Marxisme analytique
Le marxisme analytique est un courant de pensée développé dans le monde anglo-saxon dans les années 1980. L'objectif du marxisme analytique est d'interpréter de manière claire et rigoureuse la pensée de Marx à l'aide d'outils utilisée traditionnellement par la philosophie analytique et les sciences sociales (ex: théorie du choix rationnel). Puisque la méthode du marxisme analytique est différente de celle utilisée traditionnellement, plusieurs interprètes de Marx accuseront ce mouvement de dénaturer Marx. Le mouvement est principalement associé avec le « September Group ». Ce groupe doit son nom aux rencontres bisannuelles de ses membres. Les membres principaux de ce groupe sont Gerald Cohen, John Roemer, Jon Elster, Adam Przeworski, Erik Olin Wright, Philippe Van Parijs et Robert-Jan van der Veen.
1 Généralités[modifier | modifier le wikicode]
Les membres de cette école cherchent à appliquer les techniques de la philosophie analytique, ainsi que des outils de la science sociale moderne comme la théorie du choix rationnel à l'élucidation des théories de Karl Marx et ses successeurs. Le membre le plus connu de cette école est GA Cohen, avec son ouvrage fondateur de 1978 : Karl Marx's Theory of History: A Defence.[1] Dans ce livre, Cohen a tenté d'appliquer les outils d'analyse logique et linguistique à l'élucidation et la défense de la conception matérialiste de l'histoire de Marx.
D'autres travaux ont suivi dans la lignée de Cohen, notamment ceux de l'économiste John Roemer, du sociologue Jon Elster, et du sociologue Erik Olin Wright.
Cohen s'est lui-même frotté plus tard à la philosophie politique de John Rawls pour tenter de développer une théorie socialiste de la justice, qui est en contraste aussi bien avec le marxisme traditionnel qu'avec les théories sociale-libérales de Rawls et celles du libertarien de droite Robert Nozick. En particulier, il souligne le principe de Marx "de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins".
2 Historique[modifier | modifier le wikicode]
Le livre de Cohen a été, dès le départ , conçu comme une défense du matérialisme historique. Cohen a entrepris une lecture minutieuse des textes de Marx, et selon lui le matérialisme historique est un déterminisme technologique, dans lequel les rapports sociaux de production sont expliqués fonctionnellement par les forces productives, et dans lequel les institutions politiques et juridiques ( la «superstructure» ) sont expliquées fonctionnellement par les rapports de production (la "base"). Le passage d'un mode de production à l'autre est commandé par la tendance des forces productives à se développer.
Pour Cohen cette tendance procède de la nature rationnelle de l'espèce humaine : là où il ya la possibilité d'adopter une technologie plus productive et donc de réduire la charge de travail, les êtres humains ont tendance à le prendre. Ainsi, l'histoire humaine peut être comprise comme une série d'étapes rationnelles qui augmentent la force productive humaine.
2.1 Le "Groupe de Septembre"[modifier | modifier le wikicode]
Le groupe de Septembre (également connu comme "No-Bullshit Marxism group") est un petit cercle de chercheurs dédié au marxisme analytique. Ses membres fondateurs sont G.A. Cohen, Jon Elster, Adam Przeworski, Erik Olin Wright, Robert Brenner, Hillel Steiner, Philippe Van Parijs, Robert Van Der Veen, Samuel Bowles et John Roemer. Le groupe se réunit traditionnellement tous les deux ans en Septembre dans des endroits différents. Habituellement, un chercheur qui n'est pas membre permanent du groupe est aussi invité aux réunions.
Bien que tous les membres du groupe Septembre partagent un intérêt pour le marxisme, certains d'entre eux, comme Van Parijs et Steiner, ne se sont jamais décrits comme marxistes. Au début des années 1990, Elster et Przeworski ont quitté le groupe, tandis que Joshua Cohen l'a rejoint tardivement.
3 Théorie[modifier | modifier le wikicode]
3.1 Exploitation[modifier | modifier le wikicode]
En même temps que Cohen travaillait sur le matérialisme historique, l'économiste américain John Roemer essayait de défendre les concepts marxistes de l'exploitation et de la classe au moyen des outils de l'économie néoclassique.
Dans sa Théorie générale de l'exploitation et de la classe (1982), Roemer emploie le choix rationnel et la théorie des jeux afin de montrer comment l'exploitation et les rapports de classe peuvent survenir dans le développement d'un marché du travail. Roemer va jusqu'à rejeter l'idée que la théorie de la valeur-travail est nécessaire pour expliquer l'exploitation et la division en classes. La valeur est alors susceptible d'être expliquée en termes d'entrées de matières premières, comme le pétrole, le blé, etc. plutôt que d'être expliquée exclusivement par la force de travail incorporée. Roemer a conclu que l'exploitation et la classe ont ainsi été générées non pas dans la sphère de la production, mais dans l'échange marchand.
De manière significative, comme catégorie purement technique, l'exploitation n'implique pas toujours un jugement moral négatif (cf section Justice ci-dessous) .
3.2 Marxisme du choix rationnel[modifier | modifier le wikicode]
Vers le milieu des années 1980, le «marxisme analytique» a été reconnu comme un «paradigme». Le groupe de Septembre se réunissait déjà depuis plusieurs années, et une succession de textes de ses membres avaient été publiés. Plusieurs d'entre eux sont parus sous l'enseigne de Cambridge University Press "Studies in Marxism and Social Theory", dont Making Sense of Marx (1985) de Jon Elster et Capitalism and Social Democracy (1986) d'Adam Przeworski. Ces deux auteurs, ainsi que Roemer, étaient parmi les plus controversés en raison de leur utilisation de modèles d'acteurs rationnels.
3.2.1 Jon Elster[modifier | modifier le wikicode]
Le propos d'Elster était de procéder à un "grand repêchage" dans les textes de Marx afin de déterminer ce qui pourrait être "sauvé" en accord avec les outils de la théorie du choix rationnel et de l'individualisme méthodologique (la seule forme d'explication appropriée pour les sciences sociales selon lui). Sa conclusion, contrairement à Cohen, était qu'aucune théorie générale de l'histoire ne pouvait être conservée. Comme Roemer, il a également rejeté la théorie de la valeur-travail et, allant plus loin, la quasi-totalité de l'économie marxiste. La méthode dialectique est éreinté comme une forme « d'obscurantisme hégélien ». La théorie de l'idéologie et de la révolution a continué à être utile à un certain degré, mais seulement une fois purgés de toute tendance au holisme et au fonctionnalisme, et établies sur la base d'une méthodologie individualiste et d'explication intentionnelle.
3.2.2 Przeworski[modifier | modifier le wikicode]
Le livre de Przeworski utilise le choix rationnel et la théorie des jeux afin de démontrer que les stratégies révolutionnaires adoptées par les socialistes au XXe siècle étaient voués à l'échec, car il était dans l'intérêt rationnel des travailleurs de lutter pour la réforme du capitalisme à travers la réalisation de la reconnaissance syndicale, l'amélioration des salaires et des conditions de vie, plutôt que d'adopter la stratégie risquée de la révolution.
Le livre de Przeworski est clairement influencé par les explications économiques du comportement politique avancées par des penseurs tels que Anthony Downs (An Economic Theory of Democracy, 1957) et Mancur Olson (The Logic of Collective Action, 1971).
3.3 Justice[modifier | modifier le wikicode]
Les marxistes analytiques ont entretenu une variété de sympathies politiques de gauche, allant du communisme à la social-démocratie réformiste. Pendant les années 1980, la plupart d'entre eux ont commencé à remettre en question la capacité du marxisme à expliquer la révolution en termes de dynamique économique du capitalisme et d'intérêt de classe du prolétariat, faisant alors de la transformation du capitalisme un projet éthique. Pendant les années 1980, un débat s'est développé dans les universités anglophones pour savoir si le marxisme pouvait se combiner à une théorie de la justice. Ce débat est clairement lié à la renaissance de la philosophie politique normative après la publication de la Théorie de la Justice de John Rawls (1971).
Certains commentateurs sont restés hostiles à l'idée d'une théorie marxiste de la justice, arguant que Marx voyait la «justice» comme avant tout une construction idéologique bourgeoise visant à justifier l'exploitation par l'idée de réciprocité dans le contrat de travail salarié
Les marxistes analytiques, cependant, ont largement rejeté ce point de vue. A la suite de GA Cohen (philosophe moraliste de formation), ils défendent une théorie marxiste de la justice centrée sur l'égalitarisme. Pour Cohen, cela signifiait un travail dans le domaine de la philosophie morale et politique afin de démontrer l'injustice de l'échange sur le marché, et la construction d'une évaluation de l'égalité. Cet argument est poursuivi dans les livres, Self-Ownership, Freedom and Equality (1995) et If You're an Egalitarian How Come You're So Rich? (2000b).
Cohen argues that underpinning this account is the assumption that workers have "rights of self-ownership" over themselves and thus, should "own" what is produced by their labour. Because the worker is paid a wage less than the value he or she creates through work, the capitalist is said to extract a surplus-value from the worker's labour, and thus to steal part of what the worker produces, the time of the worker and the worker's powers.
Cohen s'éloigne des marxistes qui l'ont précédé en faisant valoir que le capitalisme est un système d'exploitation injuste non pas parce que le travail des salariés est «volé» par les employeurs, mais parce que c'est un système dans lequel «l'autonomie» est violée et qui se traduit par une répartition des bénéfices et des charges injuste. Dans la vision marxiste traditionnelle, l'exploitation et l'injustice proviennent du fait que les non-travailleurs s'approprient la valeur produite par le travail des ouvriers. Ce serait surmonté dans une société socialiste où aucune classe ne possèderait les moyens de production et serait en mesure de s'approprier la valeur produite par les travailleurs. Cohen soutient que ce qui sous-tend cette vision est l'hypothèse que les travailleurs ont des « droits de propriété de soi » et donc , devraient posséder ce qui est produit par leur travail. Parce que le travailleur est payé un salaire inférieur à la valeur qu'il crée par le travail, le capitaliste extrait une plus-value du travail de l'ouvrier, et ainsi vole une partie de ce que l'ouvrier produit, de son temps et de son pouvoir.
Cohen soutient que le concept de propriété de soi (self-ownership) va dans le sens du principe de différence de Rawls car il assure « les droits de chaque personne sur son être et pouvoirs» - c'est à dire que l'on est traité toujours comme une fin et jamais comme un moyen - mais créé aussi un point commun entre la vision marxiste de la justice et celle du libertarien de droite Robert Nozick. Cohen critique d'une part Rawls pour sa façon de traiter le pouvoir personnel des gens comme une simple ressource qui peut être employée par d'autres. D'autre part, il accuse Nozick d'outrepasser la notion de propriété de soi dans la version de droite de la propriété qu'il développe. Selon Cohen, l'erreur de Nozick est d'accorder la même légitimité morale à l'acquisition de ressources externes qu'à la propriété de soi. En d'autres termes, le "propriétarisme" permet des inégalités résultant de différences dans les talents et les différences de ressources externes, parce qu'il suppose que le monde est "à prendre" et peut être découpé en propriété privée sans restriction...
3.4 Classes sociales[modifier | modifier le wikicode]
Erik Olin Wrightpropose une synthèse entre trois approches théoriques de la notion de classe sociale : la vision (stratificationniste) focalisée sur les attributs individuels, la vision (weberienne) centrée sur les mécanismes d'accaparement des opportunités, et la vision (marxiste) des rapports de domination et d'exploitation.[2]
4 Débat autour de la méthode[modifier | modifier le wikicode]
Un certain nombre de critiques pensent que le marxisme analytique part de prémisses méthodologiques et épistémologiques mauvaises. Alors que les marxistes analytiques ont rejeté le marxisme "teinté de dialectique" comme de la connerie (bullshit), d'autres soutiennent que le caractère distinctif de la philosophie marxiste est perdu si elle est comprise de façon "non-dialectique". Beaucoup accusent le marxisme analytique d'être un matérialisme vulgaire, considérant leur activité intellectuelle comme séparée des luttes et ne faisant rien pour y intervenir (praxis). Le marxisme analytique aurait éviscéré le marxisme, le transformant d'une doctrine systématique de transformation révolutionnaire en un ensemble de thèses déconnectées.
Des objections méthodologiques ont aussi été soulevées par d'autres que des marxistes. Contre Elster et les tenants des choix rationnels, Carver a fait valoir que l'individualisme méthodologique n'est pas la seule forme d'explication valable dans les sciences sociales, que le fonctionnalisme en l'absence de fondations au niveau "micro" pouvait rester un mode convaincant et fructueux d'analyse, et que théorie du choix rationnel et du jeu étaient loin d'être universellement acceptées comme moyens utiles de modélisation des institutions et des processus sociaux.
Pour Erik Olin Wright :
Pour de nombreux marxistes, le principal défi consiste à reconnaître que ce qui est le plus puissant au sein de la science sociale marxiste consiste dans sa manière de théoriser une matrice spécifique de mécanismes causaux, plutôt que dans sa prétention à constituer un paradigme englobant. Dans le passé, la pertinence de ces mécanismes a été défendue à travers une rhétorique insistant sur l’incommensurabilité du marxisme avec les autres théories, et défendant l’idée que l’épistémologie et la méthodologie marxistes se différenciaient radicalement de ses rivales. De tels arguments ne sont pas convaincants. Le marxisme est une tradition puissante au sein des sciences sociales parce qu’il fournit des explications d’une grande portée pour une vaste gamme de phénomènes importants, non parce qu’il dispose d’une méthode particulière qui le distinguerait de tous les autres courants théoriques. Il est évidemment toujours possible que de futurs efforts pour élaborer le marxisme en tant que paradigme distinctif et englobant parviennent à leurs fins. Mais pour le moment, il paraît plus utile d’envisager le marxisme comme un programme de recherche défini par l’attention à un ensemble spécifique de problèmes, de mécanismes et de théories explicatives provisoires.[2]
5 Débat sur divers points[modifier | modifier le wikicode]
5.1 Histoire[modifier | modifier le wikicode]
La défense de Cohen d'une interprétation déterministe technologique du matérialisme historique a été très critiquée, même parmi les marxistes analytiques. Andrew Levine et Wright ont fait valoir qu'en attribuant la primauté à la thèse du développement des forces productives, Cohen minimisait le rôle joué par les classes elles-mêmes dans la transition entre les modes de production.
Pour eux, ce sont des formes de rapports de classe (les relations de production) qui ont la primauté, déterminant la façon dont les forces productives sont utilisés et la mesure dans laquelle elles sont développées. Il n'est pas évident, selon eux, que les rapports de production deviennent des « entraves » étant donné que les forces productives sont capables de soutenir des rapports de production différents. De même, Richard W. Miller, par ailleurs partisan de l'approche analytique de Cohen, a rejeté son interprétation technologique du matérialisme historique, à laquelle il oppose ce qu'il a appelé une interprétation en "mode de production", interprétation qui met davantage l'accent sur le rôle de la lutte de classe dans le passage d'un mode de production à un autre.
D'autres critiques non marxistes ont fait valoir que Cohen, comme beaucoup d'autres marxistes l'ont fait, sous-estime le rôle joué par la superstructure juridique et politique dans le façonnement de la base économique. Enfin, l'anthropologie de Cohen a été jugée douteuse : le fait que les êtres humains adoptent des technologies nouvelles et plus productives n'est pas fonction d'une rationalité anhistorique, mais dépend de la mesure dans laquelle ces formes de technologie sont compatibles avec les croyances et les pratiques sociales préexistantes. Cohen a reconnu et accepté certaines de ces critiques dans History, Labour, and Freedom (1988).
La thèse de Roemer selon laquelle le changement de mode de production a lieu plutôt en raison de son inéquité que de son inefficacité est aussi critiquée, notamment parce qu'elle suppose la propriété légale de la production, qui n'est présente que dans les formes ultérieures de société de classe.[3]
5.2 Justice et pouvoir[modifier | modifier le wikicode]
Beaucoup de marxistes soutiennent que le marxisme ne peut pas être compris comme une théorie de la justice dans le sens voulu par les marxistes analytiques. La question de la justice ne peut pas être considérée isolément des questions de pouvoir, ou de l'équilibre entre les classes dans une conjoncture donnée. Certains non-marxistes adressent une critique similaire aux théories libérales de la justice dans la tradition de Rawls. Ils soutiennent que ces théories ne parviennent pas à résoudre les problèmes sur la configuration des rapports de force dans le monde contemporain, et, ce faisant, apparaissent comme seulement des exercices de logique. La "Justice", de ce point de vue, est tout ce qui est produit par les hypothèses de la théorie.
6 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- Acton, H. B. (1955) The Illusion of the Epoch: Marxism-Leninism as a Philosophical Creed, Cohen and West.
- Carter, A. (1988) Marx: A Radical Critique. Boulder: Westview Press. ISBN 0-7108-0449-0
- Carver, T. and Thomas, P. (eds.) (1995) Rational Choice Marxism. London: MacMillan. ISBN 0-271-01463-6
- Cohen, G. A. (1978) Karl Marx's Theory of History: A Defence. Oxford: Oxford University Press. ISBN 0-691-02008-6
- Cohen, G. A. (1988) History, Labour, and Freedom: Themes from Marx. Oxford: Oxford University Press. ISBN 0-19-824816-4
- Cohen, G. A. (1995) Self-Ownership, Freedom, and Equality. Cambridge: Cambridge University Press. ISBN 0-521-47751-4
- Cohen, G. A. (2000a) Karl Marx's Theory of History: A Defence (Expanded Edition). Oxford: Oxford University Press. ISBN 0-19-924206-2
- Cohen, G. A. (2000b) If You're an Egalitarian, How Come You're So Rich? Cambridge, Mass.: Harvard University Press. ISBN 0-674-00218-0
- Elster, J. (1985) Making Sense of Marx. Cambridge: Cambridge University Press. ISBN 0-521-29705-2
- Elster, J. (1986) An Introduction to Karl Marx. Cambridge: Cambridge University Press. ISBN 0-521-33831-X
- Gordon, D. (1991) Resurrecting Marx: The Analytical Marxists on Freedom, Exploitation, and Justice. New Jersey: Transaction Publishers. ISBN 0-88738-390-4
- Hirst, P. (1985) 'G. A. Cohen's Theory of History', in Marxism and Historical Writing. London: Routledge. ISBN 0-7100-9925-8
- Husami, Z. I. (1980) 'Marx on Distributive Justice', in Marx, Justice, and History. Ed. M. Cohen, T. Nagel, and T. Scanlon. Princeton: Princeton University Press. ISBN 0-691-02009-4
- Levine, A. and Wright, E. O. (1980) 'Rationality and Class Struggle', New Left Review 123.
- Mayer, T. F. (1994) Analytical Marxism. Thousand Oaks, California: Sage. ISBN 0-8039-4681-3
- Miller, D. (1996) London Review of Books, October 31, 1996.
- Miller, R. W. (1984) Analyzing Marx: Morality, Power, and History, Princeton University Press. ISBN 0-691-01413-2
- Przeworski, A. (1985) Capitalism and Social Democracy. Cambridge: Cambridge University Press. ISBN 0-521-26742-0
- Roberts, M. (1996) Analytical Marxism: A Critique. London: Verso. ISBN 1-85984-855-9
- Roemer, J. (1982) A General Theory of Exploitation and Class. Cambridge, Mass.: Cambridge University Press. ISBN 0-674-34440-5
- Roemer, J. (ed.) (1986) Analytical Marxism. Cambridge: Cambridge University Press.0-521-31731-2
- Tarrit, F. (2006) 'A Brief History, Scope and Peculiarities of "Analytical Marxism"', Review of Radical Political Economics 38.4.
- Van Parijs, P. (1993) Marxism Recycled. Cambridge: Cambridge University Press. ISBN 2-7351-0536-9
- Wood, A. (2004) Karl Marx. New York: Routledge. ISBN 0-415-31698-7
- Wright, E. O. (2003) 'Autobiographical Essay', in Stephen Turner and Alan Sica (eds.), A Disobedient Generation. Thousand Oaks, California: Sage Publications. ISBN 0-7619-4275-0
7 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ http://mrzine.monthlyreview.org/2009/farmelant080809.html
- ↑ 2,0 et 2,1 Erik Olin Wright, Comprendre la classe. Vers une approche analytique intégrée, 2009
- ↑ Analytical Marxism: Socialism without Class Struggle Gil Hyle. Trotskiist International Issue 20. 30 June 1996.