Vladimir Mikhaïlovitch Smirnov
Vladimir Mikhaïlovitch Smirnov (Влади́мир Миха́йлович Смирно́в), né en 1887 et décédé le 26 mai 1937, était un révolutionnaire bolchévik, qui fut un critique de gauche de Lénine.
1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]
Smirnov devint membre de la fraction bolchévique du POSDR en 1907. Il avait déjà une ligne que Lénine trouvait gauchiste.
Il est l'un des meneurs de l’insurrection de février 1917 à Moscou.
Après la révolution d'Octobre, Smirnov est nommé Commissaire du peuple au commerce et à l’industrie, puis participe au bureau d'administration du Conseil économique suprême mis en place en décembre 1917. Sa fraction de gauche a d'abord dominé le Conseil et Lénine a dû prendre leur position en considération.[1]
En 1918, il est membre de la rédaction de la revue Kommunist avec Boukharine.
Il dirige les finances du Sovnarkom de Moscou avant que celui-ci soit dissout en juin 1918.[2]
En 1919 il est commissaire politique dans l'Armée rouge, et il est le principal porte parole d'un courant critique qui sera appelé l'Opposition militaire, notamment contre la direction de Trotski. Il est soutenu par des SR de gauche.
Au 8e Congrès du Parti communiste russe (20 mars 1919), Smirnov est délégué de la 5e armée. Il est alors l'un des chefs du groupe oppositionnel du “centralisme démocratique” avec Timofeï Sapronov. Il y prononce un discours critiquant la façon d'utiliser des anciens officiers tsaristes dans l'Armée rouge, appelés « spécialistes » (ce qui est alors devenu central dans la tactique des bolchéviks). Face à Sokolnikov, qui l'accuse de vouloir une armée de partisans sans officiers, il précise qu'il demande seulement plus de pouvoir pour les Commissaires politiques, plus de surveillance des spécialistes.
Smirnov a participé à la rédaction de la Déclaration des 46 au Politburo, publiée le 15 octobre 1923 par l'Opposition de gauche[3],[4].
En 1926, Smirnov forme avec Timofeï Sapronov le "Groupe des Quinze", qui rejoint l'opposition dirigée par Trotski, Zinoviev et Kamenev. Ils sont expulsés du Parti communiste au 15e Congrès du Parti en décembre 1927 avec le reste de l'opposition.
Le 31 décembre 1927, il est déporté dans l’Oural pour 3 ans. Le 29 janvier 1930, il est à nouveau condamné à 3 ans de prison, prolongés encore de 2 ans le 10 novembre 1932. Le 4 novembre 1934, il est exilé pour 3 ans en Sibérie. Après l'assassinat de Kirov en mars 1935 il est à nouveau condamné à 3 ans de prison. Le 26 mai 1937, il est condamné à mort pour « participation à une organisation terroriste contre-révolutionnaire », et fusillé le même jour.
Smirnov sera réhabilité à titre posthume, partiellement le 16 novembre 1960, puis intégralement en 1990[5].
Son épouse, Karin Smirnov, a vécu jusqu'en 1973.
2 Œuvre[modifier | modifier le wikicode]
- fr Boukharine, Ossinski, Radek, Smirnov, La Revue Kommunist (Moscou, 1918) – Les communistes de gauche contre le capitalisme d'État, Toulouse, Collectif d'édition Smolny, 2011.
3 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ The decline of the Russian Revolution and the cult of the Party Revolutionary Perspectives March 1, 2003-03-01, quoting R.V. Daniels: The Conscience of the Revolution. Simon and Schuster 1960, p. 84.
- ↑ Timothy J. Colton: Moscow: Governing the Socialist Metropolis pp. 68, 102f.
- ↑ http://bataillesocialiste.files.wordpress.com/2010/06/declaration46_231015.pdf
- ↑ http://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1929/05/lt_19290506.htm
- ↑ http://bataillesocialiste.wordpress.com/smirnov-1887-1937/