Distribution

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Centralisation du capital dans le secteur de la grande distribution en France (2020)[1]

La distribution est en économie tout ce qui concerne la répartition de la production.

Les petits-commerçants font de la distribution, tout comme la grande distribution à plus grande échelle.

1 Tendances générales[modifier | modifier le wikicode]

Le développement de la grande distribution a représenté en quelque sorte une industrialisation de la distribution. Les hypermarchés ont été qualifiés « d'usines à vendre ».[2]

Par le développement de plus grandes surfaces, du libre service, et plus récemment des caisses automatiques voire des dispositifs sans passage en caisse, les entreprises de la distribution parviennent à diminuer le nombre de salarié·e par rapport au chiffre d'affaire.

Ces innovations ne permettent cependant pas des gains de productivité aussi nets que dans l'industrie. Elles ne se répandent donc pas aussi vite, d'autant plus qu'elles nécessitent aussi des changements dans les pratiques de consommateur·ices. Par exemple, le libre service et les supermarchés se sont développés aux États-Unis dès la première moitié du 20e siècle, alors qu'ils ne se sont développés en France que dans les années 1960 (mais ont connu dès lors un essor plus brusque que dans d'autres pays).

Comme tous les secteurs capitalistes, la grande distribution a connu une centralisation du capital au cours du temps. De très nombreuses enseignes ont disparu.

Concentration des enseignes de grande distribution France.png

2 Secteurs[modifier | modifier le wikicode]

Les principales données de 2008 en France donnent, pour les différents secteurs :[3]

Secteur
Taux de marge
Chiffre d'affaire
Travailleur-se-s (ETP)
Entreprises
vente à distance, à domicile et par automate
44,3% 17,9 milliards € 47 720 27 460
marchés 43,3% 5,8 milliards € 13 070 84 390
spécialisés : vêtement, maroquinerie, pharmacie, parfumerie, joaillerie, fleuriste, opticien, etc. 36,8% 100 milliards € 428 470 141 920
alimentaire spécialisé : boucherie, poissonnerie, boulangerie, pâtisserie, etc. 35,3% 31,6 milliards € 204 120 102 630
bricolage, meubles et électroménager 34,8% 47,1 milliards € 189 610 35 510
biens culturels, articles de sport, jouets 30,4% 18,7 milliards € 84 470 21 810
matériel informatique, électronique grand public 25,2% 8,5 milliards € 23 960 6 910
supermarchés 19,1% 190,5 milliards € 567 130 21 940

La grande distribution représente 4,9% des entreprises de commerce mais emploie 36% des salariés et réalise 44% du chiffre d'affaire. Le taux de marge y est largement en dessous de la moyenne : 19,1% contre 27,6 % dans l'ensemble du commerce de détail. Et c'est encore beaucoup moins dans les hypermarchés (14,4%). En effet, les enseignes se rattrapent sur les importants volumes écoulés et bénéficient des économies d'échelle.

A l'inverse, les très petites entreprises sont forcées de pratiquer des taux de marge élevés vu leurs volumes de vente bien plus faibles. Elles compensent aussi par la réduction du nombre d'intermédiaires et un faible nombre de salariés (91% n'en emploient aucun), mais au prix d'une auto-exploitation élevée (les maraîchers font à la fois le transport, la vente, la publicité...).

Dans les années 1960, une des réponses du gouvernement français pour tenter de limiter l'inflation est de miser sur la modernisation du commerce, en particulier la diminution du nombre d'intermédiaires (car chacun prend une marge) et le développement des grandes surfaces. La TVA est un de ces outils.[2]

3 Mode de production et distribution[modifier | modifier le wikicode]

Dans la vision de Karl Marx, c'est le mode de production qui surdétermine le mode de distribution.[4]

Par conséquent, il considérait que beaucoup de socialistes avaient trop tendance à se focaliser sur le mode de partage des richesses, au lieu de centrer leur critique sur les rapports de production et le contrôle des moyens de production. Ainsi dans sa Critique du programme de Gotha (1875), il reprochait au programme de la social-démocratie allemande « de faire tant de cas de ce qu'on nomme le partage, et de mettre sur lui l'accent ». Une critique qu'a reprise Kautsky.[5]

4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. UFC Que Choisir, Grande distribution, Faux concurrents ou vrais alliés ?, 19 novembre 2020
  2. 2,0 et 2,1 Tristan JACQUES, De la France des petits commerces à la France des hypermarchés, Conférence pour le ministère de l'économie, Avril 2024
  3. « Les commerces qui réalisent les plus grosses marges », Le Journal du Net,
  4. Karl Marx, Critique de l'économie politique - Introduction - Distribution et production, 1857
  5. Karl Kautsky, The Labour Revolution, June 1922