Secteur économique

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The distribution of the workforce among the three sectors.png

On distingue souvent plusieurs secteurs dans l'économie.

Une classification courante depuis les années 1950 est celle entre secteur primaire (agriculture, mines, extraction de ressources en général), secteur secondaire (industrie), secteur tertiaire (services).

🔍 Voir sur Wikipédia : Secteur primaire, Secteur secondaire et Secteur tertiaire.

1 Loi des trois secteurs[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Constat général[modifier | modifier le wikicode]

L'analyse de l'économie avec un modèle en trois secteurs a été proposé depuis 1939 et s'est rapidement diffusé.[1]

Sur la base des constats empiriques, il a été théorisé (Clark[2], Fisher, Fourastié[3]) que l'activité principale d'une économie passe du secteur primaire au secteur secondaire et finalement au secteur tertiaire.

De fait, ce constat a continué à se confirmer dans les vieux pays impérialistes, qui ont tous désormais une part largement majoritaire de leur activité dans le tertiaire (tertiarisation du travail).

Évolution de l'emploi dans les 3 secteurs en France.
🔍 Voir sur Wikipédia : Loi des trois secteurs et Tertiarisation.

1.2 Interprétations[modifier | modifier le wikicode]

1.2.1 Progrès[modifier | modifier le wikicode]

Les premières interprétations données à ce phénomène ont été globalement très positives. Pour Fourastié, cela reflétait le développement de la civilisation vers plus de progrès technique et social, cela irait de pair avec moins de chômage, plus de richesses et de qualité de vie, etc[3]. On pensait alors que le chômage allait nécessairement rester bas (théorie du déversement, d'un secteur à l'autre).

Cette vision est marquée par le climat des 30 glorieuses.

1.2.2 Désindustrialisation[modifier | modifier le wikicode]

D'autres interprétations plus pessimistes se sont développées par la suite, en particulier l'idée que l'Europe, les États-Unis ou le Japon se désindustrialisent au profit de pays émergents comme la Chine. Dans cette vision, la tertiarisation n'est pas un « dépassement » de l'industrie, mais un recul, qui affaiblira à terme ces pays en les rendant dépendants.

Il y a du vrai dans cette vision, car une partie importante de la production a été de facto délocalisée, notamment en Asie. Incontestablement, la concentration en Chine d'une grande partie de l'industrie mondiale donne à ce jeune impérialisme une puissance considérable.

Cependant la diminution de l'emploi dans l'industrie ne s'explique pas que par les délocalisations, mais aussi par les gains de productivité. Comme ceux-ci sont importants dans l'industrie, et faibles dans les services, l'économie a de toute façon tendance à se tertiariser.

🔍 Voir : Désindustrialisation.

1.2.3 Chômage technologique[modifier | modifier le wikicode]

Contrairement aux visions optimistes des 30 glorieuses, il est courant depuis la fin du 20e siècle de pointer le risque de disparition des emplois en raison de l'automatisation, de l'informatisation, de l'IA...

De nombreux débats ont lieu à ce sujet, que ce soit entre économistes classiques ou marxistes. Les facteurs techniques ont leur propre effet, mais il est important de souligner que la création d'emploi sous le capitalisme dépend du niveau de croissance, qui lui même dépend des taux de profits. Le chômage était par exemple plus bas dans les années 1960 que dans les années 1930, alors que le niveau technologique était plus avancé.

1.2.4 Dématérialisation[modifier | modifier le wikicode]

Certains font valoir que l'avancée de la tertiarisation irait de pair avec une dématérialisation, et donc une baisse de l'impact écologique. En réalité les services ont une empreinte écologique non négligeable.[4] L'essentiel est constitué des gaz à effets de serre émis pour le chauffage des bâtiments où travaillent les salarié·es du secteur ou dans lesquels le public est reçu.

Néanmoins il y a une part de réalité et une dématérialisation relative. D'une part parce que les consommations dans le secteur des services sont en grande partie des coûts fixes. Une fois qu'une salle de cinéma ou une salle de classe est chauffée et installée, son coût ne sera pas différent qu'elle soit à moitié remplie ou remplie. A l'inverse, produire une automobile ou un smartphone de plus ajoute à chaque fois un impact matériel (malgré les économies d'échelle).

Cependant sous le capitalisme, cette dématérialisation relative ne suffit pas à avoir un effet visible, parce que la consommation de bien matériels est toujours croissante, et même encouragée par ce service si particulier qu'est la publicité.

🔍 Voir : Dématérialisation.

2 Autres classifications[modifier | modifier le wikicode]

  • Par branche d'activité (ex: codes NAF...)
  • Entreprises commercialisant des services immatériels (70 % du PIB) vs entreprises commercialisant des biens matériels
  • Entreprises vendant à d'autres entreprises (« B2B ») vs entreprises vendant au grand public (« B2C »).
  • Certains subdivisent le secteur tertiaire en définissant un secteur quaternaire, voire un secteur quinaire.

3 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. Allan GB Fisher, Production, primary, secondary and tertiary, Economic Record 15.1, 1939
  2. Colin Clark, Conditions of Economic Progress, 1940
  3. 3,0 et 3,1 Jean Fourastié, Le grand espoir du XXe siècle. Progrès technique, progrès économique, progrès social, Paris: Presses Universitaires de France, 1949
  4. Commissariat général au développement durable, Les émissions des gaz à effet de serre du secteur tertiaire, 23 août 2019