Répression

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On parle de répression lorsqu'une action ou un mouvement sont contrés par les forces de l'ordre et/ou condamnés par la justice.

1 Causes de la répression[modifier | modifier le wikicode]

La répression est un moyen majeur des classes dominantes pour maintenir l'ordre social dont elles bénéficient.

Historiquement, cette violence a pu être exercée directement, par des aristocrates armés par exemple. Toutefois le développement des États absolutistes puis des États bourgeois modernes est allé de pair avec une centralisation de la force de répression dans les mains de l'État. Selon la formule de Weber, celui-ci détient le « monopole de la violence légitime ».

La notion de légitimité est fondamentale : grâce à l'idéologie dominante, la répression de l'État apparaît en général comme justifiée aux yeux d'une majorité de la population. Et c'est précisément ce même effet de l'idéologie dominante qui fait que l'État n'a pas constamment besoin de réprimer, car il y a un certain degré de consentement des dominé·es.

Évidemment, les crises sociales et les luttes sociales peuvent faire bouger nettement les lignes, faisant apparaître au grand jour l'illégitimité d'une répression qui sert principalement les possédants.

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2 Effets de la répression[modifier | modifier le wikicode]

La répression a des effets complexes sur la combativité des mouvements qui sont réprimés, effets qui dépendent de plusieurs facteurs difficiles à maîtriser.

2.1 Cour terme[modifier | modifier le wikicode]

Très généralement, on peut dire que la répression tend à freiner le militantisme de la majorité, et à radicaliser une minorité (ce qui est valable aussi pour l'extrême droite[1]).

Par exemple la répression policière d'une manifestation, peut parfois faire peur et mettre fin à un mouvement, mais elle peut aussi conduire certains groupes (autonomes...) à développer des méthodes de réponses violentes face à la violence policière.

2.2 Long terme[modifier | modifier le wikicode]

La répression peut parfois conduire, sur le plus long terme, à une accentuation de la mobilisation.

D'une part, elle peut contribuer à faire parler de la cause de celles et ceux qui sont réprimé·es (effet Streisand). Si par la suite davantage de personnes se sentant solidaires, elles peuvent se mobiliser à une occasion ultérieure.

La répression peut donner une sorte de légitimité à celles et ceux qui l'ont subie et qui ont su persévérer dans leurs principes. Par exemple, le parti social-démocrate allemand, qui a été réprimé par les lois antisocialistes (1878-1890), a connu une influence croissante pendant de nombreuses années. Le même phénomène a eu lieu avec le parti social-démocrate russe, et particulièrement son aile bolchévique.

Commémoration du massacre des mineurs à Featherstone (1893)

Elle peut aussi conduire à une politisation du mouvement : ceux qui luttaient au départ pour une revendication simple peuvent en déduire qu'il faut lutter contre l'ensemble du gouvernement. Trotski décrit par exemple cette situation pendant la Première guerre mondiale en Russie :

« Les industriels se refusaient de plus en plus à faire des concessions aux ouvriers et le gouvernement continuait à répondre à chaque grève par une rigoureuse répression. Tout cela portait la pensée ouvrière du particulier au général, de l'économique à la politique : " Il faut qu'on déclare la grève tous en même temps. " Ainsi renaît l'idée d'une grève générale.  »[2]

De nombreux ouvriers russes arrêtés par le régime tsariste pour avoir fait grève ont été envoyés au front, mais ils ont aussi contribué, à terme, à exporter l'agitation révolutionnaire dans l'armée.

Les grandes défaites affaiblissent en général durablement le moral de la classe ouvrière. Quand la victoire semble impossible, la logique de débrouille individuelle reprend le dessus, et chaque famille ouvrière est tentée de se replier sur elle-même, de ne plus prendre part à des actions syndicales ou politiques.

3 Luttes anti-répression[modifier | modifier le wikicode]

Le slogan « Police partout, justice nulle part » est régulièrement repris dans les manifestations de gauche et d'extrême gauche, pour dénoncer les politiques répressives, qui développement l'arbitraire au détriment de l'État de droit, et qui sont d'autant plus nécessaires que la justice sociale est bafouée, et donc que les causes de révolte augmentent.

Pancarte portant le slogan "Police Everywhere, Justice Nowhere" tenue par un manifestant devant le capitole de Saint-Paul aux USA

Un autre célèbre slogan contre la police est « La police nous protège, mais qui nous protège de la police ? »

4 Notes[modifier | modifier le wikicode]