Organisation du traité de l'Atlantique nord

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Sommet de l'OTAN à Prague en 2002.

L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), en anglais North Atlantic Treaty Organization (NATO) est une alliance militaire mise en place par le bloc occidental au début de la guerre froide (1949).

On parle d'atlantisme pour désigner le soutien actif à l'OTAN.

1 Historique[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Origine[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la Seconde guerre mondiale, l'Armée rouge combat les régimes de l'Axe (Hitler-Mussolini) aux côtés des Alliés (États-Unis, Royaume-Uni, France...). Avant même la fin de la guerre ils s'entendent pour le futur repartage de l'Europe, acté notamment aux conférences de Moscou en 1943 et de Yalta en 1945. Staline n'avait pas de volonté d'étendre la « révolution ». Il s'était mis d'accord avec les Alliés pour écraser tout éventuel soulèvement socialiste spontané dans l'Allemagne vaincue[1]. Dans les pays d'Europe de l'Est occupés par l'Armée rouge (Pologne, Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Tchécoslovaquie, Allemagne de l'Est), il a d'abord maintenu l'économie de marché et un pluralisme relatif.

L'URSS et les États-Unis apparaissent comme les deux principaux superpuissances, et une sorte d'entente semble s'établir entre eux pour assurer le patronage du monde (découpage de l'Allemagne vaincue, création de l'ONU...). Tous s'engagent alors à réduire les effectifs militaires.[2]

Mais très vite, les enjeux de sphères d'influence entraînent des tensions entre les deux pôles, et une spirale de méfiance s'est rapidement emballée.

Ceci est dû en partie au fait que les mouvements politiques communistes et anticommunistes dans les différents pays avaient leur dynamique propre, qui ne respectait pas toujours les plans décidés par en haut. De façon déformée, ils exprimaient aussi la lutte de classe, surtout dans cette période de défaite des nazis (et très souvent les communistes avaient été fortement impliqués sinon majoritaires dans la Résistance) où beaucoup voulaient que le camp « progressiste » prenne sa revanche. Or chaque fois qu'un mouvement communiste remportait une victoire imprévue, cela alimentait la peur des chancelleries occidentales, qui y voyaient un expansionnisme de Staline.

Les « communistes » semblent de fait en expansion à ce moment-là : ils prennent le pouvoir en Yougoslavie et en Albanie en 1945, sont en guerre civile avec les monarchistes grecs de 1946 à 1949, déclarent l'indépendance du Viêt Nam en août 1945 (ils ne contrôleront l'ensemble du pays que 30 ans plus tard après la guerre d'Indochine et la guerre du Viêt Nam).

A l'origine, Staline a été en grande partie dépassé par ces mouvements populaires. Par exemple, il ne souhaitait pas du tout la révolution en Yougoslavie et en Grèce, zones qui avaient été dévolues à l'influence occidentale, et pour aller jusqu'au bout Tito a dû rompre avec Staline. Mais alors que les occidentaux soutenaient les camps anti-communistes, Staline en est rapidement venu à soutenir les communistes lorsqu'ils avaient leurs chances. La dynamique de rivalité prenait vite sa propre logique.

Les États-Unis ont alors mis en avant une stratégie « d'endiguement du communisme » (Doctrine Truman, mars 1947), ce qui était un moyen d'utiliser les ressorts idéologiques anticommunistes auprès des bourgeois et conservateurs, de même que l'URSS mobilisait via les PC le ressort du socialisme, qu'elle bafouait au quotidien, et du pacifisme (Doctrine Jdanov, septembre 1947). Cela passait aussi par un volet bien matériel, le plan Marshall : les États-Unis prêtaient des milliards aux États européens (plus de 10 % du PIB des pays concernés) à condition que cela serve à importer des marchandises états-uniennes. Cela créait un lien fort entre le donneur et les pays qui acceptaient le plan Marshall, et les PC ont farouchement lutté contre.

Les soviétiques réagissent en resserrant leur contrôle sur tous les pays d'Europe de l'Est. Un à un, de 1945 à 1948, les PC prennent le contrôle des appareils d'État. Un moment qui marque l'opinion internationale est le « coup de Prague », la prise du pouvoir par les staliniens en Tchécoslovaquie en février 1948.

1.2 Création de l'OTAN[modifier | modifier le wikicode]

Le 4 avril 1949, un traité de l'Atlantique Nord est signé à Washington par douze pays fondateurs, dont les États-Unis, le Canada, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et la Belgique.

Il est présenté comme une alliance militaire défensive, prévoyant qu'en cas d'attaque contre un pays membre, l'ensemble de l'alliance réagirait (« sécurité collective »). Il avait un objectif de dissuasion militaire dans le cadre de la guerre froide.

Lorsque l'Allemagne de l'Ouest rejoint l'OTAN en 1955, l'URSS déclare la création avec ses satellites d'Europe de sa propre alliance militaire, le Pacte de Varsovie.

1.3 Rôle pendant la guerre froide[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la guerre froide, l'OTAN est devenue une force de premier plan en Europe. Elle a fourni une présence militaire constante et une coopération étroite entre les membres, notamment à travers des exercices militaires conjoints et des déploiements de troupes.

1.4 Chute du bloc de l'Est[modifier | modifier le wikicode]

Après la chute du mur de Berlin en 1989 et la dissolution de l'Union soviétique en 1991, beaucoup ont pensé que l'OTAN n'avait plus de raison d'être, et sa dissolution était dans l'air.

Mais les organisations ont leur propre inertie, et par ailleurs ces décennies de regroupement militaire, politique et idéologique ont façonné durablement le monde.

L'OTAN a commencé à intégrer de nouveaux membres issus d'anciens pays du bloc de l'Est.

Depuis lors, l'OTAN a été impliquée dans plusieurs opérations militaires, notamment lors du conflit au Kosovo en 1999, en Afghanistan à partir de 2003 ou encore dans la lutte contre le terrorisme international.

L'OTAN se présente toujours officiellement non seulement comme un garant de la défense collective de ses membres, et comme un défenseur des valeurs démocratiques et du dialogue entre les nations.

2 Atlantisme et anti-atlantisme[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Divisons au sein des classes dominantes[modifier | modifier le wikicode]

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2.2 Position des socialistes et communistes[modifier | modifier le wikicode]

Les marxistes ont généralement une position critique à l'égard de l'OTAN, instrument de domination impérialiste dirigé par les États-Unis et ses alliés occidentaux. L'OTAN alimente la militarisation de l'Europe et l'escalade des dépenses militaires (en lien étroit avec les intérêts économiques du complexe militaro-industriel), et permet également le maintien de la domination sur les pays en développement.

Depuis la fin de la guerre froide, l'OTAN a un rôle de gendarme du monde (interventions en Yougoslavie, en Afghanistan, en Libye...), que beaucoup dénoncent comme illégitime, car en dehors du multilatéralisme de l'ONU. Les marxistes révolutionnaires critiquent traditionnellement l'ONU également, mais il est devenu rare aujourd'hui de voir des organisations revendiquer la dissolution de l'ONU, qui est souvent invoqué comme point d'appui.

Traditionnellement, les communistes (y compris les trotskistes) revendiquent la dissolution de l'OTAN au profit d'une coopération internationale basée sur la solidarité et la justice sociale.

Lors des élections législatives de 2022, la NUPES reconnaît les divergences en son sein. Son programme prévoit de s'en remettre au parlement[3], et que chaque force y défende sa ligne :

« La France insoumise proposera le retrait immédiat de la France du commandement intégré de l’OTAN puis, par étapes, de l’organisation elle-même. (...)

Le Parti communiste français soutiendra le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN, puis sa dissolution. (...)

Le Parti socialiste sera favorable au maintien de la France dans l’OTAN. »[4]

3 Notes[modifier | modifier le wikicode]