Catégorie | Modèle | Formulaire |
---|---|---|
Text | Text | Text |
Author | Author | Author |
Collection | Collection | Collection |
Keywords | Keywords | Keywords |
Subpage | Subpage | Subpage |
Modèle | Formulaire |
---|---|
BrowseTexts | BrowseTexts |
BrowseAuthors | BrowseAuthors |
BrowseLetters | BrowseLetters |
Template:GalleryAuthorsPreviewSmall
Special pages :
XIX. La défense de la santé publique
- Introduction
- I. Le régime capitaliste
- II. Développement du régime capitaliste
- III. Le communisme et la dictature du prolétariat
- IV. Comment le développement du capitalisme a conduit à la révolution communiste
- V. La deuxième et la troisième internationales
- VI. Le pouvoir soviétique
- XII. L'organisation de l'industrie
- XVIII. La protection du travail et l'assurance sociale
- XIX. La défense de la santé publique
135. Nécessité d’une défense spéciale de la santé publique[modifier le wikicode]
Le capitalisme a toujours parqué la classe ouvrière dans Ica quartiers sales où pullulent les maladies contagieuses. Seul, le danger d’être elle-même victime des épidémies poussait la bourgeoisie à assainir quelque peu les quartiers de ses esclaves salariés. Déjà en 1784, le Parlement anglais, se montrant généreux, se mit à s’occuper des ouvriers. C’est parce qu’une commission spéciale parlementaire avait établi de façon certaine que l’épidémie terrible de typhus qui sévissait venait des usines. Le capitalisme ne se souciait de la santé publique que dans la me sure où la maladie pouvait lui-même l’atteindre.
Les suites de la guerre impérialiste ont fait nettement empirer la situation des masses ouvrières. Les conditions générales, la faim, le froid, etc., ont donné naissance à des épidémies terribles qui fauchèrent le peuple impitoyablement : le choléra, le typhus exanthématique, et enfin cette nouvelle maladie, la grippe espagnole, sont apparues les unes après les autres. La « nouvelle » maladie était évidemment liée intimement à la guerre. Les organismes humains épuisés, affaiblis, habillés de loques ne purent lutter contre les maladies. La mortalité augmenta dans des proportions effrayantes et devint une véritable calamité.
Mais la guerre a laissé encore un autre héritage : l’invasion incroyable des maladies vénériennes, notamment de lu syphilis. Les soldats en foule ont contracté ces maladies et les ont apportées ensuite dans les villages. Jamais ces maladies ne furent si répandues que maintenant. Il faut donc apporter une activité très grande pour la protection de la santé publique. Beaucoup est fait naturellement dans la lutte contre les maladies par d’autres moyens. La solution du problème de l’habitation a par exemple une importance énorme; avec l’amélioration des habitations ouvrières disparaissent les germes de la contagion. La protection du travail a la même importance; de l’alimentation populaire dépend presque tout le reste, etc.
Mais cela n’empêche nullement la nécessité de toute une série de réformes largement conçues. Et surtout maintenant où les conditions élémentaires d’existence sont si mauvaises, une aide sans réserve doit être apportée à la lutte contre le mal. Ainsi surgit la nécessité pressante d’une branche particulière du travail social : celle qui s’occupe de la protection de la santé publique.
136. La nationalisation des entreprises médicales[modifier le wikicode]
Le régime capitaliste avait à sa disposition un système également capitaliste de travail médical. Des maisons de santé privées, des stations thermales, des sanatoriums, des établissements de bains d’eau, d’électricité et de lumière, des pharmacies, des infirmeries, etc., étaient organisées sur la base du profit. La plus grande quantité était destinée à lutter contre l’envahissement de la graisse, de la goutte et d’autres maladies aristocratiques propres aux classes dirigeantes de la société capitaliste. Les ouvriers ne pouvaient aller aux stations thermales; il n’y avait pas non plus d’ouvriers dans les sanatoriums.
Les pharmacies servaient aussi à ramasser des bénéfices. Tous ces établissements ne différaient en rien sous le rapport économique des autres genres d’entreprises capitalistes. Il fallait les faire passer du service du capitalisme à celui des travailleurs. Leur nationalisation fut le premier pas dans cette direction.
137. Le service obligatoire des travailleurs de la médecine[modifier le wikicode]
Le grand nombre des maladies épidémiques et la nécessité de les enrayer au plus tôt devaient poser immédiatement la question d’une lutte acharnée organisée et méthodique. En raison de la pénurie de médecins se dressait la nécessité impérieuse d’une mobilisation de ceux qui étaient disponibles sur le front de la lutte contre les épidémies.
Grâce à cette mesure, pour l’application de laquelle se dépensèrent toutes nos forces médicales, depuis les professeurs les plus notoires jusqu’aux étudiants en médecine et aux infirmiers, on a réussi à enrayer les fléaux les plus redoutables : le choléra et le typhus exanthématique. Mais le rôle du service médical ne doit pas être seulement « d’éteindre l’incendie ». Il devient, du fait de la nationalisation, la base du service public de santé et d’hygiène.
138. Les tâches les plus pressantes de la protection de la santé populaire[modifier le wikicode]
Le travail est rendu très difficile en raison du manque absolu des choses les plus indispensables (ravitaillement des hôpitaux et des maisons de santé en produits alimentaires, en instruments, médicaments, matériel, etc.). Il s’exerce surtout dans trois domaines essentiels dont le développement est un devoir pour notre parti :
Premièrement, l’application résolue de grandes mesures sanitaires. Il faut mentionner d’abord l’assainissement des locaux habités : c’est par les puits et les fontaines contaminés, par les rigoles et les fossés pour l’écoulement des eaux, par les épandages malodorants, par les fosses d’aisances et les water-closets que se propagent les maladies infectieuses. La question de l’alimentation populaire sur les bases hygiéniques et scientifiques s’y rattache aussi : avec la pauvreté de nos provisions alimentaires, cette tâche est difficilement réalisable à l’heure présente; mais l’amélioration des conditions hygiéniques de préparation des mets dans les restaurants publics, dans les cuisines pour enfants, dans les hôpitaux et en général dans tous les établissements publics, doit être exécutée dès maintenant. Il est indispensable aussi de prendre des mesures contre la propagation des maladies contagieuses, pour le contrôle sanitaire des établissements publics, des habitations privées, des écoles, pour la filtration de l’eau, la fourniture d’eau bouillie, la désinfection obligatoire des vêtements, etc.
Mais le plus indispensable, c’est la lutte méthodique contre les maladies appelées « maladies sociales », c’est-à-dire celles qui sont très répandues dans les masses et provoquées par de profondes causes sociales. Il s’agit surtout de trois maladies : la tuberculose, causée par les mauvaises conditions du travail; les maladies vénériennes, répandues surtout à la faveur de la guerre, et enfin l’alcoolisme, né de la barbarie, de l’abrutissement, de la sauvagerie d’un côté et de la dégénérescence parasitaire de l’autre. Ces maladies ne sont pas seulement nuisibles pour nous, elles ont une influence énorme sur les générations futures. L’humanité encourt de ce fait un gros danger, surtout maintenant où, par suite de l’épuisement général, leur effet est encore plus destructif.
Il faut, finalement, assurer à la population le secours médical et médicinal gratuit et accessible à tous. La difficulté vient maintenant du manque absolu des produits pharmaceutiques qui ne provient pas seulement de la ruine de notre industrie, mais surtout du blocus. Les Alliés « humanitaires » veulent nous étrangler non seulement en nous privant des matières premières et du combustible, non seulement par la « main décharnée par la faim », mais aussi par les épidémies. — Et cela nous ramène à la question de la lutte générale contre l’impérialisme mondial.