Staline

Staline en 1942

Staline, de son vrai nom Iossif Vissarionovitch Djougachvili (1878-1953), était un cadre bolchévik, qui après la mort de Lénine devint le leader de l'Union soviétique. S'appuyant sur la bureaucratisation du régime, il écarta puis élimina les autres « vieux bolchéviks », et développa un régime totalitaire avec un culte de la personnalité autour de Lénine et de lui-même.

Avant la révolution russe de 1917, il est un cadre de second plan de la fraction bolchévique du Parti social-démocrate. Au lendemain de l'insurrection de février, il fait partie des quelques cadres présents en Russie (non exilés) et opère une politique de rapprochement avec les menchéviks, que critique frontalement Lénine lors de son retour en avril. La guerre civile et l'agression des puissances impérialistes, ainsi que les mesures de terreur prises par les bolchéviks pour garder le pouvoir, créent un climat dans lequel la démocratie des soviets est remplacée par une dictature du parti.

Sous Lénine, le parti unique restait dirigé de façon relativement collégiale et sa direction politique n'hésitait pas à agir contre la bureaucratie. La bureaucratie de l'État et du parti aspirait elle à un minimum de stabilisation de son pouvoir, et après la mort de Lénine, elle a soutenu Staline, qui avait construit son réseau de relations, et dont la ligne faisait prendre beaucoup moins de risques au régime (notamment avec le « socialisme dans un seul pays »). Rapidement, la ligne de l'Internationale communiste a cessé d'être révolutionnaire, et sa politique (faite de nombreux zigzags) a été dictée par les intérêts de la bureaucratie soviétique.

Presque tous les « vieux bolchéviks » en sont venus à critiquer la politique de Staline à un moment ou un autre, mais de façon divisée, et Staline les a progressivement écartés, puis massivement éliminés lors des Grandes purges. A ce moment-là, le pays était devenu une des dictatures les plus terribles qu'aient connu l'humanité. Les avancées progressistes des premières années ont par ailleurs fait place sous Staline à des reculs (anti-féminisme, racisme...).

Au delà de l'individu, la dictature bureaucratique d'un genre nouveau qu'il a incarné a été nommée par de nombreux auteurs le stalinisme. Ainsi le terme est souvent employé pour désigner le régime soviétique même après la mort de Staline, et d'autres régimes comme la Chine maoïste.

Staline a mis en avant une idéologie du nom de « marxisme-léninisme », une sorte de marxisme dogmatique et schématique, qui avait par ailleurs peu de rapport avec ce qu'était réellement l'URSS. Celle-ci ne peut en aucun cas être qualifiée de socialiste / communiste, étant donné que les prolétaires n'avaient pas le pouvoir.

Les courants qui font encore l'apologie du stalinisme se revendiquent généralement « marxistes-léninistes ».

1 Pseudonymes

• Sosso
• Ivanovitch (décembre 1905)
• Koba (1912)
• Vassiliev
• Staline

2 Voir aussi

• Stalinisme
• Stalinisation

3 Ouvrages de Staline

Archives Staline sur Marxists.org (anglais)

4 Bibliographie sur Staline

Auteur	Titre	Editeur francophone	Date de publication originale	Ton et perspective
TROTSKI, Léon	Staline		1940	Tendance accusatrice.
DEUTSCHER, Isaac	Staline		1949	Tendance accusatrice et ambivalente.
SOLJENITSYNE, Alexandre	L'Archipel du Goulag		1973	Tendance accusatrice.
MARIE, Jean-Jacques	Staline	Fayard	2001	Tendance ambivalente.
ROBERTS, Geoffrey	Les guerres de Staline - De la guerre mondiale à la guerre froide	Delga	2006	Tendance ambivalente.
LOSURDO, Domenico	Staline : Histoire et critique d'une légende noire	Aden (Belgique)	2008	Tendance apologétique et ambivalente. Critiqué.
KOTKIN, Stephen	Staline, tome 1	Flammarion	2014	Tendance ambivalente.