Richesse

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La richesse est une abondance, qui se traduit différemment selon les époques. Elle est toujours relative et définie socialement.

On peut parler de richesse d'un ou plusieurs individus (les riches), mais aussi de la richesse sociale, de sa production, qui pose en même temps le problème de sa distribution.

1 Historique

Aux premiers temps de l'histoire humaine (communisme primitif), il n'y avait pas vraiment de notion de richesse individuelle. Le fruit de la cueillette et de la chasse était consommé collectivement, et il n'y avait pas de moyens de production évolués permettant d'accumulation. Lorsque l'agriculture (révolution néolithique) puis les premières villes sont apparues, la productivité du travail a commencé à décoller, et une richesse sociale se dégager. Assez vite, cela a conduit à ce qu'une aristocratie se forme (noblesse souvent fusionnée avec un clergé) et se donne le pouvoir de récupérer une part dominante de cette richesse.

Jusqu'au capitalisme, les riches étaient donc principalement des nobles (au sens large : des mandarins, des évêques, etc...) détournant directement (corvées...) ou indirectement (dime, gabelle...) la richesse sociale, elle-même reposant avant tout sur la paysannerie. Mais il y a très tôt eu également une classe de marchands, dont certains étaient riches. Cette classe s'est développée en Europe à l'époque moderne (bourgeoisie commerçante), et c'est finalement elle qui est parvenue à édifier un nouveau mode de production, dans lequel l'argent est le point de départ et le point d'arrivée. Ce système permet aujourd'hui de générer une richesse sociale sans précédent, qui rend possible une distribution égalitaire pour un travail réduit. Mais cela se heurte à la propriété privée des moyens de production : les capitalistes produisent pour leur profit, et non en fonction des besoins sociaux ni des conséquences environnementales.

La crise actuelle illustre encore une fois les profondes contradictions du capitalisme, qui conduisent à l'appauvrissement d'un côté, et de l'autre à l'enrichissement d'une minorité :

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2 La soif d'enrichissement

Les penseurs bourgeois définissent souvent la quête de l'accumulation de richesses comme le mobile éternel de chaque individu. Cela traduit surtout l'idéologie dominante née de la condition de capitaliste. On peut spéculer sur l'origine du plaisir d'accumuler des biens particuliers, mais la manie de l'accumulation de l'argent n'a pu se généraliser qu'après que l'argent soit devenu le représentant de toute richesse.

"La passion des richesses est autre chose que la soif instinctive de richesses particulières, telles les habits, les armes, les bijoux, les femmes, le vin ; elle n'est possible que si la richesse générale en tant que telle, s'individualise dans un objet particulier, [l'argent]. [...]
L'argent n'est donc pas seulement l'objet, mais encore la source de la soif de s'enrichir. Le goût de la possession peut exister sans l'argent ; la soif de s'enrichir est le produit d'un développement social déterminé, elle n'est pas naturelle mais historique. D'où les récriminations des Anciens contre l'argent, source de tout Mal."[1]

3 Notes et sources

  1. "Grundrisse", Chapitre de l'Argent, Karl Marx