Armée de réserve industrielle

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L'armée de réserve industrielle est le nom donné par Marx à la masse de travailleurs inemployés (principalement les chômeurs), cette masse ayant un rôle économique de premier plan dans le capitalisme.[1]

Marx parle emploie aussi le terme de « surpopulation relative ».

(Le terme est défini par analogie avec la notion d'armée de réserve au sens militaire).

1 Cause[modifier | modifier le wikicode]

La concurrence incite les capitalistes à sans cesse substituer du capital au travail. Concrètement, pour obtenir une meilleure productivité du travail leur offrant temporairement un avantage sur leurs concurrents, ils investissent dans des moyens de production plus performants.

Cela signifie qu'avec des débouchés (une demande solvable) constants, il y a tendance à avoir un "surplus" de travailleurs par rapports aux besoins de la production capitaliste. Par conséquent dans le capitalisme, la croissance économique est une contre-tendance au chômage. Mais celle-ci est forcément limitée, ne serait-ce que par les contradictions internes du système. Au niveau des faits, on constate effectivement qu'en dehors de la période exceptionnelle des "30 glorieuses", il y a toujours eu un chômage de masse, fluctuant au grès des cycles du capitalisme.

2 Effet[modifier | modifier le wikicode]

La "surpopulation relative" en régime capitaliste entraîne en premier lieu des licenciements de travailleurs. Elle a aussi pour conséquence de pousser la bourgeoisie à imposer plus de précarité, afin de pouvoir ajuster leur masse salariale (embaucher en cas de besoins momentanés, licencier au moindre durcissement de la conjoncture). Plus généralement, cela exerce une pression à la hausse sur le taux d'exploitation.

Les travailleurs étant en concurrence sur le marché du travail, cela tire vers le bas l'ensemble de la classe laborieuse :

  • les menaces de licenciement ont d'autant plus de poids que le chômage est élevé
  • les travailleurs précaires (et a fortiori au chômage) sont quasiment exclus de toute activité syndicale, ce qui affaiblit le collectif

« Plus la richesse sociale est grande..., plus est grande la surpopulation relative ou l'armée de réserve industrielle. Mais plus cette armée de réserve est grande par rapport à l'armée active du travail et plus massive est la surpopulation permanente, ces couches d'ouvriers dont la misère est en proportion inverse de la peine de leur travail. (…) Telle est la loi générale, absolue de l'accumulation capitaliste. » [2]

3 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]