Monarchie

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Louis XIV, un monarque absolu

La monarchie ou royauté est un régime politique dans lequel un roi tient un rôle plus ou moins important.

A l'origine la définition de monarchie était différente, signifiant un régime dans lequel un individu, le monarque (pas forcément avec un titre de toi) concentre l'essentiel des pouvoirs. Mais depuis le 17e siècle ces termes sont devenus très proches, car « monarque » est devenu associé à « roi », et que l'aspect autoritaire qui était contenu dans la définition de monarchie a été gommé : il faut maintenant préciser monarchie absolue ou monarchie constitutionnelle.

Le monarchisme ou le royalisme désigne le courant politique défendant les pouvoirs politiques attribués au roi.

1 Régimes[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Monarchie absolue[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Absolutisme.

1.2 Monarchie constitutionnelle[modifier | modifier le wikicode]

La monarchie constitutionnelle, ou parlementaire est une forme que prend la démocratie bourgeoise dans de nombreux pays. Elle est souvent le reflet d'un compromis plus pacifique entre l'ancienne aristocratie et la bourgeoisie.

La lutte spécifique contre la monarchie, dans un régime où le roi est plus ou moins réduit à un rôle symbolique, a souvent un aspect secondaire.

Néanmoins, sans que le roi ait un pouvoir absolu, il peut dans certains cas jouer un rôle important, apparentant la monarchie à un régime bonapartiste. Trotski écrivait en 1934 à propos d'Albert 1er, roi des Belges :

« C'est une grosse erreur de penser que le pouvoir du roi en Belgique est une fiction. D'abord cette fiction coûte de l'argent et il faudrait s'en débarrasser, ne fût‑ce que pour des raisons économiques. Mais ce n'est pas l'aspect principal de la question. En temps de crise sociale, les fantômes prennent souvent chair et sang. Le rôle qu'a joué en Allemagne sous nos yeux Hindenburg le palefrenier de Hitler, peut très bien être joué par le roi des Belges, imitant en cela l'exemple de son collègue italien. Une série de gestes du roi des Belges au cours de la dernière période indique clairement cette voie. Qui veut lutter contre le fascisme doit commencer par lutter pour la liquidation de la monarchie. »[1]

2 Courant royaliste[modifier | modifier le wikicode]

On ne pouvait pas vraiment définir un courant politique monarchiste tant qu'il n'y avait pas réellement d'autre alternative concevable que la monarchie. Il apparaît donc progressivement à partir de l'époque moderne des révolutions bourgeoises.

On peut dire qu'il a globalement été un mouvement de droite, conservateur. Mais comme toute idéologie, elle peut être utilisée de différentes manières selon les contextes sociaux et historiques.

2.1 Réaction et conservatisme[modifier | modifier le wikicode]

Dans un pays comme le Royaume-Uni, le républicanisme est resté marginal. Le clivage a plutôt porté sur l'étendue des pouvoirs royaux : les high tories défendaient l'absolutisme, face aux libéraux constitutionnalistes.

Dans le paysage politique français du long 19e siècle qui suit la Révolution française, le royalisme (surtout légitimiste) est de plus en plus clairement l'extrême droite, à mesure que les républicains deviennent majoritaires.

Globalement, on peut dire que le monarchisme a surtout représenté les intérêts des anciennes aristocraties, classes de propriétaires fonciers défendant leurs intérêts face aux bourgeoisies montantes.

2.2 Courants libéraux[modifier | modifier le wikicode]

Dans un pays comme le Royaume-Uni, où presque tout le monde est monarchiste, les oppositions ont eu lieu entre courants monarchistes. Il y a donc eu des courants monarchistes que l'on peut considérer de facto comme à gauche par rapport aux tories : les whigs... ou le Labour Party aujourd'hui, qui ne remet pas en question la monarchie.

2.2.1 Orléanistes[modifier | modifier le wikicode]

En France, dans la première moitié du 19e siècle, le courant orléaniste a représente un courant monarchiste pro-bourgeois par rapport aux monarchistes légitimistes (aristocratie financière). Dans le contexte actuel, c'était la tendance « de gauche » des monarchistes. Cela n'a pas empêché que l'Action française, groupe orléaniste, évolue vers l'extrême droite (au point qu'une scission de gauche a eu lieu plus tard : la Nouvelle action royaliste).

2.3 Démagogie et base populaire[modifier | modifier le wikicode]

Mais tout comme la bourgeoisie parvient à avoir une influence idéologique plus large que ses propres rangs (petite-bourgeoisie, secteurs de la classe ouvrière...), les royalistes ont réussi à avoir une influence dans des couches populaires.

Dans le Manifeste communiste (1848), Marx et Engels passent en revue les différentes variantes de « socialisme » en circulation à cette époque, parmi lesquelles ils mentionnent le socialisme féodal. Il s'agit de la tendance démagogique de certains royalistes à se prétendre amis du peuple, pour jouer les ouvriers ou les paysans contre la bourgeoisie.

2.3.1 Légitimisme français[modifier | modifier le wikicode]

En 1889, Kautsky évoquait « ceux qui prétendent démontrer, arguments historiques à l'appui, que la « royauté sociale », la protection des faibles contre les forts, le souci de la prospérité matérielle du peuple, sont la « vocation naturelle » de la monarchie. Une vocation qui serait malheureusement contrariée par le parlementarisme, celui-ci substituant au pouvoir du prince situé au-dessus des partis, celui des partis, des intérêts particuliers. »[2]

Il répondait que les absolutismes avaient surtout aidé historiquement au développement de la bourgeoisie.

« Jamais un monarque absolu n'aurait eu l'idée de protéger et d'aider les faibles si cela n'avait pas servi à augmenter la « richesse nationale » et par là-même les revenus de l’État. Les gouvernants du 18ème siècle n'ont généralement accordé d'attention au prolétariat, prolétariat laborieux ou prolétariat des gueux, que dans la stricte mesure où ils veillaient à ce que la police le tînt en bride. Quant aux paysans et aux artisans, eux non plus ne bénéficièrent de la protection royale – et encore – que dans la mesure où leur capacité à payer l'impôt était en jeu. »

2.3.2 Carlisme[modifier | modifier le wikicode]

Cette tendance a été plus significative en Espagne dans le carlisme.

🔍 Wikipédia : Carlisme.

3 Luttes anti-monarchie[modifier | modifier le wikicode]

Parmi les courants démocrates, les modérés se contentent de lutter pour une monarchie constitutionnelle, tandis que les plus radicaux veulent abolir la monarchie.

Parmi les exemples d'opposition radicale à la monarchie, on peut citer le précurseur Jean Meslier. Ce curé de campagne était en réalité athée et a développé une critique cinglante de la noblesse et du clergé oisif vivant au crochet de la paysannerie. Dans son Testament, il reprend à son compte ce qu'aurait dit « un homme, qui n’avait ni science ni étude ; mais qui (...) ne manquait pas de bon sens » et qui souhaitait « que tous les grands de la terre et que tous les nobles fussent pendus et étranglés avec les boyaux des prêtres ».[3]

Sondages sur le républicanisme au Royaume-Uni

Une phrase qui a été popularisée par Voltaire et Diderot, à qui elle est souvent attribuée sous la forme « Que le dernier roi soit pendu avec les boyaux du dernier prêtre », exprimant l'aspiration la plus radicale présente parmi les Lumières.

Généralement, l'abolition de monarchies s'est faite dans des moments révolutionnaires, et lorsque des compromis constitutionnels ont été trouvés, le mouvement anti-monarchie tend à s'affaiblir. Ainsi, s'il existe encore aujourd'hui des luttes pour la République au Royaume-Uni ou en Espagne, elle sont assez marginales.

Cependant l'opinion publique semble progressivement basculer en faveur du républicanisme, lequel est même devenu majoritaire en Espagne dans les années 2020.[4]

4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]