Iakov Agranov
Iakov Agranov (1893 - 1938), né Iankel Samouïlovitch Sorenson (Янкель Самуилович Соренсон), était une personnalité politique soviétique et ancien bolchévik. Cadre important de la police politique russe, il sera un des agents de Staline, avant d'en lui être sa victime lors des Grandes Purges.
1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]
Il naît en 1893 dans une famille de commerçants juifs de Tchatchersk, dans le gouvernement de Moguilev, aujourd'hui en Biélorussie. En 1912, il rejoint le Parti socialiste-révolutionnaire, puis en 1915 le Parti ouvrier social-démocrate de Russie. Arrêté par la police tsariste la même année, il est exilé dans le gouvernement du Ienisseï.
En 1918, il devient secrétaire du Sovnarkom. Sous les ordres directs de Lénine et de Félix Dzerjinski, il est chargé de l’expulsion de plusieurs figures de l’intelligentsia russe, considérées comme anti-soviétiques, dont les philosophes Nicolas Berdiaev et Nicolas Lossky.
De 1919 à sa mort il est un responsable important de la Tchéka, puis de l’OGPU et du NKVD, notamment dans l’entourage de Guenrikh Iagoda.
En 1921, dans le cadre de la répression de Kronstadt, il est l’officier chargé de l’enquête sur l’ « organisation militante de Petrograd », dirigée par le professeur Tagantsev. L’enquête se solde par l’exécution de 85 personnes, dont le poète Nikolaï Goumilev. Agranov participe ensuite à la répression de la révolte paysanne de Tambov. En 1934, à la suite du meurtre de Sergueï Kirov à Léningrad, il dirige les interrogatoires de Kamenev, Zinoviev, Boukharine, Rykov et Toukhatchevski. Il crée de toutes pièces des preuves dans les procès des Vingt-et-Un, du « Promparty », et serait sans doute à l’origine du « suicide » du poète Maïakovski en 1930.
On lui attribue la devise :
« S’il n’y a pas d’ennemi, il faut l’inventer, le dénoncer et le punir. »
En 1937 dirige la section du Secret politique du NKVD.
En 1938, il devient lui-même une victime des purges staliniennes : jugé pour « trotskysme », il est exécuté en tant qu'« ennemi du peuple » au polygone de tir de Komounarka, près de Moscou.
2 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
2.1 Ouvrage de référence[modifier | modifier le wikicode]
- Donald Rayfield, Stalin and his Hangmen (en), New York, Random House, 2004.