Mépris de classe

De Wikirouge
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le président Macron est particulièrement connu pour son mépris de classe

Le mépris de classe est l'ensemble des discours ou pratiques qui stigmatisent la classe laborieuse. Il peut aussi y avoir du mépris de classe entre classes dominantes (mépris aristocratique pour les nouveaux riches).

Les classes supérieures aiment utiliser toute une série de marqueurs culturels pour afficher une certaine différence avec les classes dominées (distinction sociale, snobisme...). Le mépris de classe est une attitude plus active de distinction sociale.

Certains discours montrent activement le mépris que peut avoir la bourgeoisie ou la petite-bourgeoisie pour les prolétaires. « C’est beauf de passer du Patrick Sébastien à son mariage », « l’enthousiasme autour de Philippe Poutou c’est parce qu’il est venu au débat en pyjama », « apprends à écrire avant de commencer à vouloir débattre » et « mais qui regarde encore de la VF sérieux ».[1]

D'autres discours ne sont pas forcément hostiles mais révèlent comment des bourgeois peuvent être tellement coupés de la vie quotidienne des masses qu'ils en viennent à dire des énormités.

1 Exemples[modifier | modifier le wikicode]

En 1836, l'industriel Mimerel, de Lille écrit : « Le sort des ouvriers n’est pas mauvais : leur travail n’est pas excessif puisqu’il ne dépasse pas 13 heures… Celui qui est à plaindre, c’est le manufacturier dont les profits sont faibles. »[2]

En 1890, Jaurès dénonce le discours habituel des conservateurs sur l’ouvrier dépensant tout son argent au café : «  Il est de bon ton, dans un certain monde, de dire : les ouvriers en ont bien assez  ; ils en ont même trop, car ils gaspillent leur argent au café. C’est là une légende commode pour ceux qui se refusent d’instinct à toute réforme  ».[3]

Au début du 21e siècle, les discours sur la consommation des pauvres est toujours stigmatisant, même si les objets changent : les paires de Nike des jeunes de banlieues, les écrans plats...[4]

Le président français Emmanuel Macron, élu en 2017, multiplie les déclarations qui révèlent son profond mépris de classe.

Dans certains cas, le racisme est quasiment confondu avec le mépris de classe, comme en Afrique du Sud, où la classe dominante est très majoritairement blanche et le prolétariat très majoritairement noir.

Le mépris de classe se focalise souvent sur des marqueurs culturels, comme l'orthographe, les goûts musicaux (rap...), les choix vestimentaires...[5]

2 Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. Max Avril, Expliquez-moi le mépris de classe ordinaire, Simonae, 10 juin 2017
  2. Cité par E. Tersen, Quarante-huit, Club français du livre, 1957, p. 22.
  3. Jean Jaurès, «  La politique douanière et les réformes  », La Dépêche, 25 décembre 1890
  4. Ouest France, Entretien avec l'historienne Anaïs Albert. « La consommation des classes populaires reste stigmatisée », 19/09/2021
  5. Grégoire Simpson, Pourquoi Jul a été autant détesté à la base ? (sociologie d'un mépris de classe), 28 juil. 2024