Marceau Pivert
Marceau Pivert (1895-1958) était un socialiste français. Il se radicalisa dans les années 1930 et anima un courant de gauche dans la SFIO, mais qui selon les trotskistes resta centriste, c'est-à-dire n'osa pas rompre avec le réformisme.[1]
1 Biographie politique[modifier | modifier le wikicode]
Enseignant, chauvin durant la Première guerre mondiale, puis "socialiste de droite" et franc-maçon.
A partir de la fin des années 20, il évolue vers la gauche. Dirigeant du Syndicat National des Instituteurs, militant laïque, il rejoint bientôt le Parti Socialiste SFIO.
En 1927, avec Zyromsky, il dirige la Bataille Socialiste, qui perpétue au sein de la SFIO la tradition guesdiste, avec notamment le refus de soutenir un gouvernement bourgeois.
Après la séparation d'avec Zyromsky, ce sera la Gauche Révolutionnaire. Elle deviendra un courant de gauche de masse au sein du parti.
C'est notamment pour se rapprocher de ce courant que les trotskistes de la Ligue communiste décident de faire de l'entrisme dans la SFIO en 1934.[2]
Promoteur de la ligne du "Front Populaire de combat", Pivert entre au gouvernement en 1936. Lors de la grève générale, il publiera le célèbre article "Tout est possible!". Se réclamant d'un marxisme "anti-autoritaire", il est l'archétype des dirigeants centristes que Trotski cherche alors à gagner à l'objectif de constituer une IVe Internationale.
Exclu de la SFIO en 1938, Pivert fonde alors le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan, fort de plusieurs milliers de membres mais très hétérogène. Dans une polémique célèbre, il s'oppose à Trotski, considérant que la fondation d'une Internationale est prématurée.
Pivert passe la guerre au Mexique, où il mène une activité en relation avec d'autres groupes de même caractéristiques : ILP britannique, POUM espagnol, etc... Mais le PSOP lui-même ne passera pas l'épreuve de la guerre : il se décompose dès le début des hostilités.
A son retour en France, Pivert retourne à la SFIO et entame une évolution vers la droite. Profondément marqué par le stalinisme, il est en fait devenu viscéralement anticommuniste et glisse peu à peu vers le réformisme. Il couvre en pratique l'essentiel de la politique d'alors de la direction de la SFIO - il sera notamment partisan de la stratégie de la "troisième force" (c'est à dire le refus de toute alliance avec le PCF et les gaullistes, et le soutien de fait au MRP "social-chrétien").
A la fin de sa vie, il s'oppose de nouveau à la direction de la SFIO, qui est alors aux premières lignes du combat contre le peuple algérien. Il est alors associé à la Nouvelle Gauche. Son décès interrompt une trajectoire qui l'aurait sans nul doute mené à faire partie du noyau qui fondera le Parti Socialiste Autonome, puis le Parti Socialiste Unifié.
2 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- Note biographique sur Marxists.org
- ↑ Léon Trotski, Lettre à Daniel Guérin, 10 mars 1939
- ↑ Léon Trotski, « Étiquettes » et « Numéros », 7 août 1935