Mercantilisme
Le mercantilisme est un courant de pensée économique qui dominait en Europe entre le 16e siècle et le milieu du 18e siècle, à l'époque des absolutismes et de la colonisation de l'Amérique.
1 Origine et principales caractéristiques[modifier | modifier le wikicode]
Avec le développement d’une nouvelle classe, la bourgeoisie, ayant un intérêt nouveau, l’accumulation de capital, se développe et s’autonomise une science s’intéressant au capital : l’économie.
Sa première forme est le mercantilisme et cette forme défend les intérêts en évolution de la bourgeoisie marchande tout au long de son développement et de son évolution (16ème-18ème s.). Elle porte quelques idées communes quelle que soit l’époque ou le lieu :
- La richesse est irriguée par le commerce et c’est principalement par lui qu’on s’enrichit
- L’État doit être fort pour aider et subventionner le commerce
Le mercantilisme est une forme de protectionnisme et d'interventionnisme, par opposition au libéralisme qui se développera à partir du 18ème siècle.
2 Évolution du mercantilisme[modifier | modifier le wikicode]
Le mercantilisme va connaître des variantes en fonction des intérêts des différents pays, et de l'essor du capitalisme qui accompagne le changement de leadership des différents pays (Portugal, Espagne, France, Pays-Bas, Angleterre).
2.1 Égypte ancienne[modifier | modifier le wikicode]
Dans l'Égypte ptolémaïque, il y avait une politique visant à maximiser les exportations pour attirer le métal précieux (qui est fondu et re-frappé) et dans le même temps empêcher la sortie de la monnaie royale. Une politique reprise par les Attalides de Pergame.[1]
2.2 Le bullionisme[modifier | modifier le wikicode]
Au 16e siècle, les bourgeoisies marchandes européennes commencent à devenir des classes puissantes. Elle se sont beaucoup enrichies avec la route des Indes et commencent à vraiment financer la dette des États (ex : en 1522 François 1er emprunte 200 000 livres à des notables parisiens). La recherche de nouveaux marchés et de meilleurs profits va pousser les marchands à ouvrir de nouvelles routes commerciales, en cherchant à fuir la concurrence européenne et à éviter l'obstacle que constituait l'Empire Ottoman sur la route des Indes. En particulier en s'intéressant à l'Amérique.
Etant donné la puissance que tirent initialement le Portugal et l'Espagne du pillage de l'or américain, une nouvelle théorie se développe : la richesse des États provient de l’or, qu'il faut aller chercher hors d'Europe. Cette théorie, qui prendra le nom de « bullionisme », accompagnera le développement de la colonisation.
2.3 Le colbertisme français[modifier | modifier le wikicode]
2.4 Le commercialisme néerlandais et anglais[modifier | modifier le wikicode]
Aux 17e et 18e siècles, notamment grâce à la colonisation et aux politiques royales voyant leurs intérêts dans une alliance avec elle (baisse du pouvoir des aristocraties, affirmation du leur et de l’état), la bourgeoisie marchande se renforce beaucoup, si bien qu’en Angleterre elle prend le pouvoir politique. En effet, deux révolutions (1641-1649, 1688-1689) où elle a de plus en plus de place, aboutisse à la création d’une monarchie parlementaire avec même une soumission du roi au parlement, et un abaissement du pouvoir des aristocrates avec la soumission de l’armée au parlement (Bill of Rights : 1689). Après une dernière tentative absolutiste avec Anne Stuart (1607-1614), la venue de George 1er électeur du St Empire romain germanique ouvre sur une pleine période de domination bourgeoise.
Cette affirmation est doublée d’une modification dans sa structure. Peu à peu elle s’installe et se transforme. Elle crée des manufactures, et ces manufactures transforment les marchandises et demandent de grandes sommes d’argent pour débuter.
Alors la théorie mercantile évolue :
Thomas Mun (1571-1641), économiste mercantiliste et homme d’affaire anglais et William Petty (1623-1687), polymathe britannique explique que :
- la richesse ne vient pas que de l’or, la preuve l’Espagne et le Portugal perdent en puissance. Elle est aussi dans la marchandise et dans sa transformation. De ce fait, contrairement à avant, le coton ne sera pas seulement importé des colonies et vendu tout de suite, il sera d’abord transformé en vêtement.
- l’usure n’est plus proscrite, elle est une « compensation face à la gène occasionné au préteur » (selon Petty). C'est dans ce sens que la Banque d’Angleterre (privée) est mise en place (1694) et que s’en suive la création d’autres banques.
- Enfin des sociétés par actions se développent et sont encouragées
Mais la bourgeoisie marchande anglaise a un problème, elle est en retard sur la bourgeoisie marchande hollandaise, technologiquement, dans son réseau marin…
Cependant le mercantilisme anglais s’y adapte, tout comme la politique mise en place :
- Une politique protectionniste est mise en place, en 1654 les Navigations Acts sont mis en place : ils interdisent le commerce vers les colonies anglaises en dehors de l’Angleterre et interdisent aux bateaux de commerce transportant des marchandises non anglaises d’accoster dans les ports anglais
- Pour concurrencer la Hollande il faut des bateaux nombreux. Ainsi, la Royal Navy devient aussi grande que la flotte française - alors que l'Angleterre est alors 3 fois moins peuplée - et domine les mers dans la deuxième partie du 18e siècle.
- C’est d’ailleurs cette idée de concurrence nécessaire qui fait que suite à la glorieuse révolution Guillaume d’Orange Nassau de Hollande est choisit par le parlement comme roi.
2.5 Postérité[modifier | modifier le wikicode]
Bien que la théorie économique ait par la suite dépassé le mercantilisme, certains économistes du 19e siècle faisaient encore l'éloge des mercantilistes, comme Ferrier[2] et Ganilh.[3]
3 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
Voir aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Mercantilisme
- ↑ Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 2003, p. 176, tome 1.
- ↑ F. L. A. Ferrier, Du gouvernement considéré dans ses rapports avec le commerce, Paris, 1805
- ↑ Charles GANILH, Des systèmes d'économie politique, 2e édit., Paris, 1821