Taux d'utilisation des capacités de production
Le taux d'utilisation des capacités de production est le ratio entre les moyens de production effectivement mobilisées pour la production et l'ensemble des capacités potentiellement disponibles.
1 Généralités[modifier | modifier le wikicode]
En raison des contradictions fondamentales du capitalisme, et principalement la contradiction entre d'une part des forces productives toujours plus socialisées, et d'autre part des moyens de production privés, les forces productives sont chroniquement sous utilisées sous le capitalisme. Alors que d'autre part, ce système ne répond pas ou très mal à de nombreux besoins sociaux, cela illustre son profond caractère réactionnaire. Cela signifie également que les conditions objectives pour la révolution socialiste sont là : il y a de loin assez de forces productives pour construire une société libéré de la précarité matérielle.
Les économistes parlent parfois de croissance potentielle pour le niveau de croissance qui serait obtenu avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production (travail, capital et savoir).
Certains économistes keynésiens s'appuient sur le fait que les capacités de production ne sont pas utilisées à leur maximum pour argumenter qu'il y a un problème de demande, de sous-consommation des masses. Ils justifient ainsi des politiques de relance par l'augmentation des salaires, en essayant de prouver que ce serait gagnant-gagnant pour les travailleur·ses et les capitalistes. C'est oublier que l'augmentation des salaires se traduirait pas une baisse des taux de profits, et que des faibles taux de profits rendent les investissements moins attractifs pour les capitalistes. Ainsi, une politique de relance pourrait certainement augmenter à court terme le taux d'utilisation des capacités de production existantes, mais pour qu'elle conduise à de nouveaux investissements, il faudrait que l'augmentation de la consommation soit suffisamment forte pour que que les capacités de production existantes deviennent insuffisantes, et que les capitalistes estiment que de nouveaux investissements productifs sont suffisamment rentables pour être réalisés. Or, si l'augmentation de la consommation est forte, c'est que la profitabilité du capital aura été fortement réduite. Le keynésianisme ne permet pas de sortir des contradictions du capitalisme.
2 Données[modifier | modifier le wikicode]
2.1 France[modifier | modifier le wikicode]
Sur ce graphe, on voit nettement se dessiner les cycles décennaux de la production.
2.2 Allemagne[modifier | modifier le wikicode]
Allemagne : en RFA le taux d'utilisation des capacités de production était arrivé dans les 60%, a grimpé à 90% à la réunification grâce à l'absorption d'un gigantesque nouveau marché.
2.3 États-Unis[modifier | modifier le wikicode]
Sur ce graphe pour les États-Unis, on observe assez nettement la tendance à la baisse du pourcentage d'utilisation des forces productives dans la période d'Après-guerre.
(en bleu : les périodes de récession)
2.4 Chine[modifier | modifier le wikicode]
« Des surcapacités de production sont classiquement observées comme chaque fois que des investisseurs capitalistes se ruent sur les mêmes eldorados. Ainsi, PSA utilise seulement 26 % de ses capacités de production chinoises, contre 33 % pour Renault et 24 % pour Ford ! Avec comme conséquences des suppressions d’emplois pour les ouvriers chinois à l’exemple de PSA qui a annoncé en août 2019 la suppression en Chine de 4 000 emplois. »[1]
3 Lien avec le chômage[modifier | modifier le wikicode]
La corrélation entre l'évolution du taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution du chômage est remarquable. Ici, un graphe pour la France :
Pour l'école néoclassique, dans une économie où la concurrence est libre, le chômage est structurellement impossible (il peut y avoir du chômage volontaire tout au plus). Le chômage de masse ne peut être que le résultat d'un dysfonctionnement, notamment causé par des « rigidités » sur le marché du travail (comprendre : des droits « trop protecteurs » pour les salarié·es)...
Pour démontrer leur conception, les néoclassiques se basent sur les courbes d'offre et de demande et sur des hypothèses plus que contestables, notamment l'hypothèse des rendements décroissants, et l'hypothèse que les capacités de production sont généralement utilisées à 100% (alors qu'elles sont structurellement en sous-utilisation).[2]
4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Jean-Claude Vessilier, Automobile : vers une nouvelle crise, Revue L’Anticapitaliste (NPA) n°108 (octobre 2019)
- ↑ économie-critique.fr, Le chômage selon la théorie néoclassique… Une arnaque ?


