Commentaires sur quelques philosophes

De Wikirouge
(Redirigé depuis Kantien)
Aller à la navigation Aller à la recherche

Cette page vise à regrouper des commentaires marxistes sur certain·es philosophes.

1 Antiquité grecque[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Socrate et Platon[modifier | modifier le wikicode]

1.2 Aristote[modifier | modifier le wikicode]

1.3 Démocrite[modifier | modifier le wikicode]

Le jeune Marx achève ses études en 1841, en soutenant une thèse de doctorat intitulée Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Epicure.[1]

1.4 Épicure[modifier | modifier le wikicode]

2 Europe médiévale et moderne[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Spinoza[modifier | modifier le wikicode]

Baruch Spinoza (1632-1677), philosophe des Provinces-Unies

Spinoza est connu pour avoir été un des premiers défenseurs du monisme en soutenant que Dieu et « la nature » ne font qu'un. Tout en restant formellement religieuse, sa conception mettait l'accent sur l'étude de la causalité des les phénomènes naturels, ouvrant la voie au matérialisme.

Marx l'étudie notamment dans ses Cahiers de 1841. Dans le Capital, il fait parfois quelques références à des catégories spinoziennes, même si elles sont nettement secondaires par rapport aux catégories hégéliennes.

Engels indique dans L’Anti-Dühring (1878) que Spinoza est un précurseur, et que s’il demeure un métaphysicien à système, il dépasse la métaphysique dans un sens à la fois matérialiste et dialectique, par sa thèse de l’identité entre ordre des idées et ordre des choses, sa critique de tout créationnisme, son affirmation de l’unité du réel saisi comme totalité intelligible, ou encore la définition de la liberté comme libre nécessité. Dans Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande (1888), il réaffirme ces jugements et rend hommage à Spinoza comme représentant de la dialectique.

Plekhanov, expose Spinoza dans son Étude sur le développement de la conception moniste de l’histoire (1895), puis dans Questions fondamentales du marxisme (1908). Lénine a été marqué par la lecture de Plekhanov.

De nombreuses discussions philosophiques eurent lieu dans la jeune Russie soviétique sur la définition du matérialisme dialectique, et Spinoza fut souvent mentionné dans ces débats.[2]

Antonio Labriola, bon connaisseur de Spinoza, développa une vision différente de celle du marxisme soviétique. En 1866, il présente un mémoire d’habilitation consacré à la partie III de l’Éthique - Origine et nature des passions selon Spinoza -, soutenant que là se trouve le centre du système dont il faut repartir pour dépasser les impasses du nécessitarisme et pour répondre aux besoins du temps.[3]

2.2 John Locke[modifier | modifier le wikicode]

John Locke était un théoricien britannique du libéralisme, progressiste par rapport au monarchisme autoritaire. Il théorise qu'une atteinte arbitraire au pouvoir législatif par le régent donne un droit légitime à la résistance[4]. Locke ne fait qu'exprimer le compromis historique de l'Angleterre de la fin du 17e siècle, entre le parlement et la royauté, suite aux révolutions anglaises. Locke considère que s'il y a des fonctions distinctes dans l’État, elles doivent être si possible exercées par des organes distincts, sinon totalement, du moins suffisamment, pour éviter le despotisme. Il précisait qu'il ne s'agissait pas d'une séparation absolue des pouvoirs, afin d'éviter le désordre de pouvoirs allant dans des sens opposés : cette situation est empêchée par la primauté donnée au législatif. Les trois pouvoirs identifiés par Locke sont le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir fédératif qui est celui de conduire les relations internationales.

2.3 Montesquieu[modifier | modifier le wikicode]

L'aristocrate Charles-Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu s'est appuyé sur le libéralisme anglais pour critiquer l'absolutisme français. Certaines de ses citations sont devenues des symboles du libéralisme politique :

« Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser : il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. »

« Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. »[5]

Montesquieu n'était cependant pas un démocrate, prônant seulement une monarchie constitutionnelle accordant un pouvoir plus collégial à sa classe, la noblesse.[6] A la différence de Locke, la tripartition des pouvoirs de Montesquieu, devenue classique, est celle entre législatif, exécutif et judiciaire.

Il ne s'agit cependant pas d'une séparation totale, mais plutôt du principe que deux fonctions ne doivent pas être attribuées intégralement à la même institution. En revanche, une même fonction peut être distribuée entre plusieurs mains et un même organe peut exercer plusieurs fonctions. La fonction législative peut être ainsi exercée par "le pouvoir législatif" ou l'organe législatif et le pouvoir exécutif, l'initiative de la loi étant par exemple partagée et la sanction ou veto sur les lois votées permettant une forme de contrôle par le pouvoir exécutif. Ces organes doivent avoir, en outre et toujours au nom de la liberté, la faculté de statuer (de décider positivement) et celle d'empêcher (de freiner ou d'agir négativement). C'est un système de poids et de contre-poids, de pouvoir et de contre-pouvoir.

Cette vision a été critiquée au nom de l'unité de l’État, par exemple par Rousseau.

2.4 Kant[modifier | modifier le wikicode]

2.5 Hegel[modifier | modifier le wikicode]

Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), philosophe allemand connu pour son système dialectique idéaliste et téléologique

Hegel est connu pour avoir élaboré un vaste système voulant englober toutes les connaissances de l’époque selon une méthode dite « dialectique », qui a largement influencé Karl Marx et bien d'autres penseurs européens.[7]

Hegel reprend l'Idée platonicienne, mais prise dans un sens nouveau, dynamisme de l'Esprit se réalisant dans le monde et dans l'histoire des hommes. Ce but de l'histoire qu'est la raison, la liberté ou encore l'absolu, Hegel le nomme parfois Dieu. On est donc dans une conception idéaliste de l'histoire, et fortement téléologique.

Mais cet idéalisme est moniste, il n'y a pas de miracles divins intervenant de l'extérieur sur l'humanité, tout est expliqué par des processus immanents à l'histoire (processus dialectiques). Hegel s'appuie sur de nombreux exemples issus de l'histoire (mais aussi de la géographie ou d'autres sciences) pour étayer son propos, soutenant que si les grands changements (notamment ceux accomplis par les « grands hommes ») ont des motivations immédiates (pouvoir, superstitions...), ils sont en réalité déterminés par des forces sous-jacentes, et que c'est là une des « ruses de la raison » pour développer progressivement l'humanité.

Paradoxalement, c'est donc un idéalisme qui invite à rechercher plutôt des causes matérielles dans les changements historiques. C'est ce qu'ont fait Marx et Engels, en écartant l'idéalisme téléologique de Hegel.

2.6 Feuerbach[modifier | modifier le wikicode]

Feuerbach fut un disciple de Hegel, qui s'en détache en évoluant vers un matérialisme athée. Cet hégélien de gauche eut une forte influence sur Marx.

Marx a notamment clarifié son rapport au matérialisme dans ses quelques notes connues comme Thèses sur Feuerbach.

« Le principal défaut, jusqu'ici, du matérialisme de tous les philosophes – y compris celui de Feuerbach est que l'objet, la réalité, le monde sensible n'y sont saisis que sous la forme d'objet ou d'intuition, mais non en tant qu'activité humaine concrète, en tant que pratique, de façon non subjective. C'est ce qui explique pourquoi l'aspect actif fut développé par l'idéalisme, en opposition au matérialisme. »

Engels écrit Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande en 1888.

2.7 Jean-Jacques Rousseau[modifier | modifier le wikicode]

2.8 Voltaire[modifier | modifier le wikicode]

2.9 Diderot[modifier | modifier le wikicode]

3 Époque contemporaine[modifier | modifier le wikicode]

3.1 Bertrand Russell[modifier | modifier le wikicode]

4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. Karl Marx, Thèse de doctorat « Différence entre la philosophie de la nature de Démocrite et celle d’Epicure », 1er mars 1841
  2. George L. Kline, Spinoza in Soviet Philosophy, 1952
  3. André Tosel et al., Spinoza au XIXe siècle. Éditions de la Sorbonne, 2008
  4. John Locke, Second traité du gouvernement civil, ch. XIX, 1690
  5. Montesquieu, L'Esprit des lois, 1748
  6. Cf. Montesquieu, la politique et l'histoire de Louis Althusser
  7. Sur Sos-Philosophie, un article à propos d'Hegel