 ans sont à temps partiels, contre 4,7% pour les hommes.

9 Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 et 1,11 Julie Falcoz, « Le Droit Des Femmes Au Travail : Une Histoire Mouvementée », sur Forbes France, (consulté le 30 juin 2021)
  2. 2,0 et 2,1 Jean-Marie Le Goff, « L’activité économique au sens du BIT », Espace populations sociétés, nos 2013/3,‎ (DOI 10.4000/eps.5587, lire en ligne)
  3. Albert Vincent, « Marcelle Werbrouck, Les pleureuses dans l’Égypte ancienne. Dessins de Marcelle Baud, 1938 », Revue des Sciences Religieuses, vol. 20, no 1,‎ , p. 218–219 (lire en ligne)
  4. « La femme romaine et sa place dans la Rome antique », sur www.histoire-pour-tous.fr (consulté le 8 décembre 2019)
  5. « Condition de la femme a Rome », sur www.antiquite.ac-versailles.fr (consulté le 8 décembre 2019)
  6. 6,0 et 6,1 Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle / par Alfred Franklin, (1830-1917) ; avec une préface de M. E. Levasseur, Éditeur : H. Welter (Paris) Date d'édition : 1906 (A lire sur Gallica)
  7. 7,00 7,01 7,02 7,03 7,04 7,05 7,06 7,07 7,08 7,09 7,10 et 7,11 Margareth Lanzinger, « Travail et genre en contexte rural et agricole (19e – 21e siècles) », sur Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (consulté le 30 juin 2021)
  8. 8,0 et 8,1 Marie-Thérèse Letablier, « Législation sur le travail des femmes en Europe », sur Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (consulté le 30 juin 2021)
  9. Fanny Gallot et Fabrice Virgili, « Un genre de la grève ? », EHNE,‎ années 2010 ? (lire en ligne)
  10. Archives départementales du Puy-de-Dôme (France), « L'évolution du travail des femmes », sur www.archivesdepartementales.puy-de-dome.fr, après 2015 (consulté le 30 juin 2021)
  11. 11,0 11,1 et 11,2 Lola Zappi, « Le travail social en Europe : XIXe-XXe siècles », sur Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (consulté le 30 juin 2021)
  12. Cf. Le Capital, ou la lettre à Kugelmann du 17 mars 1868
  13. Karl Marx, Le Capital, Livre I, Chapitre XV - IX. - Législation de fabrique, 1867
  14. Congrès de Genève, Discussion sur le travail des femmes et des enfants, 7 septembre 1866
  15. Cité dans Michèle Riot-Sarcey, Histoire du féminisme, La Découverte, Paris, 2008, p. 53.
  16. K. Marx - F. Engels, Le parti de classe, Programme des délégués londoniens au congrès de Genève
  17. Programme de Gotha du parti social-démocrate allemand, 1875
  18. Karl Marx, Gloses marginales au programme du Parti Ouvrier allemand, 1875
  19. Clara Zetkin, La lutte pour la libération des femmes, 1889
  20. Programme of the Russian Social-Democratic Workers’ Party, 1903
  21. Hélène Brion, Les partis d’avant-garde et le féminisme, La voie féministe, 01/11/1918
  22. Trotski, La Révolution trahie - Thermidor au foyer, 1936
  23. III° Congrès de l'Internationale communiste, La propagande parmi les femmes, 1921
  24. Internationale Communiste, VI° Congrès, Programme, 1928
  25. Voir notamment les études de Céline Schoeni
  26. 26,0 et 26,1 J.-F. Bocquillon et M. Mariage, Économie générale : première G, p. 15-16.
  27. Pour démontrer les avantages du progrès technique, J.-F. Bocquillon et M. Mariage (p. 32), donnent deux exemples. Si à la fin des années 1980, 420 minutes de main d’œuvre sont nécessaires pour produire 100 kilogrammes de céréales, cette même quantité en exigeait 6000 en 1780. Cette augmentation de la productivité a été, également, vérifiée au niveau du secteur de la radiodiffusion : si au début de la décennie 1930, 1 500 heures permettent de produite un appareil audio (une radio), à la fin du siècle, la même quantité de temps permet d'en produire 75.
  28. 28,0 et 28,1 « Taux de participation à la population active, femmes (% de la population féminine âgée de 15 ans et plus) (estimation modélisée OIT) », sur donnees.banquemondiale.org (consulté le 13 décembre 2019)
  29. 29,0 29,1 et 29,2 « La place de la femme dans le monde du travail en 2017 », sur atlas-mag.net, .
  30. Florence Beaugé, « Toutes les Américaines ne s’appellent pas Hillary Clinton », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  31. Laurent Gayer, Le capitalisme à main armée, Février 2023 - Présentation du livre sur le site des éditions CNRS
  32. Lena Bernhardtz, « Ekonomiskt oberoende– långt kvar för EU:s kvinnor », sur Välfärd, by Statistics Sweden February 2013
  33. Jean Bartelous, Nos Premiers Ministres, de Léopold Ier à Albert Ier, 1983, Bruxelles, éd. J.M. Collet, p. 194.
  34. Jay Rowell, « Les femmes sacrifiées de l'ex-RDA », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  35. (de) Ute Klammer et Katrin Menke, « Geschlechterdemokratie – Gender-Datenreport », Informationen zur politischen Bildung, vol. 342, no 1,‎ , p. 27-29
  36. 36,0 et 36,1 « Comment l’Espagne a réussi à réduire drastiquement les inégalités entre femmes et hommes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  37. Tony Wood, « Russie, une société sans chasser l'autre », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  38. Dares Analyse, La répartition des hommes et des femmes par métiers, , 13 p. (ISSN 2109-4128 et 2267-4756, lire en ligne)
  39. « Royaume-Uni : 78% des entreprises admettent payer plus les hommes que les femmes », Franceinfo,‎ (lire en ligne)