Clara Zetkin

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Clara Zetkin vers 1890

Clara Zetkin (1857-1933) était une militante social-démocrate allemande (au sein du SPD marxiste). Suite au tournant nationaliste du SPD pendant la guerre de 1914, elle rejoint les spartakistes de Rosa Luxemburg, qui deviendront le parti communiste allemand. Elle sera aussi une cadre importante de l'Internationale communiste.

Elle défendait une forme de féminisme socialiste, centré sur les femmes ouvrières et le refus d'alliances avec les femmes de la bourgeoisie.

1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Membre du parti social-démocrate allemand en 1881. De 1891 à 1916, elle dirige la rédaction du magazine féminin socialiste Gleichheit (Egalité); elle rédige aussi jusqu'en 1919 le supplément féminin du Leipziger Volkszeitung.

Au congrès du SPD de Gotha de 1896, elle déclare : « Le socialisme ne peut être victorieux qu'avec la participation de la femme prolétarienne. » Il lui a cependant été reproché par certaines féministes de donner un rôle trop central à la maternité.[1]

Emprisonnée en 1916, rallie les spartakistes en 1918.

Très liée à Rosa Luxemburg depuis le début du siècle, elle joue un rôle important dans la fondation du parti communiste allemand (KPD). Dès 1921, elle n'est plus membre du Comité Central du KPD mais a toujours des responsabilités au sein de l'appareil de l'Internationale Communiste.

Die Gleichheit, une du 8 juin 1917.

Élue au Reichstag pendant toute la durée de la République de Weimar, elle vit cependant à partir de 1924 à Moscou où elle dirige le secrétariat féminin de la III° Internationale.

Elle était opposée à Staline, et s'est retrouvée dans un isolement politique complet, tout en ayant toujours droit aux honneurs officiels. Publiquement, elle a globalement gardé le silence, même si elle a pu critiquer certaines conceptions staliniennes, comme la notion de « social-fascisme ».[1]

Les circonstances de sa mort sont controversées.

2 Témoignages[modifier | modifier le wikicode]

Angelica Balabanoff écrit dans ses mémoires :

« Je m’aperçus bientôt que Clara aimait par-dessus tout l’am­biance qui l’entourait et qu’elle parlait pour récolter des applaudis­sements. Les Bolcheviks profitèrent au maximum de cette fai­blesse ; ils la flattèrent, l’invitèrent à des entretiens particuliers, lui laissèrent croire qu’elle influait sur leur politique. En fait, ils se moquaient de sa naïveté, notamment lorsqu’elle leur reprochait les erreurs fatales auxquelles ils avaient conduit les communistes allemands. Mais tout en connaissant ces fautes et leurs conséquen­ces, Clara ne sut pas résister à leurs flatteries. Après mon départ de Russie, lorsqu’elle ne fut plus entourée que par les sbires de Zinoviev, elle finit par devenir l’un d’eux. Elle adhéra encore plus étroitement à la ligne bolchevik alors même qu’elle savait que la minorité dissidente en Allemagne avait raison. L’attitude de Clara fut une des plus amères déceptions de ma vie. J’avais non seulement été une de ses ferventes disciples, mais aussi une amie. Un jour elle m’avait assuré que depuis la disparition de Rosa Luxembourg, en laquelle elle avait une confiance illimitée, elle me considérait comme son amie la plus proche. Lors de notre dernière rencontre en Russie, je compris que je ne pourrais plus jamais la considérer ni comme une amie ni comme un modèle. »[2]

3 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • 1889: Die Arbeiterinnen- und Frauenfrage der Gegenwart
  • 1899: Der Student und das Weib[[1]]
  • 1907: Zur Frage des Frauenwahlrechts
  • 1919: Rosa Luxemburg und Karl Liebknecht
  • 1929: Souvenirs sur Lenine
  • Internvention au Vème congrès de l'Internationale Communiste
  • Zur Geschichte der proletarischen Frauenbewegung Deutschlands[2]
  • Kunst und Proletariat (janvier 1911, "Die Gleichheit")
  • Für die Sowjetmacht: Artikel, Reden und Briefe; 1917 - 1933
  • Revolutionäre Bildungspolitik und marxistische Pädagogik: ausgewählte Reden und Schriften

4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 et 1,1 Rebel.io, Clara Zetkin: Revolutionary, July 27, 2020
  2. Angelica Balabanoff, Ma vie de rebelle, 1981