Vieux bolchéviks

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Les « vieux bolcheviks » ou « la vieille garde bolchévique » sont ceux qui ont adhéré au Parti avant la révolution d'Octobre. Lénine disait que cette très « fine couche » de la « vieille garde du parti » avait un « énorme et sans pareil prestige »[1]. Le nom de « Vieux bolchévik » a été donné en URSS à des maisons d'édition, des navires, des kolkhozes...[2][3][4]

En 1922, il y avait selon certains 44 148 « Vieux Bolchéviks ».[5] Selon les statistiques du 13ème congrès du parti (1924), sur les 600 000 membres du parti, 0,6% l'avaient rejoint avant 1905, 2% en 1906-1916, et 9% en 1917[6].

1 Historique[modifier | modifier le wikicode]

Pendant certaines périodes avant 1917, l'attachement à la dénomination de bolchévik a varié. Par exemple après le congrès de réunification de 1906, Lénine proclame solennellement : « II n'y a plus de schisme [...] les fractions précédentes des 'bolcheviks' et des 'mencheviks' se sont entièrement fondues. » Lénine tend jusqu'en 1917 à mettre au second plan ce terme, tentant d'assimiler simplement sa ligne et celle de tout le POSDR. Peu après, un groupe se forme à la gauche de Lénine, les otzovistes, qui le qualifieront d'opportuniste et se réclameront contre lui de l'intransigeance bolchévique. De même, dans sa polémique avec Boukharine en 1915-1916, Lénine prend ses distances par rapport à la dénomination revendiquée fortement par son contradicteur : « Je n'attribue pas de signification au désir de maintenir le mot 'bolchevisme' car je connais des 'vieux bolcheviks' dont Dieu me préserve ! Je dirai seulement que le 'bolchevisme à l'échelle de l'Europe occidentale' que proclame l'auteur [Boukharine] n'est, j'en suis profondément convaincu, ni du bolchevisme ni du marxisme. »

Avec l'aura dont bénéficie le parti bolchévik victorieux en 1917, la légitimité d'un militant paraît souvent d'autant plus grande qu'il a été depuis longtemps un bolchévik, et encore plus s'il a toujours été d'accord avec Lénine. Les autobiographies des Bolcheviks rédigées entre 1922 et 1926 pour l'Encyclopédie Granát sont révélatrices. Si les Bolcheviks de la première heure, Boubnov, Kirov, Krestinski, Litvinov, Preobrajenski, Skrypnik, Sosnovski, etc. affirment tranquillement leur adhésion précoce et leur fidélité inconditionnelle au bolchevisme, les « conciliateurs » (notamment Antonov-Ovseïenko et Lozovski), ceux qui dans l'émigration ont été les adversaires farouches du groupe de Lénine cherchent à minimiser ces divergences ou à les passer sous silence. Quant à Boukharine qui a été à la fois le collaborateur et le contradicteur de Lénine, il affirme de manière caractéristique : « Pendant toute la période russe de mon activité de militant [jusqu'en 1910], je fus un bolchevik orthodoxe (je ne fus ni 'otzoviste', ni 'conciliateur'). »

Alors que Trotski a eu un grand rôle en 1917 et était très populaire dans la jeune URSS, ses adversaires parmi les vieux bolchéviks ont abondamment utilisé pour le discréditer, surtout après la mort de Lénine, le fait qu'il n'ait rejoint le parti qu'en juillet 1917. Trotski avait été menchévik, en 1903-1904 (à l'époque on disait plutôt « martoviste »), et avait critiqué durement Lénine sur les questions organisationnelles. Après 1905, il avait développé sa théorie de la révolution permanente, critiquant les menchéviks et les bolchéviks. Après les Thèses d'avril 1917 de Lénine, Trotski et ses partisans sont sur la même ligne, et Lénine leur propose de rejoindre les bolchéviks, ce qui provoque des réticences en raison du passif. Mais Trotski tente de justifier son rapprochement en soutenant que le parti bolchevique s'est « débolchevisé » (« Je ne peux pas me considérer moi-même comme un bolchevik, il n'est pas souhaitable de se coller de vieilles étiquettes » dit-il)[7]. Il souhaite que le parti change de nom, comme le soutient d'ailleurs Lénine depuis avril contre les vieux bolchéviks, ce qui sera fait en 1918. Finalement Trotski rejoint sans plus attendre le parti bolchévik en juillet, et s'y identifiera désormais. Il considèrera que Lénine avait eu raison en 1903-1904, mais qu'il lui avait donné raison sur la révolution permanente.

La plupart des vieux bolchéviks ont été éliminés par le régime de Staline pendant les Grandes purges (1936-38). Les seuls survivants furent principalement des membres très proches de Staline : Lazare Kaganovitch, Vyacheslav Molotov, Kliment Vorochilov, Anastase Mikoyan, Maxime Litvinov. Certains autres ont échappé aux purges essentiellement parce qu'ils avaient été éloignés par le régime, comme Alexandra Kollontaï. Quant à Trotski, il a été assassiné par un agent de Staline (Ramon Mercader) alors qu'il était en exil au Mexique.

2 Liste de vieux bolchéviks[modifier | modifier le wikicode]

2.1 A[modifier | modifier le wikicode]

2.2 B[modifier | modifier le wikicode]

2.3 C[modifier | modifier le wikicode]

2.4 D[modifier | modifier le wikicode]

2.5 E[modifier | modifier le wikicode]

2.6 F[modifier | modifier le wikicode]

2.7 I[modifier | modifier le wikicode]

2.8 J[modifier | modifier le wikicode]

2.9 K[modifier | modifier le wikicode]

2.10 L[modifier | modifier le wikicode]

2.11 M[modifier | modifier le wikicode]

2.12 N[modifier | modifier le wikicode]

2.13 O[modifier | modifier le wikicode]

2.14 P[modifier | modifier le wikicode]

2.15 R[modifier | modifier le wikicode]

2.16 S[modifier | modifier le wikicode]

2.17 T[modifier | modifier le wikicode]

2.18 V[modifier | modifier le wikicode]

2.19 Z[modifier | modifier le wikicode]

3 Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. Lénine, le 26 mars 1922
  2. Подвиг экипажа парохода “Старый Большевик” Victory of crew of
  3. Печать в Москве в 1917 году : отражение борьбы партий в печати (en russe). Exemple de livre édité par
  4. Robert C. Tucker.
  5. Shameless Classic, Mark Deutsch, Moskovsky Komsomolets, 2003, citant Д.А.Чугаев,
  6. Vadim Rogovin, Was There An Alternative?
  7. P. Broué, Le parti bolchévique, 1963