Conférence de Stockholm (1917)
La troisième conférence de Zimmerwald ou la conférence de Stockholm de 1917 est la troisième et dernière conférence socialiste contre la première guerre mondiale, elle fait suite à la première conférence de Zimmerwald (1915) et à la conférence de Kiental (1916).
Après de nombreux reports et retardements la conférence s'est finalement tenue à Stockholm entre le 5 et le 12 septembre 1917[1].
1 Participants[modifier | modifier le wikicode]
Les délégués suivants ont assisté à la conférence[2].
Pays neutres
- Le parti social-démocrate suédois des travailleurs et la ligue des jeunes du parti social-démocrate suédois - Oskar Samuelson, Otto Strom, Carl Lindhagen, Jeorj Linstrom.
- La ligue des jeunes socialistes démocrates de Norvège - Egede Nissen, Ernst Christian and Johannes Erwig.
- Le parti socialiste de Suisse - Ernst Nobs and Rosa Bloch.
- La ligue des jeunes socialistes des Pays-Bas[3].
République russe
- Le comité central du parti ouvrier social-démocrate (Bolchevik) - Vatslav Vorovsky et Nikolai Semashko.
- Le comité d'organisation parti ouvrier social-démocrate (Menchevik) - Pavel Axelrod et Mark Makadziub [4].
- Les Mencheviks internationalistes (minorité au sein du parti ouvrier social-démocrate) ou aussi appelés les interdistrictes - Osip Ermansky.
Les pays de l'Entente
- Le parti social-démocrate Roumain - Alexandru "Alecu" Constantinescuet Ion Costache Frimu.
- La Ligue pour la propagande Socialiste Américaine - Ahsis.
- Association internationale de la fraternité (International Brotherhood Welfare Association) - J. Eads How.
Les Empires centraux
- Le parti social-démocrate indépendant d'Allemagne - Hugo Haase, Georg Ledebour, Arthur Stadthagen, Kathe Duncker, Adolf Hofer et Robert Wengel.
- Des personnalités de l'opposition au sein du parti social-démocrate indépendant de l'Autriche Allemande - Therese Schlesinger et Elisabeth Luzzatto.
- L'opposition au sein du parti social démocrate de Bulgarie (Opposition within the Bulgarian Social Democratic Workers Party Broad Socialists)- Kharlakov [5].
Autres
- Le parti social-démocrate de Finlande - Yrjö Sirola.
- La Social-démocratie du Royaume de Pologne et de Lituanie (SDKPiL) - Karl Radek et Jacob Hanecki.
- La Fédération générale des syndicats- Katerina Tinev[6].
- Le parti social-démocratique ouvrier bulgare (« socialistes étroits ») - Vasil Kolarov et G. Kirkov [7].
La Commission de l'Internationale Socialiste est constituée d'Angelica Balabanova, Ture Nerman, Carl Hoglund et Carl Carlson. Lindhagen est nommé président du présidium de la Conférence et Balabanova sa secrétaire[8].
2 Débats sur la participation[modifier | modifier le wikicode]
Dès les Thèses d'avril, Lénine défendait le changement de nom du parti, de social-démocrate en parti communiste, pour marquer la rupture nette avec l'Internationale réformiste.
Or le parti bolchévik, qui acceptait difficilement les thèses de Lénine sur pouvoir des soviets, acceptait encore moins le changement de nom, qui n'eut lieu qu'en 1918. Beaucoup de militants restaient très attachés au lien avec des secteurs centristes de l'Internationale. Ainsi Kamenev défend la participation à la conférence de Stockholm, qui se veut une conférence pacifiste dans la lignée des conférences de Zimmerwald et Kienthal. Mais Lénine considérait que la décantation des différentes lignes avait déjà eu lieu, et que ces conférences étaient maintenant dominées par le pacifisme centriste, et que la gauche révolutionnaire n'avait rien à faire avec eux.
Lénine écrivait le 16 août :
« Le discours de Kamenev au Conseil Central Exécutif le 6 août, au sujet de la conférence de Stockholm ne peut pas ne pas être réprouvé par les bolcheviks fidèles à leur Parti et à leurs principes. »[9]
Plus loin, au sujet d'une phrase dans laquelle on disait que le drapeau révolutionnaire commençait à flotter sur Stockholm, Lénine écrivait :
« C'est une déclaration creuse dans l'esprit de Tchernov et de Tsérételli. C'est un mensonge révoltant. Ce n'est pas le drapeau révolutionnaire, mais le drapeau des transactions, des accords, de l'amnistie des social-impérialistes, des négociations des banquiers pour le partage des territoires annexés qui commence à flotter sur Stockholm. »
3 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ (en) Olga Hess Gankin,Harold Henry Fisher, The Bolsheviks and the First World War: the origins of the Third International, San Francisco, Stanford University Press, (lire en ligne), pp.663-664
- ↑ (en) Olga Hess Gankin,Harold Henry Fisher, The Bolsheviks and the First World War: the origins of the Third International, San Francisco, Stanford University Press, (lire en ligne), pp.674-675
- ↑ (en) Olga Hess Gankin,Harold Henry Fisher, The Bolsheviks and the First World War: the origins of the Third International, San Francisco, Stanford University Press, (lire en ligne), p.675. Cette organisation est mentionné dans le rapport du Nachrichtendiest, mais un délégué n'apparaît pas dans la liste des délégués Balabanova
- ↑ (en) Olga Hess Gankin,Harold Henry Fisher, The Bolsheviks and the First World War: the origins of the Third International, San Francisco, Stanford University Press, (lire en ligne), p.675 Makadziub a assisté à l'une des réunions et des discussions de la Conférence, mais était absent lors de la rédaction de la résolution et a refusé de signer en raison de désaccords avec cette dernière
- ↑ (en) Olga Hess Gankin,Harold Henry Fisher, The Bolsheviks and the First World War: the origins of the Third International, San Francisco, Stanford University Press, (lire en ligne), p.675 Les quatre délégués bulgares soit arrivés trop tard ou sont partis avant l'ouverture de la conférence, mais étaient censés avoir « être entièrement d'accord avec les résolutions » de la Conférence. Kharlakov est arrivé à la fin de la conférence étant retardé par « quelques difficultés pendant le voyage »
- ↑ (en) Olga Hess Gankin,Harold Henry Fisher, The Bolsheviks and the First World War: the origins of the Third International, San Francisco, Stanford University Press, (lire en ligne), p.675 a du partir avant le début de la conférence
- ↑ (en) Olga Hess Gankin,Harold Henry Fisher, The Bolsheviks and the First World War: the origins of the Third International, San Francisco, Stanford University Press, (lire en ligne), p.675 est arrivé à la fin de la conférence étant retardé par «quelques difficultés pendant le voyage
- ↑ (en) Olga Hess Gankin,Harold Henry Fisher, The Bolsheviks and the First World War: the origins of the Third International, San Francisco, Stanford University Press, (lire en ligne), p.675
- ↑ Trotski, Les leçons d'Octobre, 1924