Transports

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Les moyens de transport sont essentiels pour la production. Ils sont aussi fortement liés à la question de la consommation d'énergie et à l'effet de serre. Tant pour des raisons sociales qu'écologiques, les communistes révolutionnaires soulignent la nécessité de les arracher de la société capitaliste.

1 Perspective historique

Les moyens de transport ont une histoire profondément liée à celle des moyens de production. Leur efficacité et la diminution de leur coût suit globalement celle de la productivité du travail. De ce point de vue, des innovations majeures comme la domestication des chevaux, la roue, les routes, les ponts, les chemins de fer... ont permis le progrès social.

Ce progrès n'a jamais été linéaire, mais dialectique : avec des phases de stagnation et parfois des reculs et puis des rebonds fulgurants. Par exemple, au sein des premières sociétés (esclavagistes, féodales...) il était fréquent que l'amélioration des réseaux de transports permette des périodes de progrès du commerce, de la diffusion des techniques, des arts et des idées... Mais cela permettait aussi à un empire dominé par une classe dominante parasitaire de tenir sous sa coupe de vastes territoires et finalement d'en freiner le développement. Des phases d'apparent repli profond de la civilisation (les "moyen-âges", ou "âges sombres") ont permis en réalité de nouveaux rapports sociaux de production et ultérieurement un développement plus puissant des échanges et des transports.

Le capitalisme a donné un coup d'accélérateur sans précédant à ce processus. La mondialisation, qui est une tendance depuis au moins le début de l'époque moderne, a atteint un niveau sans précédent depuis la révolution industrielle, avec les bateaux à vapeur, les avions, les TGV, les voitures... Cette internationalisation des échanges a accompagné une division internationale du travail, qui a rendu le monde entier interdépendant. Comme tous les développements engendrés par le capitalisme, ces transports ont une double caractéristique :

  • Ils sont la base d'un progrès partiel et potentiellement généralisable : la fin des nationalismes étroits, le voyage et la découverte des merveilles du monde...
  • Ils sont aussi marqués par les tares capitalistes : profondes inégalités d'accès, entraves de la concurrence et des frontières, et sans doute un des problèmes les plus dangereux : les crises écologiques engendrées

Sule une révolution socialiste pourrait véritablement faire émerger un réseau mondial de transport qui soit rationalisé, écologique et ouvert à tous.

2 Les transports capitalistes

2.1 Coûts minimisés

L'industrialisation a permis de diminuer drastiquement les coûts de transport.

en dollars de 1990


Transport maritime
(coût moyen du fret maritime et des droits de port, par tonne)

Transport aérien
(recette moyenne par passager/mile)

Communications téléphoniques
(3 minutes entre New York et Londres)

Ordinateurs
(indice 100 = 1990)

1920

95

-

-

-

1930

60

0,68

245

-

1940

63

0,46

189

-

1950

34

0,30

53

-

1960

27

0,24

46

12 500

1970

27

0,16

32

1 947

1980

24

0,10

5

362

1990

29

0,11

3

100

2.2 Coût direct et flexibilité

Le coût direct n'est pas celui sur lequel s'appuient les capitalistes pour prendre leurs décisions d'investissement. Car en réalité chaque moyen de transport implique une logistique particulière, et le coût total (transport + logistique) peut inverser les calculs de rentabilité.

En particulier, le fret ferroviaire nécessite une logistique assez stable, avec des stocks et des itinéraires peu variables. Longtemps, cela a été le choix le plus rentable pour beaucoup de marchandises effectuant de longs trajets. Mais de plus en plus, avec l'instabilité des marchés, les capitalistes favorisent les camions. Cela leur permet de pousser à fond la logique du flux-tendu et de minimiser les stocks pour minimiser les risques.

2.3 Organisation capitaliste et "choix" individuels

Aujourd'hui, de fait, il existe pour des voyageurs une part de choix entre différents modes de transport. Certains écologistes - et souvent l'écologie "officielle" des gouvernements - font alors reposer le sort de la planète sur la responsabilité individuelle. Il suffirait que chacun évite de prendre l'avion ou la voiture pour régler les problèmes. En réalité la part de choix individuel est réduite à peau de chagrin.

« Dans l’Union européenne, le transport par route représente 85 % des déplacements de voyageurs. Mais l’immense majorité des « voyageurs » sont en réalité des travailleurs qui n’ont d’autres choix que de prendre leur voiture pour se rendre quotidiennement à leur travail parce que le réseau des transports publics est insuffisant, inexistant dans certaines localités ou à certaines heures, de surcroît de mauvaise qualité dans bien des endroits. Combien d’usagers doivent prendre un bus puis un train puis un métro ou encore un autre bus pour se rendre à leur travail et en revenir, y compris après une journée de travail harassante. En France, à force de fermetures de lignes, le réseau SNCF voyageurs est aujourd’hui revenu à sa longueur des années 1890. Demander aux particuliers de ne pas prendre leur voiture les jours de fortes pollutions sans rendre gratuits les transports collectifs, ne serait-ce que ces jours-là, sans construire et entretenir des réseaux collectifs pratiques, fréquents et confortables, est une imposture… Comme c’est une imposture de leur demander de faire leurs courses à pied, près de leur domicile, quand les géants de la distribution ont concentré en périphérie de la plupart des villes, les magasins les mieux achalandés et ceux dont les prix sont les plus abordables. »[1]

On peut ajouter que pour traverser les océans il n'y a quasiment pas d'alternative à l'avion au kérosène aujourd'hui, la filière du transport par bateau n'étant pas développée.

3 Dégâts écologiques

3.1 Gaz à effet de serre

🔍 Voir : Changement climatique.


3.2 Pollution de l'air

🔍 Voir : Pollution de l'air.

Les transports, essentiellement routiers, engendrent une pollution de l'air qui peut devenir très nocive avec la concentration, donc en particulier dans les grandes villes.

3.3 Pollution des sols

🔍 Voir : Pollution des sols.

Les véhicules routiers, surtout les camions, sont responsables d'une grande partie des problèmes de pollution des sols, à cause des rejets d'hydrocarbures sur les routes.

3.4 Fragmentation des écosystèmes

Les routes et les chemins de fer engendrent souvent de la fragmentation des écosystèmes. Concrètement, cela signifie que cela coupe des zones (forêts, plaines...) où vivent des espèces animales qui après coup ne peuvent plus passer, ou en tout cas sont tués massivement en essayant de le faire.

Parfois les animaux s'adaptent, mais le plus souvent cela a des conséquences sur leur survie et reproduction, et cela peut être une cause d'extinctions d'espèces.

4 Notes et sources