Commune de Canton
La Commune de Canton est une insurrection qui prit le pouvoir dans la ville industrielle de Canton, en Chine, pendant 4 jours de décembre 1927. Sa fin par le massacre de milliers d'ouvriers et de communistes chinois par les hommes du Kuomintang fut l'acte final d'une révolution chinoise qui fut sabotée, livrée à ses bourreaux par la direction stalinienne de l'Internationale communiste."décembre1927" ne peut pas être attribué à un type de déclaration de numéro avec une valeur de 10."décembre1927" ne peut pas être attribué à un type de déclaration de numéro avec une valeur de 13.
1 Les événements[modifier | modifier le wikicode]
A Canton le Parti Communiste Chinois (PCC) organisa une insurrection le 10 décembre 1927, en comptant profiter d’un différend entre plusieurs généraux. Les combattants étaient peu nombreux et très mal armés et la masse ouvrière resta spectatrice : reconnaissant que la majorité du prolétariat ne prit pas part à l’insurrection, les responsables communistes affirmèrent par la suite qu’ils avaient cependant avec eux 20 000 ouvriers. Mais un an auparavant, quand l’Internationale prêchait l’attentisme et la soumission au Kuomintang, le conseil communiste des délégués ouvriers pouvait compter sur une base de près de 200 000 travailleurs !
Dès le 11 décembre, les insurgés au nouveau cri de «à bas le Kuomintang!» avaient réussi à se rendre maîtres d’une partie de la ville et ils avaient libéré plus d’un millier de prisonniers politiques. Ils proclamèrent la Commune, installèrent un soviet provisoire et diffusèrent un programme dont le radicalisme tranchait avec les revendications antérieures du PCC :
- augmentation générale des salaires
- prise en charge des chômeurs par l'État ouvrier
- contrôle de la production par des comités d’usine
- socialisation de la grande industrie des transports et des banques
- socialistion de la terre
- extermination des propriétaires terriens
- abolition des dettes envers les usuriers
- confiscation de tous les appartements de la grande bourgeoisie et de tous ses biens au profit des travailleurs
- etc...
2 Un potentiel bien présent[modifier | modifier le wikicode]
Comme le commentait Trotski, bien que Canton ait un caractère nettement plus petit-bourgeois que Shanghai et d’autres centres industriels du pays, l’insurrection révolutionnaire « réalisée contre le Kuomintang, a automatiquement abouti à la dictature du prolétariat; dès ses premiers pas, en raison de la situation d’ensemble, celle-ci a dû appliquer des mesures plus radicales que celles qui furent prises au début de la révolution d’Octobre», alors que toute les perspectives de l’Internationale n’allaient pas au delà d’une «dictature démocratique des ouvriers et des paysans» sous direction du Kuomintang.
3 Dans un contexte de reflux[modifier | modifier le wikicode]
Mais les mêmes mots d’ordre qui à peine quelques mois plus tôt auraient pu mobiliser des centaines de milliers de prolétaires, tombaient maintenant à plat car le mouvement avait déjà été brisé. L’absence de fermentation révolutionnaire était telle que les communistes n’avaient même pas osé lancer un ordre de grève générale ! L’instauration du gouvernement provisoire ne suffit pas à rallier tous les prolétaires. Les cheminots et les bateliers de Canton transportèrent sans broncher les troupes qui allaient écraser l’insurrection. Le soir du 13 décembre celle-ci était brisée et une atroce répression se déchaînait: les prolétaires furent fusillés, brûlés vifs, décapités par milliers (le nombre de morts a été estimé à 5700).
4 Suites immédiates[modifier | modifier le wikicode]
Avec la défaite de Canton, c’est toute une période révolutionnaire qui se termine pour le prolétariat chinois. Selon ses propres estimations, le PCC qui au printemps 1927 était composé à 63,8% d’ouvriers, en comptait moins de 15% l’année suivante et il n’avait « pas la moindre cellule saine dans le prolétariat industriel »: les ouvriers l’avaient quitté par milliers, et ils ne devaient plus jamais regagner ses rangs; se réfugiant dans les campagnes, se fixant l’objectif politique d’être «le vrai Kuomintang», ce qui restait du parti communiste chinois cessait définitivement d’être une organisation prolétarienne, comme la révolution de 1949 allait l'illustrer.
5 Notes et sources
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