Catégorie | Modèle | Formulaire |
---|---|---|
Text | Text | Text |
Author | Author | Author |
Collection | Collection | Collection |
Keywords | Keywords | Keywords |
Subpage | Subpage | Subpage |
Modèle | Formulaire |
---|---|
BrowseTexts | BrowseTexts |
BrowseAuthors | BrowseAuthors |
BrowseLetters | BrowseLetters |
Template:GalleryAuthorsPreviewSmall
Special pages :
Introduction
- Introduction
- I. Bolivie : la clé de la discussion actuelle
- II. Argentine : deux orientations à l'épreuve des faits
- III. Le document européen et la section française
- IV. Deux trajectoires
- V. Les stratégies décennales
- VI. Parti mandéliste ou parti léniniste ?
- VII. Des éléments révisionnistes dans les conceptions du camarade Germain
- VIII. La tendance majoritaire est le principal danger
La publication du long travail du camarade Germain - "En défense du léninisme, en défense de la IVème Internationale" - a élargi le cadre de la discussion entre les deux tendances existant actuellement dans l'Internationale, mais elle a apporté la confusion, et dans des limites intolérables.
Les camarades Frank et Germain ont dit que cette polémique ressemble à un dialogue de sourds. Après avoir lu attentivement le camarade Germain, nous devons ajouter que c'est parce que ces camarades ne veulent pas entendre.
Un critère objectif pour polémiquer[modifier le wikicode]
Dans toute discussion, un dirigeant responsable doit commencer par savoir distinguer les points principaux des points secondaires. Cette distinction ne peut se faire d'une manière subjective ou capricieuse selon la volonté, les sentiments ou la compréhension de chacun des polémistes. C'est au contraire un critère objectif qui doit fixer quels sont les points principaux et secondaires d'une polémique.
Quel est ce critère objectif ? Nous, militants trotskystes, ne sommes pas des historiens mais des révolutionnaires politiques. Nous discutons donc des problèmes vitaux posés par la lutte de classes et ses perspectives, ainsi que par le développement de nos sections dans l'étape actuelle. Cela veut dire que la polémique sur le passé doit se limiter aux quatre années qui vont du congrès précédent à celui-ci et servir à éclaircir la question suivante: quelle politique nous donner pour la réalité actuelle ? Ce n'est qu'ainsi que cette discussion armera politiquement chaque militant de notre Internationale, le renforcera au lendemain de ce congrès pour réaliser les tâches de son secteur d'activité.
Les points de discussion étant définis ainsi, un dirigeant responsable doit se préoccuper de la manière de les présenter. Pour cela doit primer également un critère objectif : le spécificité de l'auditoire auquel il s'adresse. la majeure partie de nos cadres actuels sont nouveaux : ils sont entrés depuis le dernier congrès mondial. Pour les dirigeants, le devoir d'être concrets dans leurs discussions politiques se voit centuplé par cette caractéristique des militants de notre Internationale. Savoir mener à bien une polémique fait également partie de l'art et de la science de diriger et éduquer responsablement nos cadres.
Le camarade Germain discute comme un avocat[modifier le wikicode]
Quels sont donc les problèmes que nos camarades doivent discuter ? Celui de savoir si l'impérialisme yankee - ou un de ses secteurs - fut neutre ou soutint Fidel Castro en 1959 (il y a 14 ans ?) Si Moreno conseilla ou non la guérilla pour la Bolivie sous le gouvernement Barrientos (2 ans avant le dernier congrès mondial) ? Si Trotski donna comme orientation fondamentale de construire une armée révolutionnaire en Chine entre 1925 et 27 (il y a 47 ans) ? Si c'est la ligne de la majorité ou celle de la minorité qui s'est confirmée à la lumière de l'expérience de Hugo Blanco au Pérou (il y a 11 ans) ? Si. Camejo a bien ou mal défini ce qui caractérise le Parti bolchevique ? Si nous avons interprété correctement ce qu'est une revendication et un programme ? Si nous devons tenir compte de la conscience immédiate des masses comme facteur principal dans l'élaboration de nos mots d'ordre et programmes ? Si nous sommes pour l'autodétermination et contre tout nationalisme ?
Il y a un problème concret auquel le camarade donne une énorme importance: la politique de notre section canadienne. C'est là aussi une manoeuvre de diversion car, entre ce congrès mondial et l'antérieur, cette politique ne fut pas le centre du débat ni celui de la lutte de classes. Pouvons-nous comparer l'importance de la Bolivie ou de l'Argentine avec celle du Canada ? Pour Germain, si nous nous référons à son texte, le Canada a une bien plus grande importance.
Sont-ce là les thèmes fondamentaux que nous devons discuter ?
Catégoriquement non ! Ces questions ne sont liées qu'indirectement aux principaux événements qui se sont produits dans la lutte de classes depuis le congrès mondial antérieur et à la politique que nous nous sommes donnée pour les affronter. Par contre, notre document - "Argentine, Bolivie : un bilan" - répond à cette manière d'aborder la polémique. Nous sommes partis de faits concrets de la lutte de classes et avons examiné la politique de notre Internationale et de ses sections face à eux. Nous ne nous sommes pas échappés par la tangente.
En posant une infinité de problèmes éloignés du processus actuel de la lutte de classes, le camarade Mandel discute comme un avocat et non comme un trotskyste sérieux et bolchevique. Voyons-en un exemple.
En attaquant Camejo pour sa référence à la relation entre un secteur de l'impérialisme yankee et Fidel Castro, le camarade Germain tente de noyer le poisson. Il cherche à impressionner la majorité des cadres actuels qui sont entrés dans l'Internationale à partir (et en l'admirant) de la révolution cubaine. Une étude sérieuse des documents de cette période démontre que Camejo a raison. Ce qui est intéressant ici c'est de montrer la manière dont le camarade Germain cherche à obtenir un double avantage :
l) Prendre par les sentiments la jeunesse de l'Internationale ;
2) et surtout faire dévier la discussion sur des thèmes extérieurs à la polémique actuelle, afin d'éluder les points principaux qui, comme nous le verrons. ne sont pas particulièrement à son avantage.
Trotski signala, au cours de sa polémique avec les antidéfensistes, quelque chose de très important que nous devrions prendre en compte dans le débat actuel. Il disait qu'un ouvrier, car il a peu de temps , n'est intéressé que par les problèmes fondamentaux de la lutte de classes, par une discussion à fond sans limitation bureaucratique ou disciplinaire, jusqu'à ce qu'elle soit épuisée. Par contre, le petit-bourgeois (professeur ou étudiant, ajouterons-nous) veut toujours discuter sur tout, sur l'humain et le divin, car il a du temps à perdre.
A ce commentaire de Trotski nous devons ajouter qu'il existe la même différence entre dirigeants et écrivains de notre mouvement quand ils accordent une polémique. Il y a ceux qui discutent de tout et surtout de ce qui n'a pas grand chose à voir avec les événements de la lutte de classes actuelle, et ceux qui centrent leur discussion sur ces problèmes essentiels.
Sur quoi devons-nous discuter ?[modifier le wikicode]
Quels sont donc les axes que nous devons discuter ? Il n'y a rien de plus important pour la lutte de classes que ses deux pôles: le triomphe de la révolution ouvrière ou celui de la contre-révolution fasciste. Selon tous les documents du POR(C), il y a eu en Bolivie trois coups d'état « fascistes » et l'un d'eux - celui de Banzer - triomphant. Nous ne sommes pas d'accord avec la définition de « fasciste », mais sur le fait qu'il y a eu trois coups d'état ultra-réactionnaires. Ces putschs furent les événements décisifs de la lutte de classes en Bolivie au cours de cette étape. Ils ont donné aux camarades de la majorité - et en particulier au camarade Germain - une bonne occasion de démontrer la justesse de leur politique. Pourquoi n'en profitent-ils pas ?
Par exemple, pourquoi les "Cahiers rouges" n'éditent-ils pas un livre avec tous les articles où le POR(C) - et ses défenseurs inconditionnels de la majorité - a dénoncé et averti des coups d'état « fascistes » comme le danger le plus grand pour le mouvement ouvrier bolivien ? Pourquoi le document du camarade Germain est-il si avare en citations de la politique du POR(C) contre les putschs ? Pourquoi ne se réfère-t-il qu'en passant au journal "Combate" (nouvelle série n°5) de la première quinzaine de mai 1971, quelques mois avant le troisième coup d'état ? Pourquoi ne leur consacre-t-il que quelques lignes contre les dizaines et les dizaines utilisées pour l'interprétation faite par Camejo de la révolution cubaine, pour les conseils de Moreno au POR(C) sous le gouvernement Barrientos ou pour attaquer la section canadienne ? Le camarade Germain ne pense-t-il pas que s'il démontrait que le POR(C) a eu une, orientation correcte face aux putschs, il aurait une preuve catégorique pour démontrer que les résolutions du IX° congrès ont été utiles et nous ont préparés à répondre à la réalité de la lutte de classes en Bolivie et en Amérique latine ?
L'obligation (que la majorité ne remplit pas) de prêter la plus grande attention à la politique majoritaire et à la section bolivienne face aux coups d'état "fascistes" est accrue par un autre fait : Germain et la majorité du CEI sont précisément ceux qui considèrent que la politique du POR(C) a été un exemple de la justesse des résolutions du IX° congrès et de toute l'orientation majoritaire. Nous pourrions presque dire que la majorité - ou tout au moins le camarade Germain - considère la section bolivienne comme un véritable modèle qui n'admet que des critiques organisationnelles. De grandes quantités d'argent n'ont-elles pas été recueillies depuis le IX° congrès pour la section bolivienne ? Les militants européens, qui les collectèrent avec tant de sacrifices, ne méritent-ils pas de recevoir un ample bilan sur les résultats de cet « investissement révolutionnaire » ?
La jeunesse de notre mouvement, si elle a vraiment l'esprit critique et la passion révolutionnaire qui devraient la caractériser, se doit d'exiger du camarade Germain et de sa protégée, la section sœur de Bolivie, la démonstration complète qu'ils ont été à la hauteur des circonstances, c'est-à-dire les preuves qu'ils ont prévu et combattu - avec une politique juste - les coups d'état fascistes. Et face aux tentatives de déviation de la discussion faites par les Germain pour sauver leur prestige de dirigeants, ils doivent dire catégoriquement : Inscrivez aux derniers points de l'ordre du jour tous les thèmes que vous voulez (interprétation par Camejo de la révolution cubaine, conseils de Moreno à Gonzalez, Trotski et la Chine en 1925 etc.), mais ne faisons ni confusion ni diversion : nous sommes en train de discuter de notre politique depuis le dernier congrès mondial à maintenant. Par conséquent, les premiers points à l'ordre du jour doivent être les grands faits de la lutte de classes qui se sont produits dans cet intervalle. Et, entre autres, les putschs « fascistes » boliviens - avec la lutte de classes en Argentine et en Europe (particulièrement en France) - ont une importance spéciale. Cela doit être, et dans cet ordre, les premiers points du congrès. Ce sont les thèmes de notre document.