Différences entre les versions de « Entreprises publiques »

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Les '''entreprises publiques''' sont les entreprises gérées par un [[État]] ou une autre [[collectivité territoriale]] (commune, intercommunalité, département, région...).
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Les '''entreprises publiques''' sont les [[Entreprise|entreprises]] gérées par un [[État]] ou une autre [[collectivité territoriale]] (commune, intercommunalité, département, région...). Par extension on y inclut aussi souvent les sociétés anonymes où l'État détient plus de 50% des [[Actionnariat|actions]].
  
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Le fonctionnement du [[capitalisme]] repose sur la [[concurrence]], et la présence d'entreprises publiques est limitée. Néanmoins, il n'existe jamais d'économie entièrement privatisée, ne serait-ce que parce qu'aucun [[marché]] ne peut exister sans des régulations et des services publics qui ne rapportent rien directement, et qui sont donc gérées par les [[État capitaliste|États capitalistes]].  
  
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Par ailleurs selon les contextes techniques et économiques (nécessité d'[[Investissement|investissements]] lourds ou non, phénomènes de « [[monopole naturel]] », rachats pour éviter la [[faillite]]...), et selon les contestations sociales qui peuvent émerger contre des inégalités d'accès à des services jugés essentiels, des États capitalistes peuvent être amenés à prendre en charge eux-mêmes certaines entreprises.  
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* Radio-télévision francophone ([[W:RTBF|RTBF]]), flamande ([[W:Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie|VRT]]) et germanophobe ([[W:Belgischer Rundfunk|BRF]])
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* [[W:Belgacom|Belgacom]] (53,3 %)
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La plupart des entreprises publiques le sont depuis les [[Conseil national de la résistance|nationalisations de 1945]]. Le [[Néolibéralisme|tournant néolibéral]] des années 1980 amorce un recul. A partir de 1986, sous la présidence de Mitterrand et le gouvernement  Chirac, une première grande vague de privatisations a lieu. Puis des cessions lentes et progressives au cours des années 1990 et 2000<ref>[http://www.oecd.org/dataoecd/46/11/3220476.pdf étude de l'OCDE, 2003, page 5]</ref>.
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Anciennes entreprises publiques :
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* [[W:Thales|Thales]] : 33,4 % en 2002, 31,3 % en 2006, 27,30 % en 2007, entièrement privatisée en 2010
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* [[W:Société nationale des poudres et des explosifs|SNPE]] : 100 % en 2006, privatisation totale en cours en 2011
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* [[W:Charbonnages de France|Charbonnages de France]] : 100 % en 2006, établissement dissous le <time class="nowrap" datetime="2008-01-01"><abbr class="abbr" title="premier">1<sup>er</sup></abbr> janvier 2008</time>
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* [https://www.lesechos.fr/1999/10/un-nouveau-president-pour-lentreprise-miniere-et-chimique-778664 EMC]  : 100 % en 2006, dissoute en 2010
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Beaucoup d'entreprises publiques sont la propriété de collectivités territoriales, tel que la Ville de Paris pour une vingtaine de sociétés d'économie mixte. Les collectivités territoriales contrôlent parfois des entreprises conjointement avec l'État, comme dans le cas de la [[W:Compagnie nationale du Rhône|Compagnie nationale du Rhône]].
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* Magasins d'État pour les alcools : [[W:Systembolaget|Systembolaget]].
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* [[W:La Poste Suisse|La Poste Suisse]]
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* [[W:Chemins de fer fédéraux suisses|Chemins de fer fédéraux suisses]]
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* [[W:Société suisse de radiodiffusion et télévision|Société suisse de radiodiffusion et télévision]]
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* [[W:Skyguide|Skyguide]]
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* [[W:Swisscom|Swisscom]] (56,94 %)
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=== Canada ===
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* [[W:Via Rail|Via Rail]]
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* [[W:Canadian Broadcasting Corporation|Canadian Broadcasting Corporation]]
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* [[W:Canada Post|Canada Post]]
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* [[W:Nav Canada|Nav Canada]]
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* Aéroports gérés par [[W:Transports Canada|le ministère]]
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{{See also|Entreprises publiques aux États-Unis}}
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* Chemins de fer : [[W:Amtrak|Amtrak]], [[W:Conrail|Conrail]]
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* [[W:Tennessee Valley Authority|Tennessee Valley Authority]]
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* [[W:Corporation for Public Broadcasting|Corporation for Public Broadcasting]]
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* [[W:Federal Deposit Insurance Corporation|Federal Deposit Insurance Corporation]]
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* [[We:Federal Crop Insurance Corporation|Federal Crop Insurance Corporation]]
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* [[W:Millennium Challenge Corporation|Millennium Challenge Corporation]]
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* [[We:St. Lawrence Seaway Development Corporation|St. Lawrence Seaway Development Corporation]]
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* [[We:Pension Benefit Guaranty Corporation|Pension Benefit Guaranty Corporation]]
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* Corporation for National and Community Service ([[W:AmeriCorps|AmeriCorps]])
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* [[We:Overseas Private Investment Corporation|Overseas Private Investment Corporation]]
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* [[W:Federal Reserve|Federal Reserve]]
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* [[We:Legal Services Corporation|Legal Services Corporation]]
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* [[W:United States Postal Service|United States Postal Service]]
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* [[We:Resolution Trust Corporation|Resolution Trust Corporation]] (ancien)
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* [[We:Panama Canal Commission|Panama Canal Commission]] (ancien)
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Les entreprises soutenues par le Gouvernement (''government-sponsored enterprises'', ou '''GSE'''s) sont des entreprises financières à capitaux mixtes :
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* [[W:Fannie Mae|Fannie Mae]]
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* [[W:Freddie Mac|Freddie Mac]]
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* [[We:Farmer Mac|Farmer Mac]]
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* [[W:Sallie Mae|Sallie Mae]] (et ses filiales)
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* [[W:Federal Home Loan Banks|Federal Home Loan Banks]] (ensemble de 12 banques).
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D'autres entreprises ont été nationalisées temporairement :
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* [[W:Citigroup|Citigroup]]
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* [[W:General Motors|General Motors]] (et d’autres sociétés du groupe)
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* [[W:American International Group|American International Group]] (AIG) (et d’autres sociétés du groupe)
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Il existe également des entreprises publiques gérées non pas au niveau fédéral, mais par les États des États-Unis.
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* [[W:Pemex|Pemex]]
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* [[W:PDVSA|PDVSA]]
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=== Argentine ===
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* [[W:Correo Argentino|Correo Argentino]] (et sa branche Correo Compras qui gère un service de type Amazon)<ref name=":0">Cecilia Rikap, ''[http://www.contretemps.eu/nationaliser-amazon-argentine-commerce-socialisation-bien-public/ Nationaliser Amazon ? Une expérimentation en Argentine]'', Revue Contretemps, janvier 2021</ref>
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=== Brésil ===
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* [https://play.google.com/store/apps/details?id=br.edu.ifce.fiquenolar&hl=es&gl=US FiqueNoLar], plateforme de livraison qui opère dans le nord du pays, où les applications de livraison privées les plus populaires n’opéraient pas.<ref name=":0" />
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=== Indonésie ===
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* [[We:Link (Indonesia)|LinkAja!]], un service de paiement numérique
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=== Mali ===
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* [[W:Office national des postes|Office national des postes]]
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=== Nauru ===
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* [[W:Republic of Nauru Phosphate Corporation|Republic of Nauru Phosphate Corporation]]
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==Les entreprises publiques et le socialisme==
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Le [[mouvement ouvrier]] se bat généralement pour étendre la sphère publique et défendre les entreprises publiques contre les [[Privatisation|privatisations]]. La raison principale est qu'une entreprise publique limite les effets de la concurrence entre travailleur·ses et offre donc souvent des [[conditions de travail]] meilleures.
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Le [[socialisme]] ajoute à cela des considérations plus générales en faveur d'une meilleure égalité d'accès, en termes de revenus (possibilités de tarifs sociaux...) et de territoire (possibilité de développer un service même dans les territoires moins denses ou géographiquement isolés, pour lesquels le marché n'aurait trouvé aucune [[rentabilité]]).
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Le [[socialisme révolutionnaire]] voit également dans les entreprises publiques une progression vers le [[mode de production]] socialiste, dans lequel la [[planification]] remplace la [[propriété privée des moyens de production]]. Cependant, cette progression est contradictoire : la direction de ces entreprises n'est pas entre les mains des travailleur·ses, mais entre les mains d'administrateurs publics, qui sous le capitalisme restent une branche de la [[classe dominante]]. La gestion est donc toujours (bien que plus indirectement) soumise à l'intérêt général de la bourgeoisie, et les rapports entre [[fonctionnaires]] et direction (bien que différents des rapports salarié·es / patrons) ne sont pas des rapports de production socialistes (stratification sociale entre petits et hauts fonctionnaires, [[bureaucraties]] non élues...). La conquête d'une [[démocratie ouvrière]] et [[autogestionnaire]], y compris dans les entreprises publiques, ne peut se faire que dans l'élan d'une [[situation révolutionnaire]].
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==Notes et sources==
 
[[Catégorie:Économie]]
 
[[Catégorie:Économie]]
 
[[Catégorie:Capitalisme]]
 
[[Catégorie:Capitalisme]]
 
[[Catégorie:Socialisme]]
 
[[Catégorie:Socialisme]]
 
[[Catégorie:Institutions]]
 
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<references />

Version du 13 janvier 2021 à 17:20

Une affiche sur Renault en 1952, alors régie publique

Les entreprises publiques sont les entreprises gérées par un État ou une autre collectivité territoriale (commune, intercommunalité, département, région...). Par extension on y inclut aussi souvent les sociétés anonymes où l'État détient plus de 50% des actions.

1 Les entreprises publiques sous le capitalisme

Le fonctionnement du capitalisme repose sur la concurrence, et la présence d'entreprises publiques est limitée. Néanmoins, il n'existe jamais d'économie entièrement privatisée, ne serait-ce que parce qu'aucun marché ne peut exister sans des régulations et des services publics qui ne rapportent rien directement, et qui sont donc gérées par les États capitalistes.

Par ailleurs selon les contextes techniques et économiques (nécessité d'investissements lourds ou non, phénomènes de « monopole naturel », rachats pour éviter la faillite...), et selon les contestations sociales qui peuvent émerger contre des inégalités d'accès à des services jugés essentiels, des États capitalistes peuvent être amenés à prendre en charge eux-mêmes certaines entreprises.

Cela peut être le résultat de créations d'entreprises, ou de nationalisations d'entreprises privées.

1.1 Belgique

Le Royaume de Belgique détient les participations suivantes :

1.2 France

La plupart des entreprises publiques le sont depuis les nationalisations de 1945. Le tournant néolibéral des années 1980 amorce un recul. A partir de 1986, sous la présidence de Mitterrand et le gouvernement Chirac, une première grande vague de privatisations a lieu. Puis des cessions lentes et progressives au cours des années 1990 et 2000[1].

Anciennes entreprises publiques :

  • Thales : 33,4 % en 2002, 31,3 % en 2006, 27,30 % en 2007, entièrement privatisée en 2010
  • SNPE : 100 % en 2006, privatisation totale en cours en 2011
  • Charbonnages de France : 100 % en 2006, établissement dissous le
  • EMC : 100 % en 2006, dissoute en 2010

Beaucoup d'entreprises publiques sont la propriété de collectivités territoriales, tel que la Ville de Paris pour une vingtaine de sociétés d'économie mixte. Les collectivités territoriales contrôlent parfois des entreprises conjointement avec l'État, comme dans le cas de la Compagnie nationale du Rhône.

1.3 Suède

1.4 Suisse

1.5 Canada

1.6 États-Unis

Les sociétés régulées et détenues par le Gouvernement fédéral (Federal Government chartered and owned corporations, ou FGCOC’s) sont un ensemble séparé de sociétés qui ont une personnalité juridique séparée de celle du Gouvernement fédéral :

Les entreprises soutenues par le Gouvernement (government-sponsored enterprises, ou GSEs) sont des entreprises financières à capitaux mixtes :

D'autres entreprises ont été nationalisées temporairement :

Il existe également des entreprises publiques gérées non pas au niveau fédéral, mais par les États des États-Unis.

1.7 Mexique

1.8 Venezuela

1.9 Argentine

1.10 Brésil

  • FiqueNoLar, plateforme de livraison qui opère dans le nord du pays, où les applications de livraison privées les plus populaires n’opéraient pas.[2]

1.11 Indonésie

  • LinkAja!, un service de paiement numérique

1.12 Mali

1.13 Nauru

2 Les entreprises publiques et le socialisme

Le mouvement ouvrier se bat généralement pour étendre la sphère publique et défendre les entreprises publiques contre les privatisations. La raison principale est qu'une entreprise publique limite les effets de la concurrence entre travailleur·ses et offre donc souvent des conditions de travail meilleures.

Le socialisme ajoute à cela des considérations plus générales en faveur d'une meilleure égalité d'accès, en termes de revenus (possibilités de tarifs sociaux...) et de territoire (possibilité de développer un service même dans les territoires moins denses ou géographiquement isolés, pour lesquels le marché n'aurait trouvé aucune rentabilité).

Le socialisme révolutionnaire voit également dans les entreprises publiques une progression vers le mode de production socialiste, dans lequel la planification remplace la propriété privée des moyens de production. Cependant, cette progression est contradictoire : la direction de ces entreprises n'est pas entre les mains des travailleur·ses, mais entre les mains d'administrateurs publics, qui sous le capitalisme restent une branche de la classe dominante. La gestion est donc toujours (bien que plus indirectement) soumise à l'intérêt général de la bourgeoisie, et les rapports entre fonctionnaires et direction (bien que différents des rapports salarié·es / patrons) ne sont pas des rapports de production socialistes (stratification sociale entre petits et hauts fonctionnaires, bureaucraties non élues...). La conquête d'une démocratie ouvrière et autogestionnaire, y compris dans les entreprises publiques, ne peut se faire que dans l'élan d'une situation révolutionnaire.

3 Notes et sources