Canuts
Les canuts, prononcé [kany], étaient des ouvriers et artisans de la soie, principalement à Lyon.
Les canuts se nommaient eux-mêmes « ouvriers de la fabrique »[1], ouvrier signifiant travailleur au sens large, et fabrique signifiant l'ensemble de la chaîne de production des tissus de soie, et non un lieu précis.
Le terme canut a été plus ou moins précis. Dans un sens strict, il désignait les chefs d'ateliers, propriétaires de leur métier à tisser, qui formaient la majorité.[1] Dans un sens plus large, il pouvait désigner l'ensemble des travailleur·ses de la soie, donc y compris des employé·es des chefs d'ateliers.
Les canuts, surtout connus pour leurs révoltes des années 1830, sont des pionniers du mouvement ouvrier en France, et qui vont influencer le socialisme naissant du 19e siècle, des saint-simoniens à Karl Marx, en passant par Fourier ou Proudhon[2].
1 Histoire[modifier | modifier le wikicode]
Les canuts ont une longue histoire d'opposition avec les « soyeux », nom donné aux marchands de soie. Alors qu'ils n'étaient que des revendeurs, les marchands en sont venus à avoir un pouvoir décisif sur la vie des canuts, un pouvoir de vie et de mort dans les périodes de crise. Ils mettaient structurellement en concurrence les canuts entre eux, et les plongeaient dans la misère en cessant brusquement de leur passer commande lorsque la demande s'effondrait.
Une des revendications centrales des canuts a été d'établir un tarif minimum pour le prix des soieries achetées par les marchands aux canuts, ce qui a été vivement combattu au nom du libre-marché.
Progressivement, c'est le quartier de la Croix-Rousse à Lyon au 19e siècle qui en est venu à concentrer le plus de canuts.
Métier à tisser canut.
1.1 Révoltes des années 1830[modifier | modifier le wikicode]
2 Notes[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ 1,0 et 1,1 Louis René Villermé, Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie, (lire en ligne)
- ↑ Bruno Benoit, L'Identité politique de Lyon, éd. L'Harmattan, Paris, 1999.