Techniciens et ingénieurs

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Ingénieure testant un système de fibre optique

Les technicien·nes et les ingénieur·es sont des personnes ayant une position intermédiaire entre ouvrier·ères et capitalistes. Ils ont un rôle technique, mais dans nos sociétés la technique est modelée par la rationalité capitaliste. Ils disposent donc de savoirs et savoir-faire utiles à l'humanité et en même temps ceux-ci sont en partie mis au service de l'exploitation salariale. Le ralliement d'au moins une partie de ces travailleur·ses est nécessaire pour une transformation socialiste de l'appareil productif.

1 Généralités[modifier | modifier le wikicode]

Ingénieurs allemands en 1954

Les ingénieurs ont plutôt un rôle décisionnel (management), même s'il le font dans le cadre de la logique capitaliste, tandis que les techniciens ont plutôt un rôle subordonné. Socialement, les premiers sont plus proches des bourgeois tandis que les seconds sont souvent des ouvrier·ères qualifié·es. Cependant, sous l'effet de l'idéologie dominante qui gomme la lutte des classes, et de leur travail technique en commun, des proximités sont souvent présentes entre ces deux groupes.

Lénine qui disait que la bourgeoisie a « des affinités avec le haut personnel technique (bourgeois par sa vie et son idéologie) ».[1]

En en sens les ingénieurs ont depuis l'origine de l'industrie capitaliste contribué à mettre en place ce qui a été appelé par la suite l'organisation scientifique du travail (travail à la chaîne, fordisme, taylorisme...). S'il est possible de séparer conceptuellement la productivité du travail permise par la technique et celle permis par l'intensification des cadences, celles-ci sont étroitement liées en pratique. Comme Marx le soulignait déjà, dans l'usine capitaliste, c'est l'ouvrier qui devient un instrument de la machine, obligé de suivre son rythme.

Mouvement technocratique aux États-Unis

Les ingénieurs et techniciens peuvent être portés à avoir des idéologies de type « technocratique », qui sont ambivalentes. Elles sont hiérarchiques et paternalistes en ce qu'elles perpétuent la division du travail et la subordination des salarié·es. Dans le même temps elles comportent des éléments de critique de certaines irrationalités produites par l'organisation capitaliste.

Par exemple l'ingénieur états-unien Stuart Chase, membre du mouvement technocratique, publie en 1925 The Tragedy of Waste (La tragédie du gaspillage)[2], démonstration du gâchis engendré par la concurrence capitaliste. Ou encore dans le film L'Homme au complet blanc (1951), un ingénieur invente un textile inusable, ce qui lui met à dos les capitalistes et les syndicats, estimant leur industrie menacée.

2 Exemples historiques[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Révolution industrielle[modifier | modifier le wikicode]

Aux débuts de la révolution industrielle, les ingénieurs sont clairement des bourgeois. L'instruction est alors peu répandue dans la population, et les ingénieurs sont alors très proches des patrons, quand ils ne le sont pas eux-mêmes.

Lors de la création des Ateliers nationaux en 1848, ceux-ci sont dirigés successivement par deux ingénieurs, Émile Thomas, puis Léon Lalanne.

Le mouvement socialiste utopique autour de Saint-Simon, qui mettait en avant une planification de l'économie qui serait effectuée volontairement et rationnellement par les bourgeois, a eu un certain succès parmi les ingénieurs.

Dans les années 1880, la compagnie des Houillères et Fonderies de l'Aveyron place à la direction de l'exploitation des mines de Decazeville un ingénieur, Jules Watrin. Une puissante grève éclate en 1886, et face au mépris de classe de Watrin, celui-ci est tué par les ouvriers.

2.2 Révolution russe[modifier | modifier le wikicode]

3 Quelques ingénieurs militants[modifier | modifier le wikicode]

4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]