Restauration française

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Louis XVIII, frère cadet de Louis XVI

La Restauration est l'expression couramment utilisée pour désigner la période de restauration de la monarchie en France, de 1814 à 1848, après la période la Révolution (1789-1804) et de l'Empire (1804-1814).

Elle se décompose plus particulièrement entre :

La révolution de 1848 voit le retour de la république avec la Seconde République.

1 Contexte[modifier | modifier le wikicode]

La révolution de 1789, révolution démocratique-bourgeoise, avait aboli les vestiges de féodalisme (abolition de la noblesse, du servage et des corporations, abolition des douanes internes et création d'un marché intérieur...).

Le processus révolutionnaire avait conduit à une intensification de la lutte des classes qui culmine en 1793, puis à un recul réactionnaire avec le Directoire, puis le règne de Napoléon Bonaparte. Celui stabilisera les institutions et la société, dans l'intérêt de « la Nation », c'est-à-dire des classes dominantes, même si celles-ci n'exerçaient plus leurs libertés politiques.

2 Première restauration (1814-1815)[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Règne de Louis XVIII[modifier | modifier le wikicode]

Suite à la chute de l'Empire de Bonaparte (1814), la monarchie est restaurée. Mais derrière l'apparence, il ne s'agissait pas d'un retour à l'Ancien régime. D'une part la haute noblesse n'osait pas rétablir l'absolutisme et devait se contenter d'une monarchie constitutionnelle. Mais surtout, aussi bien sous l'Empire que sous la Restauration, il n'y a pas eu de tentative de rétablir les rapports de production féodaux et de freiner le développement capitaliste. Il y avait contre-révolution politique, mais pas contre-révolution sociale.

2.2 Cent-Jours[modifier | modifier le wikicode]

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3 Seconde restauration (1815-1830)[modifier | modifier le wikicode]

3.1 Règne de Louis XVIII[modifier | modifier le wikicode]

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Malgré les reculs démocratiques, sous la Restauration, la vie parlementaire et différents groupes parlementaires se stabilisent. Selon certains historiens, c'est à ce moment-là que naissent vraiment les notions de droite et de gauche en politique (même si les termes sont encore très peu employés en dehors du parlement).[1]

D'un côté, à droite, les royalistes, contre-révolutionnaires et soutiens de la cause royale, de l'autre, à gauche, les libéraux, héritiers des Lumières, républicains et partisans d'une démocratisation du droit de vote[2],[3]. Au milieu, le centre est composé de courants royalistes réformateurs, les doctrinaires.

3.2 Règne de Charles X[modifier | modifier le wikicode]

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3.3 Trois Glorieuses[modifier | modifier le wikicode]

Prise de l'Hôtel de ville : le Pont d'Arcole.
🔍 Voir : Trois Glorieuses.

C'est une révolution politique qui fait basculer le pouvoir d'une fraction des classes dominantes vers une autre : des grands propriétaires terriens (se retrouvant derrière l'idéologie légitimiste) vers l'aristocratie financière (orléanistes). Elle porte sur le trône un nouveau roi, Louis-Philippe Ier.

4 Monarchie de Juillet (1830-1848)[modifier | modifier le wikicode]

4.1 Règne de Louis-Philippe Ier[modifier | modifier le wikicode]

Les caricatures de Louis-Philippe en poire sont devenues un véritable mème à l'époque

Sous la Monarchie de Juillet, le pouvoir est entre les mains d'une caste autour du roi Louis-Philippe, que Marx appelle l'aristocratie financière. Il s'agit des fractions les plus parasitaires et rentières de la noblesse et de la bourgeoisie. Le suffrage est censitaire : seuls ceux qui paient un impôt de 200 francs peuvent voter (cela représente beaucoup : sur 30 millions d’habitants, 250 000 personnes environ peuvent voter).

A Paris les inégalités sont de plus en plus nettes. Une grande partie de la population est composée de boutiquiers modestes, qui composent la garde nationale, mais sont exclus du suffrage censitaire. La plupart des ouvriers sont occupés dans des ateliers œuvrant pour le luxe (la moitié des 64 000 ateliers est tenue par un patron seul ou avec un seul ouvrier). Les spécialités sont très diversifiées (plus de 325 métiers recensés) où dominent le vêtement (90 000 travailleurs) et le bâtiment (41 000). La grande industrie s'est surtout développée en périphérie, à la Villette ou aux Batignolles. Les salaires y sont très faibles et les conditions de travail déplorables.

Des scandales à répétition donnent l'image d'une caste dirigeante corrompue et décadente, comme l'affaire Teste-Cubières et celle de Choiseul-Pralin.

Le régime est donc peu populaire, et la plupart de la population a une raison ou une autre de s'y opposer. Même les bourgeois libéraux vivent dans le souvenir de la "Grande Révolution" (1789) et de Napoléon 1er. Cela donnait l'impression que presque toutes les classes (paysans, ouvriers, bourgeoisie industrielle et petite-bourgeoisie) avaient un intérêt commun, intérêt qui s’exprimait dans la revendication de la République et du suffrage universel. Le premier ministre Guizot, qui était connu pour ses prises de positions fermes contre le suffrage universel, était particulièrement détesté.

Mais les possibilités de s'exprimer librement étaient réduites. Surtout que le roi Louis-Philippe est visé par de nombreuses caricatures et de nombreux attentats dont celui de Fieschi, le plus meurtrier, en 1835, qui débouche sur une restriction de la liberté d'expression. En particulier, il est interdit de se revendiquer républicain.

Banquet du Château-Rouge (9 juillet 1847)

A gauche, l'opposition la plus modérée et la plus tolérée était l'opposition monarchiste derrière Odilon Barrot, que l’on nomme alors « opposition dynastique ». Elle souhaiterait voir le cens passer à 100 francs, ce qui permettrait à un total de 500 000 personnes de voter. Celle-ci organise alors une campagne de banquets, qui permet de contourner l'interdiction. Il s'agit de grands banquets qui réunissent des centaines de participants autour de quelques éminents orateurs qui portent des toasts au nom de grandes idées et revendications. Ils sont payants, donc excluent de fait les plus pauvres, mais contribuent malgré cela à faire parler largement politique dans le pays. D'autant plus qu'ils sont précédés de manifestations festives dans les rues. A partir du 9 juillet 1847, on en compte pas moins de 70 à Paris et dans les grandes villes du royaume au cours des sept mois suivants.

Le mouvement dépasse complètement ses organisateurs. Les républicains deviennent vite hégémoniques dans les banquets, et on y entend même quelques socialistes. Ainsi alors qu'on trinquait d'abord timidement « au roi et à la réforme électorale », on trinque désormais « au suffrage universel » (masculin) et parfois « à l'amélioration du sort des classes laborieuses ».

Les républicains forment alors une nébuleuse assez peu organisée, influencée par plusieurs journaux, notamment Le National (qui représente la bourgeoisie républicaine) et La Réforme (plus radical, représentant la petite-bourgeoisie républicaine). Des revendications ouvrières avaient commencé à émerger, comme la révolte des Canuts à Lyon (1831), mais le mouvement ouvrier n'était pas encore développé (il est par ailleurs empêché de s'organiser par la loi) et encore moins conscient de lui-même. Les leaders influents dans le monde ouvrier étaient des républicains socialistes plus (Auguste Blanqui) ou moins (Louis Blanc, Proudhon) radicaux.

A tout cela s'ajoute la crise de 1847. Il s'agit d'une des dernières grandes crises de subsistance en Europe (crises dues à de mauvaises récoltes, typiques de l'Ancien régime) conjuguée à une crise économique déclenchée par une bulle spéculative sur les chemins de fers (typique du capitalisme). Cela provoque un chômage important : en 1848, près des deux tiers des ouvriers en ameublement et du bâtiment sont au chômage. Des tensions éclatent en province, par exemple à Buzançais (Berry) où en janvier 1847, des tisserands s'opposent violemment à un transport de grains.[4]

Le 29 janvier 1848, Tocqueville avertissait ses collègues de la Chambre des Députés :

« Regardez ce qui se passe au sein de ces classes ouvrières qui, aujourd’hui, je le reconnais, sont tranquilles. Il est vrai qu’elles ne sont pas tourmentées par les passions politiques proprement dites au même degré où elles en ont été tourmentées jadis ; mais, ne voyez-vous pas que leurs passions, de politiques sont devenues sociales ? Ne voyez-vous pas qu’il se répand peu à peu dans leur sein des opinions, des idées qui ne vont point seulement à renverser telles lois, tel ministère, tel gouvernement même, mais la société, à l’ébranler sur les bases sur lesquelles elle repose aujourd’hui ? »

4.2 Révolution de 1848[modifier | modifier le wikicode]

5 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. Marcel Gauchet, La droite et la gauche, dans Pierre Nora (dir.), Les lieux de mémoire, III, La France, 1. Conflits et partages, Paris: Gallimard, Bibliothèque illustrée des histoires, 1992, p.402
  2. René Rémond, Les droites en france,
  3. « La Restauration (1814-1830) : les prémices d'un régime parlementaire »
  4. La Nouvelle République, Retour sur les émeutes de la faim de 1847, 2017