Armée rouge
L’Armée rouge (en russe : Красная Армия, ou plus exactement Раб'оче-крестьянская Красная Армия, Rabotche-krestianskaïa Krasnaïa Armia, « l’Armée rouge des ouvriers et paysans ») est l’armée révolutionnaire mise sur pied par les bolchéviks créée dans un contexte de défense révolutionnaire intérieure à partir de l'hiver 1918 et dans le contexte de la guerre civile russe.
1 Contexte[modifier | modifier le wikicode]
1.1 Désintégration de la police[modifier | modifier le wikicode]
Après la révolution de Février 1917, des ouvriers forment dans beaucoup d'endroit des détachements armés (« garde rouge ») pour assurer l'autodéfense face à une éventuelle contre-révolution, et pour assurer les tâches ordinaires de police, celle-ci ayant été désintégrée par la révolution. Les bolchéviks sont parmi les principaux soutien de la constitution des Gardes rouges, tandis que les socialistes conciliateurs font tout pour les dissoudre dans des milices citoyennes interclassistes.
1.2 Décomposition de l'armée[modifier | modifier le wikicode]
L'ancienne armée tsariste est travaillée par la révolution. Les soldats forment partout des comités et les soviets décrètent leur liberté de réunion (prikaz n°1). Mais les anciens officiers restent en place, ainsi que l'État major rempli de généraux tsaristes. Même si les supérieurs se sentent tous obligés de reconnaître la révolution, ils veulent absolument que cela affecte le moins possible la hiérarchie, et la poursuite de la guerre. La majorité des soldats est encore imprégnée de l'idée qu'il faut défendre la patrie face aux Allemands, et le discours défaitiste des bolchéviks est minoritaire. En juillet, la vague de calomnies contre Lénine (« payé par le Kaiser », etc.) touchera beaucoup les soldats. Les soldats, en majorité des paysans conscrits, suivent les leaders modérés du parti socialiste-révolutionnaire.
Néanmoins un processus de décomposition progressive de l'armée commence dès février. D'abord par l'affaiblissement de l'autorité (rebellion contre les officiers qui poursuivent les méthodes d'humiliation ou qui donnent des ordres trop impopulaires...). Ensuite, plus profondément, par une lassitude de plus en plus grande face à la guerre (beaucoup de paysans veulent retourner chez eux, de plus en plus comprennent qu'il ne s'agit que d'une guerre impérialiste...). Les désertions et les fraternisations avec les soldats allemands progressent. En septembre-octobre, cela conduit presque partout à un basculement des soldats vers les bolchéviks.
2 Octobre et la création de l'Armée rouge[modifier | modifier le wikicode]
2.1 La débâcle jusqu'à la paix de Brest-Litovsk[modifier | modifier le wikicode]
La décomposition de l'armée tsariste est une des causes majeures qui a permis la prise du pouvoir par les bolchéviks, mais paradoxalement elle créait une situation militaire si difficile qu'elle menaçait le nouveau pouvoir d'une débandade immédiate. Des efforts immédiats furent faits pour aboutir à la paix, mais les puissances impérialistes entendaient profiter au maximum de la faiblesse russe. En l'absence de réaction immédiate des prolétariats occidentaux, les bolchéviks n'eurent pas d'autre choix que de rebâtir une force militaire pour assurer un minimum de rapport de force.
Au lendemain de l'insurrection bolchévique, dès le 26 octobre 1917 le congrès des Soviets ratifie un décret de paix. Le 7 novembre 1917, en tant que commissaire du peuple aux affaires étrangères, Léon Trotski propose à tous les belligérants une rencontre pour une paix générale démocratique : « sans annexions, sans contributions, en réservant aux peuples le droit de disposer d’eux-mêmes. ». Les Alliés (France, Grande-Bretagne, Etats Unis...) refusent. Les négociations débutent avec les Empires centraux le 9 décembre. En fait, profitant de la désorganisation complète des troupes russes, l’armée impériale allemande reprend rapidement son avance vers l’intérieur de l’URSS et s’empare de la Biélorussie, des Pays baltes, de l’Ukraine. Un armistice est signé le 15 décembre 1917.
Le 28 janvier 1918, le Conseil des commissaires du peuple prend un décret transformant la Garde rouge en Armée rouge des ouvriers et paysans. Suivant l’exemple de la Révolution française une levée en masse est décrétée, des unités de volontaires élisent leurs officiers et marchent vers les frontières.
L’histoire a retenu plutôt le 2 février 1918 comme date de création de l’Armée rouge pour 3 raisons :
- C’est ce jour-là que les premières levées en masse à Petrograd et Moscou permettent la formation d’unités régulières.
- C’est ce jour-là que Trotski, conscient des multiples attaques préparées et perpétrées par tous les pays capitalistes occidentaux, décrète la conscription pour constituer une armée rouge de masse.
- C’est ce jour-là qu’éclate le premier combat significatif face à l’armée du Kaiser (empereur allemand).
Le traité de paix de Brest-Litovsk fut signé le 3 mars 1918 entre la jeune Russie soviétique et les Empires centraux (Allemagne et Autriche-Hongrie). Ce traité est très dur pour la Russie, qui doit céder d'immenses territoires.
2.2 Rebâtir une armée[modifier | modifier le wikicode]
Trotski est nommé Commissaire des Affaires Militaires après Brest-Litvosk. La peine de mort pour désobéissance pendant le combat est rétablie. Et aussi, plus graduellement, le salut, les titres, les casernements séparés et autres privilèges pour les officiers. Les formes démocratiques d'organisation, y compris l'élection des officiers sont rapidement supprimées. « La méthode de l'élection est politiquement sans intérêt et techniquement inopportune, et en plus elle a déjà été condamnée par décret »[1]. Krylenko, un des commissaires adjoints aux affaires militaires nommé après la Révolution d'Octobre, donna sa démission du Département de la Défense pour protester contre ces mesures.
Le service militaire est rendu obligatoire de 18 à 40 ans, par le décret du 29 mai 1918 et on crée des commissaires militaires ou voenkomat pour encadrer cette mobilisation. Pour pallier le manque d'expérience des cadres, on leur adjoint des spécialistes militaires ou voenspetsy, sélectionnés par une commission spéciale dirigée par Lev Glezarov.
Ces adjoints sont souvent recrutés parmi les anciens officiers de l'armée impériale russe, libérés à cet effet, mais dont on s'assure de la loyauté par une étroite mise sous tutelle et sous contrôle de commissaires politiques (là encore cela avait existé pendant la Révolution française). Kérenski avait déjà nommé des commissaires aux armées. Mais jusqu’ici les commissaires n’avaient été attachés qu’aux postes supérieurs de commandement et leur rôle avait été assez vague. Trotski en nomma à tous les degrés de la hiérarchie militaire, du commandant de compagnie au général en chef. Il s’efforça aussi de définir les responsabilités et les devoirs respectifs du commandant militaire et du commissaire… Aucun ordre militaire n’était valable s’il n’était signé par les deux… Les officiers étaient révoltés par le contrôle des commissaires, et les commissaires refusaient de se plier aux directives qui faisaient des généraux et des colonels leurs inférieurs sur le plan politique et leurs supérieurs sur le plan militaire...
On estime que 30% des anciens officiers ont fini par être recyclés dans l'armée rouge. Un de ceux qui a joué un rôle important dans la défection de plusieurs d'entre eux fut le général Mikhaïl Bontch-Brouïevitch, lorsque son frère Vladimir Bontch-Brouïevitch (un proche de Lénine), lui fit la proposition.
Trotski raconte à quel point, au niveau des formes, la nouvelle armée a en grande partie consisté à rebâtir la discipline détruite dans l'ancienne armée :
« Les comités, dans les vieux régiments, s'étaient formés comme des incarnations de la révolution même, du moins dans la première étape. Dans les nouveaux régiments, le principe même des comités ne pouvait être toléré, en tant que principe de décomposition. Les malédictions envoyées à l'adresse de la vieille discipline retentissaient encore que déjà nous commencions à en établir une nouvelle. Après avoir recouru aux volontaires, il fallut, à bref délai, en revenir à la conscription forcée ; après les détachements de partisans, il fallut avoir une organisation militaire exacte. »[2]
La constitution d'une Armée centralisée utilisant des « spécialistes » issus de l'ancien régime engendre une opposition militaire en 1918-1919. Celle-ci est menée par Smirnov, Vorochilov, Piatakov, Mezhlauk, Staline[3]... Le 8e Congrès du PCR (20 mars 1919) donne raison à Trotski et Lénine.
Deutscher fait l'appréciation suivante de la politique de Trotski :
« Dans l’ensemble, son plan, tout en provoquant des frictions, donna des résultats satisfaisants ; de toute façon, il n’y avait aucune solution de rechange à proposer. Confiée sans contrôle à l’autorité des anciens officiers, l’Armée Rouge se serait effondrée politiquement ; laissée sous le commandement des amateurs bolcheviks, elle aurait sombré sur les champs de bataille. Et personne ne rendit au système de Trotski un hommage aussi éclatant et involontaire que le général blanc Dénikine, qui en fut la victime : « Le gouvernement des Soviets peut être fier de l’habileté avec laquelle il a embrigadé la volonté et l’intelligence des généraux et des officiers russes, dont il a fait, malgré leur répugnance, ses instruments dociles… » (Dénikine, Ocherki Russkoi, vol III, p. 146). »[4]
3 L'Armée rouge dans la guerre civile[modifier | modifier le wikicode]
Grâce à ce système et sa supériorité numérique, l'Armée rouge, prend définitivement l'ascendant sur les troupes blanches, malgré les interventions des puissances étrangères et sa défaite contre la Pologne. Au cours de la guerre civile, il y avait 16 armées rouges.
Début 1920, « Trotski, qui avait organisé l'Armée rouge et en avait fait une vraie force de combat, était encore plus acclamé que Lénine ».[5] Il circulait à travers la Russie jusqu'aux champs de bataille à bord de son fameux train blindé, et harangait les troupes et les civils pour stimuler l'ardeur révolutionnaire des masses, en faisant une arme politique.
Considérant la composition sociale et la base sociale de l'armée rouge, Trotski écrit en 1920 :
« Le nombre de soldats que nous avons mobilisés pour l'Armée Rouge ces deux dernières années atteint presque le nombre des syndiqués en Russie. Mais les syndiqués sont des ouvriers, et ceux-ci ne représentent que 15 % environ de l'armée, le reste étant constitué par la masse paysanne. Et pourtant, nous savons pertinemment que le véritable organisateur et "militarisateur" de l'Armée Rouge, c'est l'ouvrier d'avant-garde désigné par les organisations syndicales et le parti. »[6]
L'Armée rouge comprenait aussi beaucoup de minorités nationales, comme des chinois ou des musulmans. Les soldats tatars constituaient plus de 50 % des troupes sur le front de l’Est et dans le Turkestan pendant la guerre civile.
Après la défaite de l’Armée Rouge face à la Pologne en 1920, le menchévik Fiodor Dan écrivit sur les causes politiques de cet échec (reconnaissant en même sa force politique dans la guerre civile en général) :
«Pour défendre la terre qu’il a prise contre le retour potentiel du propriétaire terrien, le paysan de l’Armée Rouge fera preuve du plus grand héroïsme et du plus grand enthousiasme. Il s’avancera à mains nues contre des canons, des tanks, et son ardeur révolutionnaire infectera et désorganisera les troupes les plus splendides et les plus disciplinées, comme on l’a vu des Allemands, des Britanniques et des Français en égale mesure… Mais l’idée du communisme bolchevique lui est si étrangère voire contraire, qu’il ne peut ni s’en infecter lui-même, ni en infecter d’autres. La perspective d’une guerre pour convertir une société capitaliste en société communiste ne peut exercer sur lui aucun attrait, et c’est bien la limite du potentiel de l’Armée Rouge pour les bolcheviques.»
Le philosophe anglais Bertrand Russel racontait après son voyage en Russie en 1920 :
« Il est incontestable qu’à l’heure actuelle, Trotski et l’Armée rouge disposent de l’appui d’un très grand nombre de nationalistes. Les opérations ayant pour but de reconquérir la Russie d’Asie ont même ravivé chez ces derniers un sentiment impérialiste, quoiqu’il soit certain que beaucoup d’entre ceux chez qui j’ai cru reconnaître ce sentiment s’en défendraient avec indignation. »[7]
Au sujet de la conscription obligatoire, il écrit :
« Les Tolstoïens, dont j’ai vu les chefs, sont tenus par leur foi de résister à toute espèce de mobilisation ; mais quelques-uns ont trouvé des compromis. La loi concernant les réfractaires de conscience au service militaire est en somme la même que la nôtre, et son application dépend de la sévérité du tribunal devant lequel l’on comparait. À tel endroit, certains réfractaires ont été fusillés ; ailleurs, ils ont obtenu une exemption complète. »
Les bolchéviks ont également utilisé des soldats pour les affecter directement à des tâches productives, lorsque les circonstances ne permettaient pas de les envoyer au front. Des opposants menchéviks (Abramovitch...) critiquent alors cette décision comme vouée à l'échec, car l'armée serait structurellement inefficace pour réaliser des tâches dont elle n'a pas l'habitude et qu'elle n'a pas choisi. Trotski défend ces mesures de militarisation du travail comme allant dans le sens de la planification, et tout en reconnaissant les difficultés, il pointe les progrès réalisés.[6]
Après l'évacuation de l'armée japonaise en octobre 1922, l'Armée rouge contrôle enfin l'étendue du territoire restant de l'ancienne Russie tsariste, mettant fin à la guerre civile.
4 L'Armée rouge après la guerre civile[modifier | modifier le wikicode]
Fin 1923, Trotski écrivait :
« Les cellules paysannes et militaires pourraient être menacées d’une influence (...) directe et même d’une pénétration de la part des koulaks. Néanmoins, la différenciation de la paysannerie représente un facteur susceptible de contrecarrer cette influence. L’inadmission des koulaks dans l’armée (y compris les divisions territoriales) doit non seulement rester une règle intangible, mais encore devenir une mesure importante d’éducation politique de la jeunesse rurale, des unités militaires et particulièrement des cellules militaires. »[8]
5 Les décorations[modifier | modifier le wikicode]
Trotski raconte :
« Au bureau politique, il fut décidé dé me décerner l'ordre du Drapeau rouge pour la défense de Pétrograd. Cette décision me mit dans une situation très délicate. J'avais admis la création d'une décoration révolutionnaire non sans hésiter: il n'y avait pas si long temps que nous avions aboli les ordres chevaleresques de l'ancien régime. En instituant un ordre nouveau, je songeais à donner un stimulant de plus à ceux pour lesquels il ne suffit pas d'avoir conscience de leur devoir révolutionnaire. Lénine m'avait soutenu. La nouvelle décoration fut bien adoptée. Du moins, en ces années-là, la donnait-on pour de véritables services rendus dans la bataille, sous le feu. Maintenant on me l'accordait. Je ne pouvais pas la refuser sans disqualifier un insigne que j'avais tant de fois distribué moi-même. Il ne me restait qu'à accepter ce qui était conventionnel. »[9]
6 Evolution de la théorie sur l'armée[modifier | modifier le wikicode]
Dans les thèses d'avril, Lénine revendiquait le passage à un « Etat-Commune », c'est-à-dire un type d'État « dont la Commune de Paris a été la préfiguration ». Il ne s'agirait plus d'une « république parlementaire », mais d'une république basée sur les soviets.
Cela impliquait en particulier une destruction de l'État bourgeois, en particulier : « Abrogation de la police, de l’armée de métier et de la bureaucratie privilégiée. » Lénine précise que cela signifie leur remplacement « par l'armement du peuple tout entier » (ce qui était la reprise de la revendication classique de la démocratie révolutionnaire puis de la social-démocratie). Il développe en août cette idée dans L'État et la révolution.
Pourtant, la création de l'armée rouge va contredire cet idéal théorique défini a priori. Cela n'allait pas sans polémiques dans le parti. Cela était généralement présenté comme une nécessité temporaire. Trotski soutenait que l'horizon restait l'armée composée de milices populaires. En 1921, après la défaite de Wrangel, il établit 3 divisions de milices territoriales, à Petrograd, Moscou et dans l'Oural. Il évoca aussi la perspective de faire correspondre les forces militaires à la structure fédérale de l'URSS, ce qui allait aussi dans le sens de la décentralisation.
Au 10e congrès du PCR (mars 1921) trois positions s'opposèrent sur la question de l'armée :
- Podvoïski défenfait le passage à un système de milices, en accord avec le programme historique de la social-démocratie ;
- Smilga défendait le maintien de l'Armée rouge telle quelle, seule en mesure selon lui de maintenir son caractère prolétarien ;
- Frounze défenait une « doctrine militaire unifiée » qui manifesterait le caractère prolétarien dans tous les aspects militaires.
De fait, il n'y eut pas de tournant décentralisateur.
D'un changement imposé par les circonstances et géré dans l'urgence, les leaders bolchéviks vont peu à peu évoluer vers une justification théorique de la nouvelle armée.
Par exemple, dans une conférence faite à la Société des Sciences Militaires de Moscou en juillet 1924, Trotski soutient que la prise du pouvoir doit marquer un point d'inflexion, le passage d'une guerre de partisans (les gardes rouges ou les régiments politisés plein d'esprit d'initiative) à une armée centralisée et disciplinée :
« L'insurgé combat en règle générale en observant les méthodes de la «petite guerre», c'est-à-dire au moyen de détachements de partisans ou de demi-partisans cimentés beaucoup plus par la discipline politique et par la claire conscience de l'unité du but à atteindre que par n'importe quelle discipline hiérarchique. Après la prise du pouvoir la situation se modifie complètement. La lutte de la révolution victorieuse pour assurer sa défense et son développement se transforme aussitôt en lutte pour l'organisation de l'appareil gouvernemental centralisé. Les détachements de partisans, dont l'apparition au moment de la lutte pour la prise du pouvoir est aussi inévitable que nécessaire, peuvent être, après la conquête du pouvoir, une cause de graves dangers susceptibles d'ébranler l'État révolutionnaire en formation. C'est alors qu'on doit procéder à l'organisation d'une armée rouge régulière. »[10]
Plus loin, il insiste sur le fait que l'esprit d'initiative est non seulement inévitable en temps de révolution, mais nécessaire pour l'emporter. Pour autant il réaffirme qu'aussitôt l'insurrection accomplie, ces partisans doivent être incorporés dans une armée centralisée :
« Autrement, ces détachements de partisans deviendraient indubitablement des facteurs de désordre susceptibles de dégénérer en bandes armées au service des éléments petits-bourgeois anarchisants insurgés contre l'État prolétarien. Nous en avons pas mal d'exemples. Il est vrai que, parmi les partisans rebelles à l'organisation militaire régulière, il y eut aussi des héros. On a cité les noms de Siverss et de Kikvidsé Je pourrais en nommer beaucoup d'autres. (...) Mais à ce moment, il était indispensable de combattre tout ce qu'il y avait en eux de négatif. A ce prix seulement, nous pouvions arriver à organiser l'armée rouge et à la mettre à même de remporter des victoires décisives. »
7 Les femmes dans l'Armée rouge[modifier | modifier le wikicode]
On estime qu'environ 80 000 femmes ont servi dans l'Armée rouge pendant la guerre civile. La plupart étaient dans des fonctions comme infirmières, docteures, téléphonistes ou employées, mais certaines ont combattu au front, voire ont tenu des fonctionnement de commandement. Un exemple est celui de Rosalia Zemliatchka, commissaire militaire sur le Front sud puis sur le Front nord, qui était surnommée « Rosa la sanglante » par les Britanniques.
Il y eut également des femmes dans les armées blanches, mais beaucoup moins.[11]
8 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ L. Trotski, « Travail, Discipline, Ordre », Sochineniya, XVII, p. 171-172.
- ↑ Léon Trotski, Ma vie, 36. L'opposition militaire, 1930
- ↑ Trotski, Bureaucratism and Factional Groups, décembre 1923
- ↑ Isaac Deutscher, Trotsky, le prophète armé, 1954
- ↑ A. Balabanova, Ma vie de rebelle, 1938
- ↑ 6,0 et 6,1 Léon Trotski, Terrorisme et communisme, 1920
- ↑ Bertrand Russell, Pratique et théorie du bolchevisme, 1920
- ↑ Léon Trotski, Cours Nouveau, 1923
- ↑ Léon Trotski, Ma vie, 35. La défense de Petrograd, 1930
- ↑ Léon Trotski, Les problèmes de la guerre civile, juillet 1924
- ↑ Katie McElvanneyn, Women and the Russian Revolution, British Library