Syndicalisme étudiant

L'UNEF a longtemps été le syndicat étudiant hégémonique en France

Les syndicats étudiants sont des structures se définissant par analogie avec les syndicats de travailleur·ses, souvent dans une optique de rattachement au mouvement ouvrier et socialiste.

Ils sont parfois des forces importantes au sein de mouvements étudiants, mais il arrive que ces derniers soient en grande partie auto-organisés (plus fréquemment qu'avec des mouvements ouvriers).

Il y a cependant également des organisations étudiantes qui ne réclament pas du qualificatif de syndicats, souvent lorsqu'elles sont de droite ou « apolitiques ».

1 France[modifier | modifier le wikicode]

1.1 UNEF[modifier | modifier le wikicode]

Affiche du 3^e congrès de l'UNEF en 1909

L'Union nationale des étudiants de France (UNEF), fondée en 1907, a longtemps été le syndicat étudiant hégémonique en France.

A ses origines, elle était peu politisée. Peu de Français accédaient aux études supérieures au début du 20^e siècle, ce qui fait que les étudiants étaient peu nombreux et sociologiquement bourgeois.

Après la Seconde guerre mondiale, avec la croissance rapide qui entraîne une complexification de la production et donc un besoin de qualification des travailleur·ses plus élevé, les universités se massifient.

La guerre d'Algérie déclenche un processus de politisation des organisations étudiantes, jusqu'alors plutôt apolitiques, et donne naissance à des syndicats étudiants d'extrême gauche et d'extrême droite qui s'affronteront régulièrement au cours des années 1960^[1].

Dans cette période, l'UNEF se politise à gauche, et devient proche du Parti socialiste. Elle sera cependant divisée entre de nombreux courants de gauche et d'extrême gauche, et connaîtra plusieurs scissions. Aujourd'hui, elle est très affaiblie et le paysage étudiant est beaucoup plus morcelé.

1.2 Notion de syndicat étudiant[modifier | modifier le wikicode]

En France, les organisations étudiantes revendiquant le terme de syndicats étudiants sont des associations loi de 1901 (ou 1908) et ne bénéficient pas des spécificités accordées par la loi aux syndicats de salariés tel que le droit de grève, la désignation de délégués syndicaux ou la signature d'accords car la loi ne considère pas les étudiants comme des travailleurs. L'article L712-6 du Code de l'Éducation mentionne toutefois, sans les définir, les « libertés [...] syndicales étudiantes ». Malgré cela, ces organisations sont de fait largement influencées dans leur organisation et leur fonctionnement par le droit social et le syndicalisme professionnel. ^[2]^[3]

Les médias utilisent généralisent parfois le terme de syndicat étudiant à des organisations étudiantes qui ne se sont jamais revendiquées de ce terme, comme la FAGE^[4] , une organisation plutôt centriste, ou encore le MET a été désigné comme étant « un nouveau syndicat étudiant de droite » lors de sa création^[5], qui renie explicitement ce terme^[6].

La plupart des organisations étudiantes françaises utilisant le terme de « syndicat étudiant » se réfèrent à deux chartes^[7] : la Charte d'Amiens (qui n'est pas spécifique au syndicalisme étudiant) et la Charte de Grenoble^[8]^,^[9]^,^[10] (généralement considérée comme le texte fondateur du syndicalisme étudiant^[11]). C'est le cas notamment de l'UNEF^[12], de SUD Étudiant^[13]^,^[14], et de la FSE^[15]^,^[16] (les deux dernières ayant fusionné en une nouvelle fédération, Solidaires Étudiant-e-s).

SUD Étudiant, dans un de ses documents, donne la définition suivante d'une organisation syndicale étudiante^[7] :

Elles apportent leur aide aux étudiants en difficulté (même si elles le font de manière différente et plus ou moins activement selon les organisations)^[17].
Elles utilisent un vocabulaire en usage dans les syndicats professionnels plutôt que celui en usage dans le monde associatif (conseil syndical^[18], grève^[19], intersyndicale^[20]...).
Elles sont reconnues comme tel par les syndicats de salariés^[20].
Elles se définissent les unes par rapport aux autres en référence aux syndicats professionnels (syndicalisme de lutte^[21], syndicalisme cogestionnaire, anarcho-syndicalisme^[22]...).
Leurs revendications ont pour but d'améliorer la condition sociale des étudiants (logement^[23]^,^[24], revenus^[25], conditions d'études^[26]...).
Elles sont le relais, au sein des universités, de luttes menées par les syndicats de salariés^[27].