Léon Blum
Léon Blum (1872 - 1950) était un socialiste réformiste français, qui fut un des principaux dirigeants de la SFIO.
1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]
Léon Blum naît le 9 avril 1872 à Paris.
En 1890, il est reçu 23e de sa promotion à l'École normale supérieure. Il se spécialise dans le droit public, est reçu au Conseil d'Etat, dans lequel il y participe en tant qu'auditeur. Grand lecteur, il collabore avec de nombreuses revues comme La Conque. Il publiera plusieurs essais comme Stendhal et le beylisme en 1914.
L'affaire Dreyfus l'emmène en politique. Dreyfusard, il est entraîné au socialisme par Lucien Herr. Il rejoint alors le Parti Socialiste (SFIO) et participe à la revue L'Humanité publiée par Jean Jaurès. Blum décrète ouvertement qu'il n'est pas marxiste ; il se rapproche des petits-bourgeois radicaux.
Lors de la guerre, il participe au gouvernement d'union nationale au détriment des valeurs internationalistes défendues par Jaurès.
Léon Blum rejette la révolution bolchévique de 1917. Il déclare qu'il ne s'agit pas d'une dictature du prolétariat, mais de la dictature d'un « petit groupe ».
Avec ses partisans, il critique la conception de la 3e Internationale lors du Congrès de Tours (1920), ce qui conduit la SFIO à se diviser en deux sections : la SFIO, réformiste, et le PCF, ayant adhéré à l'Internationale. Par la suite, Léon Blum s'oppose à l'occupation de la Ruhr en 1923.
Sous sa direction, la SFIO conclut une alliance avec les radicaux (un parti républicain petit-bourgeois de gauche). A cette époque, Blum est encore assez frileux d'une compromission politique. Il est décidé que l'alliance sera parlementaire, mais que les socialistes n'entreront pas au gouvernement. Ce sera le Cartel des Gauches, qui remportera les élections en mai 1924. Le programme se limitait à des mesures progressistes qui ne menaçaient en rien la propriété privée capitaliste. Mais les capitalistes paniquent cependant et une crise financière apparaît aussitôt. Le radical Herriot déclarera qu'il s'était heurté au « mur d'argent », formule qui deviendra célèbre pour parler de la force de blocage du capital. Rapidement, il est remplacé par un gouvernement conservateur.
A partir de 1920, Léon Blum cherche à apporter des réponses théoriques à la différence entre la pratique réformiste de la SFIO et son acceptation officielle de la révolution socialiste. D'abord lors du congrès de Paris (15-18 août 1925) puis au congrès extraordinaire de la Bellevilloise (Paris, 10-11 janvier 1926), il théorise la différence entre :
- « conquête du pouvoir » : « la prise totale du pouvoir politique, prélude possible et condition nécessaire à la transformation du régime de la propriété, c’est-à-dire de la révolution »
- « exercice du pouvoir » : un exercice du pouvoir « qui n’a pas de caractère révolutionnaire, qui est la conséquence de l’action parlementaire elle-même, que vous pouvez être obligés d’accepter, de demander, de subir, du fait même que vous pratiquez l’action parlementaire ».
Et de conclure : « Je ne suis pas légalitaire en ce qui concerne la conquête du pouvoir, mais je déclare catégoriquement que je le suis en ce qui concerne l’exercice du pouvoir. »
Il devient chef du Front Populaire. Sous la pression du mouvement ouvrier, Léon Blum et son gouvernement est poussé à une fuite en avant dans les revendications du prolétariat. Mais dans le cadre de la démocratie bourgeoise, cette fuite en avant a atteint très tôt ses limites : rapidement, le patronat reprend l'avantage, et Blum est contraint à une dévaluation en 1937. N'ayant pu enrayer la crise, il est obligé la même année par le Sénat de démissionner.
Durant la République de Vichy, il est interné successivement à Chazeron, puis à Bourassol. Par la suite, il dirige le dernier gouvernement provisoire de 1946 à 1947. Il meurt subitement le 30 mars 1950.
2 Ouvrages[modifier | modifier le wikicode]
- Nouvelles conversations de Goethe avec Eckermann, 1901
- Du mariage, 1907 (évoqué par André Gide dans Corydon)
- Stendhal et le beylisme, 1914
- Bolchévisme et socialisme, Librairie populaire, 1927.
- Contre Apion, de Flavius Josèphe, texte établi et annoté par Théodore Reinach et traduit par Léon Blum, Paris, Les Belles Lettres, 1930.
- Souvenirs sur l'Affaire, Paris, Gallimard, coll. "Folio Histoire", 1935. (ISBN 2070327523)
- La Réforme gouvernementale, 1936.
- Pour être socialiste.
- À l'échelle humaine, 1945, Paris, Gallimard; éd. poche, Paris, Gallimard, 1971, coll. "Idées".
- L'Histoire jugera, Montréal, Éditions de l'Arbre, 1943.
- Le Dernier mois, Diderot, 1946.
- Révolution socialiste ou révolution directoriale ?, Spartacus, 1947.
3 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- Biographie issue de l'Encyclopédie universelle en ligne.
- François Lafon, Autorité et pouvoir de décision dans le socialisme français, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2007/4 (n° 96)
- Fiche Léon Blum sur le Maîtron