Marxisme-léninisme
Le « marxisme-léninisme » (ML) fut l'idéologie officielle de l'Union soviétique et de l'Internationale communiste après que Staline en ait totalement pris le contrôle (deuxième moitié des années 1920).
En s'appuyant tour à tour sur d'autres vieux bolchéviks avant de les éliminer (Zinoviev & Kamenev, puis Boukharine), Staline a voulu profiter de l'immense popularité de Lénine pour mieux légitimer son pouvoir, et a pour cela mis en avant une vision malléable du « léninisme » (Lénine lui-même ne s'était jamais réclamé que du marxisme), accolée de façon ostensible dans la formule « marxisme-léninisme ». L'idéologie ainsi façonnée à la guise des idéologues de Staline, servait de prêt-à-penser qu'il fallait suivre comme un dogme, bien loin de l'outil militant que doit être le marxisme. C'est pourquoi les révolutionnaires préfèrent le désigner sous le nom de stalinisme.
De fait, par sa domination sur l'Internationale et via les États bureaucratiques rattachés au bloc de l'Est, l'appellation officielle de « marxisme-léninisme » est restée largement majoritaire jusqu'à la fin de la Guerre froide dans le mouvement se réclamant du communisme à l'échelle mondiale. Si bien que même les États qui ont partiellement rompu avec l'URSS et modifié l'orthodoxie en fonction de leurs intérêts continuaient à se revendiquer du marxisme-léninisme : la Chine maoïste, la Yougoslavie de Tito, la Corée du Nord, l'Albanie d'Enver Hoxha...
Par la suite, ces différences d'orthodoxie ont engendré des scissions dans les courants ML : certains se revendiquant maoïstes, juchéens, titistes, hoxhaistes, marxistes-léninistes-maoïstes (MLM)...
Doctrine officielle des pays du bloc de l'Est jusqu'à la fin de la guerre froide, le marxisme-léninisme continue de faire partie des références des dictatures actuelles se réclamant du communisme ; certains partis ou groupes staliniens s'en réclament toujours.
Les courants qui font encore aujourd'hui l'apologie du stalinisme se revendiquent « marxistes-léninistes ». Ils font généralement de radicales négations (ou minimisation) des crimes des dictatures staliniennes, repoussant ces faits comme de la « propagande bourgeoise », ce qui les amène souvent à des raisonnements de type conspirationnistes.