Taux d'intérêt
Le taux d'intérêt est le pourcentage d'un emprunt que le prêteur exige. Le marché des taux d'intérêt est aujourd'hui le marché de capitaux le plus important du monde.
1 Généralités[modifier | modifier le wikicode]
Les taux d'intérêts fluctuent en fonction de nombreux paramètres de marché (offre et demande, confiance ou défiance envers tel ou tel débiteur...), mais les taux moyens d'emprunts des Etats ou des grands capitalistes sont liés sur le long terme aux cycles économiques du capitalisme.
Généralement, les taux d'intérêts sont plus bas pour les grandes entreprises que pour les petites. Cela s'explique simplement : les plus petites ont plus de risques de faillite, donc les banques et autres prêteurs prennent plus de risques avec elles, donc elles prennent un taux plus élevé. L'écart se creuse lors de situations de crises, comme après la crise de 2009.
2 Historique[modifier | modifier le wikicode]
Le marché des taux d'intérêt est créé dans la première moitié du 19e siècle, ce qui en fait le plus ancien des marchés financiers.
2.1 Tendances au long terme[modifier | modifier le wikicode]
Les Etats en se renforçant vont devenir de solides garants pour les créanciers. Cela exprime à la fois le gain en stabilité de l'État bourgeois sur ses formes précédentes, et le fait que respecter les capitalistes prêteurs est devenu la nature même de cet Etat. Accompagnant cette transformation profonde, la gestion de la comptabilité et de la dette publique va devenir plus rigoureuse et transparente pour les investisseurs. La croissance économique va permettre d'augmenter les recettes fiscales, à pression fiscale équivalente. Les taux d'intérêt diminuent avec le risque estimé. Ils passent de 8% à 4% en France entre 1815 et 1900, seulement perturbés par les périodes révolutionnaires de 1848 et 1871.[1]
2.2 Taux de l'État français et dette[modifier | modifier le wikicode]
2.3 Zone Euro : convergence et crise[modifier | modifier le wikicode]
Dès les années 1970, les États européens essaient de faire converger leurs monnaies (Serpent monétaire européen...), ce qui s'avèrent très difficile. Ce n'est que dans les années 1990 que la perspective d'une monnaie commune devient concrète, et que les taux d'emprunts des différents États commencent à converger.
Lors de l'introduction de l'euro en 2002, les prêteurs considéraient l'ensemble de l'Eurogroupe comme solidaire, et donc leur appliquait des taux d'intérêt faibles (tous notés AAA) et quasi identiques. Mais lorsque la crise de 2008 éclate, les États les plus riches se montrent peu solidaires des États plus touchés par la crise, alors même que la fragilité de ces pays est liée à des rapports de domination des impérialismes centraux (France et Allemagne). Les financiers se mettent alors soudainement à différencier les risques, pariant sur la hausse des taux d'emprunts des pays fragilisés (ce qui amplifie la hausse).
Depuis 2012, la crise s'est lentement résorbée, et les taux ont à nouveau convergé, même s'ils ne sont pas redevenus aussi solidaires qu'avant.
3 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Pierre-Cyrille Hautcoeur (dir.), Le marché financier français au XIXe siècle, vol. 1, Publication de la Sorbonne, 2007, p. 12.