Renégat
Un renégat est une personne qui renie ses opinions, sa religion, sa patrie ou son parti.
En ce qui concerne les renégats du mouvement ouvrier, le terme social-traître est aussi très courant.
1 Renégats du mouvement révolutionnaire[modifier | modifier le wikicode]
- Georges Grisel, membre de la Conjuration des Égaux, livre les secrets à la police en échange d'argent ;
- L'ancien leader narodnik Lev Tikhomirov publiait en 1888 Pourquoi j'ai cessé d'être un révolutionnaire ;
- Henri Tolain, ouvrier membre de la Première internationale, fut élu député en 1871, et s'opposa à la Commune de Paris ;
- Henri Clément Girard (1850-1902) était un syndicaliste et en même temps indicateur de police[1] ;
- Johannes von Miquel (1828-1901), membre de la Ligue des communistes dans sa jeunesse, puis libéral évoluant de plus en plus vers le conservatisme, jusqu'à approuver les Lois anti-socialistes.
- Alexandre Millerand fut le premier socialiste à entrer dans un gouvernement bourgeois en 1899, déclenchant le débat sur le « ministérialisme », et devenant très vite un politicien ouvertement de droite ;
- John Hodge, ouvrier syndicaliste britannique, qui devient le premier Ministre du travail en 1916, et réprime les grèves ;
- Henry Hyndman, socialiste qui devient fervent nationaliste en 1914, et fonde un National Socialist Party en 1916.
- Aristide Briand, qui passa de syndicaliste révolutionnaire à ministre réprimant les grèves ;
- Piotr Struve, un des premiers marxistes russes, qui évolue très vite vers le libéralisme bourgeois, jusqu'aux positions les plus conservatrices (monarchisme) ;
- Benito Mussolini, après avoir été à la gauche des socialistes italiens, devient le premier leader fasciste
- Gueorgui Plekhanov, considéré comme le père du marxisme russe, prit une position social-chauvine en 1914 et devint fermement contre-révolutionnaire en 1917 ;
- Grigori Alexinski, après avoir été à la gauche des bolchéviks, devient un spécialiste de la fabrication de calomnies sur les bolchéviks « vendus aux Allemands »
- Karl Kautsky, considéré comme « le pape du marxisme » dans la 2e internationale, devenu un centriste puis un réformiste ;[2]
- Gustav Noske, social-démocrate allemand qui a couvert les milices réactionnaires qui ont assassiné Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht ; plus généralement, les Scheidemann, Ebert, etc. qui ont formé un gouvernement bourgeois pour tuer la révolution allemande ;
- Jules Guesde, fondateur du premier parti marxiste en France, participa à l'Union sacrée en 1914 et finit ministre ;
- Gustave Hervé, socialiste français connu pour ses positions radicales, qui tourne patriote en 1914 puis fasciste ;
- Piotr Kropotkine et plusieurs autres anarchistes (signataires du Manifeste des Seize), de même que Léon Jouhaux, dirigeant de la CGT (qui était « syndicaliste révolutionnaire » avant 1914) se rallièrent aussi à l'Union sacrée
- Joseph Staline, après avoir milité des années dans un parti marxiste révolutionnaire, est devenu le dirigeant d'un des pires régimes totalitaires de l'histoire de l'humanité ;
- James Burnham, militant trotskiste aux États-Unis qui évolua très vite vers la droite et apporta un soutien actif à la CIA ;
- Daniel Cohn-Bendit, un des leaders anarchistes de la jeunesse en Mai 68, devenu un politicien réactionnaire.
2 Utilisations historiques du terme[modifier | modifier le wikicode]
2.1 Renégat[modifier | modifier le wikicode]
Entre le 16e siècle et le 18e siècle, de nombreux chrétiens réduits en esclavage en Afrique du Nord reniaient leur fois et se convertissaient à l'Islam. Beaucoup d'entre devenaient des corsaires, dont beaucoup de corsaires de Salé.
2.2 Social-traître[modifier | modifier le wikicode]
Le terme apparaît lors de la fondation de l'Internationale communiste en 1919, pour désigner les partis ouvriers qui se sont ralliés à l'union sacrée en 1914[3].
À partir du congrès de Tours en 1920 qui marque la séparation en socialistes et communistes en France, le terme est utilisé par les communistes comme insulte contre les socialistes, accusés de servir la bourgeoisie[3]. Le terme sera particulièrement utilisé sous Staline, au cours de la « troisième période » du Komintern (1928-1943), pour dénoncer aussi bien socialistes que communistes qui s'éloignent de la doctrine du stalinisme[4] puis tombe en désuétude après les années 1950.
L'expression « social-traître » connaît cependant un regain d'intérêt en France lors de la décennie 2010, notamment sur les réseaux sociaux, et vise particulièrement le PS et la gauche de gouvernement[3].
3 Notes[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Fiche Maîtron Henri Clément Girard
- ↑ Lénine, La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1918
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 Lucile Berland et Cédric Rouquette, « «Social-traître», le réveil d'une insulte vintage », sur Slate, (consulté le 4 avril 2019).
- ↑ « Social-traître », sur Encyclopedia Universalis (consulté le 9 avril 2019).