Prison

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Prise de la Bastille. Cette ancienne forteresse était devenue une prison où étaient détenus beaucoup de prisonniers politiques, ce qui en faisait un symbole de l'arbitraire royal.

Les prisons sont des lieux où sont enfermés des personnes, considérées comme ayant commis des crimes.

Elles sont souvent justifiées comme des mesures de précaution pour protéger la société de personnes supposées violentes, qui pourraient récidiver. Mais dans la pratique, la plupart des sociétés utilisent largement la prison dans une logique punitive (priver de liberté quelqu'un pour le punir), ce qui est justifié par un mélange de loi du Talion et de dissuasion (le risque de finir en prison étant censé faire réfléchir les criminels avant qu'ils passent à l'acte).

Les démocrates critiquent généralement les formes les plus abusives d'incarcération, surtout quand elles ont lieu dans d'autres pays : les incarcérations sans procès, les incarcérations pour opinions (prisonniers politiques)...

Les socialistes au sens large sont généralement critiques du recours massif aux prisons dans les sociétés capitalistes, en particulier lorsque qu'elles visent des personnes n'ayant commis que des petits délits, le plus souvent des prolétaires poussés par la pauvreté.

Les communistes soutiennent souvent qu'après une révolution socialiste et la disparition des classes sociales, l'abolition des prisons, ou leur quasi abolition, serait un objectif possible.

Certains à l'extrême gauche participent dès maintenant à un militantisme anti-prisons, voire pour l'abolition des prisons.

1 France[modifier | modifier le wikicode]

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2 États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

Les États-Unis sont devenus le pays qui incarcère le plus fort pourcentage de sa population. Parmi les démocrates, il est courant d'imputer cela à un tournant répressif qui serait dû aux républicains.[1]

C'est également un pays dans lequel les peines de prison à vie sont particulièrement nombreuses (plus de 200 000 détenus, 4 fois le nombre total de détenus au Japon). Par ailleurs, ce type de peine est appliqué de façon très dure. Certains détenus enfermés à vie n'ont aucun droit de visite. Il y a quelques décennies, il y avait beaucoup moins de détenus à vie, et la plupart du temps une bonne partie d'entre eux finissaient par être libérés pour bonne conduite (un condamné à perpétuité passait en moyenne 15 ans en prison).[2]

Le taux d'incarcération est particulièrement élevé pour les Noirs : environ 3 000 détenus pour 100 000. Cela s'explique en partie par le racisme structurel dans ce pays. Pour certaines autrices[3][4] l'incarcération de masse dans ce pays s'explique d'ailleurs avant tout par le racisme, et les démocrates sont tout autant à blâmer.

Cependant, même si le racisme est indéniable, il n'est qu'un facteur qui vient s'ajouter au facteur de la division en classes. En effet, même le taux d'incarcération des Blancs (600 pour 100 000) est largement au dessus de la moyenne des pays riches (4 à 15 fois plus élevé). C'est ce que rappellent d'autres autrices.[5] Factuellement, il y a plus de crimes dans les quartiers majoritairement habités par des Noir·es, parce que ce sont la plupart du temps les quartiers les plus pauvres, tout comme il y a plus de criminalité dans les pays pauvres. Les premiers à être victimes de cette criminalité sont les habitants Noirs de ces quartiers eux-mêmes. Par exemple, un homme Noir aux États-Unis a plus de risques d'être victime de meurtre qu'un habitant de certains pays connus pour leur violence (Brésil, Mexique, Honduras...).

Une grande partie des détenus sont des petits dealers de drogue. La politique réactionnaire de War on Drugs (plutôt qu'une approche de dépénalisation et encadrement des drogues) a donc une part de responsabilité dans l'incarcération de masse. Mais cela ne représente « que » 20% des détenus, ce qui montre qu'il s'agit d'un problème plus général.[2]

3 Brésil[modifier | modifier le wikicode]

Le Brésil a la troisième plus grande population carcérale au monde (plus de 750 000 détenu·es).

Celle-ci a triplé pendant les années où le Parti des travailleurs était au pouvoir.[2]

4 Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. ↑ C'est notamment la thèse d'un best seller de Michelle Alexander, The New Jim Crow: Mass Incarceration in the Age of Colorblindness, 2010
  2. ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Jacobin Magazine n°43, « Lower the Crime Rate », Automne 2021
  3. ↑ Elizabeth Hinton, From the War on Poverty to the War on Crime: The Making of Mass Incarceration in America, 2016
  4. ↑ Naomi Murakawa, The First Civil Right: How Liberals Built Prison America, 2014
  5. ↑ Marie Gottschalk, Caught: The Prison State and the Lockdown of American Politics, 2014
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